055
《Sorry.》
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Je sortais, il m'attrape par le bras.
Moi : LÂCHE-MOI !
Je me tire de lui en le poussant. Je sors en claquant la porte.
Emma : EVA !
...
Je viens d'arriver chez mes parents, je me suis garée derrière la maison, vers la petite porte. J'essuie mes larmes et sors de la voiture. Je fais le tour et vais à la porte principale. Yacou y était assis, je le salue de la main et entre puis je retourne pour lui demander.
Moi : Maman est là ?
Yacou : Non, elle est sortie.
Moi : Ok.
Je suis allée vers la porte de la cuisine pour rentrer dans la maison, je ne veux pas que papa me voit. Je fais signe aux bonnes pour qu'elles ne parlent pas puis je rentre doucement dans le salon pour prendre les escaliers. Papa même dormait devant National Geo. Je fais un petit sourire en montant, ça me rappelle quand je regardais les émissions de Morgan Freeman avec lui.
Je me dirige vers ma chambre, j'essaie d'ouvrir mais elle était fermée à clé. J'en ai un double avec mes clés donc je l'ai ouverte et je me suis couchée sur le lit, ça va le drap n'était pas sale.
Mes larmes ont recommencé à couler. Pourquoi je n'arrive pas à avoir d'enfant ? Pourquoi on me pointe du doigt comme stérile ? Pourquoi ma vie est comme ça ? Je n'en peux plus de tout ça, ma belle famille ne m'aime pas alors que je n'ai jamais rien fait contre elle à part être moi. Et Emma qui me gifle pour sa sœur sans chercher à m'écouter. Il ne devait pas prendre parti mais il l'a fait, c'est sa sœur qui compte pas moi.
Ça fait longtemps que je retiens mes larmes mais il faut que ça coule maintenant.
Au bout de quelques minutes je finis par m'endormir.
...
?! : Eva !
On me secouait.
?! : Réveille-toi Dina !
Moi : Mmh.
?! : Tu as quoi ? Tu fais quoi ici ?
Je peine à ouvrir un œil.
Moi : Mmh ?
Maman : Qu'est ce que tu as ?
Je passe la main sur mon visage.
Maman : Ça fait longtemps que tu es là ?
Moi : Il est quelle heure ?
Maman : Plus de 19h. Tu me racontes ? C'est Emma qui t'a fait pleurer ?
Je me redresse sur le lit.
Moi : Maman pourquoi elles ne m'aiment pas ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
Maman : Tu parles de quoi ?
Moi : Aujourd'hui, Tima est venue chez moi, elle m'a traitée de stérile et de salope. Puis ça m'a énervée je l'ai moi aussi insulté et elle est partie se plaindre de moi à Emma en pleurant et il m'a frappé pour elle.
Maman : Il t'a frappé parce que sa sœur t'a cherché ? Il ne t'a pas demander de t'expliquer ?
Moi : Non, il m'a juste giflé alors que tout le monde sait que ses sœurs ne font que me chercher.
Maman : Sérieux Emma commence à trop dépasser les bornes.
Moi : Déjà y'a un mal parce qu'on n'arrive pas à avoir d'enfant et y'a ses sœurs surtout cette Tima qui s'initie tout le temps.
?! : Maman ? Tu l'as trouvé ?
Maman : Oublie-les je te raccompagne chez ton mari.
Moi : Jean t'appelle.
Maman : Ce n'est pas toi qu'on cherchait aah ?
Moi : ...
Maman : Emma nous a appelé pour savoir si tu étais là, on a dit non mais c'est quand Jean est rentré, il nous a dit qu'il a vu ta voiture de l'autre côté puis les autres ont dit que t'étais venue. On s'inquiétait tous.
Mon frère entre dans la chambre.
Jean : Donc elle était là ?
Maman : Comme tu peux le constater.
Moi : Ça va Jean ?
Jean : Quoi ça va ? On te cherche partout, on a même cru qu'il t'était arrivé quelque chose.
Moi : Non il ne m'est rien arrivé.
Jean : Pourquoi tu as l'air d'avoir pleuré ?
Moi : Ce n'est rien. C'est quoi le dîner maman ?
Maman : Petits pois.
Jean : Elle ne pense qu'à manger, grosse que t'es.
Moi : Merci.
