♥ Chapitre 12 : Un avancement dans l'enquête ? ♥
Stéphanie est dans la salle d'attente de la police devant elle se tient Sarah Colmez, à sa droite il y a Lucas qui attend en faisant le même rythme que la trotteuse avec son pouce. Il a les yeux dans le vague et à chaque grincement de porte sa tête tourne vers la porte. Sur les genoux de la mère, la jeune Amanda fait danser son doudou. Elle n'a pas l'air très heureuse, elle le fait plus pour passer le temps... Les enfants sentent les émotions de leurs parents. Léa en a fait les frais quand sa mère était malheureuse et son père colérique.
Ça fait une heure qu'ils attendent Fabien. Le policier à obtenue l'autorisation du juge ou d'une autre organisation au-dessus de lui pour faire une descente chez un potentiel pédophile qui traînait aux alentours du lycée Herbert. Stéphanie tremble de tout son être, à chaque fois que la porte s'ouvre son cœur s'arrête, ses yeux la fixe. Non... Toujours pas.
Stéphanie est morte de peur, son cœur s'emmêle. Chaque secondes, elle retient les larmes de couler. Elle a l'impression de se noyer. Il y a toujours plus de pression, toujours plus de force... Les vagues la secoue. Puis la porte s'ouvre, c'est Fabien. Il a le regard triste et les poings serrés.
Sarah Colmez, le voyant dans cette état laisse échapper un cris de désespoirs. Lucas la prend par les épaules et se met à pleurer. Amanda se met à pleurer, elle aussi. Fabien arrive à leurs chevet. Et Stéphanie à l'impression d'être seule face au monde. Seule dans la mer. Elle n'arrive pas à pleurer, elle n'arrive pas à respirer. Elle n'entend plus rien, tout devient flous. Ses yeux s'embuent de larme. La seule chose qu'elle arrive à se dire c'est que sa fille est morte. C'est qu'elle a échoué, qu'elle n'a toujours été qu'une merde.
Puis les pleures devant elle se calment et Fabien arrive à son chevet. Il la prend par l'épaule, la secoue un peu pour qu'elle se réveille, qu'elle se relève et respire. Qu'importe Stéphanie veut se noyer. Elle apprécie même les secousses de Fabien, ce sont des vagues, des courants qui la perd un peu plus dans son malheur.
La situation à un ancien gout de déjà vue quand Stéphanie avait voulu sauter et que Fabien l'avait rattraper.
Les larmes coulent et le regard dans le vide, Stéphanie ne peut rien faire. Son corps ne lui obéit plus alors qu'elle voudrait se rouler par terre jusqu'à ce que ça peau s'arrache et que son cœur se calme, jusqu'à ce qu'on lui rende sa fille, jusqu'à ce qu'elle ne souffre plus.
Mais les vagues se font plus forte jusqu'à ce que sa joue rencontre un rocher.
"- Stéphanie ! Elle n'est pas morte !"
L'inspecteur vient de lui coller une claque parce qu'il avait une impression de déjà vue. Stéphanie vient de faire une crise de panique, il le connaissait se regards perdus, sa respiration indicible.
"- On ne la pas trouver là bas, continue-t'il alors que son regard se tourne vers lui. Elle est peut-être encore en vie."
Et Stéphanie respire et tombe dans ses bras.
Quelques minutes plus tard, la mère des Colmez s'approche d'elle et lui chuchote quelques choses à l'oreille. Stéphanie l'observe et un sourire malin se dessine sur les lèvres de son interlocutrice.
Le lendemain, Fabien était de retour au lycée Herbert. Naseeb s'était assis l'air attristé devant l'inspecteur.
"- Bonjour, Naseeb... Tu vas bien ?" Le jeune homme lui lança un regard plein de tristesse et d'une certaine fatigue.
"- Non."
La réponse avait été très froide remplit d'un mélange d'appréhension. Fabien lui souria et lui avança l'assiette de cookie que son ancienne prof de philo lui avait donné. Il prit un cookie et le remercia d'un hochement de tête.
"- Je vois que tu as de très bonne note à l'école, tu es délégué, tu fait partit du conseil de vie Lycéen... Tu dois savoir beaucoup de choses sur la vie du lycée.
