Chapitre 32
Quand Peter avait commencé à le dépasser, Sam s'était attendu au pire. Après tout, il y a longtemps, quand il allait courir avec Steve, ce dernier ne manquait jamais une occasion de rappeler à Sam qu'il était beaucoup plus rapide que lui en lâchant un petit « Sur ta gauche » à chaque fois qu'il le dépassait. Et bien évidemment, ça énervait Sam à chaque fois, et à chaque fois, il essayait d'accélérer pour rattraper son ami, sans succès bien évidemment.
Puis, quand ils avaient retrouvé Bucky, tous les trois sortaient régulièrement courir ensemble.
Parfois, les deux supers soldats semblaient être gentils avec lui, restant à son niveau et courant à son rythme et ne courant à pleine vitesse que quand ils étaient tous les deux. Mais parfois, ils s'amusaient à le laisser sur place dès le démarrage et à le dépasser très souvent, Steve lâchant son habituel « Sur ta gauche » et Bucky disant « Sur ta droite », ayant rejoint son meilleur ami dans la provocation du héros à l'alter égo volant. Et si au début Sam s'énervait et essayait de les rattraper, sur la fin il était plutôt blasé et les laissait le dépasser en réagissant à peine.
Mais là, contrairement à Steve et Bucky avant lui, Peter ne semblait pas vouloir le ridiculiser en lui faisant remarquer qu'il était plus lent que lui.
Néanmoins, Sam fut plus que surpris quand il vit Peter revenir si rapidement.
– Putain mais tu cours à quelle vitesse toi ? Lança-t-il alors que le jeune ralentissait un peu, se mettant à son niveau pour discuter un peu.
– Je sais pas trop, j'ai jamais mesuré. Pourquoi ?
– Parce que tu vas encore plus vite que Steve !
– Ah bon ? Dans ce cas je dois sans doutes être plus rapide que Bucky aussi.
– Sans doutes.
– Faudra qu'on fasse une course un jour tous les deux pour vérifier ça ! S'exclama joyeusement Peter.
– Ouais, si tu veux. Souffla Sam.
– Bon, j'y retourne moi, à tout de suite ! Lança Peter avant d'accélérer de nouveau, laissant Sam sur place.
Sam marmonna une injure dans sa barbe mais sourit quand même, content de voir Peter si joyeux quand il avait été si mal à peine quelques heures auparavant quand il s'était réveillé de son cauchemar.
Tout se passa bien sur plusieurs tours et quand il vit Peter arriver rapidement, prêt à le dépasser une nouvelle fois, Sam lui fit signe de ralentir pour lui parler, ce que fit l'adolescent.
– Oui Oncle Sam ?
– Ça te vas si on s'arrête à la fin de ce tour ?
– Mon tour ou ton tour ? Fit Peter, malicieux.
– Le mien, sale gosse.
– Ok, donc il doit m'en rester 3 ou 4, à tout à l'heure ! Et au fait, ça a pas vraiment de rapport mais j'aimerai garder mon adoption par Papa secrète encore un moment donc si tu pouvais éviter de crier mon deuxième nom de famille dans le parc ça m'arrangerait.
Et avec ça, Peter repartit à pleine vitesse. Sam, lui, ne comprit absolument pas mais secoua la tête, décidant de ne plus y penser. Après tout, Peter y avait sans doutes juste pensé comme ça et ça n'avait aucun rapport avec ce qu'ils faisaient en ce moment.
Et pourtant.
Quelques minutes plus tard, Sam vit et entendit Peter revenir mais ne changea pas son attitude, étant habitué.
Et pourtant, cette fois ci, Peter ne le dépassa pas simplement comme il avait fait jusque-là, non...
– Sur ta gauche ! S'exclama Peter en le dépassant.
– Putain ! PETER BENJAMIN PARKER ! Hurla Sam.
Peter, lui, se contenta de rigoler et accéléra un peu, souhaitant échapper à son tonton en furie.
Et quelques minutes plus tard, quand il revint, Sam n'avait toujours pas décoléré.
– Bordel ! C'est de ça dont vous parliez tout à l'heure !
– Désolé oncle Sam ! Lança simplement Peter avant de le distancer de nouveau, toujours avec un grand sourire aux lèvres.
Sam, lui, continua de marmonner dans sa barbe mais continua quand même de courir, impatient d'avoir terminé pour donner une leçon à cet impertinent. Après, bien évidemment qu'il n'allait rien faire, juste lui crier un peu dessus et éventuellement quelques chatouilles. Jamais il ne lèverai la main sur son neveu, tout insupportable qu'il soit, il n'était pas un monstre non plus.
Quelques minutes plus tard, Peter revint mais cette fois-ci, il ne lança pas « Sur ta gauche ».
– Aller, courage oncle Sam, t'y es presque ! Lança Peter avant de le dépasser de nouveau.
