Chapitre Quatre
Amaury
Le plombier est agacé de devoir attendre mais il nous explique qu'il doit tout aux propriétaires. Il dit que ce sont des gens bien qui ne méritent pas ce qu'il leur arrive. Ce bonhomme robuste d'une bonne soixantaine d'année est un vrai moulin à parole
- Ça me fait plaisir aussi de rendre service à leur petite-fille, elle est charmante et a le cœur sur la main. Elle s'est occupée de ma maman avant son décès. Une brave fille, même si elle en a bavé la petiote !
Il boit une gorgée de bière, ni Damian ni moi relevons ses derniers mots. Il n'est pas désagréable mais seulement très extraverti.
- Ah ! la voilà ! s'exclame-t-il en posant son verre. Le rayon de soleil !
Je me tourne sur la voiture qui pénètre la cour. C'est une petite berline de marque Coréenne qui a tout au plus quatre ans. Un homme sort du véhicule qu'il contourne pour aider la jeune femme qui l'accompagne.
Elle a le bras en écharpe, son incident semble plus grave que ce qu'elle a dit à Damian. Nous nous levons tous trois en même temps quand Mayra arrive à notre hauteur.
Sa beauté est frappante, l'hématome qu'elle arbore ne l'altère en rien. Son teint hâlé et ses cheveux sombre et lâchés contrastent avec une paire d'yeux d'un marron si clair qu'il se rapproche presque du vert. Ses sourcils sont fins, bien dessinés. La ligne de son nez est délicate et sa bouche pulpeuse. Sa silhouette est parfaite, une taille marquée, des jambes élancées. Pour la première fois depuis des années j'ai envie de repasser derrière l'objectif pour autre chose que mes œuvres humanitaires.
- Bonjour, je suis Mayra, se présente-t-elle enjouée en me tendant sa main droite libre.
- Bonjour, je suis Amaury.
- Moi, c'est Damian, vous m'avez eu au téléphone.
- Enchantée, dit-elle en serrant la main à mon ami. Pardonnez-moi pour le désagrément.
Mayra embrasse ensuite le plombier en parlant en espagnol. Il la garde fermement entre ses bras le temps d'échanger. Je fais mine de ne pas comprendre, mais j'entends assez de chose pour savoir que sa blessure a été causée par son grand-père. Le plombier lui adresse quelques mots réconfortants puis il lui rend la liberté.
Le sourire de la jeune femme est éclatant malgré la douleur qui se lie sur son visage. Elle nous présente l'homme qui l'accompagne : Alexis, un ami.
Damian comme moi ne pouvons pas nous empêcher de mater le jolie petit cul qu'elle contient dans un bermudas en toile kaki. Elle échange en toujours en espagnol avec le plombier en le suivant à l'intérieur du Mas.
- Vous voulez boire quelque chose ? propose Damian en s'installant de nouveau.
- Non merci, décline-t-il en s'asseyant, je reprends la route et je suis jeune permis... Tolérance zéro.
- C'est une nouvelle loi ? demandé-je étonné.
- Oui, elle est passée il y a deux ou trois ans je crois.
- Ce pays est vraiment liberticide, commente Damian en expirant une épaisse bouffée de son pétard.
Je relève les yeux sur mon ami. On vit dans un pays quelque peu liberticide aussi. Sur notre île, comme dans toute la Thaïlande, il ne vaut mieux pas se faire arrêter en possession d'herbe. A ce sujet je crains moins la justice française.
- Ce n'est pas plus mal pour la sécurité routière, dis-je quand même au moment où Mayra refait surface.
- Roberto s'occupe de tout, nous informe-t-elle en s'appuyant sur le dossier de la chaise de son ami, ce sera réglé rapidement.
- Merci, répond Damian, vous voulez un verre ?
- Ça ira, j'ai pris des antalgiques et puis je dois être en forme ce soir.
Sur ces mots, elle vérifie l'heure sur sa montre au poignet gauche ramené contre elle. Il est sûr et certain que si cette fille me le demande, je reprendrai l'appareil pour des photos de mode ou de beauté. En fait, je pourrais la shooter durant des heures.
- Tu me ramènes à la maison ? demande-t-elle à son copain brun. Je crois qu'il va me falloir du temps pour me préparer.
- Tu devrais annuler, ronchonne-t-il en se levant.
- Je ne peux pas, c'est trop important.
Je me redresse aussi, donnant au passage un coup de coude à Damian afin qu'il me suive. Elle lui sert la main alors qu'il lui pose des questions sur sa blessure :
- Une mauvaise chute, ment-elle facilement, je suis plutôt maladroite.
C'est une bonne menteuse, elle est convaincante et si je n'avais pas entendu des bribes de son échange avec le plombier je l'aurais cru sans sourcilier. Je connais la maladie, mon grand-père en a été atteint plutôt jeune. L'évolution a été stable durant quelques années mais il s'enfonce de nouveau.
- Si vous avez un soucis, peu importe lequel, n'hésitez surtout pas, insiste-t-elle avant de me serrer la main. Je suis très disponible malgré l'écharpe.
- Merci, dis-je simplement.
Les deux amis nous souhaitent une bonne soirée puis ils quittent la terrasse pour rejoindre leur voiture.
- Tu fais ton timide ? m'interroge Damian de nouveau affalé sur son fauteuil.
- Quoi ?
- Tu as été drôlement silencieux c'est tout.
- Et alors ?
- Alors la question est : vas-tu passer à l'attaque ?
Je secoue la tête. Ce genre de nana demande du temps et je n'en ai pas. Entre les réunions de famille et le projet du club à monter en quelques semaines je vais être débordé.
- Pas le temps d'avoir le temps, ronchonné-je en m'installant plus confortablement.
- Sinon, je fonce.
J'hausse les épaules. S'il pense pouvoir la mettre dans son lit en accomplissant tout ce qu'il a à faire je ne vois pas le problème. Je reçois un message d'Ada :
> Heureusement que Damian est avec toi finalement ! Je pouvais toujours attendre de tes nouvelles !
Changement de plan, on doit passer récupérer une de mes demoiselles d'honneur. Je serais là trente-minutes plus tôt que prévu. Bisous !<
>J'espère que l'eau chaude sera de retour. Sinon je vais embaumer ta sublime voiture de luxe !
A toute Gamine !<
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