Chapitre 12

Valentin venait d'arriver devant la porte de l'appartement de Benoît. Il était quinze heures vingt-cinq. Le réalisateur était à l'heure. Il sonna à la porte et le roux vint ouvrir. Les deux garçons se sourirent avant que le plus jeune ne pose ses lèvres sur celles du plus vieux. Valentin entra dans l'appartement et ils allèrent se poser autour de l'ilot central de la cuisine. Le professeur servit un chocolat chaud à son petit-ami et ils discutèrent tranquillement.


– Ça a était ta journée ? Demanda Valentin.

– Ouais ça va. Les élèves n'étaient pas trop chiants.

– Ça va alors.

– Et la tienne ? Retourna Benoît.

– Je n'ai pas fait grand-chose alors on peut dire qu'elle s'est bien passée. J'ai appris hier que Lana avait tout balancé sur mon frère. Il m'a dit que ça allait avec ses camarades mais j'ai quand même peur pour lui. Avoua le châtain.

– En classe, que ce soit dans mon cours ou non, tout va bien pour lui. Après en dehors, je n'en sais rien. Des élèves le font chier ?

– Oui mais apparemment, ça va pour lui mais il est très fort pour cacher ses émotions. Répondit le réalisateur.

– Je ferai attention à lui. Promit le professeur.

– Merci. Tu sais ce que pense ta cousine de tout ça ?

– Malheureusement non mais je suis pratiquement sûr qu'elle ne va pas se foutre de ton frère. Assura le roux.

– Ça me soulage.

– Il ne faut pas t'en faire pour lui.

– Hum... Mais ça va maintenant en cours ? Il ne provoque plus personne ? Questionna Valentin.

– Non. Tout se passe pour le mieux. Et vos parents sont plus présents pour lui ?

– Oui. Ils l'aident beaucoup et c'est chouette.

– C'est bien alors. Sourit Benoît.

– Au fait, mes parents veulent t'inviter à manger un soir. Ça serait mieux un vendredi ou un samedi.

– Oh. Je suis partant. Ça me permettra de les connaitre en dehors de ma profession. Tu pourras leur dire que je suis dispo quand ils le voudront. Déclara le plus vieux.

– Je... Avant que je ne vienne ici, ils m'ont dit qu'ils voulaient que tu viennes aujourd'hui. Je sais que tu n'auras pas le temps de te préparer psychologiquement mais...

– Ça me va. Le coupa Benoît.

– Tu... Tu es sûr ?

– Oui. Ça ne me dérange pas et puis vu comment tu as rencontré mon père, je peux bien rencontrer tes parents maintenant.

– C'est génial. C'est vrai que j'aurais préféré rencontrer autrement ton père. Ajouta le châtain, gêné.

– Il t'aime bien. Balança le plus vieux.

– Ah oui ?

– Oui, il me l'a dit.


Le jeune homme de vingt-et-un ans sourit comme un idiot. Le père de Benoît ne l'avait vu que brièvement mais ce dernier l'aimait bien. Cela ne pouvait que faire plaisir au jeune réalisateur. Les deux hommes se sourirent avant de s'embrasser tendrement. Ils avaient rendez-vous chez les Chanrelle à dix-neuf heures. Ils avaient encore le temps et pouvaient rester tous les deux ensembles pour quelques heures.


– Je ne vais pas aller au mariage de ma mère. Annonça le roux.

– Tu as pris ta décision alors.

– Oui. Je sais que je ferai fermer la gueule à toute ma famille si j'y vais mais je n'ai pas le courage de tous les affronter et de sourire bêtement pour faire comme si tout allait bien. Expliqua Benoît.

– C'est toi qui vois mais même si tu aurais décidé d'y aller, je serai resté avec toi pour te soutenir. Le rassura Valentin.

– Merci. Ça me touche.

– Je suis ton petit-ami alors c'est normal que je te soutienne. Sourit le châtain.


Le jeune professeur sourit à son copain et il alla l'embrasser tendrement. Ils étaient déjà tous les deux accros aux lèvres de l'autre. Ils passèrent leur temps à s'embrasser jusqu'à que le roux aille se préparer pour le diner. Il alla à la salle de bain tandis que Valentin resta dans le salon tranquillement. Quand Benoît revint, le châtain était obnubilé par son compagnon. Il le trouva magnifique. Le roux avait une chemise blanche avec les manches retroussées, un jeans bleu foncé. Valentin bavait presque ce qui fit rire le roux. La châtain rougit fortement et son copain vint lui embrassé la joue.


– Je ne t'ai pas prévenu mais tu dors chez moi. Dit le châtain.

