Toujours assise sur le lit, regardant son ami toujours couché, les mains au niveau de ses joues rouges et regardant le vide à sa gauche, Ngôi Sao ouvrit grand ses yeux de surprise.
Elle avait bien entendu ?
Elle qui avait tout fait depuis toutes ces années pour tourner la page, et même enterrer le bouquin avec, elle avait bien entendu ?
Tous ses sentiments de l'époque auxquels ce même garçon, qui venait de lui confesser les siens, n'avait pas répondre à ce moment de leur vie ressurgirent d'un seul coup, comme une implosion.
-Ng...Ngôi Sao ?
Devant son absence de réponse, Stefano se cacha à nouveau les yeux avec ses mains et murmura :
-Tu sais...Si tu refuses...Après autant d'années...Je...Je comprendrais. Je serais triste mais je comprendrais. Je t'ai infligé la même chose à ce moment-là...

Stefano ne pouvait pas supporter ce silence. Il n'avait pas souvent d'émotions aussi forte dans sa poitrine mais en ce moment, il sentit cette dernière se serrer. Derrière ses mains, il sentit vaguement des larmes lui monter aux yeux.
Le silence lui parut durer des heures et des heures, c'était si long...Il sentait son sang pulser dans ses oreilles, son cœur battait la chamade.
Quand soudain, il sentit un contact sur son torse et une main vint attraper un de ses poignets pour la retirer de son visage. Il retira de lui-même son autre main pour voir Ngôi Sao en entier, à moitié couchée sur lui. Elle avait son autre main à plat sur son torse, qui se soulevait et s'abaissait au rythme de ses respirations légèrement saccadées à lui.

La jeune fille vit alors bien que son ami avait une expression très appréhensive et stressée sur son visage, il avait l'air réellement affecté de la situation. Elle ne l'avait jamais vu ainsi. Normalement, on ne voyait pas beaucoup ses sentiments sur son visage ou au travers de ses expressions.
Elle avait déjà une réponse à lui donner. À la seconde où elle avait entendu et compris sa question. Mais elle était encore surprise, comme si son cerveau avait encore de la peine à traiter l'information.

Elle sourit alors avec une sincérité impressionnante et Stefano releva légèrement le menton. Quand elle ouvrit la bouche, il appréhenda la réponse qui allait en sortir mais un peu moins qu'avant au vu de son expression détendue.
-Évidemment !
Stefano ne comprit pas.
-Évidemment que tu peux. Ce serait vraiment un plaisir, Stef' !

La réponse combinée au sourire si beau de son amie firent tomber d'un seul coup le stress intense dans lequel Stefano était. D'un geste très rapide, il resserra ses bras autour du corps de son amie déjà couchée sur lui et l'étreignit avec force.
-Je...Je suis si content, Ngôi Sao ! J'ai eu peur que tu ne ressentes plus rien pour moi à cause du temps passé ! Mais là je suis tellement content !
Stefano qui avait toujours eu de la peine à exprimer ses sentiments par oral, ou même parfois simplement de les montrer, se décida à pour une fois exprimer quelque chose qu'il ressentait au plus profond de son ventre, au plus profond de ses tripes.
-Je t'aime, Ngôi Sao ! Si tu savais combien...
Il avait l'impression que le moment intime qu'ils venaient de passer ensemble, en n'étant pas encore en couple, et que la réponse positive de la jeune fille avait décuplé ce qu'il ressentait.
Ngôi Sao bougea alors pour se dégager un peu de l'étreinte très forte du jeune homme et l'embrassa sur le front.
-Moi aussi, je t'aime. Tu ne sais pas à quel point non plus.
Avec un sourire encore plus immense, elle ajouta :
-Ce moment qu'on vient de passer...Il était tellement plaisant. J'espère qu'on en vivra plus comme ça !
Stefano sourit à son tour avec une joie indescriptible.
-Moi aussi ! Tu...Tu es tellement douée...
-Merci, fit la jeune fille en remettant une mèche derrière son oreille. Et toi tu fais des gémissements tellement beaux et plaisants à entendre...
Stefano rougit d'un coup. Ngôi Sao ne lui connaissait pas cette gêne. Le garçon était souvent très stoïque ou trop nonchalant par rapport aux situations de la vie pour être affecté par les sentiments qui en découlaient. Ses joues rosées amusèrent la jeune fille.

