Chap 1 : L'envol


 Elle roulait sur son vélo lentement, prenant le temps d'observer une dernière fois la ville endormie. Elle était seule comme à chaque fois et le plafond du vaisseau éclairait encore un peu la route. Elle s'arrêta devant une maison blanche avec un jardin vert bien tondu, un châtaignier parfaitement taillé et une boite au lettre tout aussi immaculée. Rien ne différenciait cette maison de toute les autres alignées de part et d'autre de la route, ni de toutes les autres de la ville en réalité, à part le numéro C3S7M18 sur le portillon blanc. Sa maison était la 18ème du secteur 7 dans le Cercle 3. Elle déposa son vélo dans le jardin et se promis de le ranger dès les premières lumières avant que quelqu'un ne le remarque. La porte d'entrer résonnait d'un léger carillon à chaque fois qu'on l'ouvrait, elle allait donc devoir passer par la fenêtre si elle voulait éviter sa mère. Elle pris son élan, sauta et agrippa le haut de volet du rez-de-chaussé avant de l'escalader et de se hisser aisément sur le rebord d'une fenêtre de l'étage. Étrangement ses volets n'étaient pas fermés mais elle ne s'en inquiéta pas plus. Normalement si elle appuyait bien en bas de la vitre... Un petit bruit signala que son système mis au point il y a quelques années s'activait, bientôt la fenêtre s'entre-ouvrit et la jeune fille n'eus plus qu'à la pousser légèrement avant de se faufiler dans sa chambre. Elle referma délicatement les volets puis la fenêtre avant d'avancer jusqu'à son lit et de se laisser tomber dessus. Mission réussie !

La lumière de sa chambre s'alluma d'un coup la faisant sursauter, sa mère l'attendait depuis plusieurs heures déjà.

« - Marion Julie Mistinzi ! Auriez-vous l'honneur de me dire où vous étiez passez ? Non. Ne réponds pas. Encore à la bibliothèque n'est-ce pas ? Tu as encore sécher les cours bon sang ! Est-ce que tu sais ce que je suis forcée de faire pour que te ne sois pas punie ? Ou pire envoyée sur Terre ! Tu aimerai te retrouver là-bas, seule avec les plus grands criminels ? Dans une atmosphère irrespirable ? J'en doute !

- Pardon ?! Tout ce que tu as à faire c'est coucher avec le président Mao ! Ce que tu fais tout le temps même quand je fais rien !

La claque partie. Marion ne s'y attendais pas, les larmes lui montèrent aux yeux mais elle ne fléchit pas. Elle avait pris sa décision dès qu'elle avait lut ce document, elle voulait juste être sûre que sa mère ne pouvait pas changer.

- Bordel ! Mais qu'est-ce que j'ai fais pour mériter une fille pareille ! Tu ne pouvais pas être comme les autres ? Calme et obéissante ? Tu es la seule comme ça ! Comment peux-tu encore sortir devant du monde sans te sentir honteuse d'être différente ?!! Je n'aurais jamais dû te garder ! Mao a raison je suis trop gentille avec toi, il y a longtemps que j'aurai dû le laisser t'envoyer sur Terre !

- Comme tu as fait pour mon père, c'est ça ? Non ne me regarde pas d'un air aussi étonné ! Je me suis introduise dans les archives du bâtiment administratif et devine sur quoi je suis tombée !

Elle lui brandit en souriant un document administratif. Maintenant elle était prête, prête à prendre le risque d'aller sur Terre pour rien et d'y découvrir que ce qu'ils apprenaient à l'école était vrai, mais tout aussi prête à prouver qu'ils avaient tous tort de croire le président.