– Tu es sûr ? Et si ça se passe mal avec tes parents ?

– Il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal. Sourit Valentin.

– Je vais préparer mon sac alors.


Les deux hommes se sourirent et le jeune professeur alla dans sa chambre pour préparer son sac avec quelques affaires dedans. Une fois que cela était fait, il rejoignit son compagnon et ils partirent tranquillement.

Durant le trajet, Benoît était stressé. C'était la première fois qu'il allait dîner avec les parents d'un petit-ami. Oui il avait rencontré les parents de son ex mais jamais il n'avait dîné avec ces derniers. Il fallait dire qu'ils n'aimaient pas inviter des gens pour diner.

Une fois devant la propriété des Chanrelle, Valentin se gara dans l'allée et ils sortirent de la voiture. Le professeur souffle un bon coup avant que son copain ne lui prenne la main. Le châtain l'embrassa chastement pour lui montrer que tout ira bien. Ils marchèrent en direction de la porte d'entrée et le couple entra sans frapper. Le réalisateur habitait encore ici alors pourquoi sonner ? Les amoureux se dirigèrent vers la cuisine où se trouvait toute la famille.


– Vous voilà les garçons. Sourit Corine.


Benoît était un peu gêné. Il ne savait pas comment agir. C'était un peu compliqué pour lui. Il avait déjà vu Corinne mais seulement par rapport aux débordements de Mathieu et pour Christophe, il n'avait eu comme prof. Valentin sentant qu'il devait venir en aide à l'homme qu'il aimait, décida de prendre la parole.


– Maman, papa, je vous présente Benoît. Même si techniquement, vous le connaissez déjà.

– Je suis ravie de pouvoir faire plus ample connaissance avec toi. Répondit Corine.

– De même. Sourit le roux.

– On va passer au salon. Ça sera mieux. Intervint Christophe.


Les garçons suivirent le père de famille jusqu'au salon où se déroulera l'apéro. Les amoureux étaient côte à côte. Corine arriva avec les amuse-gueules. Le père de famille servit les boissons. Le jeune homme de vingt-quatre ans se sentait mal à l'aise d'être en face de son ancien professeur.


– Je suis content de te revoir Benoît. Déclara Christophe.

– C'est pareil pour moi. Sourit le concerné.

– Tu es encore en contact avec tes anciens camarades ? Demanda le père de famille.


Christophe savait que le jeune roux était en couple avec Grégoire. Pour lui c'était une question qui pouvait révéler s'il était encore en contact avec son ex.


– Je parle encore avec Fanny et Adrien. C'est mes meilleurs amis mais sinon, pour les autres, non.

– D'accord. Donc ça ne risque pas qu'un ex revienne ?

– Il n'y a aucun risque. Je ne parle plus à Grégoire depuis la fin du lycée et même s'il revenait, ça ne me ferait ni chaud ni froid. Répondit Benoît.

– C'est rassurant. Valentin n'avait d'yeux que pour lui avant. Rit le père de famille.

– Christophe ! Râla Corine.

– Ne vous en faites pas, je suis au courant.

– Mais comment tu sais ça toi ? Demanda Valentin à son père

– On sait depuis longtemps que tu es gay et tu regardais souvent ma photo de classe et c'était toujours la même personne qui attirait ton regard. Je t'ai vu plus d'une fois faire cela. Expliqua Christophe.


Valentin rougit fortement avant de se cacher le visage entre les mains. Benoît dit avant de lui embrasser la joue. Il ne se sentit même pas gêné par cette marque d'affection. Les parents de son petit-ami sourirent à cette vue. Ils sentaient au fond d'eux que le jeune professeur était fait pour leur fils.


– Je dois vous appeler comment maintenant ? Demanda Mathieu à Benoît.

– En cours ça reste monsieur Saurin et le vouvoiement mais ici, tu peux ma tutoyer et m'appeler par mon prénom.

– Ça va être compliqué au début mais d'accord.


Le jeune homme de vingt-quatre ans ne voyait pas pourquoi le lycéen devrait le vouvoyer en dehors du lycée. Le jeune homme quitta la maison après le diner puisqu'il devait aller chez des amis. Le couple se retrouva donc avec les parents du châtain. Ils étaient maintenant posés dans le salon sur le canapé et les différents fauteuils.


– Ça s'est bien passé tes études ? Questionna Christophe.

– Très bien. Je n'ai pas eu de problèmes et les cours n'étaient pas très compliqués.

– Ça va alors.

– Tu sais que Valentin est...

– Dyslexique ? Oui je le sais madame Chanrelle. Coupa Benoît.

