Chapitre 26 : Un chaleureux week-end froid

Aujourd'hui, il faisait froid. L'hiver approchait, dans quelques jours, ce serait officiellement l'hiver selon le calendrier. Même si officieusement, l'air était déjà assez froid pour considérer que l'hiver avait assis sa domination sur la ville.
-Bonjour, mon abomination !
Ngôi Sao venait d'arriver au point de rendez-vous et elle fut accueillie par un gros câlin de Stefano. Ils avaient rendez-vous entre amis pour boire un chocolat chaud en ville et partager un moment tous ensemble avant Noël qui approchait à grands pas. Les rues étaient bien remplies de monde, on sentait bien les fêtes de fin d'année arriver, aussi bien que l'odeur de vin chaud et de churros qui flottait dans l'air froid.
-Mon abomination ? répéta Helena, surprise. Ça sort d'où ?
Stefano eut un petit rire.
-Je l'ai appelée une fois comme ça il y a quelques semaines parce que je la trouvais démoniaque et je me suis dit que ça lui allait bien.
Helena regarda son amie asiatique qui affichait un air tout fier.
-Et avoue, ajouta Stefano en haussant les épaules. Si je l'appelais autrement, genre "mon ange" par exemple, elle n'a rien d'angélique non ?
-Non effectivement, rit Helena.

Le petit groupe rentrait peu à peu dans la période de Noël, c'est-à-dire les fêtes de fin d'année et...Les examens semestriels.
Ils en avaient juste après les vacances de Noël, comme beaucoup d'étudiants européens d'ailleurs, ce qui garantissait des vacances...Pas vraiment vacancières...
Ils arrivèrent dans leur café favori et s'y installèrent. Stefano s'installa, suivi de près de Ngôi Sao. Helena, Mélissa et Xiù s'installèrent à la table en face d'eux. Helena, toujours aussi taquine, dit à Stefano, les mains sous le menton :
-Ça va Stefano ? Entouré de filles comme maintenant ?
Il manquait évidemment Matei à l'appel, en Angleterre pour ses cours bilingues. Normalement, il y avait deux garçons dans le groupe mais sans Matei, évidemment que ce nombre descendait à un. Et sans le groupe de Pierrick pour compenser, il n'y avait pas d'autre garçon.
-Il n'y a pas que des filles...répondit Stefano, mystérieux.
-Comment ça ? s'étonna Mélissa. Il y a quelqu'un de non-binaire ou transgenre autour de cette table ?
-Mais non, leur dit Stefano. Là...Cette personne...C'est un succube.
Il désignait Ngôi Sao avec amusement. Elle le tapa gentiment dans les côtes quand elle vit qu'il l'embêtait.
-En attendant, le succube te charme et te pompe ton énergie vitale du coup !
Stefano rit, Helena et Xiù suivirent le mouvement.

Ils avaient tous pris un chocolat chaud sauf Ngôi Sao qui buvait un grand café au caramel.
-T'es vraiment dans les buveurs de café toi, maintenant...lui dit Mélissa avec un dédain joué.
-Vous êtes tous encore des enfants avec votre chocolat chaud ! rétorqua Ngôi Sao avec le même dédain feint.
Ils ricanèrent tous ensemble et Stefano proposa à sa copine de goûter le chocolat. Elle trempa ses lèvres dans la boisson brûlante et sucrée.
-Ouille c'est vraiment chaud ! Mais très bon. Tu veux goûter mon café ?
-Je...Tu sais que j'aime pas trop le café...murmura le garçon.
-Il est léger. On sent surtout le caramel.
-Bon, d'accord...
Stefano avala timidement une gorgée du liquide chaud qui coula dans sa gorge.
-Ça va, c'est pas mauvais. Mais je préfère mo chocolat.

Ngôi Sao soupira. Stefano crut qu'elle allait lui faire un reproche ou juste l'embêter verbalement mais elle parla d'une voix normale :
-Quand Matei était là, je prenais un café et lui un cappuccino, ou parfois un latte macchiato. Au moins, j'étais pas la seule à boite du café.
-Triste, fit Helena en buvant une gorgée de son chocolat. Maitnenant, il est en Angleterre loin de nous...
-Il prenait souvent du thé aussi. Ça doit lui plaire ça, là-bas, avec le five o'clock tea, dit Xiù en souriant. Il devrait faire le plein de thés là-bas pendant son séjour.
-J'imagine, sourit Ngôi Sao. Sinon, ça se passe les révisions ? Vous penssz qu'on pourra se voir pendant les vacances ?
-Mets quand même des guillemets au mot vacances, fit Helena avec un rire un peu jaune.
-Moi je pense pas, déclara Xiù. Je vais sûrement rester cloîtrée chez moi.
-Sors plus, lui dit Stefano en lui montrant les dents comme pour la menacer.
Les amis rirent et l'après-midi se termina. Le groupe se sépara.

