_ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟝_

Illustration trouvée sur Pinterest, comme pour le chapitre 4 !

Petit Bistre resta sans voix. Le grand guerrier fort, féroce, beau, musclé, aux yeux qui brillent même le jour, aux griffes aiguisées, son père ? Et lui, un petit chaton au poil moche, aux yeux couleur abricot pourri, ayant peur de tout, son fils ?

J'espère qu'être parfait, c'est génétique ... mais que ça vient avec l'âge.

« Petit Bistre ? Tu m'écoutes ?

- Hein ? Oui Bond de Renard ?

- Croc de Ratel va te donner quelque chose puis tu retourneras chez ta mère.

- D'accord, au revoir ! »

Le chaton écaille se releva et alla vers la guérisseuse. Cette dernière releva le regard en voyant le petit s'approcher, et lui tendit un paquet des jolis fleurs bleu indigo.

« Tu donneras ça à ta mère pour qu'elle est plus de lait. Et dis-lui de faire attention à ta truffe. Quand elle te fait ta toilette, il ne faut pas qu'elle lèche trop fort ton visage. »

C'est pas possible, elle me fait jamais de toilette ... pensa le mâle calico en récupérant le remède, avant de saluer la chatte grise.

Il traversa rapidement la clairière où se teintaient des rayons du crépuscule, qui se dessinait dans le ciel d'une teinte bleu safre.

Arrivé à la pouponnière, il avança doucement, cherchant sa mère du regard, tout en essayant d'être discret. Il l'a vit recroquevillée dans son nid de mousse, comme toujours reculé, alors que Petite Brume était étalée au sol en train de lécher ce dernier, tout en comptant les grains de poussière. Dès qu'elle vit son frère, elle sauta sur ses pattes de joie.

« Petit Bistre ! Tu es là ! Tu vas bien ?

- Oui, et toi ?

- Oh, c'est quoi ces fleurs ? T'es une fille maintenant ? pouffa-t-elle.

- Non, c'est pour Maman. »

Il s'approcha à pas de loup d'elle, près à fuir si jamais elle voulait lui redonner un coup.

« M-maman ? ...

- Quoi ?

- Croc de Ratel a dit que tu devais manger ça ... c'est de la bourrache !

- Et pourquoi ?

- Pour ... pour aider à la montée du lait ! »

Le chaton frétilla sa petite queue rousse et noire de fierté, content d'avoir retenu l'utilité de la plante.

« Renvois lui sa sale fleur de faible à la face.

- Hein ?

- Je n'en veux pas !

- Mais ... pour que tu ais du lait ...

- Qui t'as dit que je voulais du lait ?

La chatte écaille se retourna et dévisagea pleinement son chaton pour la première fois. Il fut presque effrayé ; il n'avait jamais vu sa mère en face à face.

Oui, elle était belle.

 Mais ses iris citrons semblaient comme ... fatiguées. Elles auraient pu paraître effrayantes, mais tout ce que décelait Petit Bistre était une profonde tristesse, accumulée en eux depuis des lunes. Il paraissaient aussi bouffis par des pleurs secrets, et son fils n'y décela rien d'autre que du chagrin ; pas de rage, pas de haine, pas de colère.

Juste, du chagrin.

 Il lâcha le paquet de bourrache et vint se frotter à sa joue, en lui faisant un câlin d'enfant.

Ramée de Laurier écarquilla les yeux de surprise ; Petite Brume regarda la scène avec une expression plus qu'ébahie ; Petit Bistre continua son étreinte ; et Bec de Colombe poussa un profond ronflement.

« Bon ... je vais manger ta bourrache. Mais par contre, tu me lâches », grogna-t-elle.

Malgré cela, son ton était doux et elle posa son chaton contre son flanc. Celui-ci comprit qu'il avait le droit de téter, et il ne se fit pas prier. Affamé, il but de longues goulées de lait chaud, tout en enfouissant son museau dans le ventre de sa mère. Sa sœur s'approcha petit à petit avant de faire de même. Rassasiés, les chatons s'endormirent sans peine, réchauffés l'un et l'autre par leur génitrice.

Total : 645 mots

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