- Tu le reconnais n'est-ce pas ? Ne fais pas semblant ! Tu es bien Zoé Mistinzi, femme de Luis Mistinzi. C'est ta signature qu'il y a en bas de ce document. Et devine un peu ce que déclare le document. Je vais te le lire : " Zoé Mistinzi autorise le gouvernement à procéder à l'arrestation de Luis Mistinzi afin de l'envoyer sur Terre. Pour le motif suivant : sans motif précis. Zoé Mistinzi accepte que Luis Mistinzi sois passé pour mort dans un accident de travail, de ne rien dire de ce contrat et de s'engager à aller au cimetière devant la fausse tombe érigée tous les mardis. Note du président : aucune tombe ne sera érigée. Cet homme disparaîtra sans laisser de traces afin de ne pas perturber la vie familialle. En échange, Zoé accepte de devenir ma secrétaire personnelle." Tu m'expliques ? Tu as accepté que mon père disparaisse pour pouvoir aller dans le lit du président ?!

- Ça ne te regarde pas ! Tu n'aurais jamais dû lire ça ! Je n'en peux plus de toi ! Tu es insupportable ! Dans deux jours, c'est la cérémonie d'Initiation. D'ici là tu restera enfermée dans ta chambre ! »

Zoé pris une des statuettes en bois qu'il y avait sur le bureau et s'appliqua à passer ses nerfs sur le système d'ouverture de la fenêtre. Quand elle eu finit, il n'en restais plus rien. Ensuite elle claqua la porte et de la ferma à clé. C'en fut trop pour Marion, elle n'en pouvais plus de l'oppression incessante de sa mère. Dans une fureur désespérée, elle tambourina la porte de toutes ses forces jusqu'à ce que ses points soient en sang et qu'elle aie mal aux épaules. Elle se laissa glisser au sol et se mis à pleurer. Deux, trois heures peut-être, passèrent ainsi. Elle finit par s'endormir sur le parquet, rêvant que sa mère envoyait son père sur Terre avec un sourire diabolique tout en la tenant en laisse, la forçant à regarder son père dans les yeux alors qu'il agonisait en implorant son aide.

Le lendemain matin Marion se réveilla en sursaut et découvrit de quoi déjeuner sur son lit et un mot à côté.

Voilà de quoi manger, blabla... Sur ton bureau j'ai déposé la discours que tu va apprendre et dire lors de la cérémonie... Sur ta chaise il y a ta robe, l'oublie pas, ne la salit pas, ne... Ton lit n'est pas là pour rien... Si tu sors encore je t'envoie sur Terre... Ne sois pas surprise du métier qui t'es destiné, c'est moi qui l'ai choisi, aie confiance...

Des ordres et encore des ordres. Cette nuit elle partait. Hors de question de faire comme tous les autres et de laisser sa mère décider de son avenir.

En premier, elle devait trouver de quoi soigner ses mains. Elle n'avait de bien grave mais ici personne ne se blessait jamais, ce serai suspect. Elle n'avait pas d'eau pour enlever le sang qui avait coagulé, elle prit le pari que le jus d'orange était pas trop mal non plus... Quoique, ça risquait de piquer avec l'acidité... De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix. Elle pouvait rien faire de plus à part essayer de cacher ses plaies. Elle se souvint que pour avoir le droit de manipuler certain livre de la bibliothèque il fallait porter des gants. Sa mère trouvant ces trucs en plastiques juste horrible lui en avait acheter des noirs en dentelles. Ils étaient délicats et s'abîmaient facilement mais malgré les nombreux interstices de la dentelles, ils cachaient ses blessures assez bien.

Maintenant il lui restait plusieurs heures à attendre. Elle se rassit contre la porte et observa sa chambre probablement pour la dernière fois à la recherche d'une idée. Le fenêtre juste en face était dorénavant impossible à ouvrir et les rideaux blancs n'encourageaient aucune imagination. A sa droite son lit. Une place, blanc. Entièrement blanc. Le matelas, le drap, l'oreiller, la taie, la couette et même la housse, tout absolument tout était blanc. Aussi blanc que l'immense ennui qui la gagnait. De l'autre côté, son bureau. Sans surprise tout aussi blanc. De toute façon de la chaise au tapis en passant par la poignée de la porte, tout était entièrement blanc. Les murs ? Blanc cassé. L'armoire ? Blanc neige. Ses vêtements ? Blanc. A la limite blanc gris. Son sac ? Blanc lunaire. Les seules fois il y avait de la couleur c'était lors des cérémonies. Bleu pour celle d'Initiation et rouge pour celle de Passage. Dans l'idée d'une égalité parfaite entre tous les Esvitiens, les présidents avaient rendu les libertés à leur plus simple expression.