Sam commençait vraiment à être hors d'haleine et à avoir mal aux jambes et aux poumons, il était content que ça se finisse bientôt, et l'encouragement de Peter ne fit que renforcer sa détermination donc il serra les poings et se força à continuer encore un peu.
Et alors qu'il n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres de l'arrivée, il entendit Peter revenir une fois de plus. Et cette fois...
– Sur ta gauche ! Lança Peter en le dépassant.
– Sale gamin !
Peter rigola ensuite et arriva rapidement à l'arrivée. En attendant Sam, qu'il voyait arriver rapidement, Peter regarda sa montre et vit qu'il était environ 7h30. Il regarda autours de lui et vit que le parc commençait à se remplir, de gens qui venaient courir comme eux, de gens qui se promenaient, d'autres qui jouaient avec leur chien ou autre.
Et alors que Peter observait tranquillement les gens autour de lui, Sam arriva. Il était essoufflé mais avait les yeux colériques, même si Peter savait qu'en réalité il n'était absolument pas en colère.
– Espèce de sale gamin ! Ça t'amuse de me ridiculiser ?! Lança-t-il en criant à moitié, penché en avant et les mains sur ses genoux pour essayer de reprendre son souffle.
– Je n'ai jamais eu de telles intentions! Se défendit Peter.
– C'est ça ouais, et Bucky ne t'as absolument pas demandé de faire ça tout à l'heure ?
– Absolument pas. Il m'a simplement raconter vos footing à toi, Steve et lui. C'est tout.
– C'est ça ouais.
– Et il a peut-être aussi mentionné qu'il aimait bien te voir rager quand Steve te dépassait.
– Alors lui ! Il paie rien pour attendre mais malheureusement pour toi, c'est toi que j'ai sous la main. Répondit Sam avec un petit sourire faussement méchant, ayant repris son souffle.
– Hé, j'ai rien fait moi, j'ai fait que suivre sa suggestion ! Se défendit Peter même si, encore une fois, il savait que Sam n'était pas vraiment en colère et ne lui ferait rien d'autres qu'éventuellement des chatouilles.
– Tant pis pour toi. Je m'occuperai de lui quand je rentrerai mais pour l'instant c'est toi qui va payer ! S'exclama Sam en se préparant à se lancer vers Peter pour l'attraper et le chatouiller impitoyablement.
Mais avant qu'il ne puisse faire un geste il se retrouva projeté à terre, quelqu'un l'ayant violemment jeté au sol en l'écrasant de tout son poids, tout en agrippant et tordant fortement son bras droit dans son dos.
N'ayant rien vu venir, Sam n'eut pas le temps de l'esquiver et se retrouva au sol. Dans le mouvement et sous la force de l'inconnu qui l'avait jeté au sol, le héros sentit son épaule droite se déboîter et il ne put retenir un cri de douleur.
Peter, lui, était autant sous le choc que son oncle. Là, sortant presque de nulle part, un policier, grand, blanc et baraqué, venait de plaquer son oncle au sol et en vue du cri que venait de lâcher Sam, venait de le blesser.
– Hé ! Laissez-le tranquille ! S'exclama alors l'adolescent en voulant s'approcher.
Mais il fut stoppé par un autre policier, une femme blonde cette fois-ci.
– Tout va bien jeune-homme, il ne t'embêtera plus. Dit-elle, d'un ton qui se voulait rassurant mais qui eut l'effet opposé sur Peter.
– Mais il ne m'embêtai pas ! C'est mon oncle et on jouait simplement ensemble.
– Tu n'es plus obligé de mentir pour le protéger mon grand. Continua la policière. Des passants l'ont vu te menacer et nous ont appelé, je te promet que tu n'as plus rien à craindre de lui, on va s'en occuper.
Après ça, elle fit un signe de tête brusque à son collègue, qui tenait toujours Sam au sol et ce dernier hocha la tête, se redressant à moitié, un genou toujours dans le dos de Sam et lui maintenant toujours les bras d'une main. Avec sa main libre, le policier attrapa les menottes qu'il avait à la ceinture et les passa aux poignets de Sam, serrant les menottes plus que nécessaire, entaillant presque la peau de Sam.
En voyant ça, Peter ne put rester sans rien faire et se dégagea de la prise de la policière, avançant de nouveau vers son oncle.
– Laissez-le tranquille ! Il n'a rien fait !
– Tu n'as plus besoin de le protéger. Il ne t'atteindra plus. Reprit un autre policier en se plaçant devant lui, lui coupant la route.
Pendant ce temps, l'autre policier avait remis Sam sur ses pieds, l'attrapant durement par son bras blessé, faisant gémir l'alter égo de Captain America.
– Arrêtez ! Il est blessé et vous lui faîtes mal ! S'exclama Peter.
Il était en état de choc et ne comprenait pas. Pourquoi ces policiers venaient d'arrêter Sam ? Il n'avait rien fait ! Et pourquoi est-ce qu'ils n'arrêtaient pas de lui répéter qu'il ne craignait plus rien ? Il n'avait jamais été en danger !
