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Elle
De retour à Londres. Là où tout a commencé. Je respire l'air pur de cet endroit, le parc non loin de la maison familiale.
Je n'arrivais pas à croire que j'y étais. Moi, Allison, revenu au point de départ. Léon m'avait déposé avant de retourner chez lui pour se reposer. C'est vrai que le voyage a été long, surtout que dès demain, je travaillais et je devais à tout prix être modèle et ponctuelle. Et surtout, je devais tenir le coup et trouver une façon de le revoir.
Sept ans que je suis partie, et le revoir me fera ressentir de la culpabilité, de la tristesse, de la haine envers elle, mais surtout de l'amour et de la peur en le voyant. Car je sais, qu'il sera froid et distant envers moi.
Une larme coule sur ma joue. C'est tout à fait normal, trop d'émotions juste en se rappelant du bon vieux temps. Si seulement j'avais fais les choses d'une autre façon, peut-être que nous n'en serions pas là, à se détester.
J'ouvre le portail doucement et remarque que la maison est dans le même état que lorsque je suis partie. Rien n'avait changé. Tout était à leur place. L'extérieur de la maison est la même sauf la couleur murale. Elle est beige et était plus moderne. Des plantes sont placés à des endroits stratégiques pour donner vie à cet endroit.
Je me revois, avec Niall, en train de discuter de ces matchs passé et de sa façon de jouer. On rigolait, on s'amusait, on était bien ensemble. Sans savoir que par la suite tout allait basculer.
Revenant dans le présent, je marche tranquillement en direction de la porte d'entrée. Je mets la clé dans la serrure, tourne deux fois vers le côté gauche avant de prendre mon souffle ainsi que mon courage et ouvre la porte.
La première chose que je ressens est le bonheur. Le bonheur d'être enfin chez moi. Puis de la colère, d'être partie et de l'avoir laissé, ma sur, ici sans explication. De la tristesse face à tous ces bon souvenirs avec mes parents et de la peur de ce qui allait se passer par la suite. Des sentiments que je ne montrais lorsque j'étais en Amérique. Je faisais croire que tout allait bien, que rien ne pouvait m'atteindre, mais une fois que j'étais seule, une fois que la nuit était tombé. Je culpabilise d'être partie et surtout de l'avoir fait du mal. J'ai brisé son coeur. Même mon meilleur ami, Léon, ne sait toujours pas la raison de mon départ. Il a sûrement des idées derrière la tête, mais n'ose pas me le demander. Par peur d'ouvrir des blessures du passé. Et je le comprends. Je ne suis pas prête à tout dire d'un coup, au risque de recommencer à pleurer pour un long moment.
J'entre et ferme la porte derrière moi. J'allume la lumière du couloir pour mieux voir et remarque que le salon avait lui aussi changer d'aspect. Un endroit paisible, un cocon. On pouvait se sentir chez soit, tranquille.
Je laisse ma grande valise sur le côté et décide de visiter l'immense maison. Elle avait grandi de quelques mètre et cela pouvait se voir lorsqu'on entrait dans le salon. Deux canapés était sur le côté gauche, de couleur noir, on pouvait directement les remarquer puisque la pièce était peinte en beige. La table basse était là. Non loin il y avait la salle à manger, ainsi que l'immense télé que j'avais acheté et envoyé comme cadeau pour la maison. Je souhaitais me rattraper et quand l'envie m'y prenait, j'achetais quelque chose.
La cuisine n'était pas loin, une cuisine ouverte, différente de celle que nous avions étant petite. Elle était plus spacieuse, plus belle. Plus moderne surtout. Ravie de voir cette pièce, je marche vers ma chambre. Là où j'ai vécu tant de bon souvenir comme de mauvais.
Des bon moments avec mes parents. Malheureusement, ils nous avaient quittés bien trop tôt. Dans un accident de voiture, lorsque j'avais seize ans. Ma sœur Felicia, avait essayé de me changer les idées, de n'importe quel façon, sauf qu'elle n'avait pas réussi. Deux ans plus tard, en âge de choisir où je voulais étudier, j'avais pris la décision de partir loin d'ici. À cause de la perte de mes parents et surtout du complot dont j'ai fait partie sans le vouloir.
