Chapitre 11
Le soir était venu. Valentin était encore chez Benoît et il venait de terminer sa journée de travail puisque son copain était revenu du lycée. Ils mangèrent quelque chose ensemble avant d'aller se poser sur le canapé. Le professeur n'avait pas de copies à corriger donc il pouvait profiter de son petit-ami. Le jeune réalisateur avait sa tête sur l'épaule de son roux et son ainé avait passé un bras autour des épaules de son compagnon.
– Tu comptes aller au mariage de ta mère ? Demanda Valentin.
– Non. Je ne vois pas pourquoi je devrais y aller. Elle m'a fait énormément de mal et elle s'est barré sans pitié. Alors pourquoi j'irai ? Et je n'ai pas envie de voir sa famille.
– Je comprends mais je pense que si tu n'y vas pas, tu vas donner raison à ta mère. Elle va encore plus penser que tu n'es qu'un moins que rien. Et puis si je viens, ça va la faire encore plus rager je pense. Ça serait une belle victoire, tu ne trouves pas ? J'avoue que si tu y vas, tu ne seras pas le bienvenu et ils vont tous te regarder de haut mais tu as moyen de leur faire fermer leurs gueules et de leur montrer que tu n'en as rien à foutre d'eux et de ce qu'ils pensent. Expliqua le châtain.
– Tu as raison mais je ne sais vraiment pas quoi faire. Souffla le roux.
– Tu as le temps d'y réfléchir.
Le jeune professeur sourit à son copain avant de poser délicatement ses lèvres sur les siennes. Le baiser était doux et passionné à la fois. Les deux hommes ne voulaient pas bouger mais ils furent obligés de se séparer quand quelqu'un entra dans l'appartement du jeune homme de vingt-quatre ans. Valentin sursauta et regarda l'homme qui venait de faire son apparition. Il ressemblait fortement à Benoît sauf qu'il avait des cheveux qui tiraient beaucoup plus sur le blond et des yeux gris.
– Papa, arrêtes de rentrer chez moi sans toquer. Râla le roux.
– Pardon fiston.
Le châtain prit conscience qu'il avait en face de lui, le père de son petit-ami. Il avait l'air plus chaleureux et aimable que la mère. Valentin se sentit à l'aise même s'il ne connaissait pas l'homme en face de lui. Le couple s'était levé et le professeur s'avança vers son père en tirant doucement le réalisateur pour ne pas le brusquer. Le père de famille avait un énorme sourire sur le visage.
– Je conclue qu'il s'agit du fameux Valentin. Déclara le père en souriant.
– Oui, c'est lui. Répondit Benoît, en souriant également.
– Ravis de faire ta connaissance jeune homme. Je suis Florent, le père de Benoît.
– En-enchanté. Bégaya le châtain.
– Il est mignon. Rit Florent.
– Je... Je vais y aller. Ravis de vous avoir rencontré monsieur.
– Florent.
– Quoi ?
– Florent, pas monsieur. Insista le père.
– Oh... Florent alors. Ajouta timidement le réalisateur.
Florent souriait face à la gêne du plus jeune mais il le trouva sympathique même s'il ne le connaissait pas. Par je ne sais quel courage, Valentin embrassa chastement son amoureux avant de prendre ses affaires et de partir. Benoît soupira et regarda son père.
– Quoi ? Je n'ai rien fait ! S'écria son père.
– Exactement mais il ne s'attendait pas du tout à ce que tu sois aussi « familier ».
– Je lui ai fait peur ?
– Non, ne t'en fait pas. C'est juste que... C'est la première fois qu'il rencontre les parents d'un conjoint. Expliqua Benoît.
– Oh... Il n'a jamais fait ça avec ses ex ? Questionna Florent.
– Il n'a pas d'ex.
– Oh d'accord. Je vais faire attention alors.
– Merci.
– Sinon, tu voulais me parler ? Qu'est-ce qu'il se passe ? S'inquiéta le père.
– Viens, on va s'assoir.
Les deux hommes allèrent s'assoir sur le canapé et le professeur avala difficilement sa salive. Ce n'était vraiment pas facile de tout dire surtout à son père. Il avait réussi à en parler à Valentin mais ce n'était pas pareil qu'avec son père. Le roux souffla un bon coup avant de fermer les yeux un instant et d'oser parler.
