Chapitre Vingt-Quatre

Point de vue Izuku

Je me sens inhumain. Ces nouvelles sont censées m'attrister, mais non, je suis un peu triste mais sans plus. Enfin il y a quelque chose qui me fait peur un peu.

On vient d'apprendre que Kirishima est atteint d'une maladie mortelle qui ne tarderait pas à le tuer. Tout le monde est vraiment mal. Kacchan est venu me demander de l'aide pour la première fois.

Quelques heures plus tôt

Shoto a l'air complètement décomposé lui aussi. Je ne sais vraiment pas quoi leur dire.

- Ça t'attriste pas c'est ça Deku?! S'énerva le cendré en voyant que je n'avais que peu de réaction.
- Bien sûr que si... Mais en tant que personne morte je ne suis pas très sensible à la mort... Enfin si mais je n'ai pas le même rapport à la mort que vous...

Kacchan semble soudainement avoir une illumination.

- Tu peux pas empêcher sa mort d'arriver?! C'est pas quelqu'un qui gère ça là haut?!
- La mort est une force propre, personne ne peut la contrôler, ce n'est pas une personne...
- Et tu peux pas faire en sorte qu'après sa mort il reste à nos côtés ?! Comme si rien ne s'était produit?!
- Vaut mieux pas... Sinon il sera bloqué à jamais dans ce monde... Puis il y a des conditions à remplir... C'est vraiment compliqué tu sais...

Kacchan semble vraiment désemparé, je ne l'ai jamais vu comme ça. Je ne peux pas vraiment l'aider bien que j'aimerais.

Je suis vraiment inutile... Mais je dois faire de mon mieux pour trouver une solution !

Nous passons la soirée à réconforter Kacchan. Shoto est très triste lui aussi, mais Kacchan est bien plus attaché à Eijiro que quiconque parmi tous nos amis.

Retour au présent

La journée s'est bien vite finie. On peut dire que c'était une journée désastre. Demain nous avons prévu d'aller voir Eijiro. Le connaissant, il voudra qu'on se comporte normalement avec lui, comme si tout allait bien. C'est quelque chose que j'admire chez lui honnêtement. Si nous étions dans une histoire, ce serait lui le personnage principal, il est fort, courageux, drôle et j'en passe. Je l'admire mais surtout l'envie, je pense que si je devais choisir un modèle dans la vie ce serait clairement lui.

Je n'ai vraiment pas envie qu'il meurt, il était un pilier dans notre groupe d'amis, sa joie et sa bonne humeur vont vraiment nous faire défaut... Après, c'est peut-être horrible de penser ça, mais je vais pouvoir le voir moi, mais je pense surtout à Denki et à Kacchan pour qui ce sera très douloureux. Je m'endors sur ces pensées tristes.

À mon réveil Shoto est déjà levé. Je suis sûr qu'il est mort d'inquiétude pour Eijiro. Je le retrouve dans la cuisine, en train de faire à manger.

- Il est quelle heure? Demandais-je encore un peu endormi. Tard?
- Non, seulement neuf heures, je voulais te faire le petit déjeuner avant que tu te réveilles mais c'est raté, me répondit le bicolore.

Il vient rapidement déposer un baiser sur ma tempe et reprend ce qu'il était en train de préparer il y a quelques instants.

- Je sais que c'est différent pour toi, commença Shoto, mais s'il te plaît, montre à Eijiro que t'es triste.

Je le regarde ahuri. C'est l'impression que j'ai donné hier? Pourtant ce n'est pas le cas...

- Je le suis... Mais je vais lui montrer que je le soutiens au maximum !

Shochan me fait un petit sourire et retourne à son plat. Je m'approche et constate qu'il est en train de faire des œufs. J'aimerais bien savoir les faire moi, parce que quand je le fais je casse toujours le jaune et l'oeuf fusionne avec la poêle.

