♥ Chapitre 8 : A l'aide ♥
Stéphanie tape sur son ordinateur avec frénésie. Elle veut à tout prix finir la traduction de ce bouquin sur l'haltérophilie et se poser sur son canapé et bouffé des chips bien grasse, qu'elle oublie tout ces conseils pour avoir un corps sains. Ses doigts se stoppent au dessus du clavier, elle cherche une meilleure formulation à cette phrase. Son esprit change de place les mots et le silence dans le salon est total à part cette horloge à la con qui fait tic-tac tout le temps. Stéphanie soupire bruyamment. Elle l'a acheté, il y a deux ans. Elle avait toujours apprécier l'écoulement des secondes mais ce tic-tac était devenue insupportable. Son cerveau avait prit la mauvaise habitude, lors de ses grandes fatigues, de faire cligner ses paupières en même temps que les arrêts de la trotteuse. C'est ce qu'il ce passa donc Stéphanie laissa échapper un gémissement de frustration. Elle enregistra son document et soupira. Il fallait qu'elle se repose. Elle fusilla du regard la maléfique horloge, elle indiquait 14h35... Elle se laissa tomber sur son fauteuil de bureau se demandant comment, un mercredi, elle avait fait pour être si peu productive. En vrai, elle savait que regarder des épisodes de série jusqu'à point d'heure, le mardi soir, c'est une mauvaise idée.
Elle se leva et s'étira de tout son long. Léa sortit de sa chambre et regarda sa mère.
"- Tu bosse pas ? Demanda-t-elle.
- T'as pas des devoir à faire ? " Léa eu un sourire et regarda sa mère.
"- J'ai finit, c'était qu'un exercice de math. Je vais au parc, lire !
- Avec Gabriel ? Demanda Stéphanie malicieuse. Les joues de Léa s'empourprèrent comme si elle avait croqué dans un piment et elle répondit dans son ton d'ado saoulé.
"- Non ! Je lui ai proposé mais il peut pas ! D'abord c'est pas comme si j'avais tout le temps besoin d'être avec lui."
Stéphanie souri, elle se souvenait un peu de cette époque de sa vie. Les joins fumée discrètement, le rock à fond dans la caisse de son petit copain de la semaine, avec qui elle fera l'amour puis rompra quand il deviendra trop possessif, et les rires qui éclairent la pauvreté qu'on se traîne quand on est ado. Les bières bon marché dégueulasse, les blagues pour faire chier la société, comme mettre du liquide vaisselle dans le jet d'une fontaine. Se faire ramener à la maison par les flics quand on est mineure puis attendre que ses parents viennent la chercher quand on a passé l'âge fatidique des dix-huit ans. Se barrer à 14h30 et revenir à une heure du mat' beaucoup trop éméchée pour être silencieuse. Se prouver à soi-même qu'on est bel et bien en vie.
Stéphanie s'approche d'elle, elle pose son front sur le sien.
"- Oooh ! T'es trop mignonne quand tu fait ton ado rebelle ! "
Léa à un court sourire puis pose un baiser sur la joue de sa mère et s'enfuit de l'appartement, lançant un "au revoir" et un "je te prend ta veste en cuir" devenu habituelle. Depuis que Gabriel l'avait emmené faire sa balade en moto, la veste en cuir de Stéphanie disparaissait dès que Léa sortait de l'appartement. Elle ne disait rien et depuis un moment elle pense à lui en acheter une ; une vraiment belle, avec un beau cuir noir, pas la sienne. La sienne, Stéphanie se la traîne depuis un bail, depuis le début de sa belle époque. Elle regarde son corps, elle a son vieux t-shirt d'ACDC et son jeans. Elle se sent d'un coup vieille, très vieille.
"- Je crois que j'ai oublié de devenir une adulte, moi... " Elle s'en veut d'être une mère pareille pour Léa. Elle devrait être plus mature, lui montrer l'exemple. Ses paupières se remettent à clignée en même temps que les secondes. Elle doit vraiment arrêter les séries jusqu'à point d'heure. Elle se pose sur le canapé et ses paupières tombent. Elle s'endort...
Lorsqu'elle se réveille, la trotteuse fait toujours son angoissante rengaine, ses engrenages s'amusent toujours. Stéphanie se lève et regarde dehors, il fait nuit. Elle observe l'horloge ; 22h.
"- Zut ! Léa ! Tu as mangé ? " La mère de Léa s'enfonce dans le long couloir qui sépare le salon des chambres et de la salle de bain. Elle toque doucement à la chambre de Léa et attend une réponse. Elle ouvre dans un chuchotement la porte.
"- Léa ?"
