Chapitre 65 : Un peu de shopping en couple

-Ngôi Sao ! se plaignit longuement Stefano tiré en avant par la main par sa jeune compagne.
Cette dernière se contenta juste de sourire et de continuer à avancer avec son mari derrière elle.
-Tu sais bien que je suis pas à l'aise dans ce genre d'endroit...geignit le jeune brun les sourcils relevés.
-Tu vas survivre. J'ai besoin de toi cette fois pour tester des choses.
-T'aurais pu commander en ligne comme la moitié des choses de ce genre qu'on a déjà à la maison...répliqua Stefano en faisant la moue mais en suivant, bon gré mal gré, sa femme.
-Je veux les tester en vrai et les tester avec toi, Stef'.
-Maiiis...finit juste par dire ce dernier sans contester plus longtemps.

-Bonjour ! Puis-je vous aider ?
-Bonjour Tania, fit Ngôi Sao en arrivant dans la boutique.
-Ah bonjour Ngôi Sao ! Comment ça va ?
-Bien merci.
-Je peux t'aider ?
En tant qu'habituée de la boutique, Ngôi Sao avait fini par faire plus connaissance avec une des trois vendeuses de la boutique et elles se tutoyaient à présent.
-Je voudrais acheter de l'huile de massage. Pour faire des massages un peu chauds, quoi.
-Bien sûr. C'est ton copain, derrière toi ? demanda Tania en regardant Stefano tellement rouge sur ses joues qu'il pourrait être confondu avec un bouquet de fleurs de coquelicots.
-Mon mari, sourit Ngôi Sao.
-Trop mignon, sourit en retour la vendeuse qui s'avança pour leur montrer le chemin du rayon des huiles.

Le trio arriva devant ledit rayon après être monté un escalier noir recouvert d'un tapis rouge et Tania leur fit sentir quelques huiles avec différentes odeurs.
-J'aime bien pêche et fleur de cerisier. Qu'est-ce que tu en penses, Stef' ? demanda la jeune noiraude les deux bouteilles à la main.
-Je...Les deux me vont...
-T'as pas une autre préférence ?
-Pas trop, dit Stefano avant de se raviser. Ou...Ça à la limite...
-Fleur d'hibiscus ? Ça me va aussi. Tania, tu conseillerais quoi ? Est-ce qu'il y a des huiles déconseillées pour certaines peaux ou des choses à faire avant et après ?
La vendeuse agita ses cheveux brun foncé et remit ses lunettes en place avant de répondre :
-Toutes ces huiles conviennent à tout type de peaux sauf allergies à certains produits, dans ce cas il faut regarder sur la bouteille dana les ingrédients. Sinon, on peut utiliser ces huiles de massage pour toutes les zones du corps, ça n'irrite pas et ça lubrifie bien. Et il y a ces saveurs qui sont des huiles qui peuvent se manger, celle à la fraise et celle à l'orange. Les autres ne sont pas toxiques, mais elles ne sont pas faites pour être mangées, elles n'ont pas un bon goût. Crois-moi, j'ai essayé une fois.
-Je te crois, rit doucement Ngôi Sao.
-Autre chose ? Je vais vous laisser faire votre choix tranquillement, sourit Tania avec gentillesse voyant bien le malaise grandissant de Stefano en retrait derrière sa femme, elle, habituée.
-Oui mais je regarderai moi-même je connais bien la boutique, merci.
-À tout à l'heure alors, lança Tania en redescendant à la caisse.

Stefano sentit la chaleur de ses joues baisser légèrement au départ de la jeune vendeuse. Elle étsit sympathique et parlait très professionnellement, comme si elle vendait un bon vin ou un modèle de voiture, sans une once de jugement ou de critique. Au moins, cet aspect du métier de vendeur dans ce genre de boutique contribuait à ne pas mettre encore plus Stefano mal à l'aise.
Il se sentait un peu oppressé dans cet environnement bien que très esthétique. La boutique était entièrement dans les tons noirs et rouges, les couleurs de la passion et de l'érotisme, avec des mannequins mettant en valeur de la lingerie et des tenues en simili-cuir ou en latex, que ce soit des mannequins représentant des corps masculins ou féminins. Les rayons étaient recouverts d'articles en tous genres, toujours dans les mêmes tons de couleur qui donnaient une impression confinée et intime à la boutique.
L'esthétique était magnifique mais le fait que le lieu soit public et que n'importe qui pouvait le voir le mettait extrêmement mal à l'aise.
Ngôi Sao avait pour ça choisit exprès une tranche horaire où elle savait que peu de gens venaient, vers treize heures, quand la plupart des gens finissaient leur pause ou qu'ils mangeaient.

