Chapitre 48 : Au chaud dans le Sud

Les deux premiers jours des vacances des jeunes se passèrent si bien...Ngôi Sao n'avait plus décompressé ainsi aussi longuement depuis longtemps. Elle appréciait fortement ses vacances dans le Sud avec ses amis et ses collègues.
La jeune fille écrivait un petit journal de bord chaque soir, tranquille dans le salon, parfois sur le canapé ou parfois sur le grand canapé-lit qu'elle partageait avec Eve.
Ce troisième soir, elle était seule, les autres étaient déjà allés se coucher. Eve dormait déjà comme une souche dans le lit, elle était dans une position amusante, deux bras hors du lit et une jambe tordue au-dessus des draps.

Ngôi Sao assise sur le canapé en train de finir sa rédacrion entendit alors soudainement la porte d'entrée s'ouvrir.
-Ngôi Sao ? T'es encore debout ? s'étonna-t-il.
-C'est toi Karim, j'ai eu peur...Je savais pas que t'étais encore debout et dehors qui plus est.
Les deux collègues parlaient doucement. Ils ne chuchotaient pas mais ils faisaient attention à ne pas trop élever la voix pour ne pas déranger Eve qui était déjà dans les bras de Morphée.
-Désolé...s'excusa le jeune homme avec un sourire gêné. Je suis sorti fumer une cigarette. Pour pas enfumer tout l'appartement et asphyxier tout le monde qui dort.
-Merci, lui dit simplement Ngôi Sao qui détestait l'odeur de cigarette.
La jeune fille remarqua aussi qu'il avait fini son café dehors parce qu'il alla poser sa tasse blanche vide dans l'évier de la cuisine.
-Tu la laveras, lui lança la jeune fille depuis le salon. Ne fais pas comme le petit frère de Stefano !
Vittorio était parfois insupportable quand il posait sa vaiselle dans ou à côté de l'évier en laissant tout en plan jusqu'à ce qu'un autre membre de la famille s'en charge par agacement, et quand les parents n'étaient pas là, Stefano avant qu'il ne déménage, ce qui avait tendance à le rendre fou.
-Qui ça ? demanda Karim. Ah oui, votre pote à Pierrick et toi.
-À Matei aussi. On est tout un groupe, tous ensemble.
-Je vois. T'en parles beaucoup, de lui je veux dire.
-Oui, rétorqua Ngôi Sao sans une once de sentiment dans sa réponse pour ne pas réagir à son sous-entendu, ne laissant pas trahir quoi que ce soit dans son intonation.

Revenu de la cuisine, Karim s'assit alors à côté de Ngôi Sao dans le canapé, un verre d'eau dans la main. Il la regarda quelques secondes et demanda :
-Tu écris quoi ?
-Disons un genre de journal, répondit la jeune fille sans lever les yeux de son papier peu à peu gratté de mots par la plume qu'elle tenait entre ses doigts.
-Tu racontes quoi ? Nos vacances ?
-Par exemple.
Il sentait le café et la cigarette mouillée, probablement à cause de l'humidité régnant à l'extérieur, c'était tout sauf agréable pour Ngôi Sao qui avait en horreur l'odeur de la cigarette, encore pire quand elle était humide, mais la bien-séance lui dictait de ne pas demander à l'homme de s'éloigner d'elle, au risque de paraître distante et froide, probablement même un peu brusque.
-Je peux lire ?
Ngôi Sao le dévisagea, perplexe, voire un peu interdite. Elle ne s'attendait visiblement pas à une demande aussi saugrenue.
-Hum...Non...Désolée. C'est pour moi que j'écris, ce n'est pas pour partager.
-D'accord.
Karim se leva et se dirigea alors vers sa chambre pour rejoindre Lorenzo.
-Bonne nuit, lança-t-il sur le pas de sa porte.
-Bonne nuit, répondit Ngôi Sao en se faisant la réflexion mentalement qu'il ne s'était pas brossé les dents.

Quand elle eût fini d'écrire son texte, elle se leva pour aller poser son journal de bord dans sa valise que cette fois, elle ferma avec son petit cadenas de vacances. Normalement, elle ne le fermait pas vraiment mais en donnait l'illusion en mettant son cadenas sur la fermeture éclair mais pas fermé, juste dans la bonne position pour faire croire à son verrouillage. Mais cette fois-ci, à cause d'un genre de paranoïa étrange qu'elle ne saurait expliquer, motivée par absolument rien, elle avait fermé son cadenas.
Déjà prête avant d'écrire son journal, elle alla simplement se glisser dans les draps à côté d'Eve et se plongea elle aussi peu à peu dans les mêmes bras qui portaient déjà Eve, ceux de Morphée.

