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《Bi ye don ba ye.》
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Je parlais souvent de mes trois moitiés parce que je suis quadruplée, les autres n'ont pas survécu, je suis la seule à l'avoir fait et quand je disais que je n'avais pas peur de marcher seule dans ce monde c'était parce que je sentais leur force en moi mais ayant échappée à un accident qui m'aurait été fatale j'ai su qu'il faut vivre tant qu'on est en vie et que je devais le faire pour eux.
Bref c'est la vie.
Demain est un autre jour, mon jour.
...wedding day...
Tantie Odile : Tu es magnifique, Dieu merci.
Anne & Anna : C'est vrai maman a raison.
Ida : J'ai envie de pleurer même.
Kadi : Arrête toi !
La maquilleuse m'avait maquillée et on venait de me faire porter ma robe, une robe de mariée sirène pas avec une longue traîne. On était toute dans ma chambre. Moi, j'avais que le sourire aux lèvres. Elles me prenaient en photo et on snappait.
Tantie Baoumou : Ni ye kôgnômousso nangaraba ye koyii. (C'est une mariée coquette celle-là).
Moi : C'est elles qui snappent.
... : Ils sont là et vous avez toujo...
C'était ma mère, elle venait de rentrer dans la chambre et quand elle m'a vu elle s'est juste tu et m'a regardé.
Tantie Odile : E maa don i ka lakareni gneiina xah ! (Tu vois comment elle est belle ta petite benjamine !)
Je regardais maman avec le sourire et elle vint me prendre dans ses bras, ça m'a tellement émue, ses câlins sont très rares donc précieux.
Elle se détache et continue juste à me regarder sans mot dire, elle avait une larme dans l'oeil, je l'avais aussi. Les mots n'avaient pas leur place ici, l'émotion était maître.
Je la prends de nouveau dans mes bras.
Ida : Je descends sinon je ne vais pas me retenir.
Moi : Tu es belle maman.
Maman : Sois heureuse ma chérie.
Moi : Je t'aime.
Maman : Moi aussi. Bref on arrête _elle essuie sa larme en se détachant de moi avec le sourire. Ton mari t'attend.
Elle me fait la bise et sort de la chambre. J'essuie ma larme et souris. Il était l'heure d'aller devant le maire.
On descendait les escaliers quand on entendit les griottes faire les éloges, elles n'arrêtaient pas, de toute façon elles n'arrêteront pas ce week-end. Toutes les filles arrivent devant moi, et je descendais avec tantie Odile qui me tenait. On arrive et là je le vois.
Il était magnifiquement beau dans son Bazin Getzner blanc, il était tout droit sorti de mes rêves, je n'avais d'yeux que pour lui..
Mon parrain : Quelle belle mariée avons-nous là !
Je l'ai regardé et souri. Il me prend dans ses bras.
Mon parrain : Y'a tout juste hier tu étais un bébé et là tu te maries.
Je rigole, et me tourne vers mon père, qui ne faisait que sourire et me regarder. Je me détache de mon oncle et m'assieds à côté de mon père. Mon oncle se tourne vers Emma.
Mon parrain : On te donne notre fille, prends la comme ta sœur, comme une partie de toi. A bila i sogo ni bou tchè (Mets la entre ta peau et ta chair). Ne la maltraites jamais, qu'elle ne verse pas de larmes à cause de toi. Dis toi qu'elle est une partie de ton corps, quand une partie du corps a mal comment sont les autres partie du corps ?
Les autres : Elles sont mal.
Mon parrain : Aime-la et respecte-la.
Il a encore parlé pendant de long moment et ça m'a tellement émue que j'arrivais pas à contenir mes larmes, mon père essuie mes larmes et me réconforte. Il n'a pas dit mot, il approuvait juste ce que mon oncle disait. Mon maquillage là !
On se lève tous pour partir parce qu'il ne fallait pas qu'on soit en retard à la mairie.
On marchait vers la voiture avec Emma.
Emma : C'est un jour de joie, donc ne pleure pas.
Moi : Je pleure de joie.
On monte dans la voiture, avec ma demba dialatigui (ma marraine), tante Odile, et ma Balimamousso kountigui (représentatrice des sœurs/cousines de mon mari), Sogona. On prend la direction pour le mariage civil.
...
Le maire : Mademoiselle Eva Madina Traoré consentez-vous à prendre pour époux monsieur Emmanuel Seyba Keïta ?
