Chapitre 10

Le lendemain, Valentin se réveilla de bonne humeur. Il avait un point en moins sur le cœur. Il pouvait maintenant vivre comme il le souhaitait, ne plus se cacher et faire semblant de s'intéresser aux femmes devant ses parents. Il ne pensait pas que ses parents étaient au courant de son homosexualité mais le fait qu'ils le savaient et qu'ils l'avaient acceptés, aidait beaucoup le jeune homme. Le châtain se leva et alla dans la cuisine. Mathieu était déjà parti pour le lycée. Il était déjà huit heures. Le réalisateur devait se dépêcher car son compagnon commençait à neuf heures et il devait travailler chez lui pour être au calme.


– Tu vas travailler chez Benoît ? Demanda sa mère.

– Oui. Au moins je suis tranquille et je ne serai pas tenté par la console ou autre. Et puis il faut que j'avance car j'ai pris un peu de retard. Et il y a aussi ce qu'on a tourné hier. Expliqua le réalisateur.

– Tu vas avoir une journée bien remplie. Ajouta son père.

– Oui enfin Benoît termine à onze heures et reprend à quinze heures donc pendant ce temps je ne vais pas faire grand-chose.

– Je veux bien te croire. Déclara sa mère. Tu devrais te dépêcher si tu veux arriver chez lui avant qu'il ne parte.

– Tu as raison.


Valentin mangea ses tartines de confitures et se leva pour aller dans la salle de bain se préparer. Environ quinze minutes plus tard, il était prêt. Il sortit de la salle de bain et prit ses affaires avant de saluer ses parents et de partir avec sa voiture. Il arriva à huit heures vingt-cinq chez son compagnon. Ce dernier devait partir à quarante-cinq. Valentin pouvait profiter un peu de son roux. Il se gara et sortit de sa voiture pour entrer dans l'immeuble. Il sonna à la porte et cette dernière s'ouvrit sur un magnifique professeur. Les deux garçons se sourirent et Valentin entra en fermant la porte derrière lui. Il posa toutes ses affaires avant de s'approcher du jeune homme de vingt-quatre ans. Il posa ses mains dans la nuque du roux avant d'approcher son visage. Les deux hommes souriaient jusqu'à que leurs lèvres entrent en contact. Les deux hommes s'embrassèrent avant de devoir se séparer.


– J'ai regardé ta photo de classe de terminale. Intervint Valentin.

– Oh ça ne devait pas être très joli. Rit le roux.

– Tu étais plutôt mignon. Je me demande comment ça se fait que je ne t'ai pas « vu » avant. Enfin si, je sais pourquoi mais je ne pense pas que cela te plaise.

– Laisses-moi deviner, tu n'avais d'yeux que pour un autre mec de ma classe ?

– Oui... Murmura le châtain.

– C'était qui ? Demanda le professeur en riant.

Le jeune réalisateur hésitait à lui dire. Après tout, son copain connaissait Grégoire et ils étaient amis.

– Grégoire Mourre. Balança le châtain.

– Je ne peux pas dire qu'il était moche. C'est mon ex. Avoua le roux.

– Quoi ?! Il est gay lui ?!

– Bi pour être exact. Maintenant il est marié avec une meuf et a deux gosses. Et il a très mal vieilli. Déclara Benoît.

– Oh putain. Je le trouvais tellement beau ! Je piquais la photo à mon père de temps en temps pour le mater. Et toi, tu es sorti avec lui. Franchement, tu me trouves quoi ? Je suis loin de le ressembler.

– C'est sûr que physiquement, vous êtes à l'opposé mais je ne m'arrête pas sur le physique. Ouais, tu es sacrément beau mais ta personnalité me plait énormément. Et puis avec Grégoire, ça n'aurait pas marché. Car même si on était en couple, il ne voulait pas dire qu'il était bi alors on se cachait et il draguait des filles. Je suis même pratiquement sûr qu'il m'a trompé. Expliqua le professeur.

– Pas cool.

– Non mais je m'en suis assez vite remis et je me suis concentré sur mes études.

– Il est comment maintenant ? Je veux dire physiquement.


Benoît sortit son portable de sa poche et chercha sur Facebook le profil de son ex. Il montra la photo à son compagnon et ouvrit grand les yeux. Effectivement, Grégoire avait mal vieilli à ses yeux. Il n'était pas hideux mais il était loin d'avoir conservé son charme.


– Tu es largement plus beau. Intervint Valentin.