Tout en réfléchissant au pourquoi du comment personne d'autres qu'elle ne soulevait ce genre de question, elle dressa l'inventaire du bazar sur son bureau. Ça aussi, ça désespérait sa mère. Tout devait être à sa place dans cette société, si un pot de fleur avait bougé, c'était l'affolement général. La statuette que Marion avait ramené de la bibliothèque gisait au sol. C'était une statuette africaine colorée, il y en avait deux autres sur un coin de son bureau. A côté, sans surprise, il y avait beaucoup, beaucoup de livre. A la couverture blanche évidemment. Il y en avait tellement que Marion en avait fait des piles de chaque côtés de son bureau. C'était la seul chose dont elle prenait soin. Quand elle avait six ans, elle avait fabriqué et fixé au mur une petite étagère pour ranger ses premiers livres. Sa mère avait été folle en voyant ça. Et elle se souvenait très bien de sa punition. Alors que la violence était interdite, elle lui avait donné plusieurs claques puis lui avait demandé de nettoyer toute la maison de fond en comble et de proposer son aide pour nettoyer toutes celles du secteur pendant cinq jours. Bien que les maisons étaient toujours propres, tout le monde lui avait trouvé des choses à laver, à astiquer ou à frotter. Ses muscles encore jeunes avaient beaucoup souffert.

Maintenant sur cette armoire, il y avait plusieurs pots de peinture, des plumes pour écrire, une lampe à ultra-violet et encore pas mal d'autres objets inutiles. Elle décida de laisser un petit mot pour sa mère sur les murs avec une peinture de sa fabrication. La peinture utilisée ne se révélait uniquement à l'ultra-violet. Elle ne l'avait encore jamais testée mais elle avait découvert un livre sur ça il y a plusieurs mois, d'où la lampe sur l'étagère. Elle coupa les circuits électriques des lampes de sa chambre. Quand elle s'enfuira elle laissera en évidence la lampe de poche. Sa mère ne le remarquerai pas avant cette nuit mais elle serait déjà plus dans le vaisseau. Elle s'imagina la réaction de sa mère en le lisant, ce serait épique. Elle en vint presque à regretter de ne pas pouvoir être là pour la voir.

Midi était passé et elle n'avait toujours rien mangé. Tout en dégustant son repas elle jeta un coup d'œil à ce discours. Il était à l'honneur de la deux centièmes cérémonie qui avait donc lieu demain et rappelait dans les grandes lignes l'histoire de la ville. Sachant que malgré toute sa volonté elle avait très de chance de sortir d'ici et d'aller sur Terre, Marion décida de l'apprendre mais en le modifiant juste un tout petit peu.

