Chapitre 49 : Mise au clair
C'était le dernier jour de vacances des jeunes amis. Le lendemain, ils partiraient pour rentrer chez eux.
Pendant la balade, Matei marchait à côté de son grand petit ami Pierrick, et derrière eux avançaient les quatre autres en petit groupe.
-Je suis trop triste de rentrer...lança Karim en soupirant. Je voulais faire encore plus de vacances avec vous ! Et vous ?
-Franchement, j'ai pas hâte de retrouver mes corvées mais je suis vraiment impatiente de retrouver ma petite chienne qui m'attend à la maison ! fit Eve avec des étoiles dans les yeux.
Elle avait adopté une petite caniche récemment et elle avait eu du mal à envisager ces vacances parce qu'elle avait dû se dire qu'elle allait la laisser chez elle pendant plusieurs jours d'affilée.
-Comment elle s'appelle déjà ? demanda Ngôi Sao qui adorait les animaux.
-Officiellement, Amandine. Mais tu sais comment c'est avec les animaux...Je l'appelle plus souvent Didi et autres surnoms de fille gaga...
-Je sais je vois bien ! rit la jeune asiatique.
-Et toi pour les vacances ? lui demanda Eve en souriant.
-J'adore ces vacances avec vous tous, mais j'ai hâte de rentrer chez moi !
-On se demande pourquoi ! lança Eve.
-On se demande, en effet, sourit Ngôi Sao en coin.
-Parce qu'elle ne nous aime pas ! lança Karim en riant.
-Voilà, c'est exactement ça ! fit Ngôi Sao sur un ton clairement sarcastique. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis venue en vacances avec vous !
Cela faisait maintenant quelques heures que le groupe marchait et ils cherchaient un bon coin pour s'arrêter manger. Ils avaient tous leur sandwich dans leur sac et ils avaient vraiment faim.
-Ah !
Ngôi Sao sursauta quand elle sentit Karim lui sauter à moitié dessus, bras autour de son cou, en s'exclamant :
-Regardez ! C'est un joli coin là !
Eve et Matei jetèrent alors un œil à la scène, attentifs et observateurs.
-Tu m'as fait mal, dit Ngôi Sao. Et s'il te plaît, ne refais pas ça.
Karim rit, laissant son bras au-dessus de la nuque de la jeune fille :
-Pourquoi ? Je t'ai fait peur ?
-Aussi, mais c'est que j'aime pas ça. Et on n'a pas gardé les cochons ensemble non plus donc évite de faire ça, s'il te plaît.
Karim resta un instant figé. Matei donna un petit coup de coude à Pierrick pour le rendre attentif lui aussi, et pour voir s'ils devraient régler un éventuel problème. Ngôi Sao, voyant que son collègue ne bougeait toujours pas, retira d'elle-même son bras de son cou et fit quelques pas en avant pour rejoindre Matei et Pierrick, qui marchaient le plus au-devant.
Karim resta interdit quelques secondes alors que les autres se remettaient à marcher.
-En route, mauvaise troupe ! rit Lorenzo en le voyant toujours immobile quelques pas derrière eux.
Le jeune homme finit par les suivre, un peu plus lentement qu'avant.
Vers midi et demi, le petit groupe s'arrêta au bord d'une petite rivière pour manger. Ils avaient préparé un petit pique-nique à partager tous les six. Ngôi Sao trouva que la couverture sur le sol remplie à ras bord était très jolie et elle envoya une photo de leur superbe repas à Stefano. Le message qu'elle reçut en retour fut :
-Notre prof s'éternise ça fait dix minutes que le cours devrait être fini !
-Courage ! répondit-elle simplement avant de verrouiller son téléphone.
Pendant qu'ils mangeaient tous assis en cercle dans le lit d'une rivière dont les embruns frais leur arrivaient au visage, Ngôi Sao discutait avec Matei du fait qu'elle avait tout de même hâte de rentrer à la maison.
-T'as à ce point-là envie de retrouver Stefano ? rit Matei en mordant dans son sandwich.
-Oui ! Pierrick ou moi, on t'a aussi manqué quand tu étudiais à l'étranger ! Pareil maintenant pour moi ! Sauf que je suis pas aux études et pas plusieurs années, mais t'as compris...
Matei rit pour acquiescer par défaut, sans avoir besoin de plus de précisions. Karim qui, comme les autres qui mangeaient, écoutait cette discussion, intervint en essayant de renouer un peu avec la jeune asiatique :
-T'habites avec Stefano ?
-Oui, répondit simplement Ngôi Sao.
Matei aurait voulu qu'elle saisisse cette perche pour lui dire qu'ils étaient en couple mais elle n'y pensa pas et le jeune brun n'avait aucun moyen de le faire comprendre à sa meilleure amie sans lui le dire verbalement, c'est-à-dire pas vraiment très discrètement. Et il ne voulait pas avoir le même tact et la même discrétion d'un éléphant qui marcherait sur des verres en cristal.
