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《....》
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Emmanuel : Maman ne...
Maman : Ne tilala kouma la Emma. J'emmène ma fille un point c'est tout. (J'ai fini de parler Emma.) _en fermant sa portière.
...
Maman : Arrête de pleurer maintenant Eva.
On est en route et mes larmes refusent de s'arrêter. J'essuie mais ça continue.
Maman : Je ne sais même pas comment aborder le sujet avec ton père.
Tous mes problèmes que j'ai eu auparavant avec Emma même les fois où il me gifle et truc comme ça, ne se racontaient jamais à mon père. Ces problèmes restaient entre maman, tantie Odile, Ida, Cathé et moi enfin presque tous sauf papa, même les garçons aussi sauf la fois où il m'a fait virer. On préfère ne pas avertir papa parce qu'il ne dira qu'une seule chose "Je vous avais dit que je ne sentais pas ce mariage mais vous y teniez". Comment on le sait ? Parce qu'une fois il a su par hasard qu'on s'était très mal disputé avec Emma jusqu'à ce qu'il y ait l'intervention de ma mère et de ma tante, et il a ressorti cette phrase plusieurs fois.
Moi : ..ne lui dis pas.
Maman : Il le faut. Cette fois c'est aller trop loin, il ne t'a pas juste giflé mais battue. Que tu aies tort ou pas, il n'a ni le droit de prendre partie ni le droit de te frapper. Otouma ale de y'e wôlô ah ? (Donc c'est lui qui t'as mise au monde ?) Est-ce qu'il sait comment on a souffert pour que tu ne sois pas du nombre de tes quadruplés qui n'ont pas survécu ? Qu'est-ce qu'il croit ?
Moi : ...
Maman : Emma me déçoit tellement wly mais c'est Fily qui m'a étonné le plus. Je ne m'attendais pas à tous ses mots et à sa réaction. Jamais je ne l'ai connue comme ça. Elle est entrain de suivre ses filles sans même penser un instant au tort causé.
Moi : ...
Maman vide sa colère en parlant encore et encore, et moi ça me faisait encore plus pleurer.
...
On arrive, Yacou nous ouvre la porte du garage et maman fait entrer la voiture.
Maman : Tu me laisses parler ok.
Je hoche la tête en signe d'approbation. De toute façon mon état m'aurait empêché de parler.
Maman : Et essuie tes larmes.
On patiente dans la voiture jusqu'à ce que je me ressaisise avant de descendre et entrer dans la maison.
Heureusement que papa n'était pas dans le salon.
On a directement pris les escaliers et je disais à maman que je préfère aller dans ma chambre d'abord quand on arrive devant le petit salon et qu'on croise le regard de papa et celui de Jean.
Jean : On parlait justement de vous.
Papa : Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu m'as dit que tu allais la voir et non la ramener.
Je saisis délicatement l'habit de ma mère. Elle me regarde puis se tourne vers mon père et entre s'asseoir en me faisant signe de faire de même.
Maman : Elle s'est disputée avec ses belles-soeurs.
Papa : Et ?
Jean : Pourquoi tu te caches derrière ce foulard ?
Maman : Et avec Emma aussi.
Moi : ...
Papa : Et ensuite ? Parce que soit ce n'est pas une simple dispute soit il s'est passé autre chose de grave sinon tu ne l'aurais pas amené. Donc dis le tout.
Maman : Ils se sont tous violemment disputés et Emma en plus de prendre partie pour ses sœurs même si Eva aussi est allée loin pour se défendre, il l'a battue très violemment et c'est pour ça qu'elle m'a appelé en larmes.
Papa : Comment ça battue ?
Au même moment que papa parla, Jean s'est levé pour venir en face de moi et enlever mon foulard.
Jean : Eva ?
Je ne vais pas tarder à craquer je crois.
Maman : Oui battue. C'est pour ça que j'ai jugé bon de la ramener. Il ne l'a pas seulement giflé comme ça peut arriver et quelques petites broutilles mais il l'a réellement frappée jusqu'à ce qu'elle s'affaiblisse et qu'elle se porte mal. Je ne peux pas faire l'impossible pour voir survivre ma fille et finir par accepter qu'il la tue du jo...
Je cours en sortant, mes larmes coulent, j'arrive devant ma chambre et elle est fermée. Quand je me tourne pour m'échapper autre part, Jean m'attrape.