Puis, ça le frappa avec la violence d'un tank. Et il comprit. Il comprit pourquoi Sam venait de se faire interpeler. Et ça le mit dans une colère monstre. Il serra les poings et s'apprêta à avancer, prêt à utiliser sa force et ses poings s'il le fallait pour libérer son oncle.
– Peter. Appela simplement Sam quand il vit le changement d'attitude de son neveu.
L'appelé releva la tête et croisa les yeux tristes et résignés de Sam.
– C'est rien, va-
– La ferme négro ! S'exclama un des policier en donnant un coup de poing violent à Sam. Tu fermes ta sale gueule ou tu vas le regretter. Grogna-t-il en le jetant à l'arrière d'une voiture de police.
Peter, lui, était complètement dépassé. Il venait de comprendre ce qu'il se passait mais ne savait pas quoi faire pour autant. Aux yeux de ces personnes il n'était personne, jamais il ne pourrais faire quoi que ce soit pour aider son oncle. Il devait rentrer chez lui et demander de l'aide aux autres.
– Où est-ce que tu habites Trésor ? Nous allons te raccompagner chez toi. Fit la faussement-gentille policière.
Peter ne répondit pas mais se dégagea rapidement de l'étreinte de la policière avant de partir à toute vitesse vers la sortie du parc, courant plus vite qu'il ne l'avait jamais fait en direction de la Tour. Il devait absolument aller avertir les autres.
Il alla plus vite qu'il ne l'avait jamais fait et arriva à la Tour en une grosse dizaine de minutes. Sans prendre le temps de s'arrêter, il ouvrit en grand les portes de devant et se précipita vers l'ascenseur, passant en coup de vent devant Happy.
– Peter ! L'appela le garde du corps en le voyant passer aussi essoufflé et paniqué.
– Pas le temps Happy ! Répondit l'adolescent en s'engouffrant dans l'ascenseur. Le penthouse FRIDAY !
– Peter, tes rythmes cardiaque et respiratoire sont bien trop élevés et tu sembles en détresse, dois-je avertir quelqu'un de la situation ?
– Non FRI, emmène-moi juste là-haut. Souffla Peter, se penchant en avant pour essayer de regagner un peu son souffle.
FRIDAY ne répondit pas et se contenta de faire bouger l'ascenseur. Et Peter eut même l'impression qu'il allait plus vite que d'habitude. Mais malgré ça, il eut l'impression que le trajet en ascenseur dura une éternité et quand il arriva enfin au penthouse, il était toujours paniqué et essoufflé.
– Bucky ! Cria-t-il, presque désespérément.
Bucky, lui, était tranquillement en train de lire un livre dans le canapé quand il entendit l'appel paniqué de son neveu. Il fut immédiatement en alerte et se leva immédiatement, se dirigeant vers l'ado paniqué.
– Peter ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
– C'est- C'est Sam ! Ils... ils l'ont emmené, je sais pas pourquoi ! Je sais pas quoi faire ! Ils- Je-
– Peter, Peter, calme-toi mon grand, je ne comprends rien. Respire mon grand, prends de grandes inspirations.
Bucky guida ensuite Peter pour l'aider à se calmer même s'il commençait lui aussi à s'inquiéter. Peter avait mentionné que quelqu'un avait emmené son fiancé.
– Voilà, respire doucement. Maintenant raconte-moi ce qu'il s'est passé.
– On a couru normalement avec oncle Sam et sur la fin, il était énervé mais pas vraiment que je l'ai beaucoup dépassé en disant 'sur ta gauche' comme on avait dit et des gens ont cru qu'il était vraiment énervé contre moi et qu'il allait me faire du mal donc ils ont appelé la police. Ils sont arrivés et ils l'ont emmené ! J'ai essayé de leur dire qu'il avait rien fait de mal et qu'il me menaçait pas vraiment mais ils m'ont pas cru ! Je savais pas quoi faire oncle Bucky.
Sur la fin, Peter était en larme. Bucky, lui, était plus qu'en colère contre ces cons de policiers. En effet, contrairement à Peter, il comprit immédiatement pourquoi les gens avaient appelé la police et pourquoi ces derniers avaient emmené son fiancé : Sam était noir. Elle était là la raison de son arrestation. Et ça le mettait hors de lui. Il devait faire quelque chose mais là il devait avant tout calmer son neveu.
– Calme-toi Peter. Tu as fait ce qu'il fallait mon grand. Quand tu as vu que tu n'arrivais à rien faire tu es venu jusqu'ici pour demander de l'aide et c'est très bien. Je te promet que ça va aller mon grand, on va aller le récupérer. Mais pour ça il faut que tu te calmes, d'accord ?
Peter hocha la tête et prit quelques inspirations tremblantes, essayant de calmer ses pleurs, Bucky l'attirant contre lui avec son bras droit.
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