Nous passons à table une fois son déjeuner prêt. J'aime bien ce genre de moments qui n'existent plus dans la mort. Juste, savourer un repas aux côtés de la personne qui embrase mon cœur tandis que le soleil caresse nos visages à travers la fenêtre.

Après avoir pris le temps de mettre nos couverts au lave vaisselle, de nous habiller, nous partons chez Eijiro. Je laisse Shochan frapper à la porte et nous attendons que le rouge vienne nous ouvrir.

Il est là, les cheveux sans gel pour une fois, des vêtements simple et son grand et éternel sourire qui est comme scotché à son visage.

- Hey, Shoto, Izuku, qu'est-ce que vous faites là?

Il sait très bien pourquoi nous sommes là. Il le sait. Mais il se ment à lui même. Je le sens. Mon sixième sens.

- Katsuki est venu nous voir hier, annonça de but en blanc mon amant.

Le sourire de Kirishima quitte son visage une fraction de seconde. Son sourire est désormais plus grand, plus étincelant, plus faux.

- Ah ça, bon bah maintenant vous êtes au courant, dit-il en se grattant l'arrière de la tête.

C'est son plus gros défaut ça. Il dédramatise tout. Alors que je le sens ça aussi, il est mort de peur à l'intérieur.

Il nous fait entrer dans son chez lui et nous nous installons dans son canapé.

- T'as l'air de bien le vivre, dit finalement Shoto en brisant le silence.
- Je dirais pas ça non plus, dit-il, mais je me suis fait une raison.

Une flèche dans mon cœur. C'est l'effet que ses mots ont eu sur moi. Il doit se battre, pas se résigner, ce n'est pas Kirishima sinon.

- T'as quoi exactement ? Demanda mon bicolore.
- Un cancer de la moelle osseuse, ça en jette non?
- Mais t'as encore des chances! Dis-je d'un coup. Je suis sûr que ça peut se soigner!
- Izuku... Me dit Shoto en posant sa main sur ma cuisse pour me dire me calmer.

Je n'aurais pas dû m'emporter... Mais je trouve ça triste de se résigner...

- Denki est au courant ? Demanda Shoto.
- Tu penses que c'est comment la mort? Changea de sujet le rouge.
- Eijiro, je t'ai posé une question... Est-ce que t'en as parlé à Denki?
- Je pense que c'est quelque chose de froid et glacial, où tu serais seul avec ta propre conscience.
- EIJIRO!

Le décoloré tourne lentement la tête vers son homologue. Il déglutit, réalisant qu'il n'a aucun échappatoire.

- Je compte le faire, dit-il avec un sourire gêné.
- Y a pas de "Je compte le faire" tu lui en parles! Vous êtes un couple merde! T'es pas censé lui cacher ce genre de choses!
- Je veux pas le rendre triste, avoua Eijiro la tête baissée.

Sa voix est complètement brisée, tremblante. Il relève alors vivement la tête, révélant les larmes qui coulent abondamment sur ses joues.

- Tu sais Shoto, j'ai peur moi aussi! Tu crois que ça me fait rien de savoir que je vais pas tarder à crever?! Alors en plus de ça briser la personne que j'aime c'est trop pour moi! Je ne veux plus jamais voir quelqu'un dans le même état que Katsu hier! Je ne veux plus jamais faire souffrir les gens comme ça! Donc tu sais ce que je voulais faire?! Partir! Le quitter! Le dégoûter de moi! Comme ça, quand il découvrira ma mort il en sera peut-être même heureux!

Ses mots sont violents, transperçant. Si douloureux, avec une une force inouïe. Ça n'a pas l'air d'un plan fait à la va vite, il a dû y réfléchir, pourtant, je ne pense pas que ce soit la bonne solution.

