Chapitre 24


Pour Sam, il se passa plusieurs heures avant le réveil de son fiancé mais pour ce dernier, ça ne dura que quelques secondes.

Quand Bucky ouvrit les yeux, il fut un instant perturbé parce qu'il avait l'impression que rien ne s'était passé. C'était une sensation très perturbante pour lui car c'était la première fois que ça passait aussi vite.

Quand il était à Hydra et qu'il était mis en stase cryogénique pour éviter que son corps ne vieillisse, il n'avait pas conscience du temps qu'il passait dans cet état mais quand il se réveillait il savait, il sentait, que du temps avait passé, ce qui n'était absolument pas le cas en ce moment.

Et pour le perturber encore plus, il s'était endormi dans les bras de Sam et c'est également dans les bras de son fiancé qu'il se réveilla. Mais en se concentrant un peu, Bucky pouvait dire qu'il s'était passé quelque chose, tout simplement parce que ses sensations dans son épaule gauche étaient clairement différentes que celles de quand il s'était endormi.

Pour en avoir le cœur net, il pencha la tête pour regarder son épaule et la trouva bandée en quasi-totalité, ne laissant dépasser que le mécanisme interne de l'épaule.

Même si ce mouvement avait été minime, Sam, qui était à l'affut en attendant le réveil de son fiancé, le sentit et baissa lui aussi les yeux, rencontrant ceux clairs et encore un peu endormis de son fiancé.

– Coucou mon chéri, bien dormi ?

– J'ai l'impression qu'il s'est rien passé. Souffla Bucky à voix basse.

– C'est normal, c'est l'anesthésie qui fait ça.

– Ça ne m'était jamais arrivé.

– De quoi ?

– De rien sentir.

– Comment ça ? S'étonna Sam.

– Quand... quand ils me gelaient, j'avais pas conscience du temps qui passait mais quand ils me réveillaient, je savais qu'il s'était passé du temps, je savais pas combien mais je savais que du temps s'était écoulé. Mais pas là, c'est bizarre.

– Qu'est-ce que tu as ressenti ?

– Je... je me suis endormi sans pouvoir rien faire contre et j'avoue que c'était un peu effrayant mais ensuite, j'ai eu l'impression de me réveiller la seconde après m'être endormi. Et, tu étais là aussi et on est au même endroit alors c'est perturbant. La seule chose qui me prouve qu'il s'est passé quelque chose c'est mon épaule gauche que je ne sens absolument pas comme avant.

– Je comprends que ça soit perturbant si c'était la première fois que tu subissais ce genre d'anesthésie. Mais je n'en suis que plus fier.

– Fier ?

– De toi.

– De moi ? Je n'ai rien fait pour que tu sois fier de moi.

– Bien sûr que si.

– Sam, j'ai littéralement dormi pendant je ne sais même pas combien de temps sans rien pouvoir faire contre ça. Je vois pas de quoi tu pourrais être fier.

– Alors déjà, tu sais bien que tu n'as pas besoin de faire quelque chose de particulier pour que je sois fier de toi, je le suis tout le temps. Et ensuite, malgré toutes tes peurs et tes insécurités, tu as réussi à te détendre et à te laisser faire. Et c'est pour ça que je suis encore plus fier de toi que je ne le suis d'habitude.

– Je... c'était parce que t'étais là. J'aurai jamais pu le faire sans toi...

– Je t'ai aidé, je suis d'accord. Mais c'est toi qui a fait le plus dur. Moi j'étais le mur sur lequel tu t'es appuyé mais c'est toi qui t'es levé.

– Pff, c'était nul comme comparaison. Ricana Bucky.

– Sans doute mais j'avais pas d'autres idées. Et même si c'était nul, tu as compris le message. Moi je suis là pour t'aider mais je ne peux pas le faire à ta place. Je suis ravi d'avoir pu être celui qui a rendu ça possible mais je suis aussi tellement fier de toi pour avoir réussi à le faire.

Bucky ne répondit pas mais se fondit un peu plus dans l'étreinte de Sam.

– Merci, je t'aime. Souffla-t-il.

– Je t'aime aussi. Répondit Sam en déposant un léger baiser sur le haut de son crâne.

Tous les deux restèrent ensuite comme ça, en silence, pendant plusieurs minutes avant que Bucky ne reprenne la parole.

– Il est quelle heure ?

– Précisément je ne sais pas mais il est autours de 16h30.

– Il est très précisément 16h36. Intervint Shuri en entrant dans la chambre à ce moment même.

– Ça fait combien de temps que t'es derrière la porte à attendre le moment parfait pour faire ton entrée ? Lança Bucky sans pour autant se détacher des bras de Sam.

– Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler Bucky, je viens juste d'arriver.

– Mais bien sûr, et moi je suis le roi du Wakanda.

– Actuellement c'est impossible vu que ce poste est déjà occupé par T'Challa et qu'il ne peut y avoir qu'un seul roi mais étant donné que tu fais partie de la famille, tu pourrais revendiquer le trône du Wakanda si T'Challa venait à abdiquer ou à mourir.

