Chapitre 77 : Repas de famille

-Ça va ?
-Ça va...soupira Stefano semblant fusionner avec le siège co-pilote de la voiture tellement il s'enfonça dedans. T'es arrivée à point nommé. Elle m'a proposé d'aller boire un verre et je savais pas quoi répondre. Alors qu'on avait un truc prévu.
-Mon pauvre petit sucre, sourit doucement la jeune femme sans quitter des yeux la route face à elle. On va se détendre ce soir chez tes parents, on va passer un bon moment et tu vas retrouver Vitto' aussi.
-Oui. C'est clairement le point positif ça...soupira encore une fois le jeune homme en se remettant plus ou moins droit dans son siège et ajustant sa ceinture autour de son torse.
-J'ai bien vu que t'étais stressé. Et tu m'as appelée chérie, alors que tu ne m'appelles vraiment jamais comme ça.
-Je pense qu'inconsciemment, je voulais bien montrer que j'étais pris et que ça sert à rien d'essayer de me séduire, si c'est vraiment ce qu'elle veut faire.

Ngôi Sao observa la circulation sans piper mot pour se concentrer puis avança, reprendant alors la parole :
-Et, Ilenia t'a proposé un verre comment ? Sensuellement ou juste pour te remercier de faire une commande pour elle ?
-Franchement, je dirais qu'elle a fait ça en voulant me remercier. Mais j'étais un peu mal à l'aise parce qu'elle a commencé le rendez-vous avec une phrase bien lourde...
-Laquelle ?
-Elle a dit, je cite, que ça la dérangeait pas de poser en étant regardée par un beau garçon...
-Un peu lourd et pas subtil, effectivement. J'ai l'impression de retrouver un genre d'Elodie, là...
-Non, tout sauf elle ! râla Stefano en mettant sa main sur ses yeux, mettant probablement des traces de ses doigts encore un peu sales du fusain sur ses verres de lunette, se rappelant la très mauvaise expérience qu'avait été cette relation.
Ngôi Sao eut un petit rire dans un souffle. Ils arrivaient devant chez les parents de Stefano, et elle arrêta la voiture sur une des places libres devant leur maison.

-Ma lionne ? Je peux te demander quelque chose, qui me rassurerait beaucoup là maintenant ?
-Oui ? fit la jeune femme en tirant son frein à main.
-Tu peux m'embrasser ? Là maintenant ?
Ngôi Sao sourit et ne se fit pas prier. Elle s'avança légèrement et vint poser ses lèvres sur celles de son mari qui ferma les yeux avec bonheur.
Sa femme s'arrêta bien vite et il lui demanda sur une petite voix :
-Plus, s'il te plaît...
-J'ai compris, sourit la noiraude avec amusement. Ouvre ta jolie bouche.
Stefano s'exécuta, sentant le ton un tout petit peu plus dominant de sa femme à l'instant.
Cette dernière fondit alors sur ses lèvres, l'embrassant beaucoup plus sensuellement, mélangeant doucement leurs langues dansantes, intensifiant énormément le baiser d'avant.
Après quelques secondes de plaisir qui parurent durer une minute au moins, elle se détacha de lui.

-Ça va maintenant ?
Stefano eut un ou deux halètements, puis sourit et lâcha :
-Oui...Ça va mieux...Dis-moi...Je suis tien hein ?
-Je te remplacerai pour rien au monde, mon petit sucre, le rassura Ngôi Sao en lui embrassant le front avec douceur. Tu es mien, comme je suis tienne. On se fait confiance, on parle, on communique, on est ensemble. D'accord ?
-Oui. Merci.
Ils restèrent encore deux minutes dans la voiture à se tenir la main sans rien dire. Ngôi Sao sentait qu'il en avait besoin. Puis quand il soupira un peu plus bruyamment, elle lui demanda :
-On y va ?
-On y va.

