Chapitre 7 : Lizzie



« Vivre pour soi ou exister pour les autres ? »
— auteur inconnu —

En analysant son visage avec plus d'attention, le doute ne pouvait plus régner. C'est bien elle, celle que j'espérais revoir depuis le début, ma seule réelle source de motivation de revenir à Chicago.

L'erreur est impossible.

Lizzie est juste sous mes yeux.

Je ne pouvais pas être plus heureux que maintenant, cependant, je n'ai pas les sentiments que cela soit réciproque au vu des traits de son visage pour le moins agacé.

— Mais d'où est-ce que tu sors toi ? Tu n'étais pas là quand je suis arrivé, grogne-t-elle en se relevant tout en frottant son jean.

Je me relève aussi, soudainement étonné par ce retournement de situation.

— Eh, tout doux buzz l'éclair, tu viens de tomber du ciel et c'est moi qui dois me justifier ? Répliquais je d'un air moqueur.

— Non, je suis juste descendu de là où j'étais, affirme-t-il en haussant les épaules.

Un léger sourire se dessine au coin de ma lèvre.

— Descendu ? Répétais je. Je dirais plutôt que tu viens de te casser la figure.

Elle fronce les sourcils. Je l'ai vexée.

Super, cela fait des années que je ne l'ai pas vu et la première chose que je fais c'est la vexée.

— Alors non seulement toi tu apparais de nulle part et tu t'amuses à te moquer de moi, souffle-t-elle.

— Je ne me moque pas, ce sont juste les faits.

— Tu viens de me donner un surnom sans même me connaître, tu es qui toi d'abord ? Me demande-t-elle subitement.

C'est à mon tour de froncer les sourcils mais rapidement je fais disparaître la moindre de mes émotions.

A quoi je pensais ? C'était certain qu'elle n'allait pas me reconnaître.

Ça aurait été un miracle.

Ce n'est pas parce que moi, je ne l'ai pas oublié, que ça allait forcément être son cas.

« — Austin, ça va ? Pourquoi tu restes tout seul ? Me demande mon amie en s'asseyant à côté de moi sur le banc.

— Oui ça va, souriais je.

— Trop bien, viens avec nous jouer alors, y'a même les grands de lécole qui sont venus nous voir ! Matteo s'amuse à faire comme eux mais il n'y arrive pas, tu vas voire c'est trop drôle ! Aller vient, poursuit il en me prenant la main.

Je me lève et au loin je vois le regard noir du garçon qui m'a embêté la dernière fois et celui de son ami qui me regarde en souriant bizarrement.

Je crois qu'il se moque encore de moi.

Je ravale ma salive avant de reprendre la parole.

— Désolé Lizzie mais je nai pas envie de jouer, déclarais je.

Elle fronce les sourcils et son regard paraît soudainement attristé.

Oh non

— Qu'est-ce qu'il y a ? Me questionne-t-elle.

— Je me suis blessé à la jambe au foot la dernière fois, et ça me fait toujours mal, répondis je.

— C'est vrai ? Je peux voir ?

Je ne dis rien et lève mon jogging. Je la vois écarquillée les yeux.

— Waw ton bleu est énorme Austin ! S'écrit elle. C'est vraiment au foot que tu t'es fait ça ?

— Oui, mentis je.

Elle fait mine de réfléchir quelques instants.

— Si tu ne peux pas venir jouer avec nous, ce nest pas grave, mais je ne vais pas te laisser tout seul. Je peux rester avec toi ?

— Oui si tu veux, souriais je.

Lizzie est vraiment ma meilleure amie, elle a toujours été gentille avec moi et me rassure dès qu'il le faut.

Je me sens bien et important quand je suis avec elle.

Je ne pourrais jamais l'oublier »

Bien sûr que les paroles et promesses d'une petite fille de six ans s'envoleraient avec le temps.

Je n'aurais jamais dû y croire.

Tous mes espoirs se brisent.

C'est spécifiquement dans ce genre de moment que je me hais de prendre les choses trop à cur alors que les autres n'y prête pas attention.

En réalité, ce n'est pas elle qui brise mes espoirs, c'est moi-même.

Sensibilité de merde.

Lizzie lève les yeux au ciel.

— Tu es devenu muet ?

Non.

Je m'apprêtais à lui répondre mais c'était sans compter l'interruption de quelqu'un que je ne connaissais pas.

— Tu as sûrement dû lui couper le souffle.

Elle et moi tournions la tête en même temps vers ce garçon qui venait de débarquer.