Elle décida de bouger, Stefano la libéra alors de son étreinte. Elle se plaça alors sur le côté du garçon, sur le flanc appuyée sur son coude et passa son bras sous la nuque de Stefano pour lui caresser la joue de l'autre côté. Elle remit son autre main à plat au milieu de son torse, et Stefano regretta alors de ne pas être resté torse nu. Il regarda la jeune asiatique qui lui dit d'un ton doux :
-Maintenant, tu es mon précieux petit ami ! J'ai de la peine à le croire. Je vais me réveiller, constater que c'est un rêve et être très triste.
Stefano se releva légèrement et quitta alors sa position sur le dos pour venir de lui-même poser ses lèvres sur celles de Ngôi Sao, légèrement surprise de son initiative.
-Tu ne rêves pas. À moins qu'on soit dans un rêve commun. Ce que je ne voudrais pas vraiment...
-Moi non plus.
Ngôi Sao avança la tête et l'embrassa à son tour, beaucoup moins chaste que lui. Le baiser était plus profond, même sans la langue, moins léger sur les lèvres de son petit ami. Stefano sentit des papillons dans son ventre et presque son entrejambe se réveiller déjà à nouveau...Juste avec un baiser un peu appuyé...Qu'est-ce que seraient leurs futurs moments intimes avec un tel désir dans son corps ?

Stefano se remit alors dans sa position initiale, couché sur le dos, mais cette fois, le corps légèrement plus orienté vers sa petite amie pour la voir un peu mieux. Après un petit moment juste passé à laisser Ngôi Sao lui caresser la joue, un simple moment d'amour, d'affection pure et sincère, Stefano allait rompre le silence quand Ngôi Sao lui demanda :
-Tu y pensais depuis longtemps ?
-De quoi ?
-À me faire ta déclaration ?
Stefano sourit presque amèrement mais c'est sur un ton sincère et plutôt content qu'il répondit :
-À peu près après que tu m'aies dit que vous vous étiez quittés avec Marveen. Enfin, disons que là je pense que je commençais à m'attacher beaucoup à toi, en me disant inconsciemment que j'avais du coup une chance de t'avoir. Et après, il y a eu Elodie qui s'est offusquée que je lui parle trop de toi, donc elle m'a fait me rendre compte en fait que j'étais...Que j'étais plus attaché à toi qu'une simple grande amie, on va le dire comme ça.
-Au moins, elle a servi à quelque chose, plaisanta Ngôi Sao. Au-delà de mes sentiments, si tu savais combien elle m'a énervée cette fille, avec Driss aussi...
-Je pense bien. Merci à vous d'eux d'avoir pris ma défense tout le temps. J'étais tellement gêné quand elle était là...
La jeune fille sourit, se remémorant ces scènes très désagréables aux pauses de midi. Elle se recentra sur de plus beaux souvenirs, très récents.
-Elle était originale, ta déclaration, dit-elle avec un sourire un peu lascif. Un acte plutôt que des paroles, en utilisant une proposition que je t'avais déjà faite une fois...
-Merci, fit Stefano, sentant maintenant les caresses de sa copine sur ses cheveux. C'est Vitto' qui m'a suggéré de privilégier une action plutôt que des mots quand je lui ai dit que je ne savais pas comment faire. Il venait de me demander si j'étais encore avec Elodie, donc je me suis un peu confié à lui. Et comme il sait que je ne suis pas à l'aise avec les mots...
-C'est chou, il a eu bien raison. C'est pour ça qu'il n'y a que nous deux chez toi aujourd'hui ?
Stefano sourit et regarda sa copime dans ses yeux noirs comme la suie.
-On ne peut rien te cacher, n'est-ce pas ?
-Rien, confirma l'espionne en lui rendant son sourire.