-Ça va ? entendit-il.
Ngôi Sao s'était approchée de son compagnon et lui avait pris la main doucement. Son visage à la mâchoire ronde avait une expression douce et elle le regardait sincèrement, comme si elle le sondait avec des rayons X.
-Ça...Ça va...finit par dire Stefano, déglutissant et reprenant ses esprits en se forçant à respirer lentement pour reprendre son calme.
-On va choisir tranquillement, d'accord ?
-Oui...
Le couple finit par choisir son huile. Ils prirent fleur d'hibiscus. Tant pis s'ils ne pouvaient pas la manger. Ngôi Sao aurait tout loisir de lécher son corps humide de désir après la douche...
-Je voulais te choisir autre chose Stef'...sourit doucement la jeune femme. Mais on va aller après dans la cabine d'essayage sinon tu vas fondre littéralement sur place.
-Tu voulais quoi d'autre ? demanda le jeune homme sur un ton hésitant.
-Un autre harnais et...Si tu es d'accord, de la lingerie.
-De la...fit Stefano avant de s'interrompre. Quel genre ?
-Le même genre que pour une femme. Ou si tu ne veux pas, alors juste un slip un peu plus sexy que ce que tu as.
-J'ai cru que tu aimais mes boxers...
-Bien sûr, petit sucre ! sourit Ngôi Sao en lui touchant le visage de la main. Mais ça n'empêche pas d'avoir un truc un peu plus chaud non ?
-D'accord.

-Tu aimes quel genre d'esthétique ? Plutôt avec des dentelles ? Du simili-cuir ? Brillant comme du latex ? Ou des trucs étranges ?
Ngôi Sao désignait du doigt un de ces fameux slips avec une tête d'éléphant dont la trompe était en fait la longueur veinée de l'homme.
-Non ça je refuse catégoriquement.
-Je comprends, je suis d'accord, sourit Ngôi Sao avec amusement.
-Dentelles ou simili-cuir, finit par décréter son mari.
-On est d'accord, fit la jeune asiatique en allant regarder dans les rayons de lingerie. Tu es d'accord pour une lingerie en deux pièces, petit sucre ?
Stefano sentit ses joues rougir encore puis il finit par dire :
-Si tu veux...Tu choisis et je valide ou pas.
Ngôi Sao sourit.
-Merci, mon Baphy.

Stefano alla se déshabiller dans la cabine d'essayage. C'était une cabine assez spacieuse qui laisserait sans problème rentrer le grand homme et sa petite femme, avec une porte presque jusqu'en bas avec un petit panneau sur le devant indiquant que la cabine était libre ou occupée.
Habillé uniquement de son sous-vêtement noir, il attendit sa femme, se regardant alors dans le miroir. Il toucha alors son pectoral, devenu un peu plus tombant qu'avant, et il regarda ses petits bourrelets autour de son ventre devenu un peu grassounet depuis environ deux ans.
Il se demanda si sa femme préférait les torses plats, musclés ou enrobés, agitant sa frange brune au-dessus de ses lunettes abritant ses magnifiques yeux bleus, regardant son propre corps en ce moment même.

Il était perdu dans ses pensées quand le rideau en velours noir à bordure rouge derrière lui bougea puis s'écarta à l'aide d'une petite main pour laisser passer Ngôi Sao, revenue avec trois sets de lingerie et deux harnais différents.
Stefano soupira. Elle ne changerait jamais.
-Tu veux tester quoi en premier ?
-Ce que tu veux...Mais vite...Je suis pas très à l'aise...
-On va faire vite. Tiens.
-Comment tu veux que je mette ça...
Le premier set était un ensemble, avec donc un soutien-gorge et une culotte en dentelles rouges qui laissait quasiment tout voir. La bordure en dentelles en forme de fleurs était très fine et détaillée et il semblait qu'il y avait peu de place pour son membre masculin au milieu de la culotte.
-Essaie.
Stefano enfila la culotte par-dessus son boxer puis avec l'aide de sa femme, il enfila le haut également.
Elle le scruta longuement puis il testa la deuxième lingerie qui était aussi un ensemble avec de la dentelle noire. Le soutien-gorge permettait de rembourrer un peu plus et descendait un peu plus sur le torse dans une jolie dentelle. Il y avait quelques lignes cousues en simili-cuir qui donnaient un côté beaucoup plus sensuel à la lingerie et à son porteur.
Puis il testa le dernier set, un slip en simili-cuir donc qui accentuait très fort la colline de son entrejambe, avec des bretelles détachables qui remontaient au-dessus de ses trapèzes.

-T'as une préférence ? demanda Ngôi Sao, songeuse, à la fin de cette première session d'essayages.
-Je mettrai ce que tu veux sauf ce slip...finit par murmurer Stefano, rouge sur les joues.
-Je vais prendre la noire. La couleur rouge te va extrêmement bien, mais la noire te rend beaucoup plus sensuel.
Stefano la regarda alors qu'il avait la tête baissée, ce qui lui donna une expression incroyablement attirante et vaguement soumise, ce qui donna envie à Ngôi Sao de lui sauter dessus. Elle se retint en se mordant la lèvre inférieure, sachant qu'ils étaient dans un lieu public malgré qu'il soit en ce moment désert, et que ça mettrait son compagnon très mal à l'aise.
Et aussi, parce que ça ne se faisait pas en public.
Il testa les deux harnais également, la jeune femme et lui décidèrent tous les deux de prendre celle formant un pentagramme au-dessus de son torse, comprimant ses pectoraux avec ses sangles. Il était réglable donc même Ngôi Sao pourrait le mettre si elle le voulait. Ce harnais noir donnait une impression de soumission ou de domination selon la personne qui le portait.

