Chapitre 18 - Sirius

Voilà.
Dix ans que Voldemort était vaincu, et enfin nous vivions en paix.

Aujourd'hui était le jour qui se devait d'être le plus beau de toute ma vie. Assis sur le siège de velours, je finissai de raser ma barbe de trois jours. Tout devait être parfait.

Je quittai ensuite la petite pièce, m'en allait détaler sur le tapis rouge pour m'arrêter sur le seuil des grandes portes de chêne. La musique ne me ferait pas attendre bien longtemps.

Lorsqu'enfin elle retentit, un sourire aussi confiant que nerveux s'étira sur mes lèvres et je poussai les battants. À mon entrée, les invités assis aux bancs se dressèrent, souriants. James et Lily prenaient place au premier rang, comme les invités les plus importants de tous.

Je gardai quant à moi les yeux rivés sur l'autel au bout de l'allée : la mariée me tournait le dos, et la hâte que je ressentai à voir son visage me fit lâcher un frisson.

Enfin.

Le grand moment.

Je me postai face à ma promise, le coeur débordant d'amour. J'avais tant de joie à que tout se déroule si merveilleusement bien.
Délicatement, tendrement, je relevai le voile qui masquait le visage de ma future épouse.

Mais mon sourire fondu brutalement, et un poid immense tomba sur mes épaules. Je fus pris d'un mouvement de recul à la vue du visage qui me souriait :

-Remus ??!

Il pencha la tête sur le côté, l'expression toujours heureuse.

-Tu ne veux plus m'épouser ? demanda-t-il, déçu.

Je reculai davantage, horrifié. Que se passait-il ??!

-Sirius ! beugla une voix rauque, comme secouée de sanglots.

Je fis volte-face, les yeux exorbités : Zelda se levait au milieu des allées, le visage ruisselant de larmes :

-Tu me trompes avec lui, alors ?! Et en plus de ça, tu te maries ?!

-Attends, je... bredouillai-je, balayant les alentours du regard, totalement perdu. Je... je vais... je vais t'expliquer...

Elle quitta son banc et fonça dans ma direction : sans que je puisse faire le moindre geste, elle m'assona un violent coup de poing et je roulai au sol.

-Sirius, ça va ? pouffa une voix moqueuse.

Je relevai le menton et vis là les débris de la grande salle, James et Lily assis non loin. Remus, Alice et Frank riaient à quelques mètres, avant que mon ami ne s'avance vers moi :

-Je crois que tu as fait un mauvais rêve, Patmol...

Il tendit la main dans ma direction mais je me précipitai vers l'arrière, affolé. Pourquoi était-il si inquiet pour moi ?! Je n'avais pas besoin d'aide pour me relever !

Je sautai sur mes pieds, et une douleur aiguë me transperça le crâne. Puis, les souvenirs me revinrent : je m'étais assoupi sur quelques pierres. Je lâchai un soupire de soulagement : le mariage, les dix ans passés, tout ceci n'avait été qu'un rêve. Enfin, plutôt un mauvais rêve. Mais c'était au fond la même chose : ce n'était pas réel et c'était là tout ce qui importait.

-Du calme, je voulais juste t'aider, souffla Remus, penaud.

Je gardai le silence, quelque peu perdu. Même si cela n'avait été qu'un rêve, le doute s'était à présent installé. Non, Remus ne pouvait pas être amoureux de moi... quel idiot je faisais !

-Désolé, tu m'as juste fait peur, pouffai-je en réprimant un semblant de sourire.

-C'est rien, sourit-il en retour, et le regard qu'il me porta fit aussitôt fondre le mien.

Je lâchai un soupire et fis un pas vers James ; mais un crac bruyant me stoppa net, puis une avalanche de débris déferla à mes pieds.

Je fis volte face vers le nouvel arrivant et lâchai un cri d'horreur à sa vue : Dumbledore, souillé de sang.

Dumbledore, seul.

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