Alors lui, il a vraiment un problème. Il n'aime pas que les gens grossissent, il chante en longueur de journée que t'es grosse quand tu prends du poids. Il n'aime pas mais sa femme là humm, va être grosse ou même le devenir après. Alors que moi je m'aime bien comme ça.
Maman : Ton téléphone est là mais aucun de nos appels ne passaient.
Je prends mon téléphone et vois qu'il est toujours en mode avion. Et dire que cette journée a bien commencé..
Moi : Je comprends pourquoi ça n'a pas sonné, c'est en hors ligne.
Jean : Bête là. Je vais prévenir papa que t'es ici.
Maman : On descend même.
Je sors du lit et on descend en bas. On était encore dans les escaliers quand on voit David entrer avec élan dans la maison.
David : Non, elle n'est pas chez Ida, j'ai véri... Eva ?
Il vint vers moi qui descendais les dernières marches.
David : T'étais où ? Où est-ce que vous l'avez trouvé ?
Jean : Ici, elle dormait en haut.
Papa : C'était quoi ça ma Eva ? Tu as effrayé tout le monde.
Moi : Désolée papa.
Papa : Quand est-ce que tu es venu ?
Moi : Vers 17h, tu dormais.
Papa : Je dormais ?
Moi : Oui.
Ils m'ont questionné pendant des heures durant tout le dîner. Puis après David est rentré et y'a maman qui me disait que je rentre et qu'elle va m'accompagner. On était dans le petit salon.
Moi : C'est mieux que je dorme ici ce soir, il se fait tard et je veux que tu te reposes.
Maman : Il est 21h, on peut y aller.
Moi : C'est l'heure où tu dors donc laissons à demain. Dites-lui que je suis là.
Maman : Ok, je vais lui parler demain et pas que lui, je vais aussi parler à Tima pour qu'elle te laisse tranquille dans ton foyer. Ce n'est pas elle ton mari et elle ne peut pas créer des désaccords comme ça entre vous. C'est mieux que j'appelle Fily pour qu'elle parle à ses filles.
Moi : Maman toi même tu sais que tantie Fily va juste te sourire et qu'elle ne fera rien, elle ne peut même pas faire quelque chose.
Maman : Je vais quand-même voir, je ne veux pas que tu souffres.
Moi : Je sais.
Elle me sourit et je fais pareil. C'est ma vie, ma mère. On continuait à encore parler quand Jean est venu.
Jean : Otouma moun de beyi ? (Qu'y a t'il donc ?)
Moi : Rien, pourquoi ?
Jean : Vous parlez depuis là, il y'a un problème ?
Moi : Non, y'a rien.
Maman : Je vais me coucher.
Moi : Je t'accompagne.
Elle se lève et je l'accompagne dans sa chambre puis je lui souhaite bonne nuit et descends rejoindre papa devant la télé.
Il ne faisait que me regarder, il ne parlait pas. Et on est resté comme ça jusqu'à ce qu'il rentre.
Je commençais à m'ennuyer seule dans le salon quand j'ai décidé de désactiver le mode hors ligne de mon téléphone.
Des tonnes de notifications se sont affichées. Les appels et les messages. C'était les "T'es où" comme ils savent tous maintenant j'ai répondu à personne mais je vais appeler Hélène, elle ne sait pas elle.
Elle met du temps à répondre.
Moi : Allô.
Hélène : Mais t'étais où ?
Moi : J'étais chez nous. Je t'ai dérangé dans ton sommeil ?
Hélène : Non, ça va. On te cherchait.
Moi : Oui je sais, je dormais dans ma chambre.
Hélène : Conne, tu ne pouvais pas dire où t'allais en sortant.
Moi : Nan, rendors toi, tu as besoin de te reposer dans ton état.
Hélène : Mdr, mais ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé.
Moi : Oui un peu, demain on s'appelle mais pour le moment tu dors c'est un ordre. Salue ton mari de ma part.
Je l'entends le dire à son mari.
Hélène : Il te salue aussi.
Moi : Ok bisous, bonne nuit.
Hélène : Bonne nuit, bye !
J'ai raccroché et je défilais les autres messages. Je vois celui de ma pote Sola (une nouvelle pote depuis trois mois) qui voulait qu'on sorte ce soir. C'est tentant mais je me ferai niquer plus tard par ma mère puis par le monsieur. Bref j'ai regardé tous les messages sauf ceux d'Emma.