-Vous avez choisi ? s'enquit Tania en les voyant redescendre avec leurs articles.
-Oui, c'est tout bon ! sourit Ngôi Sao en posant l'huile, le harnais et la lingerie sur le comptoir devant la caisse tout en sortant sa carte de fidélité.
Tania scanna tous les articles et lui donna un sac noir, très sobre et discret, pas du tout révélateur de la boutique de laquelle provenaient les articles. Ngôi Sao paya et Tania lui tendit alors quelque chose avant qu'elle parte avec ses achats.
-Cadeau de la maison ! lui dit-elle avec un clin d'œil.
-Merci, répondit Ngôi Sao avec un petit rictus amusé.
Une fois sortis du magasin et revenus dans la rue pavée piétonne, le jeune homme lui demanda :
-Elle t'a donné quoi quand on est partis ?
La femme asiatique sourit de toute l'élasticité de ses zygomatiques et lui dit avec un ton rieur :
-Une sucette.
-Me fais pas rire, elle vient de ce genre de magasin, c'est pas juste une sucette...lui dit Stefano en soupirant.
-Une sucette à la fraise, ajouta Ngôi Sao.
Devant l'air sceptique et qui semblait dire "arrête de me mener en bateau je sais qu'il y a anguille sous roche" de son mari, la jeune femme rit et finit par lui dire :
-Une sucette à la fraise en forme de membre masculin.
-Je me disais...soupira Stefano avec un air désespéré.

Le couple vagabonda encore dans quelques boutiques, un peu plus classiques que celle dans laquelle ils venaient d'aller, tout le long de la rue principale de la ville. Ngôi Sao s'acheta un nouveau petit haut avec un petit décollecté que Stefano approuva.
Au milieu de la rue, alors que les deux amoureux se baladaient main dans la main, ils entendirent soudainement :
-Oh mais...Ngôi Sao c'est toi ?
La jeune fille interpelée se retourna alors. Elle vit une jeune femme avec des longs cheveux blonds bouclés, avec une frange, bordant ses yeux d'un très beau bleu.
-Mais...Lili ?
La jeune femme au visage angélique qui avait aimé Ngôi Sao se retrouvait là, face à elle et son mari, quelques années plus tard. Elle sourit, essayant de faire bonne figure, et tendit une main hésitante à Ngôi Sao, ne voulant pas faire la bise ou quelque chose de trop proche :
-Ça...Ça va depuis le temps ?
La jeune asiatique hésita une seconde avant de serrer la main de son ancienne amie, sans pour autant lâcher celle de Stefano qu'elle tenait avec sa main gauche.
-Ça va. Et toi, tu deviens quoi ?
-J'enseigne dans un petit village que tu connais probablement pas. Mais ça me plaît ! Et toi ?
-J'ai une classe de primaire dans un collège tout près de chez moi, ça me va bien aussi.
Lili sourit ne sachant plus que dire. Ngôi Sao avait senti que la main de Stefano s'était resserrée autour de la sienne quand elle avait prononcé le nom de Lili et elle savait bien pourquoi.
Il n'avait pipé mot depuis qu'il la voyait. Normalement, Ngôi Sao l'aurait mis sur le compte de la timidité mais là, c'était tout autre chose. Il lui en voulait encore, une sorte de petite amertume vis-à-vis d'elle qui n'était jamais partie malgré le temps passé.

-Je te présente Stefano. Tu l'as déjà vu une fois ou deux mais, maintenant c'est mon mari.
-Oh. Félicitations ! J'espère que vous serez heureux jusqu'à la fin tous les deux !
-Merci Lili ! Tu es avec quelqu'un toi ?
-Toujours pas, rit-elle avec un sourire un peu gêné. Mais bientôt je pense ! Je sais pas trop...Je dois y aller mais on peut aller boire un café une fois, enfin si tu veux. Moi ça me ferait plaisir mais si tu veux pas, je comprendrais.
-Un petit café pour discuter pourquoi pas, dit gentiment Ngôi Sao. Mais pas plus. On s'écrira.
-Ça marche ! Je file ! Au revoir tous les deux ! Beaucoup de bonheur !
Et Lili fila.

-Je l'aime toujours pas, déclara Stefano une fois Lili loin et leur marche en couple main dans la main reprise.
Ngôi Sao attendit la suite.
-Mais au moins...Elle a plus l'air de te manger des yeux.
La jeune femme sourit.
-Ça, c'est ton job.
-Et seulement le mien.

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