Moi : Oui.
Les gens applaudissent et Emma se tourne vers la masse.
Emma : Je n'ai pas entendu moi, qu'elle répète.
Je me demande si je ne me marie pas à un fou.
Le maire : A ko a ma mein deih ayiwa i te seki a kan n'balimamousso. _en rigolant
(Il dit qu'il n'a pas entendu donc répètes ma sœur)
Toute la salle rigolait, il n'est pas sérieux Emmanuel.
Moi : Ouii.
Emma : Maintenant ça va. _en souriant
Le maire rigole et continue, il demande à Emmanuel et je ne peux pas dire que je n'ai pas entendu tellement que son "oui" résonnait dans la salle. On était maintenant marié devant la loi. J'étais officiellement Madame Keïta.
On prend des photos avec le maire et tout puis on entame le cortège et ça commence par chez nous. On arrive et les griottes se faisaient entendre, les gens nous félicitaient, la maison était bondée. On arrive dans le salon et mon père me prend dans ses bras pour me féliciter comme presque tout le monde. Ma mère était joyeuse. Vous auriez dû voir les regards de mes frères. Les vieilles personnes faisaient des bénédictions et tout. On finit avec notre maison et direction chez les Keïta. On y arrive et c'était les mêmes scènes joyeuses, mes beaux parents me prennent dans leurs bras, les bénédictions, conseils et tout. Puis le cortège s'était poussé vers chez d'autres oncles et tantes. On a pris des milliers de photos et tout. On était à quelques heures du mariage à l'église et ils m'ont déposé à la maison après tout le cortège.
La fatigue m'avait envahie alors que le mariage n'est même pas prêt de se terminer. J'étais dans ma chambre avec mes demoiselles d'honneur, ça parlait de partout Mdr. Tantie Baoumou vient avec ma nourriture, en plus j'avais tellement faim.
Moi : Merci tantie.
Tantie Baoumou : Mange vite et va prendre un bain, tu dois être préparée.
Moi : Oui.
Quand je finis de manger les filles portaient déjà leur deuxième robe. Je prends vite un bain et la maquilleuse et la coiffeuse m'ont fait quelques retouches et puis on m'enfile ma deuxième robe, robe princesse avec une très longue traîne et un magnifique voile. Je vis un conte de fées aujourd'hui.
....
Tout le monde debout, après les filles d'honneur et les demoiselles et garçons d'honneur, j'avançais vers mon mari avec mon père à mes bras, Emma était cette fois-ci en costume et avec son corps bien bâti, le costume ne pouvait que lui aller à merveille.
On arrive aux côtés d'Emmanuel, je fais un câlin à mon père et il donne ma main à mon époux en disant "Je te la confie", Emma lui répond en souriant "Comptes sur moi" , je souris et on se tourne vers le prêtre. Que la cérémonie commence !
Le prêtre : Frères et soeurs nous sommes réunis en ce jour pour célébrer l'union de notre très chère sœur Eva et de notre très cher frère Emmanuel.
La lecture était sur Dieu créa la femme à partir du côte de l'homme, d'où la partie "L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair".
Je passe jusqu'à l'échange des vœux.
Emmanuel : Il est écrit : "S'il me manque l'amour je ne suis rien". Et je peux dire que je n'étais rien, je n'étais rien avant de t'avoir connu Eva, je n'étais rien mais voilà aujourd'hui que je suis, je suis, grâce à l'amour que tu as apporté dans ma vie. Tu as donné un sens à ma vie et si je suis aujourd'hui c'est parce que tu as voulu me donner ton amour. Aujourd'hui je te promets devant tous que je t'aimerai toute ma vie, de tout mon cœur et de tout mon âme. Je t'aimerai plus que je ne m'aime. Ta joie ainsi ta tristesse seront mienne. Je souhaite..
Ses mots m'ont émue, il parlait encore avec tant d'amour que je ne me retenais pas. Maintenant la balle était dans mon camp et j'étais complètement prise d'émotion et perdue. Je nettoie ma larme.
Moi : .... Emmanuel, mon architecte _je rigole Désolée, j'avais prévu de dire énormément de chose... Après tes voeux me voilà toute émue.. Si on m'avait dit que je me marierais cette année, avec un homme comme toi, j'aurais ri au nez de la personne.. j'aurais dit aucune chance, aucune chance pourquoi ? Parce que même dans mes rêves les plus fous j'aurais pas pensé qu'un tel homme, un comme toi, pouvait faire son entré dans ma vie.. Je savais pas ce que voulais réellement dire aimer avant de te connaitre et je peux te retourner ta phrase, je suis, aujourd'hui grâce à ton amour à toi. J'ai tellement souri et rigolé avec toi que mon seul souhait est que ça ne s'arrête jamais, je veux que ton visage soit touj...