Une très longue histoire.
En arrivant dans la chambre, je remarque que la pièce était plongé dans le noir. Puisque nous étions le soir, on ne voyait rien. J'allume la lumière, revoit que chaque meuble était à sa place. Rien n'avait bougé. Tout était là, même le dernier tableau que j'avais peint avant de déménager.
Un tableau que je voulais lui donner, mais qui ne risquait pas d'arriver.
Chaque meuble était caché par un drap blanc signe de l'absence du propriétaire. Sauf que cette fois-ci, j'étais de retour. Alors je décide de les enlever un par un. Mon lit, mon bureau et mes affaires. Lorsque c'était terminé, je décide de récupérer ma valise laisser dans le couloir et le range dans un coin de la chambre puis m'allonge tranquillement en pensant au passé. Je me souvenais que Niall venait souvent ici pour m'aider à dessiner ou à peindre. Certes il n'avait pas le talent, mais les moments passé avec lui était juste mémorable et merveilleuse. Un rêve bien rangé jusqu'au jour où j'ai appris que Niall avait décroché un stage comme on lui avait demandé et il se trouvait que c'était dans l'entreprise du père d'Amanda, une entreprise de technologie. Au début, je ne voyais aucun mal à ce qu'il travaille là-bas. C'était son rêve de créer, d'imaginer et d'innover, il s'y sentait bien, apprenait de nouvelle chose et lorsqu'il me racontait sa journée, il avait cette joie qu'on ne pouvait pas enlever tellement ce stage l'intéressait. Puis tout à changer lorsque cette famille s'est pointé dans ma maison avec comme chantage, la réussite de Niall. J'avais que quelques temps devant moi pour répondre et ce jour-là, ma sur dormait chez son amie. Elle s'était inquiété de me laisser seule, mais je l'avais rassuré sans savoir que j'allais recevoir bien plus tard, de la visite.
Et voilà où nous étions maintenant.
Il était devenu froid, un PDG très connu, avec des idées hors du commun. Le plus jeune patron devenu millionnaire. Avec ces amis. Harry et Louis. Je les connaissais de vue, mais pas profondément. Si je ne me souvenais bien, c'était des amis qu'il avait rencontré lors de son stage et depuis ils étaient devenus inséparables.
Kyle aussi était l'un de ses amis, mais je ne savais pas ce qu'il faisait. Pas encore du moins.
Un bruit me fait revenir à la réalité. Je me lève et regarde par la fenêtre pour voir que ma soeur venait d'arriver. Ravie de la voir enfin, je sors de ma chambre et par la voir. Elle sort de son véhicule, prend son sac à main et quelques dossiers laissé sur le siège arrière du véhicule et me rejoins Elle ne remarque pas toute de suite ma présence, encore dans ses pensées, sûrement en train de réfléchir. Elle faisait souvent cela lorsqu'elle rentrait assez tard. Elle faisait en sorte de bien apprendre pour prendre soin de nous, après la mort de nos parents, et c'est devenu une habitude pour elle.
_ Félicia.
En l'appelant, elle arrête tout mouvement avant de lever la tête et de me voir. Un sourire apparaît sur ses lèvres, puis des larmes, et elle fonce vers moi et me prend dans ses bras autant qu'elle le peut. Puis elle recule et me regarde de haut en bas puis s'exprime enfin.
_ Ça fait tellement longtemps !! Tu as tellement changé ! s'exclame-t-elle joyeuse de me revoir, viens on rentre.
Je rentre la première suivie de ma sur qui dépose tout ses affaire et part dans la cuisine se chercher un verre d'eau avant de venir me rejoindre au salon. Les mains moites, je m'attendais à ce qu'elle me demande la raison de mon départ et surtout pourquoi je ne revenais que maintenant.
