Après avoir raccroché avec son oncle, Peter s'avachit dans son fauteuil de travail et laissa sa tête reposer sur ce dernier, soufflant profondément.

– Quelque chose semble te déranger Peter. S'enquit KAREN, semblant inquiète.

– C'est pas vraiment que ça me dérange mais c'est juste que je sais pas quoi faire.

– A quel propos ?

– Si je dois rendre la mémoire à Sam. Bucky n'a pas tort, ça expliquerai certaines choses. Et en plus si je passe beaucoup de temps avec Bucky, ce qui je pense va être le cas, Sam ne sera jamais loin. Ça serait moins bizarre pour lui si il me connaissait vraiment. Et puis ça ferai peut-être un tonton gaga de plus ? Selon Bucky il m'aime bien quand même.

– Si je peux me permettre, les enregistrements antérieurs de la Tour et du Complexe montrent en effet que Mr Wilson se soucis énormément de toi Peter. Intervint FRIDAY.

– Vraiment ? Parce qu'avec moi il semblait pas si amical...

– C'est parce qu'il ne savait pas, je cite « comment agir face à un ado de 16ans traumatisé par la vie jusqu'à la fin de ses jours. ». Expliqua FRIDAY.

– Merci Sam c'est sympa... Souffla Peter. Quand est-ce qu'il a dit ça ?

– Le jour de l'enterrement de Tony. Répondit doucement KAREN. Bucky l'avait confronté pour savoir pourquoi il était si froid avec toi et c'est ce qu'il a répondu.

Peter ne répondit pas tout de suite, ne s'attendant pas à ça.

– FRIDAY... Tu as l'enregistrement de ce jour-là ? Finit-il par demander.

– Naturellement Peter, veux-tu le voir ?

– Oui s'il te plait.

Il n'y eut pas de réponse orale mais un écran holographique s'ouvrit devant Peter.

Le jeune soupira longuement avant de cliquer sur le bouton lecture.

La vidéo montrait une partie du parc de la maison du lac, derrière l'habitation principale. Bucky et Sam se trouvaient là, face à face.

– Je comprends pas Sam, pourquoi t'es comme ça aujourd'hui ?

– Comme quoi ? Répondit le métis d'une voix dure.

– Comme ça ! C'est pas dans tes habitudes d'être aussi froid et dur. Je sais que tu viens de perdre un ami et je comprends que ça te fasses mal mais... même, je comprends pas.

– Comme tu viens de le dire, je viens de perdre un ami. Tony et moi n'étions pas si proche que ça mais il n'en était pas moins mon ami, et quelqu'un que j'admirait énormément. Alors excuse-moi d'être bouleversé par sa mort.

– Je comprends ce que c'est que de perdre quelqu'un Sam. Mais ça n'explique pas ton comportement avec certaines personnes. Si c'était à cause de la mort de Tony tu serais froid et distant avec tout le monde, pas qu'avec certaines personnes.

– Je suis pareil avec tout le monde. Se défendit Sam en se retournant et en commençant à s'éloigner, en ayant marre de cette conversation.

– Peter Parker. Fit simplement Bucky, faisant s'immobiliser l'autre homme. Si tu es pareil avec tout le monde alors pourquoi tu es si distant avec Peter ? Il a 16 ans et vient de perdre sa 3ème figure paternelle, pourquoi tu es si froid avec lui ? Il a besoin de nous, de nous tous, pour réussir à surpasser la mort de Tony. Tu sais ce que c'est que de perdre des proches, tu sais à quel point c'est compliqué et tu sais à quel point il est important d'être bien entouré pour traverser ce genre de traumatismes. Merde Sam, avant de rejoindre Steve tu bossais avec les vétérans de l'armée, tu sais quoi faire pour accompagner des personnes traumatisées.

– Tu as donné la raison toi-même Buck.

– Il va falloir que tu sois un peu plus précis que ça Sam, j'ai dit beaucoup de chose.

– Je sais peut-être comment aider des vétérans de guerre à continuer leur vie mais je sais pas comment agir avec un ado de 16 ans traumatisé par la vie jusqu'à sa mort. Tu l'as dit toi-même : il vient de perdre sa 3ème figure paternelle. 3ème putain ! Et il a 16 ans ! Il avait déjà perdu ses parents et son oncle et Tony, son père bordel, vient de mourir dans ses bras ! Il est pas un vétéran Bucky. La plupart des personnes avec qui je travaille ont choisi de s'engager. Elles n'ont pas choisi d'être traumatisées par ce qu'elles ont vu en intervention, mais elles ont choisi de prendre le risque. Elles savaient à quoi elles s'attendaient. Peter n'as rien demandé à personne. Et je doute sérieusement être la bonne personne pour le réconforter.

