Chapitre Dix

Point de vue Shoto

Ma mère est morte lorsque j'avais quinze ans. J'étais en troisième, je vivais seul avec elle. Elle est morte d'un suicide suite à une dépression. D'ailleurs, je m'attendais à mourir de la même manière dans quelques années.

Du coup, j'ai dû vivre avec mon père. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, ce n'était pas "horrible". Il me négligeait, mais ne me battais plus, c'est l'essentiel. Il m'a rapidement envoyé vivre seul dès mes seize ans, me donnant une pension alimentaire tous les mois.

Je ne sais pas si c'était réellement une bonne chose de m'envoyer vivre seul. Parce que c'est à cette période que je me suis coupé du monde. En étant là-bas je parlais avec mes frères et sœurs, j'aidais parfois Fuyumi lorsqu'elle gardait des enfants. Mais aujourd'hui je les ai complètement perdus de vue.

- Shoto? Me dit Izuku en me coupant dans mes pensées. Tu veux bien me rendre un service?
- Lequel?
- Tu veux bien aller voir ma mère?
- J'ai rien à lui dire moi.
- Pour moi, ça me permettra de la voir.
- Je sais bien, mais je vais pas aller la voir et lui demander de ses nouvelles comme si de rien n'était alors qu'elle ne sait probablement plus qui je suis. On en reparle plus tard.

Il ne dit rien et prend mon téléphone. Je me rapproche un peu plus de lui sur le canapé pour voir ce qu'il fait et je remarque qu'il écrit un message à Fuyumi.

- Pourquoi? Dis-je.
- T'as envie de lui parler.

Une sorte de pouvoir ça aussi? Un de ses nombreux sixièmes sens? Si ça se trouve il peut lire dans les pensées. Quoique non, s'il pouvait le faire, rien ne se serait passé comme ça.

- Non je ne lis pas dans tes pensées.
- Et ce que tu viens de faire me prouve complètement l'inverse.
- Je le sens, puis je te connais.
- Louche, me contentais-je de dire.

Je regarde mon téléphone et vois le message qu'il a envoyé à Fuyumi, je n'aurais jamais dû lui laisser mon téléphone.

Moi:
Eh Fuyumi, ça te dit qu'on se voit avec Natsuo et l'autre?

- Mais c'est hyper méchant de l'appeler l'autre! Lui dis-je.
- Bah je me souvenais plus de son nom.

Je me passe lentement la main sur le visage, il aurait pu formuler ça autrement.

- Shoto! Ça fait une semaine qu'on est ensemble et on l'a toujours pas fait!

Il me désespère.

- Chaque chose en son temps.
- Viens on le fait maintenant !
- Non.
- Pff, t'es vraiment un puceau.
- Non mais qu'est-ce que t'en sais?!
- Je connais tout de toi!
- Tu savais même pas que j'avais été en couple!
- Oui mais... mhh...

Il ne dit plus rien, s'avouant vaincu.

- ATTENDS ! S'écria-t-il.
- Mais calme toi!
- ATTENDS-TENDS-TENDS TU L'AS DÉJÀ FAIT?!
- Non mais de quoi je me mêle!
- Je dois savoir ! Je veux être ta première fois!
- Si tu veux savoir je suis déjà allé jusqu'aux préliminaires, j'ai déjà fait d'autres choses mais je ne suis jamais passé à l'acte.
- Jusqu'aux préliminaires c'est à dire? D'autres choses comme quoi? Pourquoi t'es pas passé à l'acte?
- Une chose à la fois. Les préliminaires c'est à dire que je l'ai chauffé et me suis arrêté juste avant que de la prendre.
- Pourquoi t'as pas fini?
- Ça me dégoûtais, j'aime vraiment pas les filles.
- D'accord, et t'as fait d'autres choses comme quoi?
- Des choses qui ne te regardent pas, je ne veux pas salir ton âme pure.
- Mais je suis pas pur, allez dis moi! Elle t'a fait une fellation ? Tu lui as mis des doigts? Elle t'a branlé? Vous avez fait des trucs à plusieurs? Je veux savoir!

Je ne le pensais vraiment pas si pervers. Je me demande ce qu'il faisait pendant tout ce temps mis à part m'épier.

