4🔥Brûlante Agonie

Cela faisait bien longtemps maintenant que le blizzard aurait dû lui être fatal. Jared avait parcourue plusieurs kilomètres sans s'arrêter. Chaque pas avait été amorcé dans la honte, chaque respiration haché, expiré dans le remord. Il déambulait dans le seul but de sombrer quelques part dans la forêt glacés. Ses petit pieds d'enfants s'enfoncaient dans la poudreuse. Seul la douleur du vent glacial lui lacerant la peau, lui faisait par accoup oublié sa honte et sa colère.

Il avançait dans l'attente d'une mort certaine. Des images de son esprit venaient se confondre avec la réalité. Les immenses sapins devenaient les poutres de sa maison en flamme. Les buissons enneigés se transformaient en son frère recourbé pour le protéger de l'explosion. La vision trouble de son œil à demi ouvert ne l'aidait qu'a peine à se diriger à travers la forêt. Il ne lui avait pas meme permit de voir nettement sa famille autour de lui pour la dernière fois. Partout ces énormes flammes oranges qui avait dévoré sa maison le poursuivaient. De ses foulés maladroite il cherchait a fuir ce cauchemar. Dans les rares moments de lucidité il était sur d'une chose, le blizzard, ses bourrasques glaciales aurait déjà dû le tuer, surtout vêtue d'une simple couverture médicale.

Sa fuite l'avait mené à travers l'épaisse forêt de conifère à l'est de son village. Plus proche de la cordillère de séparation, les températures hivernales auraient déjà du réduire son corps peu vêtus à l'état de glaçon il y avait plusieurs heures de cela.
Intentionnellement ou non il avait évité la route principale et la civilisation. Cependant par ce temps, aucun habitant n'aurait de toute façon été assez fou pour sortir.
Même par temps ordinaire, le froid nordique obligeait d'être au moins couvert de plusieurs couches de differentes fourrures. On n'était bien loin de la fine couverture déjà en lambeau que portait Jared.

Il n'avait pas non plus de chaussures et chaque pas sur la neiges lui brûlait les pieds. De prime à bord accepter comme un moyen d'expiation, la douleur était désormais insoutenable. Complètement gelé, il s'arrêtait parfois pour pousser un cri ettoufé. Il avait tuer son frère. Il avait détruit sa famille. Il n'aurai pas objecté à ce que le blizzard l'emporte une bonne fois pour toute. Cependant son corps continuait de lui refuser une hypothermie plus que mérité.

Il était certain de ne plus tenir longtemps. La lune était toujours haute dans le ciel mais il n'en verrait sûrement pas le coucher. De toute façon si le froid n'avait pas raison de lui, autre chose s'en chargerait. Les loups entamaient à peine leurs chants nocturne. Et bien que mourir par les crocs du froid semblait moins douloureux que périr par ceux des loups, il y était tout aussi résigné.

Chaque arbres sur son chemin lui servait d'appuie pour ne pas s'écrouler. Le mélange de douleur aussi bien physique que psychologique le traînait dans la folie. Une folie propre à celle d'un petit garçon de huit ans dont émergea rapidement l'idée qu'il était peut être un démon. Sûrement dans ce vaste monde devaient-ils exister, et il était l'un d'eux.

Sans énergie, l'allure la distance entre chaque pas s'amenuisait. A cela s'ajoutait la difficulté d'une marche dans une forêt sauvage. Une branche redressé sur le sol, l'avait étalé de tout son long sur le sol glacé. La douleur était atroce. Son ventre appuyé contre la neige glacé semblait bouillir dans un chaudron. Rien n'était guerre plus enviable pour son dos, que des rafales glaciales venaient fouetter. De nouveaux les visions de flammes et de sa présence devant le chaudron à ajouter sans retenues les divers ingrédients de son frère, revenait le hanter.
Au souvenir de l'explosion du souffle de dragon, Jared perçue le faible flux de chaleur qui lui parcourait encore le corps. Un flux qui continuait de s'amoindrir encore et encore, mais toujours présent.