Elle ne semblait pas ravie.

— Logan, soupirait-elle, je t'ai dit que je reviendrais dans 10 minutes.

— Ça fais 20 minutes, dit-il strictement. Viens.

Je fronce les sourcils.

J'ai du mal à cerner qui il est.

Alors que jusqu'à présent elle n'avait pas l'air de se laisser faire, elle le suivit sans broncher et fit comme si je n'étais pas là.

Ce fameux Logan plissa les yeux en me regardant de haut en bas et attendit que Lizzie avance pour se retourner, comme pour être sûr qu'elle n'aille pas ailleurs.

Un peu perdu, je rejoignais Matteo.

Je me suis volatilisé pendant le feu d'artifice, maintenant que ce dernier est terminé, Matteo va bien voir que je ne suis plus avec le groupe

Il faut que je lui parle de ce qu'il vient de se passer, puis si ça se trouve, ce n'est même pas elle.

Après tout, dix ans sont passés.

Je passe mes mains sur mon visage pour essayer d'oublier ce qui vient de se passer.

Je dois passer une bonne soirée

— Austin ? Tu n'aimes pas les feux d'artifices ? Tu es parti dès qu'il a commencé, me demande Cameron.

Je rigole.

— Non, j'ai juste reçu un coup de file, répondis je.

— Je ne le dirais pas aux autres si c'est le cas hein, dit-il.

— Si c'était vrai, je te ferais confiance mais non, continu je.

— Je sais, rigole-t-il, aller viens on va rejoindre les autres.

J'acquiesce.

De retour auprès du groupe, Matteo semblait encore plus surexcité que tout à l'heure, il était toujours accompagné de Navy.

Finalement, elle n'a plus trop l'air de craindre que son père les croise ensemble. On dirait même qu'elle est très heureuse.

Nous étions tous assis au bord du lac dans lequel nous pouvions voir le reflet des étoiles.

— Austin, tu viens avec nous vendredi un petit match de bienvenu ça te dit ? Me propose Matteo en se frottant les mains.

La question ne se pose même pas.

— Bien sûr, mais prépare toi à perdre, annonçais-je confiant.

J'entendais Cameron et Jimmy rire.

— Ça sera de bonne guerre, dit Matteo.

— Vous ne serez pas beaucoup ? Vous ne pourrez pas faire un vrai match, remarque Navy.

— C'est une proposition pour jouer avec nous ça ? Taquine Matteo d'un air moqueur. Laisse moi rire.

Navy fronce les sourcils, légèrement vexée.

Susceptible.

— Matteo ne te moque pas trop d'ell-

Jimmy n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la jeune rouquine s'exclama.

— Tu ne m'en crois pas capable ? Ou tu penses que je suis nulle c'est ça ? Rappelle moi qui t'entraîne ? Oh oui c'est mon père et tu penses que je n'ai rien appris grâce à lui ? Vendredi je joue avec vous, et ce nest même pas discutable, pff, dit-elle en regardant d'un mauvais il.

Elle a raison.

Je ne suis pas le fils d'Aiden mais vivant avec lui et étant passionné, je n'échappais jamais à un de ses entraînements.

Je pense que même si quelqu'un ne s'intéresse pas réellement au football, quand cela fait partie du quotidien d'un membre de notre famille, on retient forcément des choses.

Ça me rassure d'avoir des points communs avec les amies de Matteo, peut être que cette fois-ci on ne me trouvera pas sans intérêt ? Peut-être que cette fois-ci, je pourrais être moi-même.

— Oh tout doux rebelle, dit-il,  viens si ça te chante, ça me ferait plaisir aussi.

Le regard de Navy s'adoucît instantanément.

Ok, très susceptible.

Matteo et elle doivent très bien se connaître, il trouve les mots exacts pour l'apaiser.

J'aurais bien eu besoin de ça aussi

— N'empêche que Navy a raison, et même si elle joue, on ne sera pas assez, rappelle Jimmy.

Sur ce coup-là, je ne pouvais pas aider. Je ne connaissais plus personne à Chicago.

— On trouvera, sinon on improvisera, rassure Cameron en souriant.

— J'aime cet état d'esprit mon ami, admet Matteo.

Tout le monde se mit à rire, nos discussions se multipliaient ce qui me permettait d'en apprendre plus sur chacun.

Navy était la fille unique de l'entraîneur de l'équipe du lycée mais également la fille de la directrice. Je ne pus m'empêcher de penser que Matteo et elle sont dans une situation bien complexe.