Sam se détourna ensuite de nouveau de Bucky et s'éloigna à grands pas, quittant rapidement le champ de vision de la caméra. Bucky le fixa un moment avant de soupirer et de partir à sa suite.

Le vidéo se coupa comme ça et elle laissa Peter penseur mais en souriant quand même, bien que son sourire soit un peu triste.

– Qu'est-ce qui te fais sourire comme ça Peter ? Demanda KAREN.

– Sam me déteste pas. Il savait simplement pas comment faire mais il me déteste pas. Il m'aime bien. Fit Peter, soulagé.

– Bien sûr qu'il t'aime bien, tout le monde t'aime Peter. Fit une voix depuis derrière lui.

Le jeune se retourna pour voir que c'était Bruce qui venait d'entrer dans son laboratoire.

– Tient, bonjour Oncle Bruce, comment vas-tu ?

– Tout va bien pour moi.

– Tu as besoin de quelque chose ? Demanda ensuite Peter.

– Oui, que tu sortes du labo et vienne faire à manger avec moi. Répondit le scientifique.

Peter jeta un coup d'œil à l'horloge et vit qu'il n'était même pas encore 19h.

– Mais il est même pas 19h ! Protesta-t-il.

– Et depuis quand est-ce que tu es ici ?

– J'ai dut arriver vers 6h ce matin.

– Donc ça fait plus de 10h que tu es enfermé ici. Et c'est définitivement trop. Alors tu sors d'ici et tu viens avec moi.

Peter marmonna quelques chose mais finit quand même par soupirer.

– FRIDAY, enregistre mon travail s'il te plait.

– Tout de suite Peter. S'exécuta l'IA.

Peter suivit ensuite son oncle jusqu'à l'ascenseur, ce dernier les emmenant au penthouse.

– Bon, et maintenant tu vas pouvoir me dire pourquoi tu pensais que Sam ne t'aimait pas. Si je ne me trompe pas actuellement il ne se souvient plus de toi mais quelque chose me dit que ce n'est pas tout.

– Eh bien, c'est juste que les quelques fois où on s'est rencontrés et où on a parlé, il était pas vraiment très amical ou sympa avec moi. Alors je pensais que je l'avais énervé sans le vouloir ou qu'il était toujours en colère contre moi de notre première rencontre ou je sais pas.

– Pourquoi aurait-il été en colère contre toi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé quand vous vous êtes rencontrés pour la première fois ?

– C'était en Allemagne. Il... enfin il était avec Steve et moi j'étais avec Papa donc on était adversaire et Papa m'avais demandé de me débarrasser de lui et Bucky alors c'est ce que j'ai été faire. Mais c'était mon premier vrai combat et apparemment je parlais un peu trop et ça l'a énervé. Et puis je les ait quand même entoilé tous les deux assez facilement donc je pensais qu'il était toujours énervé par ça.

– Peter, comme tu l'as dit, vous étiez dans deux camps différents, vous étiez adversaires. Et en tant qu'adversaires il est naturel de s'agacer quand on se fait battre. Mais en dehors du champ de bataille, il n'y a plus de raison de maintenir l'animosité. Et si Sam t'as peut-être trouvé énervant au départ, je peux t'assurer qu'il t'aime et te respecte beaucoup. Il n'a simplement pas eu le temps de bien te le montrer, et je pense qu'il ne savais pas trop comment s'y prendre non plus.

– Oui c'est ce qu'il dit dans la vidéo que FRIDAY m'a montré.

– Tu vois. Il ne te déteste pas, bien au contraire. Termina Bruce en souriant gentiment.

Peter lui rendit son sourire et s'assit à un des tabouret haut pendant que Bruce s'activait dans la cuisine.

– Et au fait, pourquoi tu te posais des questions sur l'affection que te portes Sam ?

– J'ai pas mal parlé avec Bucky ces derniers jours et il m'a dit que ça pourrait être bénéfique si je rendais la mémoire à Sam à mon propos. C'est lui qui m'a dit qu'en fait il m'aimait bien et m'a dit d'y réfléchir jusqu'à ce qu'ils arrivent.

– Jusqu'à ce qu'ils arrivent ? Répéta le scientifique, ne comprenant pas.