La tête aplatit contre un paillage d'épines de pin gelé, son œil à demi fermé distingua une singularité dans le paysage. Un endroit où la neige ne semblait pas tomber. Trop longtemps immobile, ses innombrables brûlures se recouvraient maintenant de quelques départ de gêlures. La souffrance était telle que Jared s'accorda de suivre ce maigre espoir d'abris afin de l'attenuer. Il mourrait demain si il le devait mais il ne pouvait plus en supporter d'avantage aujourd'hui.

- Aaaaaah!! Rugit sa voix de golem, accompagné des sifflements du vents en essayant de se relever.

Quelques bandes de chaire restèrent coller sur le sol glacé.
La puissance de son hurlements gras qui suivit lui heurta la trachée à la suite duquel il expulsa quelques glaires de sang sur le sol blanc immaculé.

Au hurlement de Jared se joirent celui des loups. Leurs résonances traversaient avec aisance les sifflements bruyants du blizzard. Sans aucun doute l'avaient ils réparé depuis un moment. Sa main sur son torse déchiré de toute part, Jared atteignit l'espoir qu'il avait aperçue. Une étroite fissure de granite s'incrustait dans un pan de haute colline pour donner accès à une spacieuse alcôve.

Jared compris que sa fuite l'avait mené loin vers l'est, lieu de passage de l'incroyable cordillère du nord. Son village était à une heure de Cheval plus au sud.
La cordilliere divisait en deux parties distincte la péninsule blanche. À l'ouest les régions froides et riches en matière première, à l'est des stations balnéaires et des villes à l'architecture inégalable. La cordillère partait du premier village sous la neige au sud jusqu'à se finir en falaise de glace éternelle, se jetant dans l'océan à l'extrême nord. Ce souvenir ne pouvait survenir sans repenser au récit de Jordan, qui avait suivit cette cordillère jusqu'à sa fin.

Dans son gigantisme, celle-ci lui offrait un abri pour la nuit.
A l'aveugle, Jared pénétra la noirceur de la grotte. A peine rentré que le bruit du blizzard se camouflait déjà, comme mis en boîte.
La température n'était qu'à peine meilleure, mais l'absence de vent lui procura immédiatement un soulagement coupable. A tâtons pour avancer dans la grotte, ses pieds heurterent quelques pierres mal placés qui le firent rugir de douleur. A bout d'un sentiment qu'il était même incapable d'exprimer, Jared se hissa jusqu'au fin fond de l'étroite alcove.

Dans le noir et le silence mortuaire le plus totale, il s'étendit sur une pierre en partie plate et humide. Il fixait avec intensité l'embouchure de la grotte à une dizaine de mètre, priant pour être délivré de son cauchemar. Couplé de larmes sèches, Jared regrettait déjà affreusement sa décision d'avoir mis cette distance entre lui et sa famille. Il se sentait seul. Il aurait aimé se recroqueviller, mais son corps meurtrie l'en empêchait. Chaque mouvement étirait sa peau mise à vive par les flammes et gelé par le froid.

Je serais sûrement mort demain matin se répétait il comme un refrain en cherchant le sommeil.

La nuit fut longue, bruyante, et froide. Elle lui sembla interminable et quand vint finalement l'aube, le blizzard était tombé au profit d'un éclatant soleil. Il illuminait la haute forêt de pin et son accueillant manteau de neige fondante. Assoupi contre la paroie rocheuse, l'œil valide de Jared était atteint par les rayons solaires matinaux et s'ouvrit doucement sur cette vision matinale visible à travers la fissuré de l'alcolve.

Soulevant une énième fois le miracle d'être toujours envie, Jared remarqua que le mur sur lequel il s'était reposé était recouvert d'une fine couche de cendre. Puis se leva chancelant prit la sortie. Le froid était toujours présent mais il était bien plus supportable qu'il ne l'aurait pensé. Malgré la journée ensoleillé, la température ne devait pas dépasser les dix degrés.
La neige lui dépassait les chevilles. Partout près de l'alcove des pas de loups s'imprimaient. Sa surprise que ceux ci ne soit pas venue lui rendre une petite visite venait s'ajouter à liste des mystères que ses réflexions n'étaient pas capable de résoudre. Comme la vitesse à laquelle ses gêlures avait déjà presque régressé.