La pollution et les maladies, les guerres aussi ce serait bête d'oublier que des milliards de personnes sont mortes lors des 7 guerres mondiales, mais ça vous le savez pas puisque le gouvernement vous le cache, ont poussées la population terrienne a se réfugier hors de l'atmosphère terrestre. Grâce au travail acharné d'une société nommée les Vivre Sans Souffrir plus communément appelé VSS, ou d'après moi les Vivre Sans Sourire, un satellite artificiel nommé Esvi (l'Espoir de Vivre) pouvant accueillir jusqu'à 500 milles personnes a été mis en orbite le 26 mars 3712. Aujourd'hui agrandi, il peut supporter jusqu'à 5 millions de personnes sois l'entière population de l'époque, faux ! Sur Terre il en restait encore plus de 5 milliards d'après mes estimations, devinez un peu qui ont été choisi ? Seulement les plus riches ! Waaa quel coïncidence ! Grâce au travail de l'arrière-grand père du président Mao, enfin de président il n'a que le nom, il vous manipule et vous êtes sous une dictature mais bon ce n'est que secondaire hein, le chercheur Dinkel, il n'y a plus aucun besoin, aucune maladie. Chaque habitant à une place précise dans la société. Tout le monde a les mêmes droits et devoirs et est considéré de la même manière, yessss un monde parfait c'est tellement parfait. Mais ça cache des choses si vous voulez mon avis Les enfants de 4 à 16 ans, partent tous les matins à l'école sans distinction d'âge ou de sexe, dans une égalité complète. Puis l'année de leur 17 ans, une grande cérémonie est donné : la cérémonie d'Initiation dans laquelle en fonction des aptitudes qu'ils ont montré durant leur scolarité, on leur attribut un travail spécifique, sans leur laisser la liberté de choisir, un peu dommage non ? Aujourd'hui nous fêtons les deux cents ans de cette cérémonie. Vive notre société et les nouveaux diplômés ! Ou pas. Un état dictatorial c'est bof quand-même, vous devriez faire comme moi et aller plus à la bibliothèque qu'à l'école. On vous y apprends n'importe quoi là-bas. Les documents censurés sont beaucoup plus intéressant. Aujourd'hui à part les criminels de notre société, plus tous ceux qui embêtent le président et ses proches, surveillés par les Anges, les gardiens de notre bonheur, de nos vies, plus personne n'habite sur Terre bah en fait j'en suis pas si sûre perso. Cependant cette planète étant chère aux yeux de notre bien aimé président, ou détesté selon que vous soyez un pseudo-criminel sur Terre ou dans l'Esvi, en cette année exceptionnelle, un nouveau centre de recherche sera ouvert. Les chercheurs désignés se verront envoyés sur Terre pour précédé à un relevé des différents risques toujours présents et ils décideront dans combien de temps la Terre sera de nouveau habitable ou si il n'est pas préférable de trouver une autre planète. Moi, Marion Mistinzi, je suis la première de ces chercheurs, waaa tu as fait fort à maman... M'envoyer sur Terre dans le cadre d'une opération et pas du tout pour te débarrasser des gêneurs... Pas mal. Dommage que je n'assisterai pas à cette cérémonie. Merci de votre écoute, et maintenant pour votre plus grand plaisir, le président, non le dictateur, Mao !

Zoé déverrouilla la porte de Marion qui se précipita de chiffonner le discours avant de le mettre dans la poubelle et de cacher ses mains gantées dans son dos.

« - Enfin levée ? C'est pas trop tôt. Tu ne mange que maintenant ? Tu as cru que tu étais en week-end ? On a plein de choses à faire et la soirée est presque finie. Assieds toi. Tu as essayé ta robe ? Toujours pas ?! Lève toi et change toi. Je reviens dans cinq minutes pour choisir ta coiffure. »

En sortant Zoé referma la porte à clé. A contre-cœur Marion pris sa robe entre ses mains, elle était d'un bleu très sombre, comme l'exigeait la cérémonie. Le président serait en blanc et tous ceux ne participant pas directement à la cérémonie en bleu clair. Cependant, en y regardant de plus près il y avait quelques petits reflets d'un bleu plus clair, avec la lumière on aurait dit qu'elle était vivante. Alysson détestait peut-être Zoé mais elle reconnaissait qu'en matière de vêtements elle était plutôt douée pour les choisir. C'était une robe très légère et simple, il faisait toujours bon dans le vaisseau, et sans être trop sévère elle restait élégante, sans motif mais avec plusieurs plis, les bretelles cousues dans une dentelle un peu plus clair et avec une large ouverture dans le dos, cette robe était plus que magnifique. En la regardant, Marion imagina les océans sur Terre telle que les décrivaient les livres : infinis, reposants, rassurants et délicats.

