Chapitre 4 : Petite fête

-Joyeux anniversaire, Stefano !

-Arrêtez ! gémit longuement le garçon pour rire. Vous êtes gênants !
-Tu adores être le centre de l'attention, profite ! fit Ngôi Sao sur un ton ironique.
-C'est cela...rétorqua-t-il.

C'était vendredi au lycée et le lendemain, ils devaient aller chez Stefano pour fêter son anniversaire. Il fêtait ses dix-sept ans.
Il avait aussi invité Pierrick et ses amis, Noël et Massimo, plus par politesse que par réelle affinité avec eux. Cela ferait plaisir à Matei d'avoir son petit ami et puis, leurs groupes d'amis commençaient peu à peu à se rapprocher. Ngôi Sao étant la seule à être déjà allée dans sa maison, dans laquelle il avait déménagé récemment, leur servirait de guide de la gare à sa maison. Il leur avait dit de prendre un maillot de bain car ils pourraient se baigner dans sa piscine.
-Oui, oui, il a une maison de bourge ! avait précisé Ngôi Sao.
-Mais arrête ! lui dit Stefano avec un air suppliant mais tout de même rieur. Toi aussi, tu vis dans une maison !
-Sans piscine ! renchérit la jeune noiraude.

Le lendemain, Stefano se leva en milieu de matinée pour faire les préparatifs de l'après-midi et de la soirée. Il prépara alors la pâte à crêpes, avec la recette qu'il avait demandée à Ngôi Sao. Il se demanda s'il avait fait assez puis il se décida à faire plus que nécessaire au niveau de la dose. Au pire, cela leur faisait des restes, ce n'était jamais perdu ! Et qui disait non à des restes de crêpes ?
Driss, son meilleur ami, n'avait pas pu venir. Ses parents étaient divorcés et ce week-end, il n'avait pas pu s'arranger pour ne pas aller chez son père donc il avait dit à Stefano qu'ils feraient un truc les deux plus tard ensemble, et qu'il lui donnerait son cadeau à ce moment-là. Stefano avait été un peu triste de son absence mais finalement, il se disait que passer un moment avec son meilleur ami, seuls tous les deux, ne pouvait pas être désagréable.
Quant à Ngôi Sao, elle avait demandé à tout le monde de la retrouver à la gare pour pouvoir les guider jusque chez Stefano.

Le garçon brun regarda l'heure. Il monta à l'étage et ouvrit la porte de la chambre de son petit frère, Vittorio.
-Tu iras ouvrir la porte si jamais mes amis arrivent trop tôt, s'il te plaît ? Je vais aller me doucher.
Il pensait qu'il aurait assez de temps pour se laver les cheveux, ce qu'il n'avait pas fait depuis un moment. Il passa alors sous l'eau chaude, debout dans sa baignoire pour se doucher. L'eau ruisselait sur sa peau lisse, presque sans aucune aspérité, formant des petits rus surtout sur les petits renfoncements que formaient sa peau à l'endroit où ses muscles fondants étaient encore assez marqués.
Il allait se rincer le corps pour retirer le savon de sa peau et de ses cheveux quand il entendit la sonnette de sa porte.
-J'ai fait trop long ou ils arrivent très tôt ? pensa-t-il à voix haute.
Il se dépêcha de finir de se rincer, se sécher et enfiler les premiers habits qui lui tombaient sous la main pendant que son petit frère allait ouvrir la porte à ses invités.

Il entendit alors crier depuis en bas :
-Stef' ! Tes amis sont là !
-J'ai entendu, j'arrive ! répondit-il de l'étage du haut.
Ils étaient tous en train d'enlever leurs chaussures par politesse, pour éviter de salir le carrelage blanc un peu grisé de l'étage quand Stefano déboula dans les escaliers, les cheveux en bataille et son haut mis à l'envers dans la précipitation.
-Pardon, je prenais une douche. Je n'aurais pas pensé que vous arriveriez si vite !
-Ça ne fait rien, le rassura Helena.

