♥ Chapitre 5 : Premier RDV ♥

Léa s'est réveillé à quatre heures du matin et elle se sent stupidement bête car la seule pensée qui l'obsède et qu'elle va avoir des cernes. Elle veut réellement plaire à Gabriel parce qu'il est cette chose, ce personnage et elle trouve ça magnifique. Elle sait que c'est proche d'un fantasme mais là, tout de suite, elle en a rien à foutre, parce qu'elle aime ça. Elle se sent forte quand il la regarde, elle se sent vivre, sa vie se colore. 

À sept heures du matin, elle se lève, essaie huit tenues différentes, une fois qu'elle en a trouvé une qui lui convient, un débardeur avec un jean. Elle va se maquiller, puis elle enlève tout parce que ça fait trop mais sans, elle se sent tellement insipide. Elle essaie de nouveau, met juste du mascara et un rose à lèvre très pale. Tout d'un coup, elle a l'air d'une poupée et elle n'aime pas car Léa veut être forte comme Hermione, comme Arya, comme toutes ses héroïnes. Léa se remaquille puis pleure et alors que ses yeux sont cernés par le noir, sa mère arrive. Stéphanie a entendu les fins hoquets de sa fille, les râles face à son visage. Elle entre dans la salle de bain, sa fille est recroquevillée sous le lavabo entre les carreaux du carrelage noirs. À cause d'un carreau mal fixé, le rouge à lèvres rose pâle fait des allés retours entre les pieds de la petite blonde et le bout du carreau. 

"- Ça va ma chérie ? " Elle tourne ses yeux vers sa mère, sa mère est belle. Une brune avec des cheveux longs bouclés, un visage pâle mais des lèvres rosée et des yeux noire qui vous transcendent. Sa mère est belle parce qu'elle l'aime, elle l'aime tellement. Sa mère est belle parce qu'elle est forte, d'une force qui se répand comme une lumière. Une force protectrice, douce et délicieuse, comme une crème. Et Léa, le sait, elle n'est qu'une poupée en porcelaine, si facilement cassable. 

"- Maman, je veux être forte. Je veux porter un maquillage qui me rende belle et forte. 

- Tu sais, t'es pas obligé de porter un maquillage pour être forte. 

- Je veux être belle aussi... Je suis moche comme ça, sans rien... " Le souffle de sa mère se coupe un instant car sa fille ne s'aime pas comme elle est. Stéphanie à l'impression d'avoir foiré un truc, alors elle regarde sa fille et se prépare à lui dire une phrase qui va sûrement l'a marqué toute sa vie. 

"- Léa, tu es belle. 

- Tu dis ça parce que tu m'aimes. Répond-elle de la rage dans la voix, car sa mère lui ment, elle n'est pas belle. 

- Oui, je dis ça parce que je t'aime car, écoute moi bien, tu trouves quelqu'un beau parce que tu l'aime. C'est parce que la beauté c'est tellement subjectif et c'est tellement lié à ton ressenti auprès de la personne. Tu es belle car des gens t'aiment ! "

Léa se jette dans les bras de sa mère car elle a raison, elle pleure un bon quart d'heure, les larmes coulent mais elle n'est pas triste. Elle est soulagée, un poids s'envole. Elle se relève et jette un coup d'œil fugace à son reflet. Ses yeux sont cernés de noir, ils sont rouges, ses traits sont encore tendus et elle a l'air fatiguée mais, elle sent sa mère se servir de son bras pour se relever. Elle sent sa main, sa grande main un peu ridée s'accrocher, caresser sa peau et elle se sent magnifiquement bien. Elle efface le maquillage avec du démaquillant et se regarde encore une fois. Elle tord son cou pour s'observer et alors, elle a envie de sublimer son visage. Elle attrape le rouge à lèvre, vraiment rouge, entre le cerise et la pomme de blanche neige et elle le fait glisser sur ses lèvres fines. Elle rajoute une pointe de mascara et elle se sent forte et belle. Elle coiffe ses cheveux blonds en une tresse de côté. Elle sourit et se met à faire des grimaces, juste pour s'amuser parce qu'elle a un nouveau visage. Un beau visage. Elle finit par recevoir un message de son amour lui disant qu'il est en bas de son immeuble et qu'il l'attend. 

Elle sort de la salle de bain, elle a rien mangé, c'est pas grave. Elle fait la bise à sa mère, elle s'apprête à s'enfuir, la main sur la poignée de la porte d'entré mais son regard est happé par un bout de cuir sur le porte manteau. Elle sourit et elle se dit pourquoi pas. Elle attrape la grosse veste en cuir de sa mère, l'enfile, apprécie son odeur.

"- Maman, je te pique ta veste en cuir !

- Quoi ?" Elle n'entend pas la réponse de sa mère car la porte à déjà claqué et raisonner dans tout le couloir. Elle sourit et dévale les escaliers. Elle sort du bâtiment et elle le voit. Gabriel l'embrasse doucement, il effleure ses lèvres. 

"- Tu es magnifique." Murmure-t-il. Il lui prend la main et la tire sur la moto, elle s'installe, il lui glisse un casque sur le crane, il s'installe lui aussi et un vrombissement retentit dans la rue. La moto démarre, court sur le béton. Ils sont libres et Léa relève la visière pour sentir l'air filer sur sa peau. Elle la sent, sa douce caresse, elle sert un peu plus le ventre de Gabriel. Tout est d'une douceur agréable. Il fait froid mais elle se sent vivante comme elle ne la jamais été. Comme une complémentarité, elle n'a plus besoin de rien car Léa est libre, son compagnon est le vent, son amour est un ange et elle est heureuse puisque sa ressemble tellement à une de ses histoires. Elle est forte, elle est une héroïne avec sa veste en cuir, sa force énorme, son amour, sa beauté fracassante, sa liberté. Elle a une histoire. 

Et la péripétie approche à grand pas. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top