Bref j'ai essayé de laisser mes sentiments s'exprimer en me débrouillant de trouver au moins quelques bon mots.
Puis on a échangé les alliances. Tout en répétant la phrase : Je te donne cette alliance en signe de mon amour et de ma fidélité... c'est Junior qui les a apporté.
Après le prêtre a conclu par..
Le prête : Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a joint.
Toute la cérémonie avait fini aux environs de 17h, nous avons recommencé avec des photos et je suis très heureuse, ça y'est je suis mariée avec mon homme et tout le monde était là, mes amis, mes camarades, mes connaissances, absolument tous, il ne manquait personne et j'ai pris des photos avec chacun.
J'étais maintenant dans notre voiture de mariée qu'avec Emma et le chauffeur. Y'avait comme musique Titati de feu Bako Dagnon.
Emma : Heureuse ma femme ?
Moi : Je ne sais même pas où je me trouve, entre le ciel et la terre.
Emma : C'est le but, je t'aime.
Moi : Moi encore plus.
J'étais dans ses bras et on roulait en direction de chez nous again. Le dîner est à 21h et il est 19h. Le temps que je me repose, me prépare et tout, il sera l'heure.
Il me dépose et je rentrais avec mes frères dans la maison.
Moi : Portez moi en haut s'il vous plaît. Je ne tiens plus debout.
Jean : Personne ne t'a obligé à te marier hein.
David rigole.
Moi : C'est quoi le rapport ?
Jean : Tu aurais évité de porter cette longue traîne et de passer toute la journée à te faire tirer de gauche à droite.
Moi : Pff.
David m'a pris en mode princesse, David c'est bae. Je ne savais pas comment monter les escaliers.
Moi : Merci, mon frère chéri.
David : C'est mon devoir princesse. Je suis là pour toi.
Jean : N'importe quoi.
Je mets mes bras autour de son cou et pose ma tête sur son épaule puis on rentre. Les gens demandaient ce que j'avais mdrr.
David : Elle est fatiguée.
Jean : Elle fait le bébé.
Moi : Je ne te parle même pas Jean.
On rentre dans le salon et là, mon père et tous les autres se sont mis debout. David a répondu par anticipation.
David : Tout va bien, elle n'a rien, je l'emmène juste dans sa chambre pour qu'elle se repose, elle est juste fatiguée. Calmez vous y'a rien.
Je rigolais.
Moi : Je n'ai rien.
On monte et il me dépose dans ma chambre. Je lui fais un long bisou sur la joue et Jean nous tchippait.
Jean : Enfin on va se débarrasser de toi et de tes gamineries.
Moi : Je sais je sais tu ne supportes pas de me voir partir mais t'inquiète je vais venir squatter tout le temps la maison.
... : Quelle maison ?
Moi : Ici keih maman.
Maman : Non deih, une fois par an c'est tout.
On rigole tous, elle ne va pas supporter si je fais ça. Elle sera la première à dire toute sorte de mots en disant que je l'ai oublié et abandonné.
Moi : Une fois ? Mieux vaut que je vienne plus alors. Je resterai que chez moi.
Maman : Fais ça et tu vas voir.
David : C'est toi même qu..
Maman : Moi quoi ? Personne ne t'as demandé ici.
On rigole et tous les autres aussi débarquent dans la chambre. Puis tantie Baoumou fait sortir tout le monde pour que je me repose un peu avant le dîner.
.....21h03..
Bi ye don ba ye, bi ye e ni ne ka don ba ye
Bi ye ko ba ye, bi ye ne ni bébé ka ko ba ye
Bi ye don ba ye, bi ye ne nika môgô de ka don ba ye
(Aujourd'hui est un grand jour, aujourd'hui c'est un grand jour pour toi et moi, etc.)
On était à deux pas du Sheraton et je snappais mon homme et moi sur la musique de Memo. On se gare et on descend de la voiture en marchant vers tous les autres, mes demoiselles d'honneur avec leur magnifique robes de soirée, et moi j'étais dans ma troisième robe, celle du dîner.