- Oui, je sais des choses.
- Qu'est ce que tu sais ?
- Que les gens sont des connards. "
Le regard de Fabien remonta vers le jeune homme. Il était pas totalement d'accord mais il n'avait pas totalement tort par là. Le regard de Naseeb était emplit d'une certaine contenance, il essayait de se contenir, de contenir toute l'amertume qui rongeait son coeur. Et Fabien eu l'impression d'avoir foiré un truc. Naseeb s'était lui et ses amis quand il était ado et Naseeb avait le même regard que lui. Sa voix trembla légèrement quand il posa la question suivante.
"- Pourquoi tu pense ça ?"
Un rire désabusée sortit de sa gorge et un frisson remonta le long de la colonne de Fabien. Il avait foiré. Ils avaient foiré... Ils devaient changer les choses pour pas que ça recommence, pour pas que la future génération soit comme eux.
"- Vous savez ce que c'est d'être gay et arabe ?
- Non...
- Bah c'est devoir travailler trois fois plus que le reste du monde, être trois fois plus gentil, être trois fois plus pour tout, pour pouvoir... Je sais pas... Pour éviter de devenir la victime du lycée.
- Ça je sais ce que c'est... "
Ils avaient foiré mais peut être qu'il pouvait rassurer ce gamin.
"- Vous savez ce que c'est ? Réellement ? Vous êtes blanc ! Vous êtes policier ! Surrement hétéros ! Et vous savez ce que c'est de devoir se battre contre des préjugés ?
- Je t'avoue ne jamais avoir connu le rascisme, l'homophobie, le sexisme... Par contre j'ai connu la grossophobie, qu'on se moque de toi parce que t'aime bien Batman et les jeux vidéos. A la sortit de la troisième, j'ai fait un régime éclair on vas dire... Je mangeais plus et je courrais tout le temps. J'ai caché mes BD et mes mangas, mes jeux... Tout... Ça a bien marché... Mais le surnom originale qu'est "bouboule" est resté dans la bouche des autres. Tout le long du lycée, je me suis battu pour avoir une vie sociale autre qu'avec mes meilleures amis. Je me battais pour être parfait.
- Et ça c'est finit comment ? Demanda Naseeb espérant avoir une clé pour son futur.
- J'ai fait mon service militaire avec les gars qui m'appelaient bouboule et j'en ai eu marre a un moment. Je les ai envoyé chier. J'ai ressortit mes BD et tout le reste... Et étrangement mes troubles alimentaire compulsifs se sont arrêté quand je n'ai plus porté d'intérêt à eux. Mais bon... Arrêtons de parler de moi... Est ce que ça te plait de travailler ? D'être gentil ?
- Oui, j'aime bien ça... Ça me fait me sentir fort.
- Garde que ce qu'il te plait, balance le reste et bats toi pour ce qui te semble juste.
- Facile à dire...
- Ce sera jamais facile à faire. Définit ce que tu veux et vas y ! Bats toi !"
Naseeb souriait, il appréciait ce petit encouragement. Le courant passait plutôt bien entre eux et Fabien décida d'enchainer directement sur l'interrogatoire plus officielle.
"- Tu pense quoi de Gabriel et de ses deux relations plus ou moins officiel ?
- Je vais pas vous mentir... Je n'aime pas Gabriel. Il a un regard hautin, je trouve. Une sorte de "moi j'ai tout vu, je sais tout. Te la ramène pas." Ça m'énerve un peu... Donc je m'en fous qu'il sortait avec Aurora et Léa.
- Tu connais des gens qui lui voudrait du mal ? Continua tout de même Fabien.
- Il est nouveau vous savez... Et il est ami avec les gens qui sont pas des exemples pour la société, si vous voyez ce que je veux dire.
- Il est ami avec des harceleurs ?
- Ouai, mais je l'ai jamais chopé entrain d'harceler donc... Je pense pas que quelqu'un, quelques parts lui en veuille."
Fabien en prit note puis regarda un peu plus attentivement le jeune homme face à lui. Il avait toujours sa contenance qui maintenant contenait de la rage. Il décida d'en finir avec Gabriel.
