Chapitre 33

PDV d'Hayden :

Moi: Que tu quoi ?

Shay: Que je...

La panique se lit sur son visage alors qu'un sourire malin se dessine sur le mien.
Je m'approche d'elle et celle-ci recule jusqu'à ce qu'elle soit collée à une table de buffet.

Shay: Q-qu'est-ce que tu fais...

Moi: finis ta phrase.

Shay: Quelle phrase...?

Moi: Shay...

J'approche mon visage de son cou et l'effet que lui procure ma respiration contre sa peau est clairement visible.
Sa propre respiration s'est adaptée à la mienne et son corps a tressailli à cette action.

Moi: Shay... Tu m'aimes?

Shay: Et merde...

Elle me pousse délicatement comme si elle n'avait plus de force du tout.

Shay: N-Ne m'approche plus...

Elle s'en va aussitôt en claquant des talons.
Je ne suis pas bête, c'est flagrant dans ses yeux.
Mon téléphone sonne et me sort de ma rêverie.

Prof de boxe : Ouais Hayden!

Moi: Doucement ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

Prof de boxe: J'ai la date de ton combat de boxe pour entrer dans les qualifications !

Moi: Ho super, c'est quand ?

Prof de boxe : Ce week-end !

Moi: Wow pourquoi si tôt ?

Prof de boxe: Bah en fait... J'ai oublié d'ouvrir mes mails.

Moi: Mon dieu...

Prof de boxe : C'est rien t'es déjà prêt toi ! Et fait attention, c'est ta seule chance Hayden.

Moi: Ouais je sais, je dois absolument gagner cette année sinon je vais devoir tout quitter après une défaite...

Prof de boxe : Et ouais mon futur PDG !

Moi: Aller au revoir.

Je me tourne pour chercher ma princesse qui s'est échappée quand je la vois entourée d'un jury et du proviseur de notre fac. Je l'entends lui proposer de faire une chorégraphie pour le jour du bal du lycée. C'est une occasion pour se faire remarquer qui est pas mal du tout pour elle. Elle accepte a ce que je vois avec un sourire aux lèvres qui me fait craquer. J'ai parlé avec son frère tout à l'heure, il a parlé avec les gars et Kurtys lui a dit ce qui m'est arrivé. Il m'a donc demandé une preuve et je lui ai montré l'analyse que j'ai faite concernant la drogue hallucinogène. J'ai l'impression qu'il était soulagé et qu'il essayait de garder un air dur en même temps. Elle a de la chance de l'avoir, il tient énormément à elle et moi aussi...

Toute la soirée, j'essaye en vain de lui parler, car elle trouve le moyen de m'échapper à toutes les occasions. Je finis par sortir l'attendre devant sa voiture, elle rentrera bien un jour.
Après une demi-heure à jouer sur mon téléphone, j'entends des pas irréguliers se diriger vers moi, j'en connais une qui s'est faites des ampoules aux pieds. Je vois bien que l'air moqueur sur mon visage l'enrage et je suis ravie de la faire encore réagir.
Elle tente de m'ignorer, mais je fais barrage devant sa portière.

Moi : Tu veux bien m'écouter maintenant ?

Shay : Je t'ai pourtant dit que je ne voulais pas de tes explications.

Moi : Ah bon ? Tout ce que j'ai retenu, c'est le : je t-

Je m'arrête avec un rictus, satisfait de la voir s'énerver. Je vois le rouge lui monter aux joues non pas à cause de sa colère, mais plutôt à cause de sa gêne. C'est tellement satisfaisant de la faire tourner en bourrique.
Elle reprend son calme, souffle et continue.

Shay : T'es beaucoup trop toxique. On aurait jamais dû jouer à ce jeu dangereux. Sérieusement, c'est ridicule faire semblant de sortir ensemble pour attirer Warren et embêter Hazel. J'ai été inconsciente de passer autant de temps avec toi. Je t'ai confié mes peurs et mes rêves, j'ai espéré une seconde que tu ne sois pas le Hayden cruel et froid que je connaissais au bahut, mais non. Tu l'es. T'es égoïste, menteur, cruel, joueur et sacrément con. Alors maintenant, laisse-moi tranquille, va jouer avec Hazel ou n'importe quelle autre fille. Quand tu m'as dit « je t'aime » j'y ai cru comme une conne, et surtout, j'ai cru que je pouvais partager ce même sentiment pour toi. Mais non, je me suis trompé. Tes « je t'aime » je ne les crois plus. Maintenant, va t'en.

Le calme dans sa voix est le plus douloureux. Ce n'est pas la colère qui lui fait dire des cruautés comme lors de cette soirée, c'est son cœur. Je l'ai blessé et pas qu'un peu. Elle a les larmes aux yeux et merde moi aussi. Je ne peux pas lui crier que c'était vrai que c'est la seule femme que j'ai aimée de toute ma vie que c'est elle que je veux et personne d'autre. Elle ne me croit plus. Et puis, à quoi bon ? Si je veux la voir sourire à nouveau, il faut qu'elle s'éloigne de moi.

Je m'écarte de sa portière et m'en vais vers ma voiture sans me retourner. Je ne l'entends pas rentrer dans sa voiture, comment se sent-elle ? Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle, pourtant tout ça, c'est à cause de moi. Je démarre et m'en vais. Où ? Je m'en fou.

... À suivre🌹🥀

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