Je suis sortie me poser devant la piscine et jouer avec mon phone.
De là, je voyais Jean venir avec Samba et Nouhoum, le frère de Nakia. Je me suis levée pour les rejoindre.
Moi : Mon grand frère de valeur !
Sambi : Eva ? Tu fous quoi ici à cette heure ?
Moi : Je suis venue vous rendre visite et c'est comme ça que tu m'accueilles ?
Sambi : Comme si tu savais que je serai là aujourd'hui.
Moi : Jean me l'avait dit.
Jean : Tu mens tellement que tes yeux brillent.
Puis on a rigolé.
Moi : Ça va orh, j'ai le droit d'être ici hein. Ça va Nouhoum ?
Nouhoum : Oui ça va et toi ?
Moi : Ça va aussi.
Nouhoum : Ça fait longtemps que tu n'as pas parlé avec Nakia ?
Moi : ..Oui.
Six mois je crois, il s'est passé beaucoup de choses en ces mois. Avec Nakia, j'ai cessé de lui parler petit à petit puis on s'est laissé à un moment donné. Elle n'est plus là, elle est en France. Et on ne s'est pas quitté sur de très bons termes.
Je l'en voulais trop, elle a commis un acte horrible que je n'ai pas pu digéré. Je lui ai quand-même pardonné parce que tout le monde fait des erreurs et je ne suis personne pour la juger. Mais son acte m'a trop fait mal..
Elle était tombée enceinte et elle a avorté, elle a tué son enfant. Je ne pouvais pas encaisser cela, en aucun cas. Je ne peux pas comprendre qu'on puisse se débarrasser de son enfant. Il faut assumer ce que tu as fait, ce n'est pas l'avortement la solution. On doit toujours assumer ses actes. Pourquoi tuer ce petit être qui n'a rien fait, rien à part être une bénédiction ? Tout le monde n'a pas la chance d'avoir cette bénédiction, et toi qui l'as, tu t'en débarrasses ? Est-ce que ce n'est pas Dieu qui te l'a donné ? Pourquoi faire ceci ? Quand tu as le courage de faire des choses tu dois aussi avoir le courage de les assumer. Tu n'as pas eu peur avant alors pourquoi après ? Je ne juge personne mais je condamne l'avortement.
Si elle ne pouvait pas garder cet enfant, elle me l'aurait donné, je l'aurais accueilli, aimé, dorloté et chouchouté. Nakia savait bien que je voulais être mère, alors pourquoi faire ceci ? Moi je cherche en vain alors que elle, elle l'a eu pour ensuite s'en débarrasser ? Ce n'est pas juste ! L'avortement n'est pas juste ! Ça doit cesser.
Ça m'a rendu triste de repenser à tout ça. Je dis bonne nuit aux gars et je remonte dans ma chambre.
Je me suis connectée pour me changer les idées. Je regardais les stories des gens.
L'appel d'Emma s'affiche. Je laisse, s'il rappelle trois fois de suite, je répondrai.
Il rappelle encore, je ne répond pas et ainsi de suite jusqu'au troisième. J'ai répondu.
Moi : ...
Emma : Eva ?
Moi : ...
Emma : Pourquoi tu ne parles pas ?
Moi : ...
Emma : Tu voulais que je réagisse comment ? Tu as insulté ma sœur Eva ! Est-ce que tu devais faire ça ?
Moi : "Apparemment quand tu traites les gens comme ils te traitent ça les vexe" c'est aujourd'hui que j'ai compris cela.
Emma : Je t'ai déjà dit de ne pas répondre, tu aimes trop répondre les gens. Elle t'a insulté et alors ? Fallait rien dire.
Moi : Et l'entendre me traiter encore et encore de pute ?
Emma : Eva.
Moi : C'est comme ça Emma, et en tant que femme, entre elle et moi tu sais très bie..
Emma : Tu arrêtes Ok.
Moi : Je ne sais même pas pourquoi je t'ai répondu. À la moindre des choses c'est moi qui prends tout, continue de prendre parti Emma, continue !
Emma : Je n'ai pas pris parti, elle est ton aînée et c'est..
Moi : Bref bonne nuit.
Emma : Tu ne me raccroches pas.
Moi : Ok. Quand tu auras fini tu raccroches.
Emma : Et tu m'écoutes.