Cette robe lui allait parfaitement : elle se resserrait au niveau de la taille avant de s'écarter, soulignant sa fine taille, le devant plus court que derrière lui permettait de bouger comme elle le voulait, le léger décolleté présentait sa poitrine et la rendait plus imposante, Marion n'était pas sûre de bien apprécier cette idée. Avec le dos libre elle était sûre de ne pas avoir trop chaud. Elle se souvient qu'à une cérémonie, ça devait être il y a deux ou trois ans, une fille dans une robe bouffante bleu roi avait fait un malaise. Elle avait eu beaucoup trop chaud et le corset qu'elle portait pour amincir sa taille était trop serré ce qui l'avait presque étouffée, même si Marion avait beaucoup rit elle ne souhaitait vraiment pas que cela lui arrive... Mais apparemment Zoé avait jugé que sa fille était suffisamment mince pour ne pas avoir besoin d'un corse hyper serré, tant mieux. Ainsi Marion pourrait bouger autant qu'elle le souhaiterai et cela ne choquerait personne qu'elle se balade aujourd'hui et encore moins demain dans cette tenue. Pour appréciait encore la beauté de cette robe Marion fit un tour sur elle-même et la robe prit vit, on aurait dit que l'océan bougeait, les bretelles faisait office d'écume et les plis de vagues, c'était somptueux. Sa mère choisit ce moment précis pour débouler dans la pièce.

« - Arrête de jouer. Elle te va très bien je sais, c'est moi qui l'ai choisi. Bonne idée les gants. Maintenant assieds-toi. J'aimerai voir si un chignon tressé te va. Il ne faut pas que la coiffure sois trop complexe mais tu dois rester présentable. Ça va sûrement tirer mais tu es une grande fille. Non arrête de bouger. Oui je sais que ça fait mal tais-toi. Tu as lu mon discours ? Le président compte vraiment sur toi alors ne fais pas n'importe quoi, tu te tiendra bien droite, le menton relevé et tu articulera. Mais n'en fait pas trop non plus. Voilà, regarde moi. Super, avec un tout petit peu de maquillage tu sera parfaite. Surtout ne me déçois pas, ne fais pas de vagues, ne te fait pas remarquer, n'abîme pas ta robe et garde une tête potable. Tiens tes talons. Mets les pour voir un peu. Sur le peu de temps qu'il nous reste je vais t'apprendre à marcher avec. Ensuite tu me récitera mon disc...

Le carillon de la porte retentit et Zoé se précipita pour ouvrir. C'était un cadeau de la part du président, la robe blanche qu'elle allait porter. Ils avaient décidé de rendre leur histoire amoureuse publique. Captivé par ce tissu magnifique, elle décida d'aller immédiatement le mettre, prévoyant déjà que le soir prochain elle irait habiter avec le président Mao. Elle rentrerait dans sa maison vêtue ainsi, plus belle que toute les femmes du vaisseau et la nuit venue elle serait avec lui, plus rien d'autre ne compterai.

Enfin ça c'est ce qu'elle s'imaginait. En se précipitant pour ouvrir la porte, elle avait fait l'erreur de ne pas refermer à clé la porte de sa fille et ce qu'elle ne savait pas encore c'est que sans réfléchir d'avantage, Marion avait sauté sur l'occasion et se trouvait déjà entrain de courir, ses talons à la main. Les lumières commençaient à s'éteindre, il n'y avait presque plus personne dans les rues et dès qu'elle croisait quelqu'un elle se remettait à marcher baissant la tête. Elle se rapprochait de l'Ancien, le centre de la ville constitué de l'ancien vaisseau. Les vieilles passerelles qui conduisait à la place central n'était pas larges et avait dû être renforcées. Marion ne pris pas le temps d'observer l'architecture des bâtiments qu'elle connaissait par cœur. Ici, c'était la bibliothèque, un grand bâtiment carré gris. Immense, il entourait les trois quarts de la place mais ses murs comprenait des arches, ce qui permettait de rejoindre la place central sans faire tout un détour.