- Tout ce que tu as dit mis à part le dernier, dis-je gêné du sujet de la discussion.
- Mais quand?
- Cette fameuse soirée.
- Tout ça d'un coup?
- Non, on s'était déjà chauffé auparavant, mais apparemment t'étais pas là encore une fois, et ce soir là on a failli aller plus loin mais je l'ai arrêtée, elle me dégoûtait.
- Je suis content.
- Hein? De quoi?
- Que t'aimes pas les filles. Ça fait moins de concurrence. Nan parce que t'imagines si t'étais pan? Je devrais me méfier de tout le monde!

Il raconte n'importe quoi.

- Tu ne dois te méfier de personne. C'est toi que j'ai choisi et pas un autre.

Il relève ses yeux émeraudes vers moi. Il a un regard si innocent.

- Là c'est le bon moment pour qu'on puisse passer à l'acte non? Demanda-t-il.

Je retire ce que j'ai dit.

- Me répond surtout pas!
- Je ne comptais pas te répondre rassure toi, dis-je joueur.

Nous rions légèrement avant de reprendre notre sérieux.

- Izuku, t'as jamais eu ce sentiment, comme si tu n'arrivais jamais à rien, comme si ton existence ne menait à rien elle non plus? Tu ne t'es jamais senti de trop en permanence, comme si c'était toi le problème, que les gens étaient tous normaux sauf toi? Tu as beau te comparer aux autres tu te rends compte que tu n'arriveras jamais à la cheville de personne, que même en mettant tous les efforts possibles tu n'arriveras jamais à faire quelque chose de bien? Tu n'as jamais eu envie de tout arrêter pour tout recommencer dans une nouvelle vie?

Il ne répond rien, se contentant de me fixer.

- Excuse moi, dis-je, j'ai un don pour casser l'ambiance.
- Tu sais, je n'ai pas vécu suffisamment longtemps pour vivre toutes ces choses. Néanmoins, dans la mort il s'en est passé des choses. On assigne des missions aux esprits qu'on juge capable de les réussir. Mais je ne sais pas pourquoi j'ai été choisi, tous les autres esprits ont atteint leurs objectifs en quelques années tandis que moi ça fait bien quinze ans que j'essaye, mais bref, tout ça n'est pas comparable avec ce que tu as vécu. Ce que je veux dire c'est que je connais un peu ce sentiment, mais il ne faut pas se concentrer dessus, se dire qu'on va y arriver, qu'on en est capable, arrêter de se comparer aux autres car nous sommes tous différents, qu'on est tous capables de choses différentes, que tu as beau rater certaines choses, ça t'aidera sur d'autres points.

Je hoche doucement la tête, il a raison, mais au fond de moi, quelque chose me dit que ce n'est pas le cas, que je suis différent, que j'en suis incapable, que je ne mérite pas ce qu'il m'arrive.

- Shoto, arrête de te morfondre, tu n'es pas seul, et si tu as besoin de parler je suis là, et non, tu ne casses pas l'ambiance. Si tu as envie de me faire part de tes regrets, que ce soit en pleine douche, pendant un mariage, ou bien même pendant l'acte je serai toujours là pour t'écouter.

Je le prends doucement dans mes bras, je suis heureux de l'avoir.

Point de vue Izuku

Shoto a une façade, et ça "m'énerve". Il fait le prétentieux pour cacher son manque de confiance en lui, il fait tout le temps des sourires faux pour ne pas montrer qu'il est au bord du pétage de plomb, il essaye de me faire rire pour ne pas me montrer ses faiblesses. J'ai envie de l'aider à aller mieux, mais j'ai l'impression d'en être incapable, plus les jours passent et plus je me rends compte qu'il a un mal être intérieur qui ne veut pas disparaître. Mais tout ça, je ne lui dirai jamais, tout simplement parce que ça lui ferait trop mal de se l'avouer, de savoir qu'on l'a percé à jour. Mais j'ai envie de lui dire aussi, pour lui montrer qu'il n'est pas seul, que je suis capable de le comprendre moi aussi.

Je me demande, à quoi se rattache Shoto? Qu'est-ce qui le pousse à avancer dans la vie? Des buts? Des croyances? Des valeurs?