Il restait aussi perplexe du fait de pouvoir marcher pied nu dans la neige sans trop en souffrir. Il ne savait que trop bien qu'il fallait au moins être un homme des neiges pour ne pas en souffrir. Il ne s'étala cependant pas sur la question, son esprit bien trop occupé par le dégoût qu'il s'accordait déjà de si bon matin.
Sans autre plan, Jared passa la mâtiné à longer la cordillère en direction du nord. Il rejoignait doucement la route dont il s'était écarté la veille.
Déjà présente à son réveil, la faim vint le tirailleur de plus belle, mais pour quelqu'un qui souhaitait en finir avec la vie, combler ses besoins vitaux n'était pas nécessaire. Ce n'était cependant pas l'avis de son estomac qui hurlait famine et lui fit comprendre son mécontentement alors qu'il passait quelques herbes comestibles sans daigner s'arrêter. Sa culpabilité était le moteur de ses flagellation.

L'après midi pointait son nez et quelques détours non choisie amenerent Jared près de Val d'Iveice. Un village plus petit encore que le sien, connue surtout pour ses cultures de prunelles et ses confitures dont Jared et Nina raffolaient. Quelque fois il avait accompagné sa mère sur les étals du marché locale pour acheter ces fameuses confitures. Il connaissait les lieux de vues. Mais rien n'aurait pu le pousser à traverser le village.

Il continua alors sa route avec cette ettonante sensation de chaleur pour ce mois de décembre. De la même manière que pour le village aux prunelle il évita chaque cité et habitation sur son chemin. Puis comme il se devait en cette période de l'année, le soleil se couchait tôt et en peu de temps sa vision n'était plus assez bonnes pour avancer efficacement.
Son avancée l'avait mené à travers l'un des derniers champs de prunelles de la contrée. Ces fruits prenaient leurs goûts sucré en hiver et la plupart de ceux qui ornaient les arbres étaient aussi juteux qu'ils le devaient. Le parfum sucré de cette délicieuse baie lui était bien connue et chaque petite boule bleu qui pendait en grappe faisait hurler son estomac affamé.

Une bonne nouvelle n'arrivant pas seul, Jared distingua plus loin dans le champs, une étable assez grande pour un petit groupe de chèvre. Il était improbable de trouver un autre abris sous la noirceur de cette nuit sans lune. Incapable de résister à la tentation d'un abris Jared en pénétra l'une des fenêtres. Il se surprit d'ailleurs de tenir dans sa main quelques prunelles.

Son corps agissait t-il de lui même ? se demandait il en effournant l'une des baies dans sa bouche. Tout sourire était proscrit. Il interdisait le délicieux goût sucré de lui faire exprimer le moindre contentement en enfournant une deuxième baie. Le maigre repas avalé, Jared se permit de s'installer sur un balot de paille écrasé au fond de la grange. Aussitôt enfoncé dans le paillage, les portes de la grange s'ouvrirent de toute leurs mesure.

La peur saisit Jared alors qu'il assistait bien caché au retour du cheptel de chèvres angora à la maison. Deux jeunes filles de l'âge de Nina menait le troupeau. Elles chantaient et riaient comme il avait coutume de le faire encore il y a peu. Elles ramenaient avec elles quelques reste de cuisine qu'elles s'en allaient donner aux chèvres et remplissaient les auges

Ayant vite fait table rase des reste de cuisine, les chèvres s'approcherent de son corps enfoui sous la paille. A y réfléchir ce que Jared avait pris pour de la paille était en réalité du foin destiné à nourrir les bêtes et il fut vite encerclé de chèvres voraces. Entre quelques bouchés il arrivait que l'une d'entre elle se mette à lécher sa peau brûlé. Il était difficile rester cacher dans ces conditions. D'autant plus que la paille qui le recouvrait s'amenuisait.
Il ne pouvait pas laisser le moindre bruit lui échapper alors qu'il entendait la joie des deux fillettes à la vue d'un bébé chèvre née la semaine passée. Par chance les deux fillettes ne semblerent pas prêter attention a l'agitation du troupeau et sortirent de la grange. Elles prenaient le chemin de leurs maisonnette à la cheminé fumante, sous le regard envieux de Jared.

