PROLOGUE


Keith est un jeune garçon d'à peine 18 ans. Le jour de son anniversaire, il a été enfin autorisé à quitter l'orphelinat où il avait été placé à sa naissance. Son père lui était inconnu et sa mère est morte à sa naissance le laissant seul au monde.

Il a ensuite été place à l'orphelinat « Teresa » par l'hôpital.

Depuis des années, il a été harcelé par tous de par sa nature empathique et son caractère serviable et un peu craintif. Exploité par les autres, il en a vite assez. Mais menacé, il ne peut rien faire, bloqué. Toutes les personnes à qui il a parlé, lui ont dit que ce n'étaient que de petites disputes amicales et que, s'il s'affirmait un peu, tout irait mieux. Foutaises !

N'y tenant plus, il avait décidé que si après son départ de l'orphelinat, à ses 18 ans, sa situation ne s'améliorait pas il partirait. Pour de bon. Et pas juste s'éloigner de son ancienne vie non mais de mourir.

Et maintenant, six mois après son anniversaire, la situation s'était presque empirée. Refusé à tous les postes pour lesquels il avait postulé en raison de ses notes médiocres à l'école et son absence de diplômes, il avait fini dans une chambre d'hôtes pas trop chère et trois ou quatre petits boulot. Il n'y tenait plus et il avait donc décidé de mettre son plan à exécution. Il venait d'avaler le contenu d'une boîte de somnifères afin d'atténuer la potentielle douleur et s'apprête à se jeter depuis le haut de l'immeuble où il se trouve.

Il inspire une dernière fois l'air pollué de la ville et s'élance. Il ferme les yeux. La pression du vent se fait de plus en plus intense mais aussi plus lointaine. Il se sent partir, ses sens sont engourdis, son corps lui semble lourd, il ne peut plus réfléchir. Alors qu'il s'apprête à heurter le sol, il sent comme une lumière intense malgré ses paupières fermées. Il sent un choc, une immense douleur et perd connaissance.

Ses pensées ne sont que brouillard et douleur. Il ne sent plus rien. Il n'entend plus rien. Il ne voit plus rien.

Il n'a pas conscience de la femme qui appelle une ambulance.

Il n'a pas conscience de l'homme qui tente de le ranimer.

Il n'a pas conscience des infirmiers qui l'emmènent.

Il n'a pas conscience du véhicule qui roule à toute allure.

Il n'a pas conscience des médicaments qu'on lui injecte.

Il n'a pas conscience du regard de pitié des gens sur lui.

Il n'a pas conscience de son arrivée à l'hôpital. Il n'a pas conscience des médecins qui s'activent autour de lui.

Il n'a pas conscience de la personne qui secoue la tête pour montrer qu'il n'a plus aucune chance de survie.

Il n'a pas conscience de son corps recouvert d'un drap.

Il n'a pas conscience de son enterrement où personne n'est là.

Il n'a pas conscience de la mise en terre de son cercueil.

Il n'a pas conscience de la croix sur laquelle est marqué son nom.

Il n'a pas conscience qu'il n'est plus dans son corps.

Il n'a pas conscience de sa mort.

Il n'a plus conscience de rien.

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