- Dis, demandais-je, tu crois au karma?
- C'est une invention faite par les gens qui sont incapable de voir les choses du bon côté d'eux même. Ils sont obligés de se convaincre en imaginant que le karma existe. Mais c'est des conneries, il n'y a aucune justice dans ce bas monde, l'orphelin qui va passer sa vie dans la misère n'a que très peu de chance de connaître le bonheur tandis que le fils de riche n'a que très peu de chances de connaître le malheur. Après, les gens se rassurent en se disant "oui mais l'orphelin sera heureux des petits bonheur du quotidien tandis que le fils de riche ressentira un vide", tout ça c'est des mensonges. Le fils de riche ne se remettra pas en cause et ne verra que lui. On n'est pas dans une putain de fanfiction à la con où tout est rose.

Je bois littéralement ses paroles. Quand j'y pense il a entièrement raison. En fait, dès qu'il me dit quelque chose j'y crois sans réfléchir, je suis vraiment trop naïf, ou tout simplement amoureux.

- Je me demandais, dis-je pour partir sur un sujet plus joyeux, elles étaient comment tes ex?
- Moches.
- Oui mais mis à part le physique?
- Des fausses gentilles, qui rigolent pour rien mais qui n'ont aucun sens de l'humour, le genre de filles que tout le monde veut, qui sont en réalité détestables. Nos relations ont vraiment été très courtes.

Je ne m'y connais absolument pas en fille, donc je ne sais pas ce que c'est le genre que le tout le monde veut. Parce que moi, de mon vivant, quand les garçons me parlaient de filles, ils ne faisaient que se vanter de leur tirer les cheveux ou de leur voler leurs poupées.

- Et moi? Qu'est-ce que j'ai de plus que toutes ces filles?
- Je sais pas honnêtement, l'amour ça ne s'explique pas. Mais je sais que toi, contrairement à toutes ces filles, tu ne me soules pas à peine tu as ouvert la bouche, j'ai constamment envie de toi, tu ne me dégoûtes pas quand tu m'embrasses, je te dis je t'aime en le pensant, tes caresses me donnent envie d'aller plus loin, tu me manques lorsque tu es loin de moi trop longtemps. Ouais je suis complètement niais, mais l'amour c'est ça en vrai, des niaiseries. Mais honnêtement, du moment que ce sont des niaiseries sincères ça ne me dérange pas et du moment que notre couple n'est pas fait que de ça aussi.

Wow, je ne sais pas ce qu'il a aujourd'hui, mais on dirait bien que c'est la journée des monologues. Mais ça fait du bien de temps en temps, il a besoin de se vider et ça me fait plaisir qu'il le fasse. J'y pense, en parlant de se vider...

- Shoto! Il faut vraiment qu'on le fasse!
- Hein de quoi? Dit-il perdu.
- Qu'on couche ensemble ! C'est pour ton bien!
- Pour mon bien? Dit-il en haussant un sourcil amusé.
- Oui! Tu dois te vider! Sinon après ça va être trop plein!

Il éclate alors de rire mais c'est pas une blague!

- Shoto! Pour le bien de tes boules on doit le faire!

Son fou rire s'amplifie, mais c'est pas drôle ! C'est on ne peut plus sérieux!

- Si ça peut te rassurer, dit-il dans son fou rire, je me soulage sous la douche.
- C'est censé être moi qui te soulage! Pas ta main droite!
- Gauche.
- Quoi gauche?
- Bah je me soulage de la main gauche.
- Mais je m'en fous de ça! Normalement je dois m'occuper de ça!
- Tu n'as pas de "devoir" là dessus. C'est si t'en as envie. Puis ça arrivera rassure toi, dit-il en dévoilant une pointe d'agacement en lui.
- Tu retardes le truc pour ne jamais le faire !
- Bon tu me soules, me dit-il avant de quitter le canapé pour ensuite quitter l'appartement.

Tout s'est passé trop vite. J'insiste trop, je devrais mûrir un peu. Puis s'il n'a pas envie je n'ai pas à insister, il doit avoir ses raisons. J'ai l'impression qu'on est deux bipolaires, on s'énerve d'un coup, puis nous rigolons, puis nous nous embrassons, je ne nous comprends même plus.

Je me lève pour aller à la salle de bain. Je me déshabille entièrement face au miroir, c'est vrai que je ne donne pas envie. J'ai des tâches de rousseur sur les joues comme sur les épaules. Je suis très fin, sans aucune forme particulière. Mon pénis ? N'en parlons même pas, il doit faire douze centimètres à tout casser. Je pense à toutes ces filles "que tout le monde veut". Elles ont tellement plus d'atouts que moi, alors pourquoi Shoto est avec moi?