Moi : ...
Emma : Tu vas m'écouter. Demain tu t'excuseras et..
Moi : Tout sauf ça.
Emma : MAIS QUAND EST-CE QUE TU VAS M'ÉCOUTER ?
Moi : Je t'écoute et tu es entrain de crier dans mes oreilles.
Emma : Je n'ai pas le temps de rigoler avec toi, tu présentes des excuses à Tima et c'est tout.
Moi : Pourquoi Emma ? Pourquoi faut toujours que toi ou tes sœurs gâchent tout, on n'était pas bien peut-être aujourd'hui ? C'est toi qui crée les problèmes parce que mes vérités tu me les dis clairement même en criant alors que pour tes sœurs tu ne le fais pas clairement. Il faut qu'elles me respectent aussi, ça marche des deux côtés Emma. Ce n'est pas parce qu'elles sont plus âgées que je dois faire tout le boulot et toi en tant que mon mari tu dois toujours les rappeler cela, je suis ta femme, la femme de leur frère aîné mis à part Mimi et elles me doivent le même respect qu'elles te doivent peu importe mon âge. Ce n'est pas à cause de ces écarts d'âge et parce que je n'arrive pas à être en état qu'elles vont me rendre la vie difficile. Est-ce que c'est de ma faute si c'est moi que tu voulais, et qu'on s'aime ? Est-ce que c'est de ma faute si ma vie n'est pas comme les leurs ? Est-ce de ma faute si je suis comme je suis ? Est-ce de ma faute si ce n'est pas le moment d'être mère ?
Les larmes voulaient monter mais ça suffit.
Emma : Dina..
Moi : Je te jure que je n'en peux plus... j'en ai marre de tout ça... Ce n'est pas une vie ça. J'ai trop encaissé et je suis encore plus blessée maintenant que tu laisses faire tout ça, c'est toi la cause de mes blessures. C'est toujours Eva ceci, Eva cela, j'en ai marre. Qu'est ce qui leur dit que ce n'est pas toi le problème ? Elles ne se demandent pas si tu peux être père ?
Emma : Tu dis quoi là ?
Moi : Je dis ce qui en est. Pourquoi la faute revient directement à moi ?
Emma : Tu sais que je ne dis rien à propos de ça donc ne me colle pas cette image, on a aucun problème tous les deux, ça ne veut juste pas venir. Et on attendra, laisse-les parler. Arrête juste de répondre et le tout ira mieux. Demain excuse-toi et fais moi confiance.
Moi : ...
Emma : Tu t'excuses et tu me laisses faire.
Moi : ...
Emma : Fais ce que je te dis.
Moi : Je verrai.
Emma : Tu veux arranger les choses ou pas ?
Moi : Tu ne m'as pas frappé pour elle ? Pourquoi je m'excuserai encore ?
Emma : Pourquoi t'es comme ça ?
Moi : Bref bonne nuit je ne me sens pas bien.
Emma : Tu as quoi ?
Moi : J'ai la joue en feu voilà ce que j'ai. Ne t'inquiète même pas pour moi
Je ne sais même pas pourquoi je ne raccroche pas.
Emma : Je suis désolé.
Moi : T'es tout le temps désolé.
Emma : Je viens te chercher puis on rentre.
Moi : Nan je dors chez nous. Demain tu auras de mes nouvelles avec ma mère. Elle veut te parler.
Emma : J'ai dit grandi Eva, tu ne vas pas tout le temps mêler ta mère à nos disputes. Arrête un peu.
Moi : Quand je ne serai plus seule contre tous j'arrêterai de me réconforter chez ma mère.
Emma : ..
Moi : ...
Emma : ...
Moi : Bonne nuit.
Emma : Tu n'as pas sommeil n'est ce pas ? Tu veux que je continue à te parler.
Moi : Je ne veux rien.
Emma : Pourquoi tu ne raccroches pas alors ?
Moi : Parce que tu as dit de ne pas le faire.
Emma : Juste pour ça ? Depuis quand tu m'écoutes ?
Moi : ...
Emma : Dommage que la journée s'est terminée comme ça.
Moi : Par ta faute.
Puis j'ai raccroché même si je voulais l'entendre davantage. Je n'ai absolument pas sommeil, j'ai récupéré toutes mes fatigues avec les siestes que je me suis faite.
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