Le lendemain, ils firent la visite d'un site archéologique situé à une heure de route de leur appartement. C'était Matei qui sautait de joie comme une puce sauterait sur le dos d'un chien à peine découvert.
Pierrick souriait tendrement en le regardant de loin quand Ngôi Sao vint se poser à ses côtés et lui dit :
-Ça te rappelle notre voyage d'études non ?
Pierrick se tourna vers son interlocutrice qui lui souriait avec simplicité, sans artifices quelconques.
-Oui. Honnêtement, j'y pensais vraiment très fort pendant quelques secondes. En le voyant aussi heureux quand on parle d'histoire, j'ai envie de me pencher un peu plus dans cette matière alors que j'ai pas trop d'affinité avec ça depuis des années.
-Heureusement que tu enseignes pas l'histoire alors ! sourit la jeune femme qui le connaissait bien en sa qualité d'amie et de collègue à la fois.
-Il aime l'histoire ton copain ? demanda Lorenzo qui était arrivé derrière eux, talonné de Karim et d'Eve, son appareil photo à la main.
-Beaucoup. Il est vraiment passionné, sourit Pierrick avec affection.
-Ça se voit, rit Lorenzo avec amusement.
-Massimo dirait qu'on dirait un petit chien tout excité quand il reçoit un nouveau jouet à Noël, lança Ngôi Sao.
-Ou un enfant qui déballe ses cadeaux à Noël, ajouta Pierrick en pouffant. Je me demande ce qu'il devient, notre Massimo...
-Je vais essayer de lui réécrire. La dernière fois qu'on s'est parlé, il m'a dit que tout se passait bien et qu'il savait de mieux en mieux parler les trois langues dont il a besoin à son travail.
-Quel travail ? lui demanda Pierrick.
-Je sais plus, admit Ngôi Sao en riant.
-Quelle mauvaise espionne ! C'est plus ce que c'était, fit semblant de s'indigner Pierrick les poings sur les hanches. De mon temps, c'était plus fiable et beaucoup plus fourni et précis en informations !
-Désolée désolée...J'emmagasine des informations sur quelqu'un d'autre maintenant !
-Je sais ! Celui que tu aimes, sourit Pierrick.
-Oui...fit Ngôi Sao en mimant une expression timide pour faire comme si c'était gênant à avouer.

Pendant ce temps, ce dernier, toujours en cours, bâillait aux corneilles. Il en avait marre, il ne souhaitait qu'une seule chose...Que son cours se termine et qu'il puisse aller jouer à quelque chose sur son ordinateur en rentrant. Il se prendrait un jour de pause, mentalement il en avait besoin.
Stefano alluma son ordinateur et alla se chercher une boisson à la cuisine pendant que son appareil commençait à ronronner doucement.
Une fois assis sur sa chaise, casque sur les oreilles et sa bibliothèque de jeux face à lui, il regarda avec un certain regret un peu amer ses jeux multijoueurs avec lesquels il pouvait habituellement jouer avec Ngôi Sao quand elle était là. Même si cela n'était pas régulier ni habituel, il leur arrivait de temps en temps de partager un moment de jeu ensemble. Les deux adoraient les jeux, que ce soit les jeux vidéo ou les jeux de plateau, de société.
C'était évidemment là qu'il avait le plus envie de jouer avec elle, parce qu'elle lui manquait. Même après seulement quelques jours, il avait envie de la voir, de pouvoir lui faire des câlins, de l'embrasser et de jouer avec elle.

C'était paradoxalement quand quelque chose lui manquait qu'il en remarquait la présence. Voire même l'omniprésence dans sa vie dans ce cas-là.
Il soupira et commença tout de même à jouer. Un nouveau jeu étant sorti récemment, il avait pu l'acheter et il se disait que c'était le moment de le tester, vu que de toute façon il ne pouvait pas jouer avec sa petite amie.
Après plusieurs minutes de jeu solitaires, il reçut un appel entrant. Il accepta et se retrouva alors connecté en vocal. C'était Driss.
-Ça va Stef' ?
-Oui et toi ?
-Ça va...Déjà pas mal de boulot mais là j'ai fini. J'ai vu que t'étais connecté, ça te dit de jouer à quelque chose tous les deux en ligne ?
-Franchement, chaud ! répondit simplement Stefano avec un sourire.
Driss ne pouvait pas mieux tomber que maintenant, dans son moment de solitude qu'il ne pouvait pas trop briser. Les deux garçons se mirent d'accord sur le jeu à faire et ils débutèrent leur partie.