- Izuku ? Demanda Shoto en toquant à la porte de la salle de bain. Je me suis énervé pour rien. Ouvre moi s'il te plaît.

Je dois absolument m'habiller ! Il va penser que je fais des choses bizarres ! Et merde je ne trouve plus mes vêtements !

- Izuku? T'es là?

J'ouvre la porte, cachant mon corps entier à l'exception de ma tête derrière cette dernière.

- Ah j'ai eu peur. Excuse moi Izu, j'ai réagi n'importe comment. J'avais juste la tête embrouillée et du coup je me suis énervé pour rien.
- C'est pas grave, tu peux me laisser ?
- J'ai envie d'un câlin.
- Après. Allez pars.

Il "me" regarde de haut en bas avant de partir. J'attrape mes vêtements que j'avais repéré lors de ma discussion avec Shoto. Je les enfile et retourne voir mon amant qui est là, assis sur le canapé, fixant droit devant lui.

- Tout va bien?
- Non.
- Pourquoi?
- Tu me caches des choses.
- Mais non.
- Tu faisais quoi dans la salle de bain?
- Quelque chose.

Il m'attrape vivement les poignets et lâche un soupir de soulagement lorsqu'il voit qu'ils sont intacts.

- J'ai cru que t'avais fait une connerie.
- Ce serait complètement con, je suis déjà mort.
- Oui mais je sais pas. Pour te faire souffrir.
- Je suis pas sadomaso.
- Je note cette phrase, nous sommes le vingt-neuf mai, vingt heures quarante trois, retiens bien cette phrase Izuku.
- Mais bien sûr.

Je me laisse tomber sur le canapé, complètement exténué. Il me prend rapidement dans ses bras.

- J'en ai marre Izuku, de ne pas pouvoir sortir en tant que couple avec toi, de ne pouvoir parler de toi à personne.

Je lui dis ou je ne lui dis pas? J'ai peur de regretter... Je risque gros... Non, je ne préfère pas lui dire pour l'instant.

- Je sais Shoto... Si cette relation devient trop douloureuse pour toi je veux que tu me le dises, je ne veux que ton bonheur.
- Ça m'énerve, mais pas au point que de vouloir mettre fin à notre relation.
- J'en suis rassuré alors.
- J'aime bien cette soirée. C'est agréable de pouvoir s'ouvrir à l'autre comme ça.
- Moi aussi, mais tu sais qu'est-ce qui pourrait s'ouvrir à toi?
- Laisse moi deviner, tes jambes?
- Ouii ! T'as gagné le droit de me sauter toute la nuit!

Nous repartons une nouvelle fois dans notre fou rire.

- T'as vraiment le feu au cul toi, me dit-il dans un rire.
- Mais essaye de me comprendre ! Ça fait des années que je ne peux que regarder, je veux enfin y prendre part.
- C'est injuste, moi je t'ai jamais vu le faire!
- Je sais pas bien le faire... Avouais-je gêné.
- Y a pas de manière de le faire, tu le fais juste comme tu le sens.
- Non mais vraiment, des fois c'en est limite désagréable.
- Je veux te voir faire alors!
- Hors de question !
- Et si c'est moi à qui tu le fais?

C'est une proposition intéressante.

- Non.
- Et si on se le fait mutuellement ?
- Non! Je vais te faire mal!
- Mais pour une fois que je te propose de le faire! Tant pis, ne viens plus me réclamer de le faire.

Je lui fais une moue triste pour qu'il cède mais ça ne semble pas marcher.

~~~
J'ai envie de supprimer ce chapitre, je le trouve extrêmement mal écrit, leurs discussions n'ont aucun sens. J'ai écrit ce chapitre alors que j'étais dans un gros moment de bad du coup ça suit mes émotions sur le coup qui sont très... vagues...

Je vais passer mes journées à répondre aux commentaires quand je vais rentrer mdrr, je m'ennuie tellement ici mais j'ai pas internet ;-; du coup je relis Elolbl et je réalise à quel point je ne sais pas écrire ;-;

Désolé si c'est bourré de fautes, je suis dans le mal ;-;

Kyoshiko~

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