Le couple sortir de la voiture et Ngôi Sao prit dans le coffre de la voiture le sac dans lequel elle transportait l'apéritif, c'est-à-dire une bouteille de vin blanc même si ni elle ni Stefano n'aimaient vraiment ça, et des petits bretzels salés.
Les parents de Stefano leur ouvrirent tout sourire puis Vittorio débarqua en saluant son grand frère ainsi que sa belle-sœur et amie.
-Tu m'aides à mettre la table, Stef' ? lança le petit frère.
-Tu fais travailler ton invité ? fit semblant de s'indigner le plus grand. Quelle indignité !
-T'es chez toi ici ! lui rétorqua Vittorio. C'est toujours Ngôi Sao qui est l'invitée.
-Je vais aider aussi, fit la jeune femme en s'avançant.
Cerise, la maman des deux garçons, sourit en disant :
-Merci Ngôi Sao. T'es vraiment serviable !
-Juste bien élevée et polie, songea la jeune asiatique mais sans le dire à voix haute.
Pour elle, il lui semblait normal d'aider ou d'au moins proposer son aide dans ces tâches-là.

À table, les discussions fusèrent. Contrairement aux parents de Ngôi Sao qui demandaient relativement fréquemment si le jeune couple allait avoir un enfant un jour, les parents de Stefano n'en avaient pas fait un sujet de discussion récurrent. Ils se disaient que ça viendrait quand ça viendrait si ça venait.
-Ça va ton travail, chéri ? demanda alors Cerise à son fils aîné.
-Oui ça va.
-Et tes peintures depuis ton exposition ? On a été la voir, avec Maman, c'était vraiment superbe !
Stefano rougit légèrement. Avoir deas œuvres sur un thème plutôt sensuel, voire plus que sensuel, exposé à sa famille, n'était pas forcément la chose la moins gênante à vivre, mais il prenait quand même bien le compliment.
-Ça va, ça a l'air d'avoir plu. J'ai même une commande en cours, là maintenant.
-Magnifique ! fit Enzo en posant sa main sur celle de sa femme. Notre fils devient une célébrité ! Je suis fier de toi Stefano !
-Bravo, chéri ! renchérit sa mère avec de la fierté dans le regard et dans la voix.
-Merci, sourit leur aîné un peu gêné par ces louanges.

Alors que Cerise servait encore de la salade à son mari, elle dit en regardant Stefano et Ngôi Sao :
-Au fait je crois que Vittorio a deux annonces à vous faire !
Le couple le plus jeune tourna son regard vers le cadet, attendant ses mots.
-Maman ! J'aurais pu le dire tout seul ! s'offusqua-t-il en rosissant un peu au niveau des pommettes.
-Vas-y Vitto dis-nous tout ! sourit son grand frère avec un air légèrement provocateur pour le titiller.
-Alors...En premier...Qu'est-ce que je dis en premier ? Je...Bon je vais dire ça...J'ai une copine aussi maintenant.
Une exclamation simultanée et parfaitement synchrone de Ngôi Sao et Stefano s'éleva, surprenant alors le petit frère qui eut un léger sursaut de recul.
-Elle est comment ?
-Comment elle s'appelle ?
-Salomé, fit timidement le jeune garçon les joues de plus en plus rosées.
-Trop chou ! Tu nous montres comment elle est ?

Vittorio soupira et déverrouilla son téléphone pour trouver une photo. Il montra une photo d'elle et lui côte à côte.
-On était pas encore ensemble à ce moment-là mais...C'est la meilleure photo que j'ai.
-Par "meilleure", je pense que tu entends "une photo pas dossier", ricana Stefano connaissant le faible de son frère pour les photos affiches et gênantes de ses amis et proches.
-Ça va ! râla le plus jeune.
La jeune fille sur la photo avait des cheveux châtains, probablement décolorés vu ses racines apparentes bien plus foncées, longs jusqu'à sa poitrine. Elle souriait gentiment sur la photo, et sous ses lunettes presque rondes, ses yeux doux et rieurs accompagnaient bien son caractère doux et attentif.
-Elle est adorable, sourit Ngôi Sao.
-Je suis content pour toi, dit Stefano à son frère en frottant ses cheveux bouclés comme pour les décoiffer.
-On pourra faire des vacances ensemble, suggéra alors Ngôi Sao avec un grand sourire. Mélissa et son frère en ont fait récemment avec leurs conjoints respectifs, ça pourrait être sympa.
-Quelle bonne idée ! lança Cerise.
-Une fois qu'on aura rencontré Salomé en bonnes et dues formes, ce serait sympa en effet, dit Stefano. Ça fait combien de temps, Vitto' ?
-Je dirais...Un mois et demi ? bredouilla le jeune garçon pas tout à fait sûr.
-Toujours aussi bon pour les dates, rit Ngôi Sao qui savait que les deux frères partagaient cette caractéristique de n'avoir pas une bonne notion du temps.