" - Tu pense quoi de Léa et Aurora ?
- Léa est quelqu'un de gentille et d'intelligent, elle a de très bonne note mais elle est très timide. Elle devrait plus s'exprimer parce qu'elle a de très bonne note partout donc je suppose qu'elle a des trucs hyper interressant à dire. Quant à Aurora c'est une excellente oratrice, elle est la meilleure en natation et sait "galvanisez des troupes" mais une fois... Elle était un peu éméché et...
- Et ?
- Et bah... Elle m'a avoué qu'elle se sentait oppressé et triste... Qu'il y avait des masques partout... Et un corbeau à croasser... A ce moment là, elle a peter un câble et c'est mit a gueuler sur le corbeau. J'ai eu peur alors je lui ai demandé de se calmer et... Et elle m'a frappé. Vraiment fort... Elle m'a donné un coup de poing. J'étais complètement sonner et après elle s'est rendu compte de ce qu'elle a fait et elle m'a serrer dans ses bras en s'excusant.
- Très interressant...
- Je dis pas qu'elle était tout le temps comme ça... Je... Je pense pas qu'elle est fait de mal à Léa si c'est ce que vous voulez savoir.
- Pourquoi tu pense qu'elle n'a pas fait de mal à Léa ?
- C'est pas... Pas vraiment objectif. C'est juste qu'elle s'est montré très bienveillante envers Léa. Je l'ai vue défoncer des gens qu'elle aimait pas et qui l'ont fait chier, jamais continuellement... Enfin, je crois... C'était pas une harceleuse.
- Qu'est ce qui te fait penser qu'elle était bienveillante envers Léa ?"
Naseeb s'arrêta un instant et regarda le plafond, réfléchissant.
" - Elle l'a pas humilié comme elle peut le faire avec les gens qu'elle n'aime pas. Elle l'a invité à manger avec nous."
Et la main de Fabien se serre sur son stylo mais son visage ne laisse rien transparaître. Il déteste profondément qu'on fasse du mal aux gens et qu'on humilie.
"- Et tu trouve ça normal qu'elle humilie des gens ?" Il a dit ça avec énormément de " normalité", comme si c'était une banalité de plus entre le viol, le meurtre et le reste, juste pour le choquer. Un petit électrochoc.
Ça marche trop bien et Fabien s'en rend immédiatement compte quand le regard de Naseeb s'embue de larmes. Il a encore parlé trop vite.
"- Oui, c'est normal... C'est ça le pire... C'est que c'est normal. J'ai demandé à des profs d'aider les victimes en les changeant de classes ou autres choses... Ils m'ont répondu que c'est que des chamailleries d'ado. Le monde est pourri... Il est pourri jusqu'à la moelle et moi, je suis tout aussi pourri que lui. Putain d'oiseau moqueur...
- Attend, respire un coup...
- Respirer ? Mais respirer quoi ? La totalité de l'air est vicié... On détruit la planète... Des gens crèvent de faim, des animaux sont torturé, on est surveillé, on est appréhendé, on maudit des gens qui s'aiment, on butent des gens pour leurs couleurs, on rit des autres, l'école est plus un lieux de souffrance qu'un lieux d'apprentissage... On nous apprend que le monde va mal mais on nous apprend pas comment soigner ce putain de monde ! Des gamines se font enlever et j'entend dans le couloir que c'est juste des pétasses qui ont ce qu'elles méritent alors que Léa est tellement invisible que ça m'étonne qu'on connaisse son nom ! Alors non je veux plus respirer ! Je veux plus ! Je peux... Je peux plus... "
La crise de panique était énorme et Fabien l'allongea sur le sol. Le jeune homme tenta de se relever mais Fabien le replaqua sur le sol et croisa les bras du gamin sur sa poitrine. Il respira fortement pour donner le rythme à Naseeb qui après des minutes de sanglots étouffés, se calma enfin.