_ Je me demandais quand-est ce que tu allais venir, rajoute-t-elle en déposant son sac à main près d'elle.
_ Je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu, je voulais te faire une surprise, réponds-je en jouant avec mes mains.
Elle prend mes mains dans le siennes ce qui m'oblige à la regarder et la voit sourire de toutes ses dents.
_ Le plus important c'est que tu sois là et en bonne santé, rajoute-t-elle.
_ Merci.
Félicia était un ange tombé du ciel pour moi, malgré les nombreuses fois où je me suis disputé avec elle au sujet de mon retour. Elle ne cessait de me demander de revenir car elle s'inquiétait pour moi, elle n'aimait pas que je reste aussi longtemps là-bas et j'ai du accepter une faveur pour qu'elle cesse de s'inquiéter. Je pouvais comprendre qu'après la perte de nos parents, elle ne voulait pas que ce soit à mon tour et je suis tout à faire d'accord que si je mourrais, elle ne s'en remettrais pas, mais il fallait qu'elle me laisse du temps et de l'espace pour affronter ce que je comptais faire.
Revenir.
_ Comment ça s'est passé là-bas ? Demande-t-elle en s'asseyant plus confortablement, prête à m'écouter.
_ Eh bien, j'ai réussi à avoir mon diplôme en comptabilité et en gestion puis j'ai eu un travail dans une entreprise assez connu. J'ai aimé travaillé là-bas, il y avait une bonne ambiance et mes amis étaient adorable, mais je me devais de revenir pour ne plus te laisser seule, racontais-je en fixant la photo de famille juste en face de moi, sur la commode de la télé.
_ Tant que tu étais avec lui, je ne m'inquiétais pas tu le sais ça ? Demande-t-elle regardant dans la même direction moi.
Un silence s'en suit. Je ne réponds pas tout de suite, connaissant déjà la réponse à sa question, mais intérieurement, je voulais plus que tout revenir sur ma décision quel qu'en soit le prix de cette vérité. La condition que Léon me rejoigne après mon départ m'avait permis de rester davantage sans entendre la même question à chaque fois qu'elle m'appelait. Ça me permettait de guérir si on pouvait le dire et profiter de la vie. Et puis cette ville méritait toute mon attention à ce moment-là, je devais en profiter, c'était comme des vacances.
_ Oui, je le sais, répliquais-je en la regardant de nouveau et en soupirant, je le sais et je ne t'en veux pas, j'ai compris que tu voulais juste ma sécurité avant tout et puis Léon a été adorable avec moi.
_ Au moins tu n'étais plus toute seule, dit-elle en se levant et en allant se préparer à manger, au fait tu as faim ?
_ Non, ça ira, répondis-je en la rejoignant.
Elle allume la plaque puis dépose une poêle et commence à préparer à manger tout en discutant d'autre chose.
Avec elle, impossible de s'ennuyer.
Nous avons discuté tout au long de la nuit, de tout, au sujet de lui, du pourquoi je suis partie, et pourquoi je suis revenu. Je me devais de lui expliquer la vrai raison de mon arrivé, même si elle en faisait aussi partie. Puis elle est partie se coucher disant qu'elle devait se lever assez tôt et que son travail l'avait fatigué, elle m'avait sermonné disant que je n'étais pas dans l'obligation de trouver un travail et que je devais me reposer, mais je lui avais dit que c'était trop tard et que Léon avait trouver un poste pour moi bien avant notre arrivé et que je commençais demain.
N'ayant rien dit d'autre elle était partie.
Elle savait dorénavant pourquoi j'étais revenue et ce que je comptais faire, même si elle n'aimait pas ma façon de penser, même si elle n'aimait pas ma façon de procéder, et qu'elle savait comment ça allait se terminer, elle m'avait laissé tranquille à ce sujet en espérant que j'en tire une leçon par la suite. Elle est comme papa, toujours à prendre soin des autres. Puis je suis partie dormir pour me préparer à une nouvelle journée.
Une journée remplie.