– Ah oui c'est vrai je t'ai pas dit ! Bucky et Sam devraient arriver d'ici un peu plus de 1h. Ils reviennent du Wakanda et je leur ai proposé d'atterrir à la Tour plutôt qu'à leur base au nord de New York.

– Tu sais pourquoi ils étaient au Wakanda ?

– Ils se sont pris quelques bons coups durant leur dernière mission et Bucky a dut aller faire changer son bras.

– Le changer complètement ? S'étonna Bruce.

– Oui. De ce que j'ai compris il s'en est servi pour bloquer un tir et il a explosé jusqu'au coude. Et c'était tellement endommagé que Shuri a dut tout changer, même l'épaule. Donc ils ont passé les derniers jours là-bas et ils rentrent aujourd'hui. Au départ ils devaient atterrir à leur base et Bucky devait venir me voir ensuite mais je lui ait proposé de venir directement à la Tour et c'est là où il m'a dit qu'il pensait que ça pourrait être bien de rendre la mémoire à Sam. Et la suite tu la connais.

– En effet. Et d'après ce que j'ai compris tu hésites, c'est ça ?

Peter hocha la tête avant de continuer.

– Je sais qu'il sait garder des secrets et qu'il dira rien pour moi mais... ça s'est tellement mal terminé la dernière fois que j'ai peur de rendre la mémoire à trop de monde. Qu'est-ce que tu en penses Oncle Bruce ?

– Ce que je pense, c'est que tu as déjà la réponse à ta question Peter. Mais tu veux simplement que je te confirme ce que tu penses déjà pour être certain de prendre la bonne décision, n'est-ce pas ?

Nouveau hochement de tête de la part du plus jeune.

– J'en était sûr. Je suis d'accord avec ta décision Peter. Quelle est-elle ?

– Je... je veux que Sam se souvienne de moi. Je veux un tonton gaga de plus. Admit l'adolescent avec un petit sourire, presque timide.

Bruce lui envoya un sourire rassurant et retourna à sa cuisine.

– Bon, si Sam et Bucky viennent manger à la Tour ce soir il va peut-être falloir que je double les doses, Bucky mange presque autant que toi.

– Hé, c'est pas de notre faute si on a un super métabolisme qui a besoin de plus d'apports qu'une personne normale.

– J'ai jamais dit que c'était de votre faute, j'ai simplement dit qu'il fallait faire plus de lasagnes. Se défendit Bruce, toujours en souriant.

– Lasagnes ?! S'exclama Peter, son sourire s'élargissant d'une oreille à l'autre.

Bruce hocha la tête en souriant, amusé et attendrit par Peter.

Ce jeune était incroyable. Parfois il pouvait avoir la sagesse et l'intelligence d'un homme d'âge mur et parfois il avait simplement l'innocence et la joie de vivre d'un petit enfant.

– En effet, des lasagnes. Les miennes ne sont pas aussi bonnes que celles de Steve mais je pense que je me défend bien quand même.

Tous les deux restèrent ensuite comme ça pendant un bon moment, presque une heure en fait, jusqu'à ce que FRIDAY intervienne.

– Peter, il semblerai que le jet de Sam et Bucky soit en approche. Ils devraient atterrir d'ici 10 minutes. Informa-t-elle.

– D'ac, merci FRIDAY. Je vais aller les accueillir, tu restes ici ? Demanda Peter à Bruce en descendant de son tabouret haut.

– Oui, il faut que je surveille les lasagnes. Et puis tu as le droit à un petit moment seul avec eux.

Peter hocha la tête, attrapa une fiole de sérum de mémoire et se dirigea vers l'ascenseur qui l'emmena à la plateforme d'atterrissage.

Là, il resta proche des bâtiments pour ne pas gêner et rapidement, le jet se posa à l'endroit prévu à cet effet. Comme d'habitude, les hélices ne s'arrêtèrent pas immédiatement, malmenant les cheveux de Peter dans tous les sens. Mais le jeune n'en avait rien à faire et sautillait presque sur place, trop impatient de pouvoir sauter dans les bras de Bucky.

Il n'eut d'ailleurs pas très longtemps à attendre car environ 5 minutes après s'être posé, les moteurs se coupèrent et la porte arrière s'ouvrit, laissant le super soldat sortir du jet, Sam un peu derrière lui.