"- Ecoute moi, tu vois le monde en noir et tu pense que c'est pas possible de s'en sortir. C'est possible. Le monde va mourir, tu vas mourir mais ça va allé parce que tu sera à jamais inscrit dans le temps, okay ? Mourir est une réalité qu'il faut accepter et après il faut regarder le monde avec objectivité. Et je te l'accorde c'est super dur parce que ce serait tellement plus facile de se prostrée dans un coin. Je te jure dès que j'ai une nouvelle enquête, j'ai envie de me cacher et de plus jamais bouger. "
Naseeb hoche la tête tout en conservant la position dans laquelle Fabien la mise.
" - Mais faut pas le faire... Parce qu'on verrait plus des tonnes de choses comme les films, les bonnes actions, l'art, les sourires des autres... On verrait plus ces moments où on a l'impression que le temps s'arrête, on verrait plus l'amour, l'espoir et les fleurs... Tu te rend compte de ce que c'est une fleur ? C'est une petite chose extrêmement fragile, dès qu'il fait trop chaud, trop froid, trop humide, trop sec... Elle se fane mais pourtant on a toujours des fleurs... Alors tout est encore possible Naseeb. On a toujours des fleurs. "
Le silence se fait dans la salle et doucement tout doucement Naseeb se relève. Il est épuisé mais ça va... Il est un peu plus droit qu'avant et sa respiration, toujours pris de quelques frissons de tristesses, est moins erratiques.
"- Excusez moi, je...
- Ne t'excuse pas de souffrir... Je comprend... J'en ai vue des gens comme toi, j'en ai été un... T'excuse pas, je suis heureux de t'avoir un peu aider... "
Et c'est vrai... Fabien était heureux, il avait un peu moins foiré la dernière génération. C'est pas trop mal.
"- Tu devrais rentrer chez toi, Naseeb. Cet entretien t'a épuisé... Je vais te faire un mot pour les surveillants, okay ? En plus, je leurs ai donné des cookies il devrait te laisser partir. "
Rajouta Fabien avec un clin d'oeil pour son interlocuteur.
"- Que de corruption... Répondit-il avec un sourire."
Et l'inspecteur éclata de rire.
Le rythme de son rire était irrégulier et rapide comme des coups remplis de colère et frénétiques contre un mur.
Et Aurora frappait le mur avec son talon aiguille espérant exploiter cette petite faille qui la mènerait peut-être à une autre pièce qui lui permettrait de s'enfuir des griffes de ce taré. La jeune femme sait qu'elle a des muscles, elle les a tellement développer à s'en faire mal. Elle a enveloppé sa main de sa chemise pour ne pas se faire mal, elle veut sortir en vie de cette merde. Elle a pas envie de finir comme une poupée de chiffon, comme un oiseau en cage. Et des coups se joignent au siens...
"- C'est quoi ce délire ?" murmure-t-elle alors que les coups continuent. Tant pis... Elle continue elle aussi. C'est que deux repas plus tard qu'Aurora arrive enfin à faire un petit trous.
"- A l'aide... " Murmure le trou et Aurora connait ce genre de voix, tout de suite, elle est dégoutté. L'autre pièce est une cage... Alors elle répond avec un petit rire amère.
"- A l'aide aussi...
- Aurora ?
- Ouai, désolé... Je reconnais pas ta voix. Qui est-ce ?
- C'est Léa... " Répond t-elle d'une petite voix. Oh non non non non... La respiration d'Aurora devient erratique. C'est pas vrai... Non.
Et c'est à ce moment que Gabriel décide de rentrer dans la salle.
Cagoule sur la tête, poing américain au main... On sait jamais.
"- N'écoute pas Léa s'il te plait... N'écoute pas, ne regarde pas... Je t'en pris. "
Aurora est prise par les cheveux et jeter sur le matelas qui lui sert de lit et qui sert les horreurs de l'homme. Elle ne veut pas le combattre... Si elle se prend un coup sa machoire pourrait se briser et elle pourrait mourir. Il pourrait briser ses doigts... Non, elle sait ce qu'elle va perdre. Elle sait qu'elle va perdre un peu plus d'elle par ces pénétrations incessantes. Elle sait et c'est pour ça qu'elle demande à Léa de ne pas regarder, de ne pas voir...
Ainsi, peut être... Ça restera en elle... Caché.
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