– Il faut que je te dise quelque chose dont je n'ai jamais eu le courage de t'avouer.
– Tu commences à me faire peur. Répondit Florent.
– Je... Quand maman est partie, je ne pleurais pas de tristesse mais de joie et de soulagement. Avoua le professeur.
– Comment ça ? Tu pleurais tellement que je pensais que tu étais triste. Pourquoi tu pleurais de soulagement ?
– Depuis que je suis tout petit et jusqu'à que maman ne parte, elle... Elle me frappait. Dans le ventre, dans le dos, sur les cuisses. Enfin seulement aux endroits que tu ne voyais pas et ça tous les jours. Elle... Elle me donnait aussi des coups de ceinture. Et... Un jour elle a même prit un couteau. J'ai une énorme cicatrice dans le dos. Expliqua avec difficulté le jeune homme.
– C'est horrible. Et moi qui n'a jamais rien vu. Quel père suis-je si je ne suis pas capable de voir que mon fils souffrait. Se lamenta l'homme.
– Tu n'as pas à t'en vouloir papa. Je cachais bien les blessures et mon mal-être. Je ne voulais pas tout te dire par peur. J'avais peur qu'elle aille encore plus loin. Souffla Benoît.
– Fiston, je suis tellement désolé...
– Ce n'est pas te ta faute papa. C'est elle la seule responsable. Déjà qu'elle ne voulait pas de moi et qu'elle voulait même avorter. Avoua le roux.
– Elle voulait avorter ?
– Oui. Elle me l'a souvent dit avant de me frapper. Ajouta Benoît.
– Quelle ordure !
– Je ne te le fait pas dire.
Puis le jeune homme de vingt-quatre ans parla du fait qu'Anna était venue et il lui dit pour le mariage. Florent lui conseilla de bien réfléchir à ce qu'il voulait faire. Ce n'était pas une décision facile. Ils arrêtèrent de parler d'Anna et le sujet favori de Benoît arriva sur le tapis.
– Ça fait combien de temps que tu es en couple avec Valentin ? Demanda le père.
– Depuis seulement hier.
– C'est récent. C'est le réalisateur du projet, c'est ça ?
– Oui, c'est bien lui. Un simple projet de lycée me permet de rencontrer quelqu'un de génial. C'est fou comment que la vie est bien faite. Répliqua Benoît avec un énorme sourire sur le visage.
– Tu es complètement amoureux de lui.
– Ouais.
– Il a quel âge ? Questionna Florent.
– Vingt-et-un ans.
– Trois ans d'écart, ce n'est pas grand-chose. Déclara le père.
– Non. Sourit le fils.
– Je suis content que tu sois heureux.
– Merci papa.
Le fils prit son père dans ses bras et le remercia encore une fois. Ils continuèrent de parler et Florent finit par manger chez son fils.
Pendant ce temps, Valentin mangeait avec ses parents et son frère. Mathieu avait l'air ailleurs mais ne dit rien. Tandis que leurs parents voulaient que Valentin parle de sa relation amoureuse. On pourrait croire que l'annonce du couple du plus âgé des fils était la surprise du siècle.
– Il faut qu'il vienne manger à la maison un de ces jours pour qu'on puisse mieux le connaitre. Même si ton père le connait déjà pas mal. Déclara la mère de famille.
– Je lui demanderai quand je le verrai.
– Tu ne le vois pas demain ? On est vendredi. Je pensais que tu allais le voir. Intervint le père.
– Il prend seulement à dix heures et quitte à quinze heures mais j'ai ma journée de repos si on peut dire ainsi alors je ne vais pas chez lui. Expliqua Valentin.
– Qu'est-ce qui t'empêches d'y aller à quinze heures ? C'est le week-end après. Balança Mathieu.
– Je pourrai effectivement mais il ne veut peut-être pas que je sois tout le temps dans ses pattes. C'est peut-être seulement une passade pour lui.
– Laisses-moi rire. Tu serais une passade, il n'aurait pas confirmé devant la classe entière qu'il était en couple avec toi et surtout pas aussi rapidement. Poursuivit le frère.
– Vous n'avez pas parlé ? Questionna Corine.
– Si. Mais c'est récent alors je ne pensais pas qu'il aillait le dire rapidement aux gens. Son père est au courant également.