Bucky chercha immédiatement Peter du regard et lui sourit quand il le vit. Peter lui rendit bien évidemment son sourire et se mit à courir vers lui, avec la ferme intention de lui sauter dans les bras.

Il s'arrêta néanmoins à un petit mètre du plus âgé, se souvenant qu'il lui manquait un bras. Il ne pouvait donc pas lui sauter dans les bras.

– Je peux savoir pourquoi tu t'arrêtes ? Demanda d'ailleurs Bucky en haussant un sourcil.

– T'as qu'un seul bras et tu es encore en convalescence. Expliqua Peter.

Bucky ne répondit pas immédiatement mais franchit la distance le séparant de Peter en deux pas, passant son bras droit autours de la taille du jeune pour ensuite le soulever, le callant sur sa hanche comme un enfant.

– Et ? Fit-il simplement tandis que Peter refermait ses jambes autours de la taille de son oncle pour ne pas glisser.

L'adolescent enfouit ensuite son visage dans le creux du cou de Bucky.

– Tu m'as manqué. Souffla-t-il.

– Peter, on s'est vu il y a moins de 4 jours. Répondit Bucky.

– Et ? Tu m'as fait peur aussi. Avoua Peter d'une petite voix.

– Je suis désolé de t'avoir fait peur Pete. Mais tout va bien maintenant, je te le promet. Shuri a changé mon épaule et m'a fait un nouveau bras. Il faut juste que la peau cicatrise autours de la nouvelle épaule et je serai comme neuf.

– Promis ?

– Promis.

Peter hocha la tête et resta comme ça quelques minutes avant de lever un peu la tête et de remarquer que Sam n'était pas loin, à quelques mètres d'eux, attendant patiemment qu'ils aient finit.

Bucky se rendit bien évidemment compte d'où regardait Peter.

– Вы решили ? (Tu t'es décidé ?) Demanda-t-il alors.

– Да... Я хочу, чтобы он помнил меня. (Oui... je veux qu'il se souvienne de moi.)

– Хороший выбор. Что заставило вас решить ? (Bonne décision. Qu'est-ce qui t'a fait te décider ?)

– Я хочу еще одного дядю Гагу. (Je veux un tonton gaga de plus.) Répondit Peter avec un sourire que Bucky jugeait d'adorable.

Bucky rigola un peu en entendant la raison de Peter mais la compris facilement.

– скажи мне... (Dit-moi...) Commença Peter avant de s'interrompre.

– Да ? (Oui ?)

– Ты можешь сделать это ? Вернуть ему память, я имею в виду ? (Est-ce que tu peux le faire ? Lui rendre la mémoire je veux dire ?)

– Я так думаю. Вам просто нужно сказать мне, как это сделать. (Je pense que oui. Il faut juste que tu m'expliques comment faire.)

Peter hocha la tête et descendit ensuite des bras de son oncle, reposant les deux pieds par terre mais se plaçant de façon à ce que Sam ne puisse voir que le dos de Bucky, lui caché derrière son oncle.

Le jeune brun sortit ensuite un flacon de sérum.

– Вы должны распылить его лицо с этим. (Il faut lui asperger le visage avec.) Expliqua Peter.

– Ты серьезно ? (Tu es sérieux ?) Ricana Bucky en prenant le flacon.

– да. Это единственный способ, который оставил мне возможность применить его неожиданно и без вреда. (Oui. C'est la seule manière qui me laissait la possibilité de l'administrer par surprise et sans mal.)

Bucky soupira un peu mais hocha la tête, fermant son poing sur le flacon, prêt à asperger son fiancé avec. Il se détourna ensuite de Peter et avança vers Sam.

– Tu sais que c'est flippant quand vous parlez en russe tous les deux ? Lança d'ailleurs Sam.

– Est-ce que tu me fais confiance ? Demanda Bucky plutôt que de répondre.

– Quoi ?

– Est-ce que tu me fais confiance Sam ? Redemanda Bucky, sérieux.

– Tu sais bien que je te confierai ma vie, celle de ma sœur et celles de mes neveux sans aucune hésitation Bucky, bien sûr que je te fait confiance.

– Parfait.

Bucky agit ensuite rapidement et en un éclair, il avait aspergé Sam du sérum.

Ce dernier toussa un peu et s'apprêta à demander à son fiancé pourquoi il avait fait ça quand un ensemble de souvenir lui revinrent avec force, tous à propos du jeune garçon qui se tenait à quelques mètres de lui.

– PETER BENJAMIN PARKER-STARK ! Cria-t-il.