Bucky ne répondit pas mais Sam fut complètement perdu.

– Attends, attends. Je crois que j'ai loupé un épisode là.

– Il te l'a pas dit ? S'étonna d'ailleurs Shuri.

– Dit quoi ?

– Bucky a été adopté par la famille royale pendant son premier séjour au Wakanda. Il est donc officiellement notre frère à T'Challa et moi et en tant que tel il est le second héritier de la couronne wakandaise. Tu ne t'es jamais demandé pourquoi il était si connu dans tout le pays ?

– Je pensais juste qu'il était connu parce qu'il n'y a pas beaucoup de centenaire blanc avec un bras bionique au Wakanda.

– Ce n'est pas faux non plus mais c'est pas que ça. C'est aussi parce qu'il est l'héritier de la couronne. Après moi bien sûr mais héritier quand même.

– Ouah, ok d'accord je comprends mieux certaines réactions des wakandais. Mais... pourquoi tu ne me l'a jamais dit ? Demanda Sam à son fiancé. J'veux dire, on est quand même fiancé et on se mari dans moins d'un mois alors pourquoi ? Tu ne me fais pas confiance ?

– Si ! Bien sûr que si Sam. S'il te plait, je te fais confiance, bien sûr que je te fais confiance mais c'est juste que... ça n'est jamais venu dans la conversation et je m'imaginais mal te dire « Au fait Sam, je suis le prince héritier du Wakanda, ça te dit qu'on aille faire des courses parce qu'on a plus de sucre ? ». Mais je te jure que je te fais confiance Sam, je t'en prie crois-moi. Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit plus tôt. Supplia presque Bucky, enfouissant de nouveau sa tête dans le t-shirt de Sam, ne voulant pas avoir à supporter son regard.

– Hé tout va bien Bucky, je comprends que ça ne soit jamais venu sur le tapis et je ne t'en veut pas, tout va bien. Je sais que tu me fais confiance, je suis désolé d'avoir insinué le contraire. Le rassura Sam en passant doucement sa main dans ses cheveux, jouant avec parce qu'il savait que ça apaisait toujours son fiancé.

Bucky ne répondit pas mais resta dans cette position pendant un moment avant de souffler, évacuant ce stress.

Shuri décida d'intervenir à ce moment-là.

– Bon. On pourrait rester comme pendant longtemps mais on a des choses à faire. Bucky, est-ce que tu penses que tu peux te séparer de Sam pour que je regarde ton épaule ou faut que je sorte les forceps ?

Bucky ricana un peu et finit par se décrocher de Sam. Ce dernier se redressa également et sortit du lit, s'asseyant sur la chaise à côté du lit pour rester proche de Bucky mais laissant également de la place à Shuri.

Bucky se retint de chouiner parce qu'il ne voulait pas se détacher de Sam et se contenta de se redresser un peu dans le lit.

Shuri s'approcha donc de Bucky et redressa un peu plus la tête de lit. Pendant 10 bonnes minutes, la princesse examina donc son travail et finit par sourire.

– Parfait. D'après ce que je vois l'épaule est parfaitement installée et connectée mais il va falloir attendre de connecter le bras pour vérifier ça. Mais pour ça il va falloir attendre que ta peau cicatrise un minimum pour éviter de l'arracher.

– Combien de temps ?

– Je dirai une semaine le temps que la peau cicatrise suffisamment pour être assez solide pour porter ton épaule et ton bras.

– Je peux pas rester aussi longtemps ici Shuri. Protesta Bucky.

– Et pourquoi pas ? Qu'est-ce qui t'en empêche ?

– Je dois retourner à New-York.

– Mais qu'est-ce qui te presses à ce point ? T'es pas bien ici ?

– Bien sûr que si Shuri mais... Peter m'attends. Je lui ait promis que je rentrerai dans quelques jours, je ne peux pas trop le faire attendre. Je suis désolé, je sais que tu préfèrerais que je restes mais c'est pas possible.

Shuri ne répondit pas immédiatement et planta ses yeux dans ceux du super soldat.

Finalement, ce fut la princesse qui finit par abdiquer et elle soupira.

– D'accord. Je veux bien te relâcher demain mais à certaines conditions.

– Je t'écoute.

– Tu attends au moins 1 semaine pour mettre ton bras et d'ici là tu ne forces pas pour permettre à tes tissus de cicatriser correctement et je veux qu'on fasse une visio avant que tu le portes pour vérifier l'état de la cicatrisation.

– Promis.

– Et du coup, vu que je ne serai pas là pour vérifier que tout va bien avec le bras, je veux qu'on aille l'essayer maintenant.

– Mais tu viens pas de dire que tu voulais pas que je mettre mon bras tout de suite.

– Pas entièrement mais je sais comment faire. Répondit la princesse avant de se tourner vers l'autre homme de la pièce. Sam, je compte sur toi pour le faire se tenir tranquille tant que je n'ai pas donné le feu vert.