De son côté, Ngôi Sao se disait que ce soir particulièrement, son petit ami resté à la maison lui manquait. Lui manquait très fort. Elle aimait beaucoup ses vacances avec ses amis et ses collègues, mais elle avait également hâte de rentrer. Retrouver son petit ami, partager des moments avec lui, préparer le repas pour le moment où le soir, il rentrerait épuisé de ses cours. Elle userait de ses deux semaines de vacances, ou disons la semaine et demie restante, à bon escient pour lui.
-Qu'est-ce qu'on ferait pas par amour...pensa la jeune fille en cuisinant avec Matei dans la cuisine de leur petit appartement loué.
-Tu penses à Stefano non ? rit en douce le jeune homme brun quand il vit le sourire léger de sa meilleure amie.
-Oui, répondit cette dernière sans chercher aucunement à le cacher.

-On part acheter quelques trucs pour demain et pour la route après-demain ! On revient dans quinze minutes !
-D'accord !
Pierrick, Karim, Eve et Lorenzo allaient se dégourdir les jambes en allant acheter des provisions. Le surlendemain, les six amis allaient reprendre la route pour rentrer donc ils avaient besoin de quelques trucs à grignoter dans la voiture pour leur retour. Et pour le lendemain soir, il manquait juste quelques ingrédients pour faire les pizzas que Matei et Lorenzo avaient envie de préparer.
À présent seuls dans l'appartement, Matei et Ngôi Sao restèrent silencieux en surveillant les casseroles, le seul bruit les enveloppant étant le ronronnement doux de la hotte qui aspirait l'air et la vapeur au-dessus de la culisinière.

-Matei ?
-Oui ? répondit-il en tournant la tête vers elle.
-Je sais que tu observes pas mal. Je voulais te demander...Tu penses quoi de Karim ?
-À quel point il est beau ? la nargua le jeune homosexuel.
-Matei t'as compris...soupira Ngôi Sao, toutefois en souriant.
-Je pense clairement qu'il essaie de te draguer, ma sœur...fit le jeune brun en remontant ses lunettes sur son nez.
-C'est bien ce que je craignais...
-Craindre, carrément ? rit Matei de bon cœur.
-Quand un gars te tourne autour, oui je crains un peu ça, en tant que femme surtout, et aussi en tant que petit gabarit...
-T'es super dominante, Ngôi Sao...lui dit Matei en souriant.
-Mais même ça change rien, répliqua-t-elle. Si on me frappe dans la rue, dominante ou pas surtout dans le cadre intime du lit, je vais juste être mal...
-C'est...Extrême un peu, non ? demanda Matei en haussant un sourcil.
-Mais au moins t'as compris !

Après quelques secondes de silence, le jeune homme reprit :
-Mais...D'accord il a l'air de te tourner autour...Mais est-ce qu'il sait que t'es prise ? Et que tu veux pas te lancer dans une relation à plusieurs.
-C'est plutôt Pierrick qui le côtoie, il enseigne chez les plus grands aussi. Je ne sais pas. Je parle assez de Stefano tout le temps, Pierrick aussi l'évoque...Je ne sais pas.
-Tu sais des fois les garçons c'est aveugle...lança Matei légèrement innocemment.
Ngôi Sao lui jeta un regard scandalisé.
-Je te rappelle que je sors avec Stefano, c'est bon pour toi ?
Matei éclata de rire.
-C'est vrai, il a jamais rien vu et il a mis des plombes à se rendre compte de ses sentiments...
-Bon j'en connais un qui est pas beaucoup mieux...le nargua Ngôi Sao.
-Ça va ! rit Matei. On parle pas de moi là !
-Mais si, mais si ! sourit Ngôi Sao.
-En vrai, plus sérieusement...Je pense que tu devrais lui dire. Si dans sa tête, c'est pas cent pourcents clair et qu'il s'imagine d'éventuelles choses...Ce serait mieux qu'il sache que c'est vraiment mort. Pour lui un peu, et pour toi surtout.
-Si l'occasion se présente, je vais lui dire qui est Stef' pour moi. Je vais pas juste arriver devant lui pour dire, tu sais quoi ? J'ai un copain et c'est Stefano dont tu entends parler depuis cinquante plombes !
-C'est vrai. Mais fais-le au plus vite.
-Oui, sourit Ngôi Sao. Merci Matei.

Elle tourna les talons et déclara sur le pas de la porte :
-Je te laisse surveiller la cuisson je vais appeler Stefano.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top