-Tu viens chez moi, Baphy ? demanda sa copine avant qu'ils ne se séparent.
-Y aura tes parents ?
-Fais pas ton timide, lui dit la jeune fille pour toute réponse.
-Tu sais que je suis timide...
-C'est pas en ne venant jamais et du coup, en les voyant jamais, que tu vas t'y habituer, lui dit-elle.
-C'est pas faux...D'accord, je viens.
Stefano appela sa mère pour lui signaler qu'il ne rentrait pas tout de suite et qu'il allait chez Ngôi Sao.
-Tu y restes dormir ? demanda-t-elle à l'autre bout du fil.
-Euh...fit Stefano en regardant sa copine qui n'entendait pas ce qui se disait à travers le téléphone et qui lui rendit simplement son regard sans comprendre.
Il laissa passer quelques secondes de plus avant de finalement répondre, sans demander quelque chose de plus à sa copine juste à côté :
-Je ne sais pas. Pas encore. Je te redis.
-D'accord, alors amuse-toi bien ! Et protégez-vous si besoin !
Stefano rougit sans pouvoir se maîtriser. Il est vrai que ses parents lui avaient déjà donné un préservatif, même avant qu'il sorte avec Ngôi Sao, au cas où il devait se protéger de quoi que ce soit. Cette dernière dut deviner ce qu'il avait dû entendre à travers le combiné parce qu'un petit sourire se dessina sur ses fines lèvres.

Ils rentrèrent tous les deux, assis côte à côte dans le bus. Ngôi Sao s'était appuyée sur l'épaule de Stefano, pas parce qu'elle était fatiguée mais par affection.
C'est assez tard après avoir connu son petit ami, à l'époque simple ami, qu'elle avait appris qu'il avait le mal des transports, en tout cas de la plupart des transports.
En voiture, il était malade.
En bateau, il était malade.
En avion, il était malade.
En bus, il était malade...
Seul le train l'épargnait. Et comme c'était le transport qu'il prenait le plus souvent, ça arrangeait heureusement bien ses affaires !

-Coucou ! fit Ngôi Sao en rentrant dans sa maison.
-Coucou ! entendit-elle en retour.
Une fois que Stefano avait bien salué les parents de sa copine, intérieurement rouge pivoine, ils montèrent dans la chambre de Ngôi Sao.
-On va sûrement manger tous ensemble, ce soir, lui dit la jeune fille. Mes parents feront à manger.
-Je suis vraiment dégueu, je pourrais prendre une douche ? se risqua à demander Stefano.
-Bien sûr ! Attends je vais te donner un linge, dit la jeune fille.
Elle se leva et, suivie de son petit ami, arriva à la salle de bains. Elle lui sortit de quoi se sécher après sa douche et le laissa seul dans la pièce.
-À moins que tu veuilles que je reste pour poser mon regard de braise sur toi...susurra-t-elle, le visage tourné vers lui, sur le pas de la porte.
Stefano rougit légèrement et dit :
-Ça va aller cette fois...Surtout que y a tes parents en bas...
-Comme tu veux, sourit la jeune fille avant de quitter la salle de bains en refermant la porte.

Quand la jeune fille revint dans sa chambre, elle vit sur son téléphone un appel manqué. Elle déverrouilla son appareil et regarda qui l'avait appelée. Une agence de publicité, peut-être ?
-Oh Matei ! dit-elle, pourtant seule.
Cela ne faisait que quelques minutes qu'il avait essayé de la joindre. Après tout elle avait juste accompagné son dulciné à la salle de bains. Elle n'avait pas entendu l'appel parce que quand elle arrivait chez elle, ou même de façon générale, elle activait en mode silencieux. Stefano l'avait d'ailleurs plusieurs fois disputée, gentiment, pour ça.
-Salut Matei ! Je viens de voir ton appel.
-Coucou ! Je pensais pas que tu me rappellerais si vite à vrai dire ! rit Matei à l'autre bout du fil.
-Comment ça va ?
-J'ai beaucoup à étudier...soupira son meilleur ami. Mais sinon, ça va. Ma famille d'accueil est gentille. Ils ont un fils en bas-âge mais ça va. Parfois il est ingérable mais c'est assez rare, finalement.
-Tant mieux, rit nerveusement Ngôi Sao qui elle non plus n'aimait pas les enfants qui faisaient beaucoup de crises ou de caprices. Les cours, c'est comment ?
-Des fois ça va vite...Heureusement que j'avais quand même une bonne base d'anglais avant de partir.
-Matei se valorise, il va neiger ! souligna Ngôi Sao en riant, applaudissant avec ses mains.
-Ça va, toi ! lui rétorqua son interlocuteur avec un sourire amer à l'autre bout du fil. Mais bon, c'est quand même une école pour bien apprendre la langue dans l'optique de devenir traducteur.
-Oui le niveau doit être élevé.