– Comptes sur moi.

– Bien. Bon, je vous attends au labo. Et tu fais doucement pour te lever toi. Lança Shuri en pointant un doigt menaçant à Bucky avant de se retourner et de quitter la pièce.

Les deux hommes la regardèrent partir et juste quand elle eut quitté la pièce, Bucky essaya de se relever normalement.

– Hop, hop, hop. Doucement. Le retint Sam en posant sa main sur l'épaule droite de son fiancé, ne voulant pas le blesser plus à gauche.

– Quoi ? Elle a dit qu'on devait aller au labo, faut bien que je me lève.

– Et elle a aussi dit de faire doucement. Donc tu fais doucement.

– Faire doucement de quoi ? Ça va, je vais pas m'effondrer non plus.

– Si tu vas trop vite, justement si. Tu as été endormi pendant plusieurs heures et même si avec le sérum je ne suis sûr de rien, je pense que ton corps n'est pas encore totalement réveillé.

– Alors je fais quoi ? Je reste au lit toute la journée ?

– Fait pas celui qui veut pas comprendre Buck'. Je te demande pas de rester au lit toute la journée, mais simplement de faire doucement.

Bucky ne répondit pas tout de suite mais finit par soupirer doucement.

– Tu sais bien que j'ai du mal à faire doucement, surtout si c'est pour mon propre bien, ils m'ont pas habitués à ça.

– Je sais. Et c'est pour ça que je suis là, ne t'en fait pas. Tu n'es plus là-bas et tu n'y retourneras jamais. Tu as le droit de faire attention à toi et même si ce n'est pas un réflexe pour toi, laisse-moi faire attention à toi. Le rassura Sam, une main dans ses cheveux et l'autre lui tenant la main.

Inconsciemment, Bucky pencha un peu sa tête sur le côté, cherchant le contact de la main rassurante de son fiancé.

– Aller on se lève ? Proposa Sam.

Bucky ne répondit pas oralement mais hocha la tête.

– Mais doucement. Ajouta le métis.

Le brun leva les yeux au ciel avant de hocher la tête quand même.

– Super, aller, déjà je vais remonter ta tête de lit pour que tu sois assis complètement, tu me dis si ça va pas.

– Je suis pas en sucre Sam.

– Je sais, sinon je t'aurai déjà bouffé. Répondit le plus jeune avec un petit sourire en coin.

A ces mots, le super soldat ne répondit pas oralement mais rougit furieusement, ce qui fit encore plus rire Sam. Néanmoins, il ne s'attarda pas trop dessus et se reconcentra sur Bucky qui était désormais totalement assis.

– Ça va ? Tu n'as pas la tête qui tourne ou mal quelque part ?

– Non ça va. Répondit simplement Bucky.

Pour lui, tout ça semblait totalement ridicule et il ne comprenait pas la nécessité de prendre autant de précautions mais si ça pouvait faire plaisir à Sam, il le laisserait faire.

– Ok, je vais t'aider à te tourner pour que tu sois assis avec les jambes sur le côté. Pareil, tu me dis si ça va pas.

Nouveau hochement de tête et Sam passa une main dans le dos de Bucky, au niveau de ses épaules et posa l'autre sur sa hanche.

Après un rapide décompte et avec l'aide de Sam, Bucky se retrouva assis sur le bord de son lit et tout allait bien.

Il fit donc un petit mouvement de tête à Sam pour lui faire comprendre que ça allait.

– Parfait.

Bucky enfila ensuite ses chaussures. Ce n'était pas ses classiques tout simplement parce qu'avec un seul bras, il ne pouvait pas faire ses lacets. Pour ces moments où il n'avait qu'un bras, Shuri lui avait créée des chaussures automatiques. Quand elles n'étaient pas utilisées, elles ressemblaient à de simples semelles mais dès que le pied était posé, les chaussure se formaient autours du pied, parfaitement ajustées et il y avait un petit bouton sur le côté pour les retirer.

– T'essais de te lever ? Je suis là donc hésites pas à t'appuyer sur moi.

Bucky hocha la tête et força sur ses jambes pour se lever mais dès qu'il fut en position debout, sa tête commença à tourner et il vacilla dangereusement. Heureusement, Sam s'y attendait et pu le stabiliser en plaçant sa main gauche sur l'épaule droite de Bucky et sa main droite au niveau de sa hanche pour ne pas toucher l'épaule gauche, en cicatrisation.

– Doucement. C'est rien, ça arrive. Respire doucement, ça va passer. Dit doucement Sam en le maintenant.

Préférant éviter avec la tête qui tourne, Bucky ne hocha pas la tête mais au contraire, la laissa tomber contre l'épaule de Sam, s'appuyant contre lui. Ce dernier le prit plus dans ses bras et recula un peu une jambe pour pouvoir supporter plus facilement le poids de Bucky, les muscles ça pèse lourd après tout. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top