-Mais qui vois-je ? Ngôi Sao ! fit une voix féminine. Bonjour, comment vas-tu ?
La jeune noiraude se retourna.
-Bonjour, Cerise !
La mère de Stefano et Vittorio se présenta aux autres. Elle connaissait déjà assez Ngôi Sao, amie avec son fils aîné depuis des années, mais elle tenait à faire bonne figure. Le père arriva juste après et serra vigoureusement la main de Ngôi Sao en la saluant chaleureusement.
-Bonjour, Enzo !
Une fois les présentations faites, Stefano leur fit faire un tour de la maison, que Ngôi Sao connaissait encore peu parce que les Lardieri venaient d'emménager dans cette maison et qu'elle n'était venue ici que quelques fois encore.
-Tu as vraiment une belle maison ! avait dit Pierrick, impressionné car vivant dans un appartement.
-Merci, répondit Stefano.
Il leur proposa ensuite d'aller se baigner. Il faisait encore chaud et Cerise vint leur annoncer que ce soir, elle, son mari et Vittorio allaient manger chez des amis pour leur laisser la maison.
-Alors à ce soir ! les avait salués Stefano.

Pour aller dans la piscine, chacun mit son maillot de bain, très en accord avec sa personnalité. Lui avait un short rouge avec une ligne latérale blanche bordée de noir, Ngôi Sao un deux pièces noir très élégant avec une partie en mailles translucides au milieu de sa poitrine.
Stefano ne put s'empêcher de regarder Ngôi Sao. Elle était frêle et mince mais avait quand même des hanches plutôt larges pour une asiatique. Xiù par exemple n'en avait presque pas. Il aimait encore assez bien son physique, car elle paraissait enfantine et il aimait bien ce genre de physique encore connoté comme innocent.
Quand elle s'aperçut qu'il la regardait, elle lui sourit et il finit par lui lancer pour que ça ne paraisse pas trop bizarre :
-Ton maillot te va bien !
-Merci ! sourit-elle.

Il aperçut alors Pierrick en train d'étreindre Matei, il trouvait ça mignon.
Un cri strident et horrifié monta alors depuis le bord de la piscine.
-Ne me faites pas voir cette affection !
-Xiù, arrête ! lui dit Ngôi Sao en riant, assise tranquillement. Ils sont trop mignons !
-Je suis bien d'accord, firent Helena et Mélissa en chœur. Tu es juste allergique à l'affection sous toutes ses formes !
-Viens là que je te fasse un câlin ! fit sadiquement Ngôi Sao en se ruant sur Xiù.
Cette dernière hurla mais se fit avoir et son amie put alors l'étreindre dans ses petits bras.
-Aidez-moi...fit la fille chinoise avec un air de douleur et de souffrance. À l'aide...
-Trop d'affection sans moi ! s'exclama Helena qui se joignit au câlin général.
Xiù hurla encore plus fort, la voix de plus en plus basse.
-Au viol...fit-elle avec une voix qu'elle faisait volontairement étouffée. Je meurs...Au viol !
-Vous ne voulez pas arrêter de la torturer comme ça ? leur dit Stefano en regardant ce collectif de câlins dont une seule personne souffrait actuellement.
-Jamais ! fit Ngôi Sao.
-Me pique pas mes répliques, toi ! fit Xiù avec un sourire qu'elle joua amer.

Avant le repas du soir et après être sortis de l'eau, la plupart des garçons prit une douche.
Stefano s'occupa alors avec Ngôi Sao, ses immenses cheveux d'ébène encore mouillés et pas prêts de sécher, de préparer les ingrédients pour le soir. Il sortit la pâte qu'il avait faite au préalable pendant que Ngôi Sao mettait la table avec les assiettes, les verres et les spatules pour éviter de se brûler les doigts en retournant et en prenant la crêpe sur le four. Il n'y avait que six ronds sur l'appareil électrique et ils étaient dix, il allait falloir qu'ils se partager. En attendant que les filles reviennent de leur toilette, Xiù, sortie de la douche, et Ngôi Sao commencèrent à faire des piles de crêpes en avance, Stefano servant alors les boissons et coupant certains des ingrédients, comme le jambon, sur une assiette qu'il apporta sur la table.
-Magnifique ! s'exclama Massimo avec enthousiasme quand il vit la pile de crêpes déjà préparée par les deux filles asiatiques.
-Ça me donne faim ! fit Noël.
-Moi aussi ! renchérit Pierrick.
-Vous descendez tous ensemble, vous avez pris votre douche tous en même temps, ou quoi ? rit Xiù, spatule à la main, brandie telle une arme de guerre.
-Mais non ! fit Helena avec un air innocent qui ne lui allait pas du tout vis-à-vis de son côté douteux en ce qui concernait la majorité de ses blagues. Et maintenant, place à l'orgie !
Ses amis rirent mais Stefano rajouta fort ce que tout le monde pensait tout bas :
-Ce mot venant de toi fait plus que bizarre...Genre, carrément suspect.
-Mais non ! fit la jeune femme en le regardant avec un air fourbe.
Le groupe mangea avec appétit et les deux piles furent assez vite mangée. Les amis durent se répartir les ronds des crêpes entre eux pour continuer à faire des crêpes.