Ensuite il y avait trois bâtiments aux architectures très différentes, l'un très haut et taillé dans la pierre comme si il était en dentelle avec une tour supportant une cloche et une vieille horloge actuellement hors-services, un autre de la forme d'un hexagone orné de des motifs géométrique était surplombé par un dôme, et ainsi de suite. Marion savait qu'avant ils avaient servit à prier des Dieux et à exercer une religion. Aujourd'hui ils communiquaient et servait de Temple Mémorial. A l'intérieur, la centaine de personnes de 67 ans qui avait était sélectionnée lors de la précédente cérémonie de Passage y rédigeaient un mémoire dans lequel ils consignaient tout leurs savoirs. Pour entrer ici, ils avaient accepter de répondre à toutes les questions qui leur seraient posé et à ne jamais divulguer à qui ils donnaient quelles informations, même si ils n'avaient pas réellement eu le choix. Marion accepta de perdre un peu de temps afin de se renseigner sur ce qu'elle devrait faire pour aller sur Terre.

Elle se glissa dans le bâtiment, la plus part des personnes présentes étaient endormies mais Marion connaissait assez le bâtiment pour savoir où se trouvaient ses réponses : direction le secteur astronomie. Elle courut jusqu'à une vieille dame, la seule femme présente dans le bâtiment, qui était assise au sol les yeux fermées. Elle les ouvrit lorsqu'elle s'aperçut de la présence de la jeune fille. Elle portait la cape réglementaire rouge brodé de motif orange et ses longs cheveux gris s'échappaient des deux tresses qui descendait dans son dos. Le visage ridé, elle avait gardée une beauté à couper le souffle et un regard chaleureux. Sa voix toujours douce malgré l'âge résonna dans les locaux.

« - Bonjour ma grande que puis-je pour toi ?

- Bonjour Anastasia, ça va ? Je suis un peu pressé là alors je vais aller droit au but. Comment on pilote une capsule pour se rendre sur Terre ?

- Ha c'est toi Marion ! Désolé avec tout ce noir je ne t'ai pas reconnu. Je vais t'expliquer, assis-toi tu ne risque rien, ta mère est captivée par sa nouvelle robe. J'ai vu le présidant hier, il m'a demandé des conseils sur que lui choisir, je suis sûre que ça lui plaît. Tu veux aller sur Terre ? Je sais que ta mère n'est pas des plus adorables mais quand-même, juste avant ton Initiation ! Es-tu bien sûre ?

- Oui. Il y a mon père là-bas et je suis prête à courir le risque. Mais dépêche-toi je t'en prie.

- Ça vient, ça vient, deux minutes... Tiens, pour démarrer une capsule tu as besoin d'une clé. Je vais te donner la mienne. Ne la perds surtout pas. Une fois la capsule allumée tu lance le programme de pilotage automatique en direction de la Terre. Tu n'aura plus qu'à en descendre une fois arrivée c'est aussi simple que ça. »

La clé était froide dans sa paume. Accrochée à une chaîne dorée, elle était en bronze probablement, très petite et pas particulièrement belle, elle avait été taillée simplement droite et sans décoration, efficace et c'est tout, comme à peu près tout ce qui était présent dans ce vaisseau.

Marion remercia la veille sage et sorti silencieusement du bâtiment. Dans un coin de la place se trouvait une porte qui menait à un sous-sol, c'est en bas que se trouvait tous les moyens de locomotions qui permettait de sortir du vaisseau. Marion sourit en descendant les marches de métal, elle y était presque. Elle tomba dans un couloir froid et sombre. Ici pour éviter toute surchauffe il faisait plus froid que dans le vaisseau et Marion regretta son bon pull au manche très longue que sa mère détestait et pria pour que sur Terre la température sois au moins aussi clémente qu'à l'intérieur du vaisseau. Elle se dirigea vers une porte bleue, la poignée rouge signalait que la porte était fermée à clé. Elle n'avait aucun moyen d'entrer, la clé de la doyenne lui permettait de démarrer une capsule pas d'ouvrir les portes. Marion se cacha entre les tuyaux de refroidissement et ceux d'approvisionnement en essence. Elle se dit qu'avant de monter dans une capsule, elle allait devoir vérifier que le niveau de gasoil était suffisant...