Jean : Il a réellement fait ça Eva ?
Moi : ...
Jean : Et depuis quand il te gifle ?
Moi : ..S'il te..plaît..
Il me lâche et commence à tourner en rond tout en me posant des questions, je ne réponds pas puis on voit papa sortir du salon en regagnant sa chambre tout en colère, maman le suit mais s'arrête à notre niveau. Jean se détourne pour partir, je l'attrape par sa chemise.
Moi : ..Tu.. vas faire quoi ?
Jean : Lâche ma chemise Eva.
Maman : Tu vas où ?
Jean : Tu as récupéré ses affaires ?
Maman : Non.
Jean : Je vais les récupérer chez lui.
Il se tire de moi et s'en va précipitamment. Je cours derrière lui pour l'arrêter mais rien il est parti déterminé et en colère. Je ne veux pas qu'il se dispute avec Emma. Non, je ne veux pas. Mon frère et mon mari ne peuvent pas se battre. Non.
Moi : ..Maman !
Je l'appelle en criant et elle arrive toute apeurée.
Moi : Arrête-le, ..ils vont se battre...arrête-le s'il te plaît.
Maman : Il ne va rien se passer. Calme toi.
Moi :..Tu connais Jean maman.
Qu'Emma soit son aîné ou pas ou bien qu'il soit ou pas plus fort que lui, Jean s'en fout.
Maman : Attends.
Je m'essuie les larmes et m'assieds sur le canapé en me prenant la tête.
Maman : Allô. Tu peux aller chez Eva tout de suite. Jean y est parti en colère.
Je relève la tête et la regarde.
Moi : C'est qui ?
Maman : David.., je t'explique..
Moi : Eh maman ! David est pire que Jean...Je ..Je vais y aller. _en me relevant
Maman : Tu vas aller où ? Reviens ici tout de suite imbécile. Que je te vois sortir de cette maison, tu vas voir tchrr. Va chercher les clés de ton ancienne chambre et va te reposer.
J'énerve tout le monde mais comment faire ? Ils vont se battre et je les aime tous. J'aime mes frères comme j'aime mon mari, je ne peux le supporter.
Emmanuel
Qu'est-ce qui vient de se passer là ? Je vois maman ramener ma femme sans que je ne puisse rien faire.
Je rentre vite chez nous.
Moi : Que faisait tantie ici ? Qui l'a appelé ? Pourquoi elle est partie avec ma femme ?
Maman : À ton avis.
Tima : Crois moi c'est mieux comme ça.
Moi : Quoi c'est mieux comme ça ? Pourquoi vous l'avez laissé faire ?
Agnès : Ce n'est pas toi qui a pris sa fille pour un punching-ball ?
Mimi : Agnès !
Moi : Je vais y aller.
Maman : Et pour dire quoi ?
Mimi : Emma si tu m'écoutes, je te dis de la laisser là-bas au moins le temps qu'elle réalise ses torts.
Tima : Mais Mimi pourquoi tu ne dis pas les choses clairement ? Emma, n'est-ce pas que c'est te fatiguer que tu aimes ? Te voilà débarrasser d'un problème et tu veux le ramener ? Sérieux tu n'aimes pas être tranquille. Si j'étais toi je m'en serais réjoui.
Moi : Tu n'es pas moi. _en m'asseyant
Tima : Heureusement ! Une stérile et un sac à problèmes pour femme, elle n'aurait pas passé les six mois de mariage je t'assure. Heureusement que je ne suis pas un homme et surtout un comme toi.
Moi : Maman !
Maman : ...Emma sans mentir, je commence à en avoir marre d'Eva. Déjà que ma sœur me met trop de pression ainsi que toute la famille parce que tu as épousé une gamine pourrie gâtée qui ne peut pas te faire d'enfant. Tous les jours tes sœurs se plaignent, tous les jours y'a un problème, vraiment Eva ko souma tchira ka bô nenou la. (ça ne me plaît plus cette affaire d'Eva).
Je regarde une minute ma mère.
Elle a tout gâché Eva, tout. Je ne sais même pas si je fais bien de vouloir qu'elle revienne. Comment a-t-elle pu aller si loin ? Pourquoi ainsi parler de mes sœurs ? Pourquoi faire allusion à l'argent ? Pourquoi toutes ces effronteries ?
