Chapitre 20 - Zelda
Ma chute se faisait longue, et mon cri silencieux qui retentissait contre les parois du tunnel ricochaient dans mon esprit embrumé. Le noir m'engloutissait, et l'obscurité avalait chacun de mes membres sans pitié. La douleur mordait mon crâne, ma poitrine comprimée et mes côtes brisées. Je n'avais aucune idée de l'endroit où je chutai ainsi. Des évènements passés. Comment m'étais-je retrouvée ainsi, dans le noir le plus profond, à hurler du seul son que je pouvais imaginer ?
Mes paupières se décidèrent alors à frémir ; je gémis, et la lumière perça. Si sa brûlure m'incendia les iris, cela ne m'arrêta pas. Je finis par ouvrir entièrement les yeux et lâcher une toux sèche, les yeux plissés. Là, sur quelques mètres, s'étendait un plancher noir verni. Des pieds allaient et venaient, vêtus d'élégantes chaussures cirées.
-Qu'allons-nous bien pouvoir faire d'elle ? râla une voix qui m'était étrangement familière.
-Le Seigneur des Ténèbres nous a ordonné de la garder ici et de lui mettre dans la tête que c'était là sa place, lui expliqua une seconde personne, grave.
-Ce que tu peux être stupide Orion, parfois ! beugla la première voix, que je finis par reconnaître au ton glacial qu'elle avait : Walburga, la mère de Sirius. Ici, dans notre noble maison des Black ?! Sa vraie place ?! Enfin regarde la ! C'est une ordure ! Seule sa magie intéresse le Maître, alors à quoi bon la traiter comme l'une des nôtres ?!
Le silence tomba quelques secondes avant qu'Orion ne soupire :
-Je ne sais pas, Walburga. C'est comme ça et on n'est pas en mesure de changer quoi que ce soit.
-Cette réponse ne me satisfait en rien, siffla sa femme. Nous ne sommes pas capables d'élever nos propres enfants, alors à quoi bon en héberger un nouveau ?!
Orion lâcha un nouveau soupire. Ils semblaient se trouver dans une situation malaisante. Quant à moi, je plissai les yeux : qu'insinuaient-ils par "incapable d'élever nos propres enfants" ?
La réalité me frappa soudainement. Et si Sirius avait renié sa famille ? Il était fort possible qu'il ne soit pas partisan de Voldemort comme le reste de ses proches. La soulagement décontracta mes muscles crispés, et je pus détendre mes articulations endolories. Voilà une chose qui me rassurait.
-Ne t'en fais pas, finit par déclarer Orion. Quand Sirius acceptera enfin de venir passer ses vacances ici, lorsqu'il verra cette... chose, il sera forcé de reconnaître notre statu de Sang Pur et de prendre part au combat de Voldemort contre les Sang-Mêlés ou, pire, les Sang-de-Bourbe.
-J'attends de voir, railla Walburga.
Cependant, elle se laissa entraîner par son mari qui la serra dans ses bras. Je fronçai les sourcils : elle n'avait pas l'air d'une femme qui puisse aimer qui que ce soit.
-Maîtresse, marmona une voix cassée, étrangement rauque. Qu'est-ce donc que cette saleté sur le paillasson de la maison ?
-Ah, Kreatur ! Emmène cette chose dans une chambre au dernier étage. Pas la peine de lui faire son lit.
Elle congédia l'esclave d'un geste désinvolte de la main sans me prêter une plus grande attention.
Un Elfe de Maison ?! Oh et puis, à quoi m'attendais-je donc venant d'une famille aussi hautaine que celle-ci ? Faire leur ménage seuls aurait été bien trop éprouvant pour eux...
-Debout, m'ordonna Kreatur, méprisant, en tâtonnant de son orteil crasseux mon bras pour me forcer à me relever.
Je me redressai lentement tout en jetant un regard noir à l'Elfe : il pouvait être un esclave, cela n'excusait pas son comportement odieux envers moi.
Je finis par me lever, quelque peu chancelante, avant de le suivre aux étages supérieurs sous le regard haineux des parents de mon petit-ami.
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