– On a oublié de donner les règles. Pas de monsieur ou madame Chanrelle ici. Appelles-nous Christophe et Corine. Ajouta la mère de famille.

– D'accord. Sourit le professeur d'histoire.

– Et du coup, ça ne te pose pas problème que Valentin soit dyslexique ? Interrogea Corine.

– Pas du tout. Je ne vois pas en quoi ça change. Il est lui. Un handicap ou une maladie ne doit pas repousser les gens. Je trouve même que ça rend la personne encore plus unique et qu'il faut la soutenir dans les moments de faiblesse. Expliqua Benoît.

– J'aime entendre ce genre de choses. Sourit la mère de famille.

– Val, tu as très bien choisi.


Le jeune réalisateur devint rouge comme une pivoine. Il cacha, encore une fois, son visage à l'aide de ses mains ce qui fit rire les trois autres adultes. Benoît se sentit bien entouré de ces personnes. Il vit en Corine la mère qu'il aurait voulu avoir. Le jeune professeur avait toujours manqué d'un amour maternel et heureusement que son père était là pour lui sinon, il ne sait pas comment il aurait terminé. Surement dans la rue ou encore drogué. Ou bien même les deux.


– Comment va ton père ? Demanda Christophe.

– Il va très bien.

– Tant mieux alors.

– Et ta mère ?

– Maman ! Râla Valentin.

– Oh pardon... S'excusa Corine. Je ne me souvenais plus qu'elle était partie.

– Ce n'est rien. Depuis hier je n'arrête pas de raconter ce qu'il s'est passé alors pourquoi je ne raconterai pas encore une fois ?

– Oh ne te sens pas obligé. S'empressa de dire la mère de famille.

– Ce n'est rien. Ne vous en faites pas et ça évitera à Valentin de faire des gaffes. Se moqua gentiment le roux.

– Hé ! Râla le châtain.


Benoît sourit et embrassa la joue de son copain et qui le fit sourire bêtement. Le roux s'éclaircit la voix tandis que le châtain posa ta tête sur l'épaule de son copain. Le jeune professeur sourit avant de se lancer dans son récit.


– Pour faire court et simple, ma mère ne m'a jamais aimé. Elle ne voulait pas de moi et elle me répétait souvent qu'elle aurait dû avorter. Elle me détestait tellement qu'elle... Qu'elle me bâtait. Tous les jours. Je recevais des coups de poings dans le ventre, le dos et même les cuisses par moments. Elle me frappait seulement à ses endroits que je pouvais cacher. Une fois, elle a même pris un couteau. J'ai une énorme cicatrice dans le dos. Il fit une pause. Elle faisait semblant de m'aimer devant les autres mais une fouis seuls, je vivais un enfer. Puis à mes treize ans, je lui ai avoué que j'étais gay. Ça a été le prétexte pour partir. Elle voulait le faire depuis longtemps mais là, elle avait une bonne excuse. Elle m'a encore plus détesté et insulté. Ça a été un vrai soulagement quand elle est partie.

– C'est horrible. S'offusqua Corine.


La mère de famille se leva et alla prendre dans ses bras le jeune professeur en lui disant qu'il pouvait compter sur elle. Que s'il avait besoin d'une mère, elle était là. Cela fit chaud au cœur au jeune homme de vingt-quatre ans. Il la remercia plusieurs fois. Puis ils finirent par parler d'une chose plus légère.


– J'en ai parlé avec Christophe et on aimerait que tu viennes fêter noël avec nous. Évidemment, ton père est invité.

– Oh. Vous n'êtes pas obligé de...

– Ça nous fait plaisir. Le coupa Corine.

– J'en parlerai à mon père dans ce cas. Sourit Benoît.


La mère de famille sourit avant que tout le monde aille se coucher. Cette fois, Valentin dormit en boxer tout comme son compagnon. Ils dormirent dans les bras l'un de l'autre. Ils étaient heureux d'être dans ce lit et sentir la chaleur de l'autre. C'était la première fois, en tant que couple, qu'ils dormirent ensemble. Ils se sentirent aimés et en sécurité.


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Voici le chapitre douze ! Benoît rencontre les parents de son amoureux ! Vous en pensez quoi de cette rencontre ? Et Corine qui propose à Benoît de venir fêter noël avec son père ?

N'hésitez pas à laisser un commentaire et à voter ^^ Sinon je vous donne rendez-vous dimanche pour le chapitre treize ^^

Comme je ne publie que dimanche, je vous souhaite déjà une bonne année même si on est que le trente décembre ^^

Bonne lecture !

Romane 🐧

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