En fin de soirée, après la séance des cadeaux, certains furent obligés de rentrer, ne pouvant pas rester dormir. Xiù et Helena devaient rentrer, leurs mères n'appréciaient pas vraiment de les laisser crêcher ailleurs que chez elles. Mélissa s'en alla elle aussi pour raccompagner ses deux amies et elle avait des choses à faire le lendemain matin. Noël dut partir également, c'était aussi l'anniversaire de sa mère et il ne pouvait pas manquer toute la journée cet événement.
Ne restaient plus que les garçons et Ngôi Sao, à table, toujours en train de manger. Ils arrivèrent malgré l'immense quantité préparée par Stefano à finir la pâte et quelques-uns des ingrédients. Le jeune italien était repu et satisfait.
Après avoir lavé et rangé la vaisselle et mis dans le frigo sous un film alimentaire les garnitures pas encore terminées, Stefano les emmena dans une chambre en bas, au sous-sol, où il y avait de grands canapés pour dormir à plusieurs dans une seule pièce et où il faisait bien frais.

Une fois tous en pyjama, ils regardèrent un film en grignotant quelques friandises. Stefano, lui, avait juste laissé son short et changé de haut parce que normalement, pendant les saisons chaudes, ça lui arrivait régulièrement de dormir à moitié nu, seulement en sous-vêtements ou en short, laissant son torsr nu. Mais avec des invités, il avait un peu plus de pudeur et de politesse, aussi. Quand le film fut terminé et qu'ils commencèrent à discuter de tout et de rien, Massimo fit remarquer en riant de bon cœur :
-C'est quoi, ce harem inversé ?
Il était vrai que Ngôi Sao était la seule fille au milieu de quatre garçons, c'est-à-dire Matei son meilleur ami, Pierrick le petit ami de ce dernier, Stefano qui avait eu dix-sept ans hier, et Massimo, assez proche d'elle depusi un certain temps.
-C'est moins cliché que d'ordinaire, souligna alors Stefano.
Il devait avouer qu'il aimait bien ce concept. On voyait trop souvent des harems partiarcals et hétérocentrés également donc évoquer un harem inversé lui faisait plaisir.

Après des discussions et de la boisson en tous genres, ils allèrent se coucher vers minuit, un peu plus et on entendit l'étage au-dessus les parents et le frère de Stefano rentrer. Ils avaient entendu la porte d'entrée se fermer.
Pierrick avait choisi de s'allonger sur le même canapé que Matei, assez large pour accueillir deux personnes. Noël les aurait sûrement foudroyés du regard s'il était resté, même Stefano avait remarqué ses regards noirs envers Matei depuis qu'il était en couple avec son ami Pierrick. Ngôi Sao se mit sur un canapé entre celui de Stefano et de Matei. Plus loin, il y avait les deux derniers canapés, collés ensemble par leur occupant, Massimo qui profitait de prendre toute la place disponible.

-T'as pas peur avec tous ces hommes autour de toi ? fit-il en regardant Ngôi Sao avec un rictus moqueur.
Elle le regarda, désappointée. Puis sur un ton impérieux, elle lui déclara :
-Un parti de mon harem inversé n'a pas le droit de prendre des initiatives !
Massimo s'écrasa de rire.
-T'as pas froid aux yeux, toi !
La bande d'amis rit à l'unisson. Finalement, la jeune asiatique répondit :
-Tu sais, il y a deux homosexuels en couple dans cette pièce et puis vous êtes mes amis, je vous fais confiance.
Massimo rit encore.
-C'est tout à ton honneur, partenaire en informations !
Ngôi Sao lui sourit.

Ils finirent par aller se coucher après avoir éteint la lumière et Stefano plongea assez rapidement dans un profond sommeil rempli de rêves aussi étranges que les dessins dans son carnet de croquis.

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