– J'aime beaucoup son père. C'est un homme très sympa mais je n'ai jamais vu sa mère. Avoua Christophe.
– Sa mère ne l'a jamais aimé. Je ne peux pas vous dire ce qu'il s'est passé avec elle. Je peux juste dire qu'elle s'est barrée quand il avait treize ans. C'était quand il avait fait son coming-out et après ça il était soulagé. Expliqua le réalisateur.
– Il s'est passé quelque chose de grave pour lui ? Interrogea Corine.
– Oui. De très grave même mais je ne peux rien dire. Je ne sais pas si ça lui plairait que je vous raconte cela.
– Oui bien sûr. Ne nous dis rien chéri. Conclu sa mère.
Le jeune homme de vingt-et-un ans sourit à ses parents et le reste du repas se passa très bien même si Mathieu ne disait rien. Après que tout soit débarrassé et rangé, le plus jeune fils monta dans sa chambre tandis que le plus vieux attendit quelques minutes avant d'aller voir le cadet. Il toqua à la porte et entra sans avoir eu la réponse du lycéen. Valentin trouva son frère allongé sur son lit en train de fixer le plafond. Il se dirigea vers le plus jeune et s'assit prêt de lui. Mathieu se redressa et soupira.
– Qu'est-ce qu'il se passe Matty ? Tu as un problème avec les élèves de ta classe ? Demanda Valentin.
– Ça serait le cas tu le saurais pas Benoît. Murmura le cadet. Mais c'est au lycée que j'ai des problèmes.
– Et qu'est-ce que c'est ?
– J'ai décidé d'arrêter de faire semblant d'aimer Lana alors je lui ai dit gentiment d'aller se faire voir. Je lui ai fait comprendre que je ne voulais plus d'elle et que je la quittais et elle n'a pas aimé comme tu peux le deviner. Du coup, elle a avoué mon secret. Souffla Mathieu.
– Elle a dit à Shana que tu l'aimais ?
– Oui et les gens populaires se foutent de ma gueule.
– Et Shana, elle en pense quoi ? Questionna le réalisateur.
– Je l'évite le plus possible et ne la regarde pas en cours. Jusqu'à maintenant, je l'ai bien évité mais je sais que ça ne va pas durer encore très longtemps.
– Tu vas faire quoi ?
– Assumer et tant pis si je me prends un vent monumental. Tant pis si je souffre mais au moins, j'arrêterai de me cacher pour rien. Avoua le jeune homme.
– Je suis fier de toi. Saches que je suis là si tu as besoin. Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour donner des conseils mais tu peux compter sur moi. Déclara le châtain.
– Merci Val. Je ne manquerai pas de faire appel à toi si j'ai besoin.
– Génial.
– Temps que tu es là, je dois appeler ton mec comment ? Parce que c'est compliqué comme situation.
– Tu sais quoi ? Tu lui demanderas quand il viendra manger à la maison. Balança Valentin avant de partir.
Mathieu laissa échapper un rire tandis que Valentin alla dans sa chambre. Il ne savait pas s'il allait voir son copain le lendemain alors il lui envoya un message pour savoir. Benoît lui répondit qu'il pouvait passer le lendemain vers quinze heures trente. Le châtain allait en profiter pour lui parler du diner chez les Chanrelle. Il savait que son professeur allait accepter mais il fallait quand même lui proposer. Le réalisateur avait hâte de retrouver les bras de son beau professeur. Il était déjà accro à ses bras, son odeur et ses baisers divins. Le châtain n'avait jamais ressenti cela pour personne. Fallait dire aussi que Benoît était son seul vrai petit-ami. Sin flirt de lycée ne pouvait pas être compté comme une relation. Valentin voulait se donner corps et âme dans cette histoire d'amour. Et c'était la même chose du côté du jeune roux. Ils voulaient tous les deux une relation durable et ils allaient tout faire pour que cela se réalise. Ils savaient au fond d'eux qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Que personne ne pouvait mieux leur correspondre.
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Voilà le onzième chapitre ! C'est la première fois qu'on voit le père de Benoît ^^ Vous l'aimez bien ? Que va choisir le roux : aller au mariage de sa mère ou non ? Comment va se passer le diner avec les parents de Valentin ?
N'hésitez pas à laisser un commentaire et un vote ^^ Je vous donne rendez-vous jeudi pour le chapitre 12 ^^
Romane 🐧
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