Chapitre 8 - Zelda
Affronter pour la seconde fois le chaos de la Grande Salle fut plus difficile que je ne l'aurais imaginé. Dévastés, Lily, James, Remus et Sirius pénèrent à entrer sans tituber. Je vis le loup-garou porter une main à ses yeux, fuyant la larme qui menaçait de couler.
Je gardai quant à moi les yeux droits devant, seulement centrée sur l'objectif d'attendre là le retour de Dumbledore. Il saurait quoi faire.
Sirius et moi nous assîmes donc sur un banc renversé, pendant que James pensait les blessures de Lily et que Remus serpentait entre les cadavres pour chercher une trace de vie.
Pendant de longues minutes, un lourd silence pesa sur nos épaules. Je restai penaude, les yeux abaissés sur mes pieds salis de boue et griffés jusqu'au sang par ma course dans la forêt. S'ils étaient glacials par ce froid et douloureux à cause des épines qui s'y étaient implantées, je préférai ne pas y prêter attention.
Mes pensées étaient fixées sur Severus. Je cherchai en vain une logique à toute cette histoire ; jamais il n'aurait pu disparaître ainsi, sans aucune raison.
-Sirius, appelai-je, la voix grave.
Il coula un regard dans ma direction, comme soudain extenué :
-Hum ?
-Severus et McGonagall... comment ont-ils disparu ?
Il eut soudain un regard triste, comme empreint de culpabilité.
-Zelda... murmura-t-il d'une voix à peine audible. j'ai essayé... j'ai sauté mais...
Je lui attrapai la main pour la serrer ; au moins savais-je à présent qu'il ne m'avait pas dit toute la vérité. Même si cela faisait bouillir mes veines de rage, il semblait éprouver tant de culpabilité que je mis ce sentiment de côté. Sirius n'était pas, loin de là, un personnage à l'aise sur le plan d'avouer une faute. Alors quand tout son corps hurlait : "pardonne moi de n'avoir pas pu agir", c'était que le cas devait être grave...
-J'étais en train d'abattre un Mangemort, commença-t-il, plus calme. J'étais en chien, alors...
-Attends, attends... QUOI ?! m'étranglai-je, peinant a comprendre ce qu'il venait de me dire. Sirius, tu es...
-Un Animagus, compléta-t-il, et un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres devant mon expression. Je peux être un gros chien noir à volonté.
Je clignai des yeux à plusieurs reprises, hébétée, avant de me secouer pour l'encourager à revenir au sujet principal.
-Enfin, poursuivit-il en approuvant mon geste désinvolte, je finissais de lui briser la nuque pour ensuite me tourner vers les autres, que je ne parvenais pas à repérer. J'ai alors entendu un cri et ai aperçu Remus et McGonagall affrontant un Mangemort. Derrière lui il y en avait deux autres, qui... qui tenaient fermement Severus. J'ai bondis jusqu'à eux mais la seconde d'après, ils transplanaient. Le troisième a voulu les rejoindre mais au dernier moment, McGonagall s'est jetée sur lui et ils ont disparu tous les deux, comme ça, nous laissant tous les quatre sur le sentier. Quelques secondes plus tard à peine tu déboulais.
Mon coeur se brisa en parallèle avec sa voix à la fin de sa phrase. Alors Severus était aux mains des ennemis. J'aurais tant...
-Hey les gars ! héla une voix épouvantée. Y a un des vivants !
Nous sautâmes sur nos pieds ; Remus nous faisait signe de la main quelques mètres plus loin. Nous accourûmes à ses côtés et il pointa deux corps étendus là. Je plissai les yeux ; tous deux bruns à la peau claire, ils s'enlaçaient comme pour se protéger. Je fus prise d'un sursaut lorsque je vis leur ventre se soulever à un rythme régulier : il respiraient encore !
Remus s'abaissa pour les redresser, tandis que Sirius et moi restions immobiles. Très vite, les deux blessés reprirent connaissance et la jeune femme nous jeta un regard hébété, une grimace au visage :
-Qu'est-ce... Qu'est-ce qui s'est passé ?
-Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a attaqué Poudlard, expliqua Remus.
J'arquai un sourcil :
-Ce n'est pas Voldemort qui a attaqué ?
Ils me dévisagèrent avec des yeux ronds, et le jeune homme qui reprenait à peine connaissance souffla :
-Elle est Australienne, c'est normal qu'elle ne le connaisse pas encore.
Sa partenaire plongea son regard brun dans le mien :
-Personne ne prononce le nom de Tu-Sais-Qui. Une rumeur court comme quoi à chaque fois que quelqu'un prononcerait son nom il serait en mesure de le retrouver à la minute...
Je clignai plusieurs fois des yeux avant de rechigner, un air de défi dans la voix :
-Je n'ai pas peur de lui. Son nom est Voldemort et je n'ai pas peur de le dire !
-Et bien tu devrais avoir peur ! me corrigea le jeune homme.
Sirius coula un regard exaspéré dans ma direction, esquissant un sourire amusé. Les deux bruns sautèrent sur leurs pieds, quoiqu'un peu titubants, et la jeune femme les présenta :
-Je m'appelle Alice, et voici Frank.
Ce dernier hocha solennellement la tête pour l'approuver.
-On vous connaît déjà, pas la peine de vous présenter, sourit Frank à notre adresse.
Remus recula d'un pas pour leur laisser plus d'espace, et je brisai la tranquillité du moment avec une grimace :
-On fait quoi, maintenant ?
-On va se battre ! rugit Sirius, déterminé.
-Faudrait d'abord attendre Dumbledore, refusa Remus, plus terre à terre.
Frank et Alice hochèrent la tête pour mettre leur voix du côté du loup-garou :
-Il a raison, enchérit Lily, qui déboula à nos côtés avec James. Il saura quoi faire.
Je me tournai vers Sirius, et il plongea ses yeux inquiets, tout aussi fourbes, dans les miens. Si je partageai son avis, les autres n'avaient pas complètement tord. De plus, il fallait que je parle à Albus de l'enlèvement de Severus et de McGonagall. Lui saurait comment les délivrer.
Je songeai alors aux récentes révélations auxquelles j'avais fait face. Devrais-je dévoiler mes véritables origines à Sirius ? Encore coincée par le doute, je le laissai me serrer dans ses bras avec la nouvelle culpabilité d'à mon tour lui mentir.
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