Maman : Oui je le dis. C'est ton père qui m'encourageait mais il n'est plus là et je n'y arrive plus.
Moi : ...
Maman : Je sais que tu ne veux pas la quitter mais ça devient compliquer. Si tu étais musulman comme moi, je t'aurais conseillé de prendre une deuxième femme.
Mes parents n'étaient pas de la même religion.
Moi : Mais qu'est-ce que tu racontes maman ? Deux femmes non, je ne suis pas un homme qui marie deux femmes et même si j'étais musulman j'aurais signé la monogamie.
Maman : Ton homonyme Seyba, mon père, avait trois femmes donc si les choses étaient autrement cette deuxième tu allais la prendre.
Agnès : Emma même n'est dans aucune religion sérieux, tu te dis chrétien et jamais tu ne vas à l'église. Je me demande même s'il t'arrive de prier.
Moi : Ça ne te regarde pas ça. Je reste avec une seule femme maman, ma femme et c'est tout.
Maman : Je ne m'en mêlerai plus.
Tima : Ce qui me fait rire dans tout ça c'est que tu dis que tu ne marie pas deux femmes mais tu es avec deux.
Moi : Sérieux Tima ferme la avant que je ne rabatte ma colère sur toi.
Mimi : Donc divorce d'Eva et marie l'autre.
Moi : Vous êtes sérieux ?
Eva Madina
Je reste à la fenêtre de ma chambre guetter l'arrivée de mes frères. Ça fait des heures et ils ne sont toujours pas rentrés. Je décide de mettre mon téléphone en mode normal pour les appeler. Les appels manqués et les messages d'Emma s'affichent. Je vais l'appeler lui pour savoir mais je ne sais plus comment lui parler en plus j'ai la voix toute cassée.
J'appelle Jean, il ne répond pas. J'insiste et il finit par décrocher.
Jean : Quoi ?
Moi : ..Tu es avec David ?
Jean : Si c'est pour l'autre que tu appelles, sache juste qu'on l'attend pour qu'il s'explique.
Moi : Jean s'il te plaît, rentrez. Ça n'en vaut pas la peine.
Il m'a raccroché, je vais pleurer. Je le retente mais rien. J'appelle David plusieurs fois avant qu'il ne réponde.
Moi : David je t'en supplie rentrez. Il commence à se faire nuit, demain tu iras parler avec lui. S'il te plaît je ne veux pas que vous commettiez une erreur. Tu me comprends comme toujours n'est-ce pas ? Je sais que oui. Je te supplie David de rentrer avec Jean. S'il te plaît...
Il souffle un moment.
David : Ne pleure pas. On va rentrer mais..
Moi : Merci merci David. Rentrez vite. Maintenant même.
David : On arrive.
Je suis soulagée de savoir qu'Emma n'était pas rentré. Je prie juste qu'ils ne se croisent pas maintenant.
...
... : EVA !
Je trouvais le sommeil quand j'entendis crier mon nom. J'essaie de vite me lever puis je me ralentis et m'approche doucement de la porte. Et d'un coup Jean ouvre avec fracas la porte juste à deux centimètres de me pousser avec.
Jean : Tu es sérieuse là ?
Il parle avec colère sans pourtant trop crier.
Jean : Il te bat et toi tu trouves ça normal.
Moi : C'est faux, je ne trouve pas ça normal et je n'ai même plus envie de le voir.
Jean : Alors laisse nous régler ça comme il se doit à notre manière.
Moi : ..et c'est quoi votre manière ?
Jean : C'est pour lui que tu t'inquiètes ?
Moi : ...non..pour vous tous.
Jean : Je n'y crois pas. Tu as peur pour lui. Mais est-ce que tu t'es réellement regardée ? Tu ne vois pas à quoi tu ressembles par sa faute ? Va te regarder si tu ne sens pas la douleur dans ton corps parce que moi je bouillonne là à ta place. Va te voir.
Moi : ...
Jean : Je te jure qu'on ne va pas en rester là. Il va s'expliquer ce connard. Je te le dis. Il se croit qui pour te frapper comme ça ? Et j'espère pour toi de continuer à ne plus avoir envie de le voir. Tu m'as même énervé à nous appeler pour nous arrêter.
... : Jean, laisse moi parler avec elle.
Jean : Vas-y elle m'énerve.
David : Calme-toi.