Son murmure résonne dans la chambre vide de sa fille. Elle allume tout de même la lumière observant chaque recoins de la chambre. Elle ouvre la porte de la salle de bain. Léa n'est pas là. Elle ouvre la porte de sa chambre. Léa n'est pas là. Elle retourne dans le salon. Léa n'est pas là. Elle va dans la cuisine et Léa n'est pas là. Léa n'est pas dans l'appartement. Il est 22h et Léa n'est pas là. Stéphanie essaye de se rassurer, de se dire qu'elle est allée boire un coup avec des amis mais ça ne sert à rien car Léa n'a pas d'ami. Elle fouille dans ses poches cherchant son téléphone. Il n'y a rien. Elle se dirige vers son canapés, soulève les coussins, rien. Elle se jette sur son bureau avec rage pour retrouver son téléphone. Elle ouvre avec force tout ses tiroirs, quelques crayons volent et il n'y a pas son téléphone dans ce bureau. Elle fait quelques pas en arrière, paniquée. Sa respiration a brutalement augmenté. Elle regarde autour d'elle et posé sur sa table, comme un espoir, il y a son téléphone. Une petite diode verte clignote lui indiquant qu'elle a des notifications. Elle se jette dessus et dévérouille son téléphone.
Aucun message.
Aucun appel manqué.
C'est une stupide notification de Facebook qui l'informe que son amie l'invite à jouer sur un jeux débile. Elle la supprime d'un coup. Une tristesse amer remonte dans sa gorge, un espoir inassouvi.
Sa main tremble quand elle se dirige vers ses contacts et clique sur "Appeler Ma fifille<3". Le téléphone sonne... C'est un rythme lent, qui ironiquement va moins vite que la trotteuse. Elle a envie de gueuler sur se rythme trop long, de lui dire de se grouiller, parce qu'elle le sait. Elle le sait que sa fille ne va pas répondre. Des larmes coulent sur ses joues et finalement la voix de sa fille résonne dans son oreille.
" Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de Léa Violet, je ne suis pas disponible pour le moment. Laissez moi un message après le bip sonore, je vous rappelle dès que je peux !"
Et ce bip qui résonne dans le salon. Le silence est glacial après... Stéphanie à un regard dans le vide et sa respiration s'est stoppée. Elle raccroche. La trotteuse fait un quart de tours et Stéphanie laisse échapper une respiration blessée. Un soupir remplie de larme, de détresse. Un gémissement aiguë de douleur se mélange à sa profonde inspiration. On dirait que cette plainte aiguë est une arme qui perfore son cœur, le déchire. La fichue petite trotteuse continue son chemin.
"- C'est pas vrai, c'est pas vrai... Pas possible. Elle doit s'être endormie au parc." Stéphanie se relève haletante, ses larmes embrume son regard mais c'est pas grave, elle peut voir, il lui suffit de cligner des yeux, ses jambes tremblent mais c'est pas grave, elle peut marcher en s'appliquant. Elle enfile un pull et enfile ses baskets. Elle arrive pas à faire ses lacets... Ses mains tremblent trop. Elle respire un grand coups tente une dernière fois. Elle n'y arrive pas, alors elle les sert au maximum et les fourre dans ses chaussures, ça suffira. Elle sort, fermant sa porte à clé et cette putain de clé qui arrive pas à rentrer dans un trou de merde !
Il fait froid, elle sent son corps se tendre, le vent la transperce de toute part. Elle tremble ressert ses bras sur elle même. Elle dégaine son téléphone et avance vers le parc. Elle tremble encore plus, elle ne sais même pas si c'est à cause du froid ou du silence de Léa. Elle se met à courir vers le parc. Son téléphone à la main. Ses jambes court toutes seules. Encore une fois elle appelle Léa. La sonnerie retentit dans la petite rue silencieuse. La course folle se stoppe. Son coeur se stoppe. Sa respiration se stoppe. Tout se stoppe sauf cette petite sonnerie. Elle se tourne vers les voitures garés et s'approche de la sonnerie. Elle se baisse lentement et là, abandonnée sous une voiture. Un sac noir... Petit... Celui de sa fille. Elle l'attrape tout doucement, ses doigts se referme dessus. C'est bien réel. Elle le sort de son antre et l'ouvre. Dedans, il y a le téléphone de sa fille. Elle l'attrape et raccroche. Les larmes coulent à flots. Elle n'arrive pas à taper le numéro de la police. C'est pourtant deux chiffres. Juste deux chiffres.
Quand elle y arrive, elle le porte à son oreille. Il y a d'abord une sonnerie, une longue sonnerie et dans un coin de sa tête la trotteuse passe. Puis une vois toute douce résonne.
"- Bonsoir, police. Quel est votre problème ?"
Toutes ses émotions remontent, une vague la submerge, tellement qu'elle n'arrive pas à dire son problème. Elle ne sait pas qu'elle est sont problème. Elle ne sait pas où est sa fille. Elle ne sait pas si elle a besoin d'aide. Elle ne sait pas comment elle va. Elle ne sait rien ! Elle ne sait rien... Ça l'angoisse tellement...
"- Allô ?"
La voix inquiète de la policière résonne en elle et Stéphanie arrive à murmurer, à laisser sortir de sa gorge serrée :
" A l'aide..."
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