— J'aimerai aller en école de droit après le lycée, dit-elle.

— Menteuse, intervient Matteo, tu veux être styliste ma grande, ne crois pas que j'ai oublié.

— Oui mais il faut être réaliste dans la vie donc je ne p-

— Vous voyez cette petite rouquine là, reprend Matteo en se tournant vers nous, elle fait des dessins de malade, elle est super douée, elle sera styliste.

Navy lève les yeux au ciel mais ne cache pas son léger sourire en coin.

— Tu veux qu'on te parle du parcours de la sur d'Austin pour que tu aies un peu plus confiance en toi ? Renchérit Jimmy.

Je souriais grandement.

Elle est un exemple pour moi mais pas seulement.

—  C'est bon arrêtez, répondit Navy d'un air gênée, je connais déjà son histoire, tout le monde à Chicago est au courant !

Le sujet Navy était désormais clôt, nous continuons de boire tous ensemble en rigolant à multiples reprises grâce aux blagues et anecdotes que Matteo racontait.

Nous étions en pleine discussion quand soudain, le visage de mon ami d'enfance blêmit.

Il n'y a eu aucune transition, c'est pour cela que nous étions tous dans l'incompréhension.

Je fronce les sourcils quand je remarque que Navy, Jimmy et Cameron ont la même réaction lorsqu'ils regardent dans la même direction.

Je n'ai pas le temps de réagir ou de comprendre quoi que ce soit que Matteo se lève brusquement.

— Ça va chauffer, dit Jimmy.

Tout le monde se lève alors je fis de même, j'observais désormais la scène qui se présentait.

La fille de tout à l'heure et Matteo semble se disputer.

Je ne comprends rien.

Je m'approchais d'eux discrètement.

— Tu ne comptais pas me prévenir que tu étais revenu ? J'allais attendre encore ? Tu ne peux même pas imaginer à quel point j'étais inquiet ! S'énerve-t-il.

— Moi aussi je suis contente de te revoir Matteo, dit-elle d'un air ironique.

— Ne joue pas à ça, tu étais où ? M'envoyer un message pour me dire que ça allait c'était trop te demander ?

— Je n'allais pas te dire ça, tu sais bien que je n'aime pas te mentir, répondit elle.

Matteo eu l'air de s'adoucir légèrement, ses yeux laissaient transparaître toute l'inquiétude qu'il avait ressenti.

— Je suis rentrée ce matin, continue-t-elle.

— J'imagine que tu es retourné chez tes pa-

— Non, le coupe-t-elle sèchement.

Nous étions tous au côté de Matteo mais ce dernier semblait avoir oublier notre présence, tout comme elle.

— Tu es chez qui alors ? Intervient Navy d'un air inquiet. Tu sais que tu peux venir à la maison si tu as besoin.

Navy rappela que nous étions là et je croisais son regard.

Elle lui ressemble tellement

Elle fronce les sourcils, je cru percevoir une étrange lueur dans ses yeux, elle parut surprise le temps d'un instant et détourna son regard.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer la ?

— Elle n'en a pas besoin.

On se tournait chacun notre tour.

C'était le garçon de tout à l'heure et je n'avais pas l'impression que Matteo le portait dans son cur. Ce dernier eu l'air de comprendre la situation.

— Ne me dis pas que tu es retourné chez cette pourriture ? S'exclame Navy en s'approchant d'elle.

— Matteo dit à ta rouquine de-

Sans que personne ne s'y attende Matteo fonça sur lui.

Cette fois-ci, je ne restais pas sans rien faire et couru vers eux avec Cameron.

« — Je suis désolé de ne pas avoir vu que tu te faisais embêter à l'école, me dit mon meilleur ami.

— T'inquiète pas Matteo, ce nest pas ta faute, souriais je.

— Je te promet de toujours te protéger maintenant, le premier qui s'approche de toi il aura à faire à moi ! S'exclame-t-il.

— Pareil pour toi Matteo, si un jour on t'embête ou on te tape, je te défendrais, même si tu nas pas raison !

Matteo me fit un câlin.

Il s'en voulait mais ça n'était pas sa faute »

La colère me prit en assaut quand le dénommé Logan donna un violent coup de poing a Matteo.

Gère tes émotions Austin.

Gère tes émotions !

Ne te laisse pas emporter.

Je m'interposais entre eux tandis que Cameron malgré sa petite silhouette, repoussais du mieux qu'il pouvait Matteo.

Je poussais violemment Logan qui tomba par terre. Il me lança un regard noir.