A nouveau seul, Jared eut tout juste le temps de s'assoupir que la porte d ela grange s'ouvrit de nouveau. Cette fois ci dans un violent accoup, qui fit par le même temps se disperser le troupeau de chèvre. Pas le temps de se cacher, le pouls de Jared battait son plein. De la paille le recouvrait par endroit et s'incrustait dans ses brûlures encore fraîches, mais trop peu pour ne pas être visible par la lanterne qui venait d'entrer. Il restait bouche bée, immobile. Devant lui se tenait un fermier de grande taille. De sa main gauche, l'homme orientait une lampe à huile qui éclairait une partie de son corps meurtri, de l'autre, il empoignait une épée rouillée pointée dans sa direction.
Jared comprenait malgré lui qu'il ne ressemblait plus en rien à un enfant de huit ans et l'ecoeurement sur le visage du fermier fut sur le moment plus douloureuse encore que ses brûlures.

- Que fais tu dans ma grange ? Qu'est ce que t'es sale monstre? lâcha l'homme presque aussi inquiet que ne l'était Jared.
- Tu en veux à mes filles démon? Continua t-il en approchant la lampe à huile. C'est alors qu'au vue de la taille de Jared qui se révélait, l'homme semblait subitement ne plus être sur de ses accusations.

Le visage toujours tordu de dégoût, il indiqua la sortie avec son épée.
- Bouge d'ici et ne revient jamais tu m'entends? Ou je ne me montrerais pas aussi magnanime!

Jared ne le fit pas répéter et s'enfuie à grandes enjambées par la porte béante de la grange.
Un monstre, voilà ce qu'il était devenue. Aussi bien à ses yeux qu'à ceux d'autrui. Peut être était-ce ça après tout, la sanction qu'il devait subir. Peut être était-ce le destin qu'il avait mérité, vivre en tant que monstre.

Son état de choc et sa mauvaise vision l'empêchait de distinguer avec clarté les troncs et les branches à épines des prunelliers qui dans sa fuite lui lacererent plusieurs fois le corps. Ce n'est qu'une fois arrivée sur la route du nord, un kilomètre plus loin, que Jared descelera le pas sous la neige tombante. Encore une fois les loups se faisaient entendre.
Plusieurs fois Jordan avait accompagné Milo lorsque celui ci allait chasser le loup, trop proche du bétail de son père. Plus on allait vers le nord et plus ceux ci était imposant et puissant disait t'on. Et encore ils étaient presque mignon à côté de leurs cousins les Wog, plus vorace et plus robuste. Beaucoup de légende nordique parlait d'ailleurs de cette animale sans faiblesse.
Cette nuit, ceux ci auraient peut être raison de lui car aucune grotte ne se laissait trouver.

Bien moins agréable que le précédent lit de paille, ce fut cette fois un amas d'épines de pin, à peine plus abrité que le reste, qui lui servirait de gîte pour la nuit. Le sapin contre lequel il était blottit laissait parfois avec le vent, tomber quelques amas de flocons sur son corps. L'une des nombreuses raisons qui rendirent cette nuit aussi désagréable que le sommeil bref.

Jordan était partout.. Dans son esprit, ses pensées, ses gestes. Dans chaque pas, chaque réflexion, et ce soir, dans ses cauchemars.
C'était cependant un cauchemar des plus réel prenait place autour de lui. Une meute de loup blanc l'entourait, les babines retroussés, le mal alpha en avant. Un seul de ses loups blancs pouvait le démembrer sans effort et pourtant, aucun d'eux n'osait avancer.

Ce qui les tenaient à l'écart était bien plus impressionnant qu'une meute affamée.

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