- Tu fais ça et je te jure que je te tuerai avant que la maladie ne le fasse! S'énerva Shoto. Tu veux vraiment que Denki regrette tout ce qu'il a vécu avec toi juste parce que t'as fait le con sur la fin?! Et puis, imaginons, il y a quelque chose après la mort, t'aimerais pas le retrouver pour être heureux avec lui?!
- Non! Je veux qu'il continue sa vie sans se soucier de moi! En étant heureux avec une nouvelle personne!
- Et pendant le peu qu'il te restera à vivre tu vas regretter! Tu vas vouloir changer d'avis mais il sera trop tard!
- Je sais ce que je fais Shoto! Je me débrouille ! J'ai tout prévu! Je vais aller le voir, je vais passer une journée normale avec lui, l'embrasser, le baiser sauvagement, profiter à fond et là j'aurais plus aucun regret, j'aurais profité!
- Je sais que tu le penses pas... Je sais que t'aimes trop Denki pour le laisser...
- Tu n'en sais rien! Laissez moi, s'il vous plaît...

Pourquoi à chaque fois qu'on va chez quelqu'un ça finit comme ça? D'ailleurs il faudrait que je reparle un peu avec Ochako...

J'ai l'impression que le sort s'acharne sur nous. Mais je vais discuter avec Aizawa, je veux savoir certaines choses. Du coup, je m'empresse d'aller voir Dabi.

- Dabi! On doit aller dans la mort!
- Et tu laisses Shoto ici? Et il est hors de question que j'y retourne.
- On va revenir ! Ce ne sera pas long! C'est pour aider mon ami!

Il lève les yeux au ciel.

- Va prévenir ton mec.

Je cours donc voir Shoto. Je sais que c'est une décision prise sur le tas mais je dois le faire.

- Shoto... Je vais partir.

Son visage se décompose alors avant même que ma phrase ne soit finie.

- Non mais je compte revenir! Je veux juste des informations sur la mort...
- Combien de temps? Dit-il en reprenant ses esprits.
- Euh quelques jours étant donné que le temps passe plus vite ici.
- Reviens vite, souffle-t-il avant de me prendre dans ses bras.

Nous échangeons par la suite un baiser passionné. Je sens la présence de Dabi derrière moi mais ça m'importe peu. Ma langue se mêle à celle de Shoto, l'embrassant vivement. Mais normalement je vais pouvoir revenir vite là.

Nous partons donc vers ce lieu que je hais tant grâce à un portail ou autre.

- Tu veux faire quoi ici? Demanda Dabi alors que nous sommes entre les deux portails.
- Je dois parler à Aizawa!
- Attends tu m'as fait venir pour parler à l'autre gnocchi?
- C'est important ! Je veux sauver mon ami!
- Mais t'as cru que tu pouvais discuter avec lui comme tu le voulais? Je te rappelle qu'on parle du mec qu'on voit qu'une fois tous les vingt ans.
- Je sais mais je ne perds pas espoir...

S'en suit alors un moment de gêne à attendre pour pouvoir sortir.

- Bon elle fout quoi Tsuyu là? S'impatienta Dabi.
- Patience.

Pour qu'on puisse aller dans le monde des morts il faut que Tsuyu nous autorise l'accès. C'est pour ça qu'aucun vivant ne peut rejoindre ce monde, même en faisant je ne sais quelles incantations Tsuyu ne les laisserait pas passer. De toutes façons je crois qu'on ne peut pas passer en possédant un corps, du coup on y laisse notre vie obligatoirement. Je ne comprendrai jamais les gens qui veulent aller dans la mort. J'ai envie de dire, ça va bien arriver un jour, pourquoi être pressé et vouloir la visiter. Je ne parle pas du suicide, loin de là, je parle de ceux qui pensent être Aizawa et qui veulent se balader entre les deux mondes. Sauf que ce n'est pas eux, le commun des mortels qui vont y arriver.

Tsuyu nous ouvre enfin et je cours vers le lieu où je pourrais trouver Aizawa. Mais je réalise... Je ne sais pas où le trouver... Je regarde autour de moi mais Dabi n'est plus là.

~~~
Pfiouuu ça vous plaît?

Y aurait des gens pour sortir sur Paris en ce moment? Je me fais chieeer ;-;

Kyoshiko~

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