Cette pensée concernant un aspect technique de sa fuite la chamboula. Elle n'avait pas prévue que ce serait aussi difficile et long. Est-ce qu'elle faisait le bon choix ? C'était peut-être juste elle qui voyait des complots partout et s'était persuadé que le président mentait, ça se trouve il disait vrai, il n'y avait pas de vie sur terre à part les criminels. Elle allait peut-être faire l'erreur de sa vie. Qu'est-ce qu'elle faisait là bon sang ? Sa mère avait raison, elle était complètement folle ! Aller sur Terre, et puis quoi encore ? Devenir présidente ? Non mais sérieusement quelle idée débile. Elle ferait mieux de faire demi-tour, d'aller à la cérémonie et de vivre sa vie comme on l'avait décidé pour elle. Personne n'était libre de choisir sa voix, elle s'en rendait compte, elle était sûrement la seule mais tant pis, elle n'avait aucune chance de changer ça. Elle renonça à son idée complètement folle et se redressa un peu trop rapidement car elle se prit un tuyau dans la tête qui la fit se rebaisser immédiatement. Lors ce mouvement pour le moins involontaire, elle fit tomber le document qui attestait que son père soit envoyé sur Terre sans raison. Peut-être qu'elle se trompé sur la vie Terrienne mais au moins sa mère avait reconnue à demi-mot que son père était bien là-bas. Et Marion était bien décidée à le retrouver coûte que coûte.

Le bruit qu'avait créer la rencontre encore douloureuse entre sa tête et le tuyau avait été assez puissant, à tel point qu'un pilote sortit la tête de la salle et lança un rapide coup d'œil à travers la porte. Marion glissa son pied au niveau du montant et empêcha la porte de se refermer complètement. Elle compta jusqu'à cent avant de sortir délicatement de sa cachette et de s'infiltrer dans la salle.

La salle circulaire faisait la taille de tout l'Ancien au moins ! Peut-être même plus ! Cachée dans un coin sombre de la pièce Marion observa le va-et-viens des pilotes, à peine une navette arrivait qu'une autre repartait. Tout le monde courait de partout sans prendre garde aux autres et évitant les collisions qu'au dernier moment. Elle eu l'impression de se retrouver à l'intérieur d'une fourmilière. Bien qu'elle n'en est jamais vu, les livres décrivaient les fourmis comme toujours occupées et se dépêchant de réaliser leurs taches, vu de l'extérieur ce qu'elles faisaient paraissaient incompréhensible et dans un bazar monstre mais en réalité, tout était chronométré à la seconde prêt. C'est un peu l'impression que Marion avait actuellement. Chaque pilote courait à sa navette, des personnes en mesuraient, notaient et contrôlaient les capsules, tous connectés par des oreillettes et démarrant suivant les ordres.

La clé ne lui serait d'aucune utilité. Jamais elle ne passerai inaperçue parmi les pilotes et elle n'avait pas les compétences pour piloter l'un de ces engins jusqu'à une piste de décollage. Anastasia avait omis certaines étapes de ce voyage, alors qu'à l'entendre tout était pourtant si simple... Jamais elle n'allait réussir. Mais Marion avait déjà franchit le point de non-retour et elle en était consciente, maintenant il ne lui restait plus qu'à continuer et à aller de l'avant. Peu importe ce qui se passerait, elle se relèverai et avancerai encore et encore. Elle s'en fit la promesse.

