Chapitre Trois

Point de vue Shoto

Pourquoi est-ce qu'il me fait tout le temps sortir? Je suis très bien chez moi.

- Shoto, au lycée, t'avais bien des amis non?

Je peux même plus travailler en paix. Il est là, assis sous mon bureau à me demander tout et n'importe quoi.

- Shoto! Je t'ai demandé quelque chose!

Je lève les yeux au ciel. Je n'ai pas envie de lui répondre, surtout qu'il connait bien la réponse.

- T'étais là non? Dis-je tout bas.
- Oui mais je peux pas me souvenir de tout!
- Tu faisais quoi alors quand t'étais là bas?
- J'avais bien mieux à regarder.
- Comme quoi?
- Pas tes affaires, puis j'essayais de suivre le cours aussi des fois.
- D'accord...

J'ai réussi à esquiver la question, ça va.

- Alors? Reprit-il.
- Alors quoi?
- Tes amis?
- Je n'en avais pas vraiment, dis-je à mi-voix pas très sûr qu'il m'ait entendu.
- On va remédier à ça alors!

Je décide de ne pas poursuivre la conversation. Je me suis déjà fait reprendre à l'ordre comme quoi mon travail était beaucoup moins efficace ces derniers temps. Bizarrement, c'est arrivé pile au moment où Izuku me suit au travail. Enfin depuis que je le vois le faire.

C'est la pause du midi, je ne pense pas aller manger avec les autres, je me suis fait un repas auparavant donc je vais plutôt manger ici.

En me voyant sortir mon repas Izuku me lance un regard blasé. Il sort enfin de sa cachette et me dit:

- T'es pas sérieux rassure moi?
- Je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas.
- Mais t'es un mec chiant en vrai! Viens on va manger des ramen.
- Je n'ai que très peu envie de gaspiller le repas que je me suis fait pour midi.
- Tu le mangeras ce soir! Allez viens on sort!

Et sur ces mots il me prend le poignet et me tire hors de mon bureau. Je suis obligé de le suivre car sinon j'aurais l'air très bête à me tirer tout seul.

Il m'emmène alors dans une ruelle étroite, je n'aime pas trop ce genre d'endroits.

- Je peux savoir pourquoi on est ici?
- Parce que c'est là que mange Yaoyorozu !
- Mais j'ai pas envie de manger avec elle moi!
- Sociabilise un peu. S'il te plaît. Pour moi.

Je soupire. Je dois faire des efforts. Je rentre donc dans la petite pièce où je peux distinguer des sortes de tables face aux fenêtres. Je vois donc ma collègue assise à l'une d'entre elles. Je m'en approche très lentement, suivi de près par Izuku.

- Je te dérange? Demandais-je hésitant.

Elle fait alors un bond en arrière, j'ai dû la surprendre.

- Désolé, m'empressais-je de dire.
- Ce n'est rien, dit-elle en riant légèrement, tu veux manger ici?
- Euh oui j'aimerais bien.

Elle me fait alors un grand sourire et je m'assois lentement. C'est alors que le serveur vient me voir et me demande ce que je prends. Je prends donc mes ramens mais j'apperçois Izuku du coin de l'oeil qui est assis sur une table libre, le regard dans le vide.

- Excusez moi, je vais vous laisser.

Je passe rapidement près d'Izuku pour lui faire comprendre que je pars, il me lance un regard plein d'incompréhension et me suit. Une fois dehors, je quitte la petite ruelle pour aller dans une autre un peu plus éloignée.

- J'EN AI MARRE! S'énerva Izuku. T'es pas capable de sociabiliser dix minutes?!
- Désolé, dis-je en baissant la tête, je suis un cas irrécupérable. Tu perds ton temps en restant avec moi. Mais juste une dernière chose, si je ne suis pas resté avec Yaoyorozu c'est pour toi. Mais tu ferais mieux de me laisser seul et de repartir à jamais.

Izuku prend alors un air que je ne saurais définir. Il a l'air comme touché ou blessé.

- Je ne partirai pas, dit-il dans un souffle, j'ai quelque chose à faire ici et je ne partirai pas avant de l'avoir fait. Et je ne comprends pas quand tu me dis que t'es parti pour moi.
- Y a rien à comprendre. Oublie tout ça.

Izuku semble refléchir puis il a l'air de comprendre quelque chose ou d'avoir la réponse à sa question puisque son visage a désormais l'air heureux. Mais j'ai à peine cligné des yeux qu'il est rouge écarlate, je me demande vraiment à quoi il pense. Il me rejoint ensuite avec un immense sourire.

- On va manger?
- J'ai mon repas de prêt.
- Raah mais tu m'énerves! Si on va manger des sobas ça te va?
- Ok. Là j'accepte.

Il prend un sourire triomphant et me prend une nouvelle fois la main pour me tirer je ne sais où.

Il m'emmène alors dans une supérette, je le regarde en haussant un sourcil, mais ce n'est pas bien grave, je hausse les épaules pour lui faire comprendre que je n'ai pas vraiment l'intention de comprendre le pourquoi du comment.