Le jeune professeur rit et embrassa tendrement son amoureux avant de devoir partir pour le lycée. Pendant ce temps, le réalisateur s'installa à la table de la salle à manger et commença son travail. Il avait beaucoup à faire s'il voulait être dans les temps. Vers dix heures, quelqu'un vint sonner. Le jeune homme fronça les sourcils. Benoît ne lui avait pas dit qu'il devait y avoir quelqu'un qui devait venir. Valentin se leva donc et alla ouvrir. Il tomba sur une femme d'une cinquantaine d'années. Elle était blonde avec des yeux verts. Cette femme ne lui disait rien. Il ne savait pas qui elle était mais visiblement, elle était surprise de voir le réalisateur. Elle ne devait pas s'attendre à voir quelqu'un d'autre.


– Je peux vous aider ? Demanda Valentin.

– Je... Je suis bien chez Benoît Saurin ?

– Oui mais il n'est pas ici. Il reviendra vers onze heures vingt. Pourquoi ?

– Je voulais le voir. Dit simplement la femme.

– Je peux lui laisser un message si vous voulez.

– Dites-lui simplement que je repasserai.


Puis la femme partit. Valentin l'avait appelé pour savoir son nom mais elle n'avait pas répondu. Le jeune homme de vingt-et-un ans ne comprit pas ce qu'il venait de se passait. Qui était cette femme ? Pourquoi elle cherchait son copain ? Qui était-elle pour lui ? Le châtain n'avait pas le souvenir que le roux lui avait parlé d'une quelconque femme de cinquante ans blonde. Il referma la porte et alla s'installer devant son ordinateur cependant, il était maintenant perturbé. Il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose de cette femme. Il soupira et ne put rien faire pendant une heure. Son compagnon arriva à l'heure prévu. Valentin était en train de faire à manger. C'était la seule chose qu'il arrivait à faire. Benoît vint l'embrasser mais il sentit que quelque chose n'allait pas. Il le regarda avant de parler.


– Tu vas bien ? Tu es bizarre.

– Je... Il s'est passé un truc étrange tout à l'heure. Dit Valentin.

– Comment ça ?

– J'étais en train de travailler et quelqu'un est venu sonner. Je suis allé ouvrir et je suis tombé sur une femme blonde aux yeux verts. Elle devait avoir dans les cinquante ans. Elle te cherchait et je lui ai dit que tu n'étais pas là et elle est partie. J'ai voulu savoir comment elle s'appelait mais elle est partie tellement vite qu'elle n'a pas répondu. Expliqua le réalisateur.

– Elle dit quoi exactement ? Questionna le professeur.

– Qu'elle te cherchait et qu'elle allait repasser.

– Merde. Jura le roux.

– Chéri, c'est qui cette femme ?

– C'est... Je...


Pour l'encourager, Valentin caressa la joue de son compagnon. Cela le détendit un peu mais ça se voyait qu'il ne voulait pas voir cette femme ni parler d'elle mais Benoît prit son courage à deux mains pour pouvoir parler à l'homme qu'il aimait. Il se tourna vers le châtain et lui prit les mains avant de les embrasser et de le regarder dans les yeux.


– Cette femme n'était autre que ma mère.

– Ta mère ?! Mais qu'est-ce qu'elle voulait ? Demanda Valentin.

– Je n'en sais rien. Ça fait onze ans que je ne l'ai pas vu.

– Je sais qu'elle est partie quand tu lui as dit être gay mais je sens qu'elle a fait quelque chose de bien pire. Déclara le châtain.

– Son départ était la meilleure chose qui puisse m'arriver. Annonça Benoît.

– Qu'est-ce qu'elle t'a fait ? Murmura le réalisateur.

– Elle a connu mon père quand ils étaient au lycée. Au début, ils étaient seulement amis et un jour, ils sont tombés amoureux. Elle ne voulait pas se marier donc mon père n'a jamais fait de demande et heureusement j'ai envie de dire. Un jour, elle a découvert qu'elle était enceinte. Mais elle ne voulait pas d'enfant. Elle faisait semblant devant mon père mais quand il n'était pas là, elle... Elle me faisait subir des choses atroces. Elle... À partir de mes trois ans, elle a commencé à me battre. Elle me donnait des coups tellement forts que je commençais à me demander si je ne méritais pas tout ça finalement.

– Oh mon pauvre chéri... Dit délicatement Valentin en lui caressant la joue.

– Mon père n'a jamais rien su. Et il ne le sait toujours pas. Quand elle me battait, elle me disait qu'elle aurait dû jamais rien dire à mon père et avorter. J'étais une déception pour elle. Elle m'a battu jusqu'à qu'elle s'en aille. J'avais peur qu'elle me frappe encore plus fort quand je lui ai avoué mon homosexualité. Mais elle m'a dit que ça ne l'étonnait même pas car j'ai toujours été un moins que rien. Que je devais mourir pour qu'il y ait moins de pédé dans ce monde. Puis elle est partie et j'ai pleuré. J'ai pleuré de soulagement en la voyant devant la porte avec toutes ses affaires. Quand mon père est revenu, je lui ai juste dit qu'elle était partie car elle n'acceptait pas mon homosexualité.