On arrive dans la salle de réception et on fait notre entrée sur Symphony de Clean Bandit et Zara Larsson.
On rentrait majestueusement et le flash des gens me rendaient encore plus heureuse au côté d'Emma. On rejoint notre place, la salle était magnifiquement décorée, c'était un rêve. Elle était bondée de tous les côtés, y avait aussi comme artiste Nampé Sadio qui a chanté son Bouton rouge Mdrr, y avait Mohamed Diaby et tout plein d'autre.
Une heure plus tard on ouvrit le bal sur You are the reason de Calum Scott et on a enchaîné avec Perfect d'Ed Sheeran avec Beyoncé.
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Puis on change nos vêtements pour porter des bazins Getzener blanc.
Mes frères et ma sœur, ceux d'Emma et d'autres membres de la famille ont aussi fait des discours pleins d'émotions. Décidément je n'ai jamais versé de larmes de joie qu'aujourd'hui.
Puis les filles avaient fait une chorégraphie et tout, la fête était magnifique. Tout était magnifayque aujourd'hui.
J'ai dansé comme pas possible, bah oui j'ai dansé hein, avec mon homme.
À quelques minutes de la fin du dîner, on avait enfilé un autre ensemble, moi une robe en couleur or et lui un costume de la même couleur, on a fait une autre danse, on va appeler ça, clôture du bal mdrrr. Bon on a clôturé sur Would you still love me ? de Brian Nhira.
Emma : I still love you.
Moi : Moi aussi.
On s'est embrassé et on entend des cris dans la salle, la gênance !
Au milieu de la nuit, chacun est rentré. Emma m'a encore déposé chez nous. Ma dernière nuit chez nous parce qu'après demain, je m'en irai de cette maison. Comme l'a dit Djèman (une humoriste malienne) : " Te voilà séparer de tes parents sans que ce soit par la mort". Demain dimanche, je quitterai la maison familiale.
...Le lendemain..
De la chambre, j'entendais la belle Babani Koné, chanter son I comporté. Tout ce que je sais c'est que l'ambiance était bonne en bas. Mon mariage a juste été un rêve comme ma vie pendant ces derniers temps.
Je voyais les gens manger du bon tieb, le tieb de mon mariage, rien qu'à sentir son odeur alléchante, ça donnait envie mais on m'a interdit de le manger. Tantie Baoumou a encore préparé un met pour moi, c'était bon mais j'avais envie du zamè là et du djouka aussi. J'ai un peu boudé quand-même et Emma aussi a passé toute la journée à me taquiner par messages.
Le soir venu, quelques minutes avant le kounkoli, tantie Baoumou m'a tressé avec les grosses tresses. Et avait fait un moment sortir tout le monde pour me parler calmement, elle me disait des trucs et des conseils voilà.
Une fois la cérémonie du senkoli finit, j'étais assise sur le canapé, la tête voilée en attendant qu'on m'emmène loin de ma famille...
... : Tu pleures encore ?
Je secoue la tête en signe de non.
Tantie Odile : Depuis le début du kounkoli jusqu'à maintenant tu pleures, ce n'est pas un jour pour pleurer ma fille.
Une tante : Ta famille sera toujours avec toi, tu vas juste vivre dans une autre maison.
Tout le monde parlait et tout, maman ne parlait pas, je ne la voyais pas mais je savais qu'elle était à côté. Ce soir après avoir franchi le seuil de la maison familiale, j'aurai un autre statut et ma famille habitera loin de moi..
C'était l'heure de partir, on me lève et me fait sortir de la maison. J'étais devant la voiture, Ida vint me prendre dans ses bras et elle pleurait aussi. D'autres comprennent pas ces larmes mais pour moi c'est tout à fait ce qu'il y'a de plus normal.
Après des minutes dans la voiture, la voiture se gara, on était sûrement arrivé. Je descends de la voiture avec tantie Odile et tantie Baoumou. Je ne savais même pas où on était, quand-même c'est là où se trouve mon kôgnôso.
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J'étais seule maintenant assise sous le drap blanc avec mon voile sur la tête et y avait plus personne. Les gens étaient là mais tous étaient parti maintenant. J'attendais mon mari..
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Hello !
Au fait si j'ai publié toutes ces parties, c'est parce que j'ai besoin d'un break là.
Donc je vais mettre un petit moment avant de republier.
Portez vous bien 🌹
Love you all ❤
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