- C'est parce-que je peux pas manger au restaurant, tu dois te douter que ça pas être génial, je vais faire fuir tout le monde, dit-il dans un rire.
- Mais au pire on peut en prendre dans un restaurant et l'emmener. Tu me diras ce que tu voudras.
- Oh mercii, dit-il en s'accrochant à mon cou.

Je ris légèrement et le décroche. Je pars donc chercher nos sobas tandis qu'Izuku m'attend à l'extérieur.

- On a pas beaucoup de temps par contre, on va devoir se dépêcher.
- D'accord, on mange où du coup?
- Je pense qu'on sera mieux dans mon bureau. On ne risquera pas de nous déranger là bas.

Il me fait un oui de la tête et nous partons. Une fois arrivés nous commençons à manger. Enfin non, je commence à manger tandis qu'Izuku, lui, préfère regarder dans le vide. Si ça se trouve y a un autre esprit ici qui lui parle actuellement.

- Izuku?

Il sursaute alors et me fait un sourire se voulant rassurant et commence à manger.

Suspect.

Je finis rapidement mon plat préféré et recommence à travailler. Je n'en aurais jamais fini avec toute cette paperasse.

Je jette un œil à Izuku qui semble très pensif. Il doit s'ennuyer ici, le pauvre.

- Izuku?
- Oui?
- Tu peux rentrer si tu veux.
- Non, j'ai envie de rester ici.
- Mais c'est nul ici.
- Mais y a toi ici.

Je rougis instantanément. Je ne devrais pas prendre ça dans ce sens là, il me dit ça innocemment. Toutes ces années de célibat ça ne me réussit vraiment pas.

- Ah Shoto! Maintenant que j'y pense, t'as déjà été en couple?

Quand on parle du loup.

- Oui.
- Avec qui?
- Trois filles au lycée, mais j'étais plutôt discret.
- Je suis déçu.
- Pourquoi ?
- Je n'étais au courant de rien.
- Je ne vois pas pourquoi j'aurais dû t'en parler.
- Oublie c'est bon, dit-il légèrement agacé.

Je comprends pas ce qui l'énerve là pour le coup. Je n'y prête pas plus attention et retourne dans mon travail.

Des heures ont passé, je quitte enfin ce vieux bâtiment délabré. Izuku n'a pas prononcé un mot depuis que nous avons abordé le sujet de ma vie amoureuse.

Par chance, le train est complètement vide, pas très étonnant au vu du trou perdu où je vis et de l'heure plutôt tardive. Mais le plus important dans tout ça c'est que je vais pouvoir m'asseoir.

Je m'asseois doucement sur un des sièges tandis qu'Izuku reste debout, s'accrochant à la barre.

- Shoto, je peux te demander quelque chose?

Je suis rassuré, bien que son ton est un peu froid, il ne semble pas être énervé.

- Et bien, tu ne fais plus la gueule? Dis-je pour éviter une de ses questions gênantes.
- Désolé si c'est l'impression que ça donnait, je réfléchissais juste. Mais j'ai une question à te poser.
- Oui vas-y, dis-je dans un souffle.
- Tes copines, tu les aimais ?
- Ça ne te regarde pas vraiment.
- S'il te plaît.
- Pour tout te dire, non, je ne les aimais pas, c'était plus pour me rassurer que j'étais avec elle, me rassurer d'être normal. Mais me rendant compte de mon idiotie je les ais quittées. Mais j'ai compris aujourd'hui pourquoi je n'étais pas capable de les aimer.
- Je vois ce que tu veux dire oui, mais pourquoi tu ne pouvais pas les aimer?
- J'aime les hommes, dis-je en me levant pour sortir du train.

Izuku est complètement figé face à ma déclaration. Quoi ça le dégoûte c'est ça? Je me retourne vers lui et constate qu'il n'a pas bougé alors que les portes du train se referment. Je cours pour essayer de bloquer la porte mais non, le train est déjà parti.

Je vais le rejoindre à la prochaine station, j'espère qu'il ne fera pas la connerie de rester dans le train.

Je monte donc dans le prochain train en courant, comme si ça allait me faire arriver plus vite. Je regarde à la station d'après mais par malheur Izuku n'est pas là. Oh je vais le tuer il est resté dans le train.

Je ne quitte pas le train et scrute chaque station en espérant de voir ma petite touffe verte mais non, impossible de le retrouver. Je vais au dernier arrêt mais il n'y est pas non plus.

Me dites pas qu'il est allé jusqu'au bout?... Non... Il n'en serait pas capable hein... Hein?!

Je remonte dans le train et arrive là où tous les trains sont à l'arrêt. J'entends des sanglots provenant d'un train et je fais rapidement le rapprochement. J'y cours et ouvre la porte pour le laisser sortir. Il se jette sur moi sans prendre le temps de sécher ses larmes.

