Chapitre 31 - Zelda
-Avance, maugréa l'homme, menaçant.
Incapable de réfléchir, je claudiquais devant Abraxas sans même prêter attention à ses paroles. L'image du cadavre d'Orion était fixé dans mon esprit, sans que je ne parvienne à m'en défaire. Qu'allais-je pouvoir bien dire à Sirius ? L'avait-il déjà appris ? Impossible. Il était paisiblement en cours, à vivre comme s'il ne s'était rien passé...
Soudain, on me poussa violemment et je basculai vers l'avant, les yeux écarquillés ; je m'écrasai lourdement au sol, les genoux et les coudes douloureux. J'entendis une porte claquer dans mon dos et je me maudis de n'avoir été plus attentive. J'aurais souhaité retenir le chemin jusqu'à la sortie.
Je me redressai avec un grognement, une grimace douloureuse au visage, et observai les lieux d'un œil exaspéré. Cela n'en finirait-il donc jamais ? Toujours ce même un lit au matelas miteux, et la fenêtre cadenassée. A nouveau, une salle de bain de fortune dans une pièce séparée. Rien n'avait changé, en fin de compte. J'étais toujours prisonnière. J'avais un lit simple. Et un plafond plus haut. Au moins arrêterai-je de me cogner le front.
Je lâchai un cri de frustration ; j'avais beau essayer de me convaincre du contraire, ma situation était bien pire que la précédente. Le père de mon petit ami avait été tué par ma faute et j'étais désormais forcée de me convertir à la Magie Noire, ou les menaces quant à Severus seraient mises à exécution. Je me mordis les lèvres ; il était là, dans cette maison.
Je me relevai, soudain déterminée. Je voulais le voir. Je devais le voir. Mais alors que je m'apprêtai à prendre la porte, je me stoppai net.
-Il est des leurs, maintenant..., murmurai-je pour moi même tout en fermant les yeux, réprimant un soupir.
J'avais oublié ce détail. Il ne m'aiderait pas.
Je fis demi tour et tombai allongée sur le lit, qui poussa un cri rouillé. Le matelas était mou, et je pouvais sentir les barres de fer dans mon dos. La nuit allait être longue. Très longue.
J'eus un nouveau soupire et serrais les couvertures dans mes poings crispés ; une question me trottait à l'esprit, mais je me refusai à y réfléchir. Je ne pouvais pas le croire. Severus avait-il réellement été mon ami, tout ce temps durant ? Ou bien n'avait-il que joué un rôle, dans l'unique but de me trahir une fois les informations à mon sujet acquises ?
-J'ai dit que je n'allais pas y penser, me rappelai-je, les dents serrées.
Je me retournai sur le lit, qui grinça de plus belle. Alors que je m'installai confortablement sur l'oreiller, un bruit sourd résonna à travers la chambre. On toquait à la porte. Inquiète, je m'assis aussitôt et fronçai les sourcils. Avais-je droit à une première leçon, alors que Voldemort n'était parti que depuis seulement une trentaine de minutes ?
La porte s'ouvrit lentement et je sautai sur mes pieds, les muscles bandés, prête à réagir. Une main squelettique se glissa à travers l'embouchure, et une silhouette fantomatique se glissa dans la pièce.
Je levai les poings devant mon visage, prête à me défendre, lorsque je vis le visage de Severus se dessiner face au mien. Il referma la porte le plus silencieusement possible, tandis que je demeurai immobile. Il portait une longue robe de sorcier sombre, ainsi qu'une cape qui lui remontait en col et des manches longues aux reliures d'argent. Les couleurs des Malefoy.
Il releva ses yeux noirs dans ma direction et me fixa quelques secondes. J'y lu de la peur, mais également des regrets.
Il fit un pas dans ma direction, hésitant, et les larmes me montèrent aux yeux ; le voir ainsi, si fermé, si ténébreux me déchirait le cœur.
Mais il m'avait trahie.
Et, sans prévenir, je poussai un cri de rage et envoyai mon poing dans sa figure.
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