– C'est horrible. Je suis tellement désolé.

– Ce n'est rien Valentin. Je vais bien maintenant. J'ai enfin pu être moi quand elle est partie. Je pouvais être libre. Le rassura Benoît.

– Je sais. Quand elle te battait, elle prenait quoi ?

– Elle me donnait des coups de poings dans le ventre, des coups de ceintures dans le dos mais le pire qu'elle ait fait c'est... C'est de prendre un couteau et de me couper le dos. J'ai une grande cicatrice dans le dos. Mon père pense que c'est parce que je me suis égratigné contre le grillage. Expliqua le professeur.

– Je n'arrive pas à imaginer le calvaire que tu as vécu. Il faut que tu dises la vérité à ton père. Il doit savoir.

– Je sais. Je lui dirai ce soir. Affirma le roux.

– D'accord.


Les deux hommes se sourirent et Valentin alla poser délicatement ses lèvres sur celles du professeur. Ce dernier y répondit volontiers et le couple passa à table. Ils parlèrent des élèves du roux et du projet.


– Tu parles à ta famille du côté de ta mère ? Questionna le réalisateur.

– Seulement à l'un de ses frères. Ludovic ainsi que sa femme, Isabelle et leurs filles, Mila et Shana. D'ailleurs Shana est dans la classe de ton frère.

– C'est triste de se dire que les autres membres de la famille de ta mère soit comme elle. Soupira Valentin. Shana Mouret ?

– Comment tu la connais ? Interrogea Benoît en fronçant les sourcils.

– Disons que Matty est fou amoureux de cette fille.

– Mais il ne sort pas avec Lana ?

– Si mais si mon frère la quitte alors elle va dire à tout le monde qu'il est amoureux de ta cousine. Et il a peur qu'on se foute de sa gueule. Et d'après ce que j'ai compris, elle est la fille que tous les mecs veulent. Expliqua le châtain.

– Shana ne se foutra pas de sa gueule. Elle n'est pas comme ça.

– Je lui ferai passer l'info alors. Sourit Valentin.


Les deux amoureux se sourirent avant que le plus vieux pose délicatement ses lèvres sur celles de son vis-à-vis. Le baiser était chaste mais les garçons l'appréciaient beaucoup. Le repas se poursuit dans la joie et la bonne humeur. À quatorze heures, quelqu'un sonna à la porte. Benoît soupira avant de se lever. Il était bien installé dans son canapé avec Valentin dans ses bras. Le châtain se leva et suivit son amoureux pour voir de qui il s'agissait. Le roux ouvrit la porte et tomba sur sa mère.


– Qu'est-ce que tu veux ? Grogna le professeur.

– Je voulais voir si tu étais revenu dans le droit chemin et aussi pour autre chose.

– Le droit chemin ? Sérieux ? Tu te barre pendant onze ans et tu reviens pour savoir si je suis toujours gay ? Tu crois que c'est une passade ?

– Tu étais jeune donc oui je pensais que c'était une passade. Avoua la mère.

– Et même si ça aurait été une passade comme tu dis, ça n'aurait rien changé. Tu ne m'as jamais aimé et tu m'as battu pendant des années. Cracha Benoît.

– Tu le méritais. Sinon je suis venu pour t'inviter à mon mariage avec Marc. Il m'a dit que ça serait bien que tu viennes car tu es mon fils. Je n'aimais pas trop l'idée mais je veux lui faire plaisir. Dit-elle en tendant le faire-part.

– Si je décide de venir, Valentin peut venir avec moi ?

– Je suppose que c'est ce type et qu'il est ton copain. Mais tu pourras venir avec lui.


Sans rien ajouter, la femme partit en laissant son fils en colère contre elle. Benoît détestait sa mère. Cette dernière n'avait aucun remords, elle ne regrettait pas le mal qu'elle avait fait à son fils. Le roux soupira et ferma la porte avant de se faire entourer par les bras de Valentin et il se sentit beaucoup mieux.


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Voici le chapitre dix !! On en apprend plus sur le passé de Benoît ! Vous pensez quoi de la mère et de ce qu'elle a fait ? Ira-t-il au mariage ? N'hésitez pas à laisser un commentaire et un vote ^^

Sinon je vous souhaite un très joyeux noël. Profitez des gens de vous aimez et passer un bon réveillon ainsi qu'un bon noël ^^

Rendez-vous lundi pour le chapitre 11 ^^

Romane 🐧

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