- J'aurais du descendre pardon! Je suis désolé! J'ai eu peur de ne jamais te retrouver !
- Mais t'as pas un truc du genre téléportation ou autre?
- Ah non pas du tout, dit-il en riant dans ses larmes. En fait je peux me rendre "invisible" pour celui qui me voit, c'est pour ça que t'as dû penser que je me téléportais.

Ah mais tout prend son sens!

- Je peux monter sur ton dos?

Je m'abaisse doucement devant lui, lui faisant comprendre de monter sur mon dos. Il ne se fait donc pas prier et monte. Et bien, il a pris du poids depuis ses huit ans.

On va être rentré dans longtemps mais c'est pas bien grave. Je n'entends pas Izuku depuis quinze bonnes minutes, il doit dormir.

- Comment t'as su que t'étais gay? Demanda-t-il en brisant le silence.
- J'ai aimé un garçon, je crois toujours l'aimer d'ailleurs, enfin je dirais plus qu'il m'attire, ça ne doit pas être de l'amour à proprement parlé.
- Ah d'accord merci de ta réponse...

Je ne dis plus rien, me contentant de le porter. Nous arrivons enfin à la gare la plus proche, gardant Izuku sur mon dos pour ensuite monter dans le train.

Izuku ne dit vraiment plus rien. Il doit avoir épuisé son stock de sujets de discussion pour la journée. Allez Shoto, fais un effort tu dois sociabiliser.

- Et toi Izuku, ta vie amoureuse ?

Mais bien sûr Shoto. Il est mort, réfléchis un peu.

- C'est compliqué.
- Comment ça? Tu aimes un autre esprit qui ne peut pas te voir?
- Je ne tombe pas amoureux de quelqu'un que je ne connais pas moi.
- Comment ça "moi" t'insinues que j'aime quelqu'un que je ne connais pas?
- Bah vu que t'as autant de discussion qu'une pierre tu dois pas le connaître énormément.
- Bon écoute tu me casses les couilles, tu ne me connais pas, dis-je en le faisant descendre de mon dos.

Je m'écarte ensuite de lui et sors du train une fois à quai. Je sais qu'il est toujours derrière moi, mais il m'a énervé là.

Mais je sens alors sa petite main tirer mon haut de derrière.

- Je suis désolé, dit-il tout bas, je suis pas plus sociable que toi donc je n'ai pas le droit de te juger, j'agis comme un enfant, pardon.

Je me retourne lentement pour voir son visage embué de larmes. Comment ais-je pu lui en vouloir? C'est un enfant au fond donc il ne pèse pas ses mots.

- Ce n'est rien, dis-je en tentant un sourire franc.
- Je peux monter sur ton dos? Dit-il avec un léger sourire tremblant.

Je me baisse lentement. Voyant qu'il ne réagit pas je lui dis:

- Fais vite sinon je te laisse plus monter après.

Il se jette littéralement sur mon dos, accrochant ses jambes autour de mon bassin. Il cale ensuite sa tête dans mon cou, me faisant frissonner.

- Izuku décale toi s'il te plaît.
- Pourquoi?
- S'il te plaît Izuku.

Il décale lentement sa tête, me permettant de sentir s'éloigner son souffle chaud contre ma nuque.

Je rentre ensuite dans l'appartement et fais à manger tandis qu'Izuku fait je ne sais quoi.

Après avoir mangé je le laisse aller à la douche en premier. Je compte me laisser tomber sur le canapé pour regarder une de mes séries en cours sur Netflix mais je suis coupé dans mon action lorsque je l'entends crier dans la douche.

- Il se passe quoi? Criais-je suffisamment fort pour qu'il puisse m'entendre.
- Shoto viens vite !

J'arrive et découvre une énorme araignée vraiment pas belle dans la douche. Je prends une chaussure et l'écrase. Je m'apprête à répartir quand Izuku me retient.

- J'ai vraiment peur maintenant... Tu veux pas rester avec moi...

J'accepte par dépit. Je me tourne contre le mur et sors mon téléphone en attendant qu'il se douche. Sauf que sur ce mur il y a un miroir. Par respect je ne vais pas lever les yeux. Sauf que je ne peux pas m'en empêcher, j'ai envie de regarder. Je regarde donc une fraction de seconde. Il a quand même un beau corps.

Je rougis violemment, je suis vraiment un pervers. Et en plus de ça je ne respecte pas sa vie privée. Une fois sa douche prise je prends la mienne et pars me coucher.

Izuku est dans mon lit comme à son habitude. Ça y est je lui ait dit oui une fois il va y dormir tous les soirs. Mais je croyais rêver la première fois moi!

Je me tourne pour être face à lui, il me lance un regard des plus adorables.

J'ai envie de l'embrasser.

Je chasse rapidement cette idée de ma tête, je suis vraiment quelqu'un de malsain.

~~~
Les chapitres s'enchaînent, en même temps c'est fou comme je m'ennuie ici

Bref sur ce, sucez des bananes

Kyoshiko~

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