Ils passèrent en revue plusieurs autres sujets, puis arrivèrent sur le thème des études de Ngôi Sao et Pierrick.
-Il a pas l'air trop déprimé ? lui demanda le jeune garçon, avec un ton très soucieux. Quand je l'ai au téléphone, il a l'air plutôt bien mais...En vrai ?
-Ça fait déjà plus de trois mois que tu es parti, évidemment qu'il est un peu affecté, lui avoua Ngôi Sao. Mais en tout cas, quand il est avec moi en cours ou avec les autres, il ne laisse pas paraître grand-chose.
-Ça lui ressemble un peu quand même...
-Oui, admit Ngôi Sao avec un sourire.
-Et toi, ça va toujours avec Stefano ? finit par demander Matei.
Sa meilleure amie entendait à des centaines de kilomètres le sourire un peu mesquin dans sa voix quand il posa cette question. Elle décida de faire exprès d'y répondre très stoïquement :
-Écoute, oui, ça va. On était dehors avec les autres tout à l'heure pour boire un truc, c'était chouette, et après il est venu chez moi. Là, il se douche encore.
-Dommage, je suis pas à côté de toi pour te donner une protection, pour vous deux, dit Matei un peu déçu que sa première provocation n'ait pas marché.
-Dommage, effectivement. Surtout que toi, là où t'es, elle ne te serait pas utile, le nargua la jeune asiatique.
Matei retint une insulte. Sa blague se retournait contre lui ! On aurait dit qu'elle avait utilisé le bouclier miroir de la mythologie grecque et que lui, Matei, était la gorgone Medusa. Ou alors, la carte "changer de sens" du Uno. Surpuissante, cette carte en question !

-Ça parle de choses salaces, ici ! fit alors une voix derrière Ngôi Sao.
-Bonjour, Stefano ! fit Matei en riant en entendant le garçon.
Ayant fini sa douche, Stefano était sorti de la salle de bains plus ou moins sec, entendant à travers la porte sa copine parler au téléphone. Il s'était bien doué qu'elle conversait avec Matei, vu le ton qu'elle employait.
-Il te dit bonjour, transmit Ngôi Sao en activant alors le haut-parleur.
Elle ne put s'empêcher de laisser traîner son regard sur Stefano qui n'avait pas mis de haut ni de bas encore, seulement son boxer noir bien serré, et le linge qu'il portait devant son beau torse nu. Il s'assit sur le lit de sa copine, là où elle était assise elle aussi depuis le début de son appel.
-Bonjour, Matei ! Ça va ?
Les amis discutèrent alors un moment. Pendant l'appel, même Stefano plutôt aveugle à ce genre de choses finit par remarquer le regard avide et envieux de sa copine sur sa peau laiteuse. Il se toucha alors un pectoral en souriant, plantant ses magnifiques yeux bleus dans ceux de sa copine, au travers des verres de ses lunettes fines. Se mordant la lèvre, Ngôi Sao se retint de lui sauter dessus à la seconde, par égard pour son meilleur ami avec qui ils discutaient toujours.

-Bon. C'était super de vous entendre, tous les deux, conclut Matei en fin d'appel après quelques minutes de discussion à trois. Je vais aller travailler. À bientôt ! Je rentrerai pour les vacances de Noël, sûrement !
-D'accord, à bientôt !
-Salut !
Ngôi Sao s'assura qu'elle avait bien raccroché et Stefano put alors à peine voir et anticiper le missile noiraud qui lui fonça droit dessus, le renversant dans ses draps moelleux.
-Dis donc, toi...
-Oui ? Moi quoi ? fit innocemment le jeune homme.
-Je me suis retenue très fort de ne pas te sauter dessus, par égard pour Matei...T'as fait exprès de ne pas te rhabiller entièrement après ta douche, non ?
Le sourire de Stefano, à la fois affirmatif mais teinté d'une légère touche de timidité, voulait tout dire. Ngôi Sao lui susurra :
-Déjà que tu as du charme, tu commences à en prendre conscience, donc si tu commences à en jouer...Ça va mal se passer pour toi !
-Ou bien, corrigea Stefano, toujours sous sa copine, plongé dans les draps.
-À toi de décider pour les détails, murmura Ngôi Sao avant d'embrasser le torse de son copain, dont les gémissements étouffés commençaient à peine.

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