-Je savais pas que t'étais en colocation avec lui ! sourit Karim, les yeux luisant d'un éclat gêné, ennuyé.
Un petit silence s'ensuivit. Ngôi Sao cette fois voulait lui dire pour mettre les choses au clair, pour éviter aussi qu'une situation comme tout à l'heure ne se produise, mais ce fut Eve qui fut la première à réagir en éclatant de rire.
-Karim ! Elle est pas en colocation ! Enfin...Si, mais pas vraiment. C'est plus un ménage qu'une colocation.
-Un ménage ? répéta le jeune homme soudainement confus.
-Tu pensais vraiment qu'elle habitait juste en colocation avec son copain ? rit Eve de bon cœur, sans penser à mal une seule seconde.
Eve savait ceci parce que Ngôi Sao lui l'avait dit au travail, les deux filles s'entendant assez bien et se parlant de temps en temps de leurs vies respectives. Karim regarda alors tour à tour Ngôi Sao, Eve, Matei puis Pierrick avant de dire très doucement, presque dans un murmure :
-Je savais pas que t'avais un copain...
Ngôi Sao sourit un peu tristement, un poil gênée, et dit avec un ton relativement neutre :
-C'est vrai que je n'ai jamais eu trop l'occasion de le préciser à tout le monde. Je ne le crie pas non plus sur tous les toits ni à tout bout de champ.
-Ouais...dit Karim en essayant de rire, réussissant seulement à souffler vaguement du nez. Je vois...
Matei vit bien que le jeune homme était mal à l'aise, un peu embêté par cette annonce de sa meilleure amie. Il le tiendrait à l'œil, on ne sait jamais. Il ne pensait pas que Karim soit un mauvais garçon, mais peut-être un tantinet maladroit et il pourrait tenter quelque chose d'incontrôlé ou impulsif pour parler à Ngôi Sao, au risque de la brusquer ou de faire il ne savait quoi.
Le reste de la journée se passa sans autre accroc quelconque. Matei surveillait toujours Karim du coin de l'œil mais le jeune s'était à présent pas mal éloigné de sa meilleure amie, aussi bien physiquement que mentalement.
Les jeunes gens arrivèrent enfin au bout de la rivière, ce qui annonçait la fin de leur randonnée.
Le soir, les amis allèrent se coucher assez tôt après un bon restaurant pour pouvoir se lever assez tôt pour rentrer à la maison.
Le réveil sonna à neuf heures du matin. Ngôi Sao était déjà levée, n'ayant pas besoin de beaucoup d'heures de sommeil pour être en forme, et ses amis la rejoignirent dans la cuisine pour avaler une tartine ou deux avant de prendre la route.
Ils avaient préparé leurs sandwichs et leurs collations la veille et ils étaient prêts à partir. Ils en avaient quand même pour quelques heures de route. Ngôi Sao envoya un message à son bien-aimé pour lui dire qu'ils allaient se mettre en route et elle verrouilla son téléphone.
Placé et prêt pour voyage dans la voiture, le groupe prit alors le chemin du retour.
Le voyage était déjà long ainsi, mais Ngôi Sao était tellement impatiente de retrouver son petit ami que le temps passait cinq fois plus lentement au moins...
Les amis s'arrêtèrent à mi-chemin sur une aire d'autoroute. Il y avait là un restaurant, dans lequel ils n'iraient pas, avec juste à côté une sorte de petit supérette, là où le petit groupe alla s'acheter à boire. Ils avaient largement assez de quoi manger, c'était leurs achats de l'avant-veille.
Dehors, près de la voiture, Ngôi Sao était adossée à une des portières quand Karim revint vers elle et le véhicule.
-T'as même pris une glace ? Quelle bonne idée, sourit-il.
Ngôi Sao ne répondit rien et continua à suçoter sa glace au caramel.
Karim s'adossa à la portière à côté de la jeune femme. Elle lui jeta un regard de côté, ne sachant pas ce qu'il allait faire ou lui dire.
Karim, yeux clos, soupira un grand coup et finit pas dire :
-Désolé.
-Quoi ?
-Je suis désolé. Je savais pas que t'étais en couple, je pensais que j'avais mes chances avec toi. Que y avait mes chances de t'intéresser.
Ngôi Sao pesa ses mots tout en mangeant sa glace avant de dire sobrement :
-Non, désolée.
-Là, maintenant c'est clair que c'est mort, dit Karim, en riant un peu jaune mais essayant de paraître positif.
Il se détacha de la portière de la voiture. Après un léger mouvement peu assuré de ses genoux, il ne put se retenir de se moquer un peu de sa collègue :
-Mais si vous êtes chauds pour un plan à trois, moi je dis pas non !