Après un long soupir de contentement, la jeune fille lui avoua :
-C'était une belle déclaration. Et une superbe phrase aussi de ta part, c'était trop mignon.
Stefano sentit ses joues légèrement rosir. Il n'y avait pas pensé en amont mais il avait tellement pris en compte la demande de Ngôi Sao à l'époque qu'il avait inclus presque instinctivement cette dernière à sa phrase, comme s'il devait lui demander s'il pouvait sortir avec elle plutôt que de lui demander à elle de sortir avec lui. C'était ce que Ngôi Sao trouvait trop mignon.
-Après Pierrick et la phrase improbable de Matei, voilà que c'est ton tour avec moi ! rit Ngôi Sao.
Stefano essaya de se remémorer de quoi elle parlait. Il n'était pas certain de savoir de quelle phrase elle parlait par rapport au couple, mais c'était sans importance pour le moment.
-Je suis contente, déclara-t-elle. Je suis contente que tu aies osé me le dire. Je sais que tu es un peu timide des fois donc ça me rend heureuse.
Stefano, décidément entreprenant ce soir-là, glissa ses doigts entre ceux de Ngôi Sao avec affection.
-Je me suis dit que...Toi, après mon refus, tu ne reviendrais pas vers moi...Et je me suis dit que...Je devais tout te dire si je voulais avoir une chance de pouvoir être avec toi. Parce que si un autre, ou une autre d'ailleurs, t'avait eue, j'aurais été détruit...Anéanti...
Ngôi Sao attrapa le menton de son copain et lui dit un ton presque suave avant de l'embrasser :
-T'es trop mignon !

Quand elle se détacha de ses lèvres, il lâcha une longue respiration qui ressemblait presque à une fin de halètement.
-Tu as prémédité depuis quand, cette action plutôt que des mots ? demanda la jeune fille, curieuse.
-Depuis que j'ai discuté avec Vitto', j'avais tout de suite pensé à te demander si on pouvait...Voilà...
Ngôi Sao sourit, elle retrouvait là son Stefano un peu timide.
-Je me suis tellement préparé à ce moment, pour profiter au maximum, que ça fait plusieurs jours que je me suis pas...Masturbé...
Stefano lâcha ces mots, surtout le dernier, avec les joues rouges, gêné comme un enfant qui aurait dit un gros mot devant ses parents.
-C'est pour ça que y en avait autant alors...sourit Ngôi Sao avec le même sourire lascif qu'avant.
-Je...Je suis désolé de t'avoir fait avaler ça pour la première fois...fit Stefano tout gêné en repensant au moment où il était venu et qu'il n'avait pas eu le temps de prévenir sa copine mieux.
-Ça ne fait rien, sourit-elle en l'embrassant sur le front, dégageant sa frange brune abondante avec son pouce, pour le rassurer. Ça ne me dérange pas, je t'ai dit.
Avec un sourire qu'elle voulait chaleureux et rassurant, Ngôi Sao lui dit avec un ton amusé mais touché aussi :
-Je ne te savais pas si...Disons pensif par rapport à ce genre de sujets. À prévoir à l'avance, comme ça.