Une capsule se gara devant Marion, c'était sa seule chance. Si elle parvenait à entrer dedans elle avait une chance, serte minime mais une quand-même, pour que le pilote se rende sur Terre. Elle se leva, et comme si le fait de rester accroupie la rendrait moins visible, elle resta tête baissée jusqu'à atteindre l'un des flans de l'appareil. Une autre navette s'approchait de celle-là et des personnes en blouses blanches discutait en se dirigeant aussi de ce côté. Elle n'avait plus le temps. Le pilote ouvrit le cockpit et le laissa comme tel afin que les blouses puisse l'inspecter. Marion profita de ce moment pour se faufiler dans la capsule, elle y découvrit un nombre absolument incalculable de bouton. Au cas où se serait nécessaire, elle chercha rapidement le bouton pour le pilotage automatique. A présent il lui fallait une cachette, un endroit où il n'y avait pas de tuyau ou de câbles pour que les personnes en blouse ne s'y attardent pas trop. La capsule était très exiguë et peu importe où Marion promenait son regard, elle ne trouvait rien qui pouvait la masquer suffisamment pendant le vol. Le siège du pilote et le tableau de port prenait la plus part de l'espace.

Marion repéra au fond de l'habitacle un cadre photo. Dessus y était représentait une famille. Une famille parfaite, comme toute celle de l'Esvi. Tous habillé en blanc, les filles en robes ou en jupes, les garçons en costume, bien droit, un sourire sans vie gravé sur leur visage. Ils posaient devant leur maison blanche avec sa pelouse verte, le châtaigner apparaissaient sur un bord de l'image. Marion aurait dû avoir la même dans sa maison. Cependant contrairement aux autres, elle était fille unique et son père n'apparaissaient sur aucune photo. Il y avait juste elle et sa mère ainsi qu'assez souvent le président. Elle prit le cadre entre ses mains, comme si elle allait pouvoir entrer dedans et vivre comme ces deux enfants, insouciants, sans problème, heureux.

Un bruit la fit sur-sauter, les blouses n'étaient plus très loin. En voulant remettre le cadre, elle repéra une petite poignée. Quand elle l'ouvrit elle découvrit une trappe qui devaient servir de couchette pour le pilote, elle déposa le cadre au sol et se cacha sous les couvertures avant de refermer comme la trappe comme elle put. Elle resta ainsi plusieurs minutes sans oser bouger alors que des gens parlaient et marchaient à moins de deux centimètres d'elle et entendant divers commentaires sur les lumières allumés et des bruits qui indiquaient que les blouses étaient toujours là, à farfouiller et à appuyer sur n'importe quels boutons. Enfin, le pilote revint et demanda si ils avaient finit. Il devait partir dans moins de cinq minutes, un marché clandestin venait d'être ouvert et les Anges déjà sur place était submergé par le nombre, ils avaient besoin de renfort, une centaine de capsule partirait et il était de la partie.

Les Anges, c'est le nom qu'on donnait aux patrouilleurs sur Terre qui empêchaient les criminels de s'enfuir. Ces informations donnèrent un espoir à Marion. Un marché clandestin avec suffisamment de personne pour que les Anges aient besoin de renfort. Combien étaient-ils ? Peu importe. En arrivant avec ce bazar elle aurait plus de chance de s'en sortir. Les blouses sortirent immédiatement, le pilote entra et jeta un rapide coup d'œil dans la capsule. Il s'approcha de la cachette de Marion qui coupa son souffle. Il se baissa vers la trappe, l'ouvrit et regarda dedans. Sous ses couvertures Marion pria pour qu'il ne la voit pas, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Le pilote referma qu'à moitié la trappe et mis le cadre photo sur son tableau de bord en pestant contre les blouses qui ne faisaient jamais attention.

Il démarra et rejoins la piste de décollage avant de s'envoler. Elle avait réussit.


...................

Voilà le premier chapitre de cette histoire !

Vous en pensez quoi de cette "société parfaite" ?

Une idée sur le mot qu'elle a laissé à Zoé ? Et sur sa réaction ?

A votre avis, le pilote est au courant ? Si il la découvre, il va réagir comment ?

On se retrouve au prochain chapitre :)

~El

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