-Et la seconde bonne nouvelle ? s'enquit-elle avec intérêt.
-Je suis pris dans mon école de biologie, sourit le jeune garçon en posant sa main sur son cou avec une expression où se mêlaient fierté et légère gêne.
-Bravo ! s'exclama Stefano. Je suis fier de toi !
-C'est super, félicitations ! lui dit Ngôi Sao presque aussi fière que si elle était sa grande sœur. T'as fêté ça j'espère ?
-Le but était de fêter ça ce soir avec la famille, intervint Enzo avec un grand sourire. C'est pour ça qu'on a un bon repas comme ça !
-Je me disais aussi, lâcha Stefano en adressant le même sourire à son père en retour. En tout cas, merci pour l'invitation, ça fait plaisir.
-Merci pour le vin et d'être venus, lui répondit sa mère avec la même forme de politesse que lui.

-Tu commences quand alors ? demanda Stefano à son cadet.
-Mon école tu dis ?
-Oui.
-Je commence sur fin août, je pense à la rentrée scolaire normale, du coup.
-En même temps que moi, sourit Ngôi Sao, la seule enseignante de la table.
-J'ai hâte que tu me racontes ! sourit Stefano.
Bien que l'aîné ait choisi une voie professionnelle dans l'art et que ce soit sa vocation et sa passion, il était également très intéressé par les sciences, une voie dans laquelle Vittorio s'engageait à présent pleinement.
L'école qu'il avait choisie et dans laquelle il avait envoyé sa candidature était une formation scolaire avec une formule en emploi en même temps. Il aurait donc des cours une partie de la semaine et un stage en entreprise ou dans un laboratoire de recherche le reste de la semaine.
-Bien sûr ! répondit le plus jeune en secouant ses cheveux bouclés.
-Tu sais déjà où sera ton stage ? demanda Ngôi Sao après avoir avalé sa gorgée de limonade.
-Pas encore. On saura ce genre de trucs au début de l'année, on aura une séance informative apparemment.
-Superbe ! Je suis trop content pour toi ! se réjouit le frère aîné en lui tapotant l'épaule avec vigueur.

Cerise et Enzo levèrent chacun leur verre et dirent :
-À Vittorio !
Stefano et Ngôi Sao suivirent le mouvement en levant leur verre respectif à leur tour en renchérissant :
-À toi, Vitto' !
-À mon petit frère !
Ce dernier rougit un peu plus. Il leva son verre et, sourire en coin, fit :
-Merci. À moi !
La famille se mit à rire puis le repas se termina tranquillement, dans une ambiance très guillerette après ces excellentes nouvelles.

Après avoir terminé le dessert, Stefano monta dans ce qui était son ancienne chambre dans laquelle il y avait toujours son lit et ses armoires, Ngôi Sao sur les talons. Ses parents avaient ajouté un bureau pour pouvoir faire un peu d'administratif dans une autre pièce que le bureau.
Il avait pris un grand sac pour pouvoir mettre des livres dedans. Le couple avait encore un étage de libre dans leur étagère de livres et Stefano avait bien envie d'en reprendre de chez ses parents, pour pouvoir les relire et les avoir dans son chez lui actuel.
Aidé par sa femme, il sélectionna quelques livres, dont ses livres de dessin et d'anatomie artistique. Ngôi Sao lui caressa les cheveux avec affection quand il feuilletait avec nostalgie ses premiers bouquins de dessins, ces livres de dessins étape par étape pour les enfants pour apprendre à dessiner assez facilement.

-Merci pour le repas de ce soir !
-Mais de rien ! Vous êtes les bienvenus ici quand vous voulez ! répondit Enzo à son fils.
-On a hâte de revenir en tout cas, sourit alors leur belle-fille.
-Avec plaisir ! Et merci pour l'apéritif ! ajouta Cerise avec un grand sourire.
Le jeune couple sortit alors de la maison en passant par le seuil de la porte d'entrée et une fois dans la voiture avec le sac de livres de Stefano dans le coffre, ils saluèrent les parents du jeune homme par la fenêtre avant de repartir, direction leur petit chez eux.

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