— Toi, commence-t-il, je ne sais pas qui tu es mais tu me fais bien chier. On ne se connaît pas et tu cherches déjà les problèmes ? J'ai laissé passer quand je t'ai vu avec ma copine tout à l'heure mais maintenant tu ferais mieux de te faire petit.

— Sinon quoi ? M'agaçais je.

Austin.

Austin.

Austin.

Ne rentre pas dans son jeu, tu ne t'en sortiras plus.

Gère tes émotions !

— Espèce de bâtard, souffle Matteo, le nez ensanglanté. Tu vas lui refaire du mal, je te connais par cur.

— Elle est assez grande pour décider toute seule, pas vrai Lizzie, répondit il.

J'écarquillais les yeux.

Lizzie.

Je ne m'étais pas trompé tout à l'heure.

C'est bien elle.

— Je sais ce que je fais, arrête de t'inquiéter pour rien, dit-elle.

— S'inquiéter pour rien ? Mais ce n'est pas pour rien, tu as déjà oublié ce qu'il t'a fait ? C'est à cause de lui que tu encore plus ma-

— Arrête Matteo ! Hurle-t-elle.

Je sentais les pulsations de mon cur s'accélérer et ma respiration se saccadée.

Je n'ai pas su gérer.

Trop d'un coup.

Heureux...énervé...choqué en si peu de temps.

C'était trop d'un coup.

Je dois me calmer, ce n'est vraiment pas le moment.

Non non non !

— Très bien Lizzie reste avec cette merde si tu veux, mais ça ne durera pas. Tu ne me feras pas fuir, je vais rester là car tu es mon amie. Fais ce que tu veux, mais tu n'arriveras pas à faire en sorte que je te déteste.

Elle ne répondit rien et tourna les talons avec Logan.

J'inspirais profondément pour essayer de cacher que j'étais en train de me battre contre moi même.

Je ne vais pas y arriver.

Respire.

Respire.

Ils vont se tous se moquer de moi, comme à New York.

— Austin, voilà ce qu'est devenue notre Lizzie, j'aurais voulu t'en parler avant mais ell- Austin ça va ?

— Oui ça va, enfin, ça va aller, ça va s'arrêter, normalement ça doit s'arrêter, paniquais je.

Matteo mis ses mains sur mes épaules et me secoua légèrement.

— Eh mon pote, ça va aller d'accord ? Regarde tout va bien, dis-moi ce qu'il se passe ? Tente-t-il de me rassurer.

Il ne se passe rien.

C'est juste moi.

Moi qui n'arrive à rien comme d'habitude.

Il n'y avait que Matteo avec moi, les autres étaient regrouper un peu plus loin comme pour faire un debrief de ce qu'il venait de se passer.

Je jetai un coup d'il vers eux.

— Fais pas attention à eux, on s'en fou, dit Matteo.

— Je...je suis désolé, dis-je difficilement.

— Arrête, tu ne fais rien de mal, essaie de te calmer.

Je levai la tête vers le ciel.

Inspire et expire lentement, tu verras que ça va passer.

Je dis plusieurs fois cela, au bout de quelques minutes j'arrivais à reprendre mon calme.

Matteo me sourit.

— Aller, ça va aller, me rassure-t-il. Tu veux boire quelque chose ?

— Non ça ira, répondis je, j'ai juste...paniqué mais c'est bon ça ira.

Matteo se lève et me tend sa main, je lui tendis la mienne et me relevait en même temps.

Lizzie.

Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

NOTE DE L'AUTEUR :

Vous pensiez que ça n'arriverai plus, mais si, vous ne rêvez pas, c'est bien un nouveau chapitre d'Espérance que vous venez de lire.

Je tiens, encore une fois, à m'excuser pour cette absence beaucoup trop longue mais nécessaire pour moi :)

Peut-être que pour vous remettre dans le bain, il faudrait relire les chapitres précédent ?

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plu et que vous n'êtes pas déçu.

Je suis de retour :)

- Que pensez-vous de Lizzie, la rencontre avec Austin ?

- Des avis sur Logan ?

- Arrivez vous à mieux cerner la personnalité de Austin ?

- Que pensez-vous du nouveau groupe d'amis de Austin ?

Merci pour votre lecture, on se retrouve très vite.

Petit rappel : j'ai un compte instagram "twowritee", j'y partage mes lectures, mes avancés sur les chapitres, des extraits et pleins d'autres choses, n'hésitez pas à y jeter un coup d'il ! 

:)

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