Stefano ne sut que répondre. Il était vrai que d'ordinaire, il ne pensait pas tellement à tout ça en amont...Mais là, ça lui tenait à cœur.
-Dis...
-Oui ?
Il avait les joues rouges et chaudes de gêne.
-Moi j'ai adoré ce premier moment ensemble. Je me suis senti tellement bien que ma tête était entièrement vide, je pensais pas ça possible mais j'ai profité de ce moment tellement fort du coup. Tes gestes aussi, ils étaient...Tellement envoûtants...Mais...Comment c'était ? Pour toi ? Et comment tu m'as trouvé ?
Ngôi Sao se remit à caresser ses cheveux avec affection, en passant ses petits doigts entre ses mèches folles brunes.
-Tu as vraiment ce que j'aime, ce que moi j'appelle le charme du débutant.
-Le charme du débutant ? répéta Stefano, curieux.
-Oui. Des réactions tellement...Comment dire ? Presque innocentes, très pures face au plaisir ressenti, sans artifices. J'adore ça. Vraiment.
Stefano se sentit rougir.
-Quand tu m'as demandé aussi gêné, tout timide mais quand même désireux, de te faire une fellation, c'était très excitant.
Flatté, mais aussi toujours un peu gêné, Stefano rougit de plus belle.
-J'espère que ça a été aussi avec mes doigts plus...Plus derrière. Je ne t'ai pas demandé avant, comme tu as dit que je pouvais te toucher partout, et tu as eu l'air d'aimer.
-Oui...C'était vraiment bien...sourit Stefano en y repensant, un peu béat. Ça m'a fait beaucoup d'effet. Je suis content de t'avoir dit il y a longtemps que j'aimais ça...Tu m'as offert la meilleure première fois du monde !
-J'en suis heureuse, fit Ngôi Sao avec un grand sourire. Ça me fait plaisir de te l'entendre dire.
-Il y avait encore autre chose ? demanda Stefano, curieux, devant la liste déjà bien longue que sa jeune petite amie lui avait énumérée.

Sans hésiter plus d'une seconde, elle lui dit avec un ton suave :
-Le plus plaisant, c'était d'entendre tes gémissements. Qu'est-ce qu'ils étaient beaux, j'ai pas d'autre mot que plaisant pour les qualifier.
-Je...J'ai gémi aussi fort que ça ? demanda Stefano les joues encore plus rouges qu'avant, toujours gêné.
Il regardait Ngôi Sao en attendant une réponse. Elle ne faisait que lui sourire quand...
-Aaanh !
Elle venait de sensuellement lui caresser l'entrejambe, au repos et à travers le pantalon, mais cela avait suffi à lui faire lâcher un joli gémissement spontané. Stefano sentit ses joues chauffer encore plus et mit sa main devant sa bouche, comme si cela pouvait annuler le son qu'il venait d'émettre malgré lui.
-Tu as ta réponse maintenant, sourit la jeune fille amusée.
-C'est...C'est pas du jeu ! s'offusqua-t-il.

Ngôi Sao lui sourit.
-T'es trop adorable, mon Stef' ! dit-elle sur un ton très doux, en l'embrassant sur le nez.
Stefano la regarda dans les yeux. Il la voyait un peu floue sans ses lunettes, mais assez bien pour distinguer les formes de son visage.
-Je suis vraiment content, dit-il en lui touchant la joue du pouce. Je...Je suis sur un petit nuage là. Merci pour cette soirée.
-Demain tu l'auras pas oubliée, j'espère ? le vanna Ngôi Sao avec un petit sourire taquin.
Stefano s'offusqua :
-Je sais que j'ai pas toujours une bonne mémoire mais quand même !
-Je t'embête.
Après un petit silence, Ngôi Sao finit par dire :
-Je suis contente aussi. Avoir un petit ami aussi mignon, aussi gentil...Et qui gémit aussi bien...
Elle scruta le visage légèrement scandalisé de Stefano qui avait de nouveau viré au rose vif.
-C'est vraiment génial. Je ne l'aurais pas cru hier encore. Je t'aime !
Elle l'embrassa alors sur les lèvres avec douceur, un simple contact fugace mais pas moins aimant.
-Moi aussi je t'aime. Je suis heureux d'être avec une fille super comme toi !

Les deux tourtereaux finirent alors la soirée dans une sérénité parfaite et une joie tue volontairement mais immensément intense.

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Je fonds rien que d'avoir écrit tout ça. Je les trouve trop mignons ! Enfin je peux écrire des choses sur leur amour ! 😊
Merci d'avoir lu jusque-là et j'espère que vous avez aimé ! 😄😁