Jean : Comment tu peux te laisser maltraiter comme ça, comme si tu n'avais personne pour te défendre ? Tchrr tu enerves je te jure.
Il sort en claquant la porte. Je me tourne et m'assieds sur mon lit. David me regarde pendant quelques minutes sans rien dire.
Moi : Je t'énerve aussi c'est ça ?
David : Qu'est-ce qui lui a pris ?
Moi : ...on s'est disputé.
David : Tout le monde se dispute Eva. Tout le monde. Même avec Cathé on se dispute mais de là à porter main comme ça, non peu importe qui a raison ou qui a tort. N'essaie même pas de le défendre.
Moi : Je te jure que je ne cherche pas à le défendre. Là, j'ai même mal plus émotionnellement que physiquement.
David : Tu ne vas pas pleurer là ?
Moi : ..Non.
David : Demain j'irai chercher des réponses auprès de lui et je ne sais pas si je pourrais me contenir.
Moi : ..Ne vous battez pas s'il te plaît.
David : Il t'a battu non ?
Moi : ...
David : Tu vois ? Déjà que je suis énervé contre lui depuis un certain moment, c'est la fois de trop. Emma et moi on va parler pour ne pas dire s'affronter comme on ne la jamais fait.
Moi : David...
David : C'est mieux que tu ne dises plus rien. Si t'es prête à supporter ton mal nous non. Est-ce que tu sais comment se trouvent les parents en ce moment ? Descends une minute pour voir.
Moi : ...
David : Je m'attendais à tout de cet homme mais pas à ça. Il t'a pris pour qui ? Il fait erreur de penser ne serait-ce qu'un instant que tu es sans famille.
Il sort sans ne plus rien ajouter et je prends ma couverture. Pourquoi ça m'arrive ? Pourquoi ça nous arrive ?
Mes yeux s'alourdissent et je m'endors à l'instant.
...22h34..
Mes yeux se sont automatiquement ouverts et je regardais dans le vide.
Mon téléphone sonne et je le prends aussitôt. Peut-être c'est parce que je sentais que c'était lui.
Emmanuel : Pourquoi tu as suivi ta mère ?
Moi : ...
Emmanuel : Tu ne veux pas rentrer ?
Moi : ...
Emmanuel : Chérie.
Moi : ...
Emmanuel : Dis-moi que tu veux rentrer s'il te plaît.
Moi : ...
Emmanuel : Parle moi. Je sais je n'aurais pas dû te frapper mais je ne sai..
Je raccroche et entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Je me tourne vers la porte et vois maman. J'essuie vite la petite larme qui avait glissé.
Maman : Tu ne dors pas ?
Moi : Je me suis réveillée.
Maman : J'ai entendu ton téléphone sonner. C'était Emma ? _en s'approchant
Avant même que je ne réponde il m'appelle de nouveau.
Maman : C'est bien lui ?
Moi : ..Oui.
Maman : Laisse le sonner et viens manger. J'avais gardé quelques trucs pour toi.
Moi : Je n'ai pas faim maman.
Maman : Si. Lève-toi. Emma il attendra le temps qu'il faut pour qu'on pense à le pardonner.
...Le lendemain, 11h28..
Je suis avec les parents dans le salon, papa ne fait que me regarder il ne m'a rien dit à propos de tout ça. Il a longtemps parler à maman mais moi non. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour causer tant de problèmes.
Je me lève pour monter.
... : Tu viens d'où comme ça ?
Je me tourne et vois Jean débarquer.
Jean : Régler un compte.
Puis on voit David aussi entrer.
David : On ne pouvait pas ne pas agir.
Je retourne vers eux.
Moi : Il s'est passé quoi ?
Jean : On a parlé.
Il s'assied en souriant. Je me tourne vers David.
Moi : David.
David : Ne t'inquiète pas. On lui a juste fait comprendre que tu n'étais pas seule.
Moi : Ok.
Je me tourne et continue pour monter. J'arrive dans ma chambre et saisis mon téléphone.
Moi : Allô.
Emmanuel : Je savais que tu allais m'appeler.
Moi : ...
Emmanuel : Je vais bien, ne t'en fais pas. Trois ou quatre coups étaient bien ce que je méritais. Maintenant parle avec eux pour que je vienne te chercher.
Moi : Non.
Emmanuel : Non ?
Moi : C'est mieux comme ça...
Je l'entends soupirer.
Moi : ..pour l'instant.
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