Dans son entreprise, sur son terrain.
Lui
Harry arrive avec une bouteille de champagne à la main suivie de Louis qui sautillait comme un enfant. Dès qu'ils avaient franchi les portes de mon bureau, je savais d'avance que je n'allais plus pouvoir me concentrer. Parce qu'avec ces deux-là dans une même pièce, il était impossible d'être sérieux. Du moins, lorsque nous n'avions pas de décision à prendre au sujet de l'entreprise et au sujet de nos employés qui sont exemplaires.
_ Je pense qu'il est temps pour toi d'arrêter et de prendre une pause, s'exclame Louis en rigolant.
Un léger sourire se forme sur mes lèvres en les voyant ainsi. Je ferme le dossier sur lequel je travaillais et dépose mes lunettes avant de répliquer.
_ Je pensais qu'on était d'accord pour fêter ça ailleurs que dans mon bureau, dis-je en suivant les gestes d'Harry qui déposait les verres ainsi que la bouteille devant moi.
_ Fait pas le rabat joie pour une fois et accepte pour qu'on le fasse ici, réplique Harry en rigolant.
Moi ! Rabat joie ! Pas du tout ! Je fais juste attention à mon bureau et tel que je les connais, après avoir pris un à trois verre, ils ne seront plus sobres et risqueront de faire des dégâts dans mon bureau. Je suis juste prévenant, pas rabat joie !
_ Alors attend que je range ces dossiers, soufflais-je en me levant.
Il hoche de la tête et s'assoit près de moi tandis que je rangeais mes affaires. J'ouvre un tiroir sur le côté gauche et dépose les dossiers délicatement avant de tomber sur cette fameux boîte. Je bloque là-dessus pendant un court instant et le range sans que les autres le remarque.
Puis je m'installe et prend mon verre remplie.
Sept ans que j'ai construis cette entreprise avec l'aide du père d'Amanda. J'ai pris du temps, j'ai fait des nuits blanches, mais le résultat était celui que j'attendais. Être celui qui changerais la vision des autres. J'ai eu du mal au départ, avec son départ, elle ne m'avait rien dit, juste m'avait bloqué et était partie sans me donner de nouvelle. Personne ne savait pourquoi, sur un coup de tête, elle avait choisi de ne plus me parler. J'étais brisé à ce moment-là, anéanti et seul. Je voulais me suicider, mourir, j'étais détruit de l'intérieur. Moi qui tombait très rarement amoureux, elle a été ma lumière dans la pénombre durant tellement de temps, je pensais à elle à chaque fois que lorsque j'ai appris qu'elle partait, je suis partie la voir.
Je me souvenais comme si c'était hier de sa réponse, de son ton triste, de chaque mot qu'elle avait prononcé avant de monter dans la voiture de Léon et de partir sans me lancer un dernier regard. Et depuis, je vis avec cette colère et cette incompréhension. J'essaie de me donner une raison de tourner la page, de ne plus penser à elle, mais c'est impossible, car je l'aime toujours. Vous savez, quand on vous dit que le grand amour existe avec un grand A, qu'il est fort et incassable, et bien je l'avais trouvé et je l'avais perdu.
_ Eh Niall ! M'appelle Louis en déposant une petite boîte devant moi.
Je lève les yeux vers lui, fronçant des sourcils, ne comprenant pas pourquoi je recevais une boîte alors que ce n'était qu'un gros contrat, difficile à obtenir, mais que nous l'avions eu.
_ C'est pour nos sept ans ensemble, rajoute-t-il en souriant davantage.
Je hoche la tête puis ouvre la boîte noire et vois une montre particulière. À l'intérieur, comme fond, se trouvait une photo de nous trois, de dos, en train de regarder notre entreprise. Cette photo avait été prise il y a un an.
J'avais de la chance de les avoir, même si elle me manquait, même si au fond de moi, je savais que je ne la verrais plus, au moins, je savais qu'elle sera toujours dans mon cœur et je savais que ces associés, mes amis, resteront.
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