Ngôi Sao ouvrit des yeux étonnés, presque sous le choc. Elle ne s'attendait pas du tout à cette chute-là dans sa déclaration et ses excuses. La jeune femme se força à légèrement rire pour acquiescer en disant :
-J'y penserai.
Le trajet du retour se finit sans problème. Eve fut la première à rentrer chez elle, ensuite Matei et Pierrick qui allaient passer encore quelques jours ensemble chez ce dernier, puis ce fut Ngôi Sao qui fut déposée juste devant son immeuble. Elle remercia ses collègues, leur souhaita un bon reste de vacances.
-On se voit à la rentrée !
-On peut aussi aller se boire un verre une fois ! lança Lorenzo. On pourrait amener nos conjoints aussi.
-Pourquoi pas ! sourit Ngôi Sao. Rentrez bien !
-Merci !
Les garçons la saluèrent et disparurent au loin dans la voiture avec laquelle ils avaient parcouru des centaines de kilomètres récemment.
Ngôi Sao remonta à son étage puis sonna à la porte. Elle avait convenu avec Stefano avant de prendre la route qu'elle ne prendrait pas de clé, ainsi aucun risque de la perdre, et qu'il serait là quand elle reviendrait.
La porte s'ouvrit brusquement et une sorte d'obus au cheveux bruns ébouriffés sortit en trombe de l'appartement, l'étreignant fougueusement.
-Ngôi Sao ! T'es enfin rentrée !
La jeune femme d'abord très surprise de cette réaction étonnamment très démonstrative finit par sourire et caresser les cheveux de son petit ami toujours dans son étreinte serrée et chaleureuse.
-Oui, Baphy, je suis rentrée.
Stefano était si heureux de la voir. Il n'avait pas les mots, de toute façon il était nul avec eux. Il voulait juste que ses gestes montrent à quel point il était euphorique de la retrouver.
-Viens, on rentre, on va pas rester sur le pas de porte, Stef'.
Les deux amoureux rentrèrent et une fois la valise rentrée et la porte passée et fermée, la jeune femme plaqua immédiatement son petit ami au mur, à côté de l'entrée. Stefano lâcha involontairement un petit gémissement de surprise.
-Tu m'as manqué, petit sucre...avoua Ngôi Sao en faisant à son tour un câlin à son bien-aimé, pris en sandwich entre elle et le mur.
Le jeune italien sourit. Elle aussi avait ressenti le manque...Ça le rendait encore plus heureux. Pour une fois, il se sentait apte à démarrer des gestes intimes. Il prit entre ses mains chaudes le visage de sa petite amie toujours collée à son torse et prit ses lèvres avec les siennes, gentiment, amoureusement.
Il se mit à jouer avec leurs langues en mouvant la sienne plutôt sensuellement. Pour une fois, en réponse à ce geste, Ngôi Sao se laissa porter par lui, laissant son propre musclé rosé bouger au gré de celui de son copain.
-Il devient meilleur pour embrasser...songea-t-elle avec une pointe de plaisir et d'excitation.
Elle finit par lui rendre son baiser en appuyant à son tour sur sa bouche à lui, le repoussant un peu en arrière. Stefano apprécia ce petit moment de reprise de contrôle de sa copine. Qu'est-ce qu'il aimait être le soumis...
-Stef'...Ça te va si je défais ma valise et que je te raconte des trucs ?
-Oui ! Raconte-moi tes vacances !
Et Ngôi Sao raconta tout en défaisant sa valise, Stefano assis sur leur lit pout l'écouter.
-Il est chou Matei à veiller un peu sur toi, surtout quand je suis pas là, sourit Stefano avec un sentiment de joie montant au plus profond de lui, une fois le récit plus ou moins terminé.
-Oui. C'est pas mon meilleur ami pour rien, sourit en retour la jeune asiatique.
-Mais ce Karim...soupira Stefano avec hargne, sans finir sa phrase. Bon au moins il a le mérite de s'être excusé et d'avoir compris que c'est mort.
-Oui. Après, il a parlé de plan à trois. Clairement, j'en veux pas avec lui, vraiment pas su tout, mais je suis pas contre l'idée en elle-même pour tester, seulement une fois. Si tu es consentant, évidemment.
Stefano était un peu surpris mais sans trop l'être non plus.
-Je suis pas trop contre non plus. Mais avec quelqu'un de confiance qu'on connaît. Qu'on apprécie, même, c'est mieux.
-Pareil, sourit Ngôi Sao.
Elle finit de ranger son dernier t-shirt pas utilisé et mit ses dernières affaires au linge sale, Stefano était lui toujours sur le lit, penché en arrière appuyé sur ses bras tendus.
Ngôi Sao se jeta alors sur lui, le faisant basculer dans les draps, et pressant son genou, posé au bout du lit, sur l'entrejambe de son petit ami.
-Aaah, Ngôi Sao...gémit le jeune homme.
-T'es trop chou, Baphy...
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