Un univers inimaginable

Éole leur a accordé la bonne grâce du vent dès l'aube. Les voiles enfin pleinement élongées, le navire brisait les vagues. Les citadins n'étaient pas habitués à voyager sur la mer, et surtout pas autant de temps. La forte humidité dans l'air rendait le climat lourd, et donc le voyage peu agréable. Les denses nuages gris qui les menaçaient d'un déluge leur souhaitaient bienvenue dans ce nouvel univers.

La brigade de Taryum pénétrait dans la péninsule de Wool. Bouche bée, leurs yeux se délectaient d'un environnement totalement inédit. Plus ils avançaient, plus la jungle se dévoilait. Tribord comme bâbord, elle recouvrait les rivages. Les monts brumeux qui s'élevaient au Nord-Est apportait du relief. La riche et intense végétation masquait le sol terreux, même l'eau verdâtre en était envahi. Malgré les nombreuses années qu'ils ont vécues dans ce monde, ils ne reconnaissaient absolument pas Erzia. Les touristes, mains posés sur le bastingage, contemplaient la création de la majestueuse Mère-Nature, hormis Ernold qui souriait comme s'il rentrait chez lui après un long voyage. Digne d'un rêve, les racines, les feuilles, les fleurs, les arbres transcendaient les nouveaux arrivants chez lesquelles le mot nature ne se résumait qu'à un arbre-monde magique, et à du gazon terni par la guerre.

La forêt d'Irminsul n'égalait point celle qui surplombait toute la partie Nord d'Erzia. D'ailleurs, aucune personne n'a réussi l'exploit d'inscrire toute son ampleur sur une carte. Les téméraires qui ont eu le courage de braver le temps cataclysmique des contrées plus au Nord que le Nord lui-même n'ont jamais refait surface. Le sort fut identique pour les orcs carthaginois reconnus pour leur formidable talent de navigateur. Ainsi, les orages et les tempêtes délimitaient la carte actuelle. En comptant les terres malséantes, à l'Est du territoire des trolls, c'étaient les derniers lieux inexplorés d'Erzia. Les océans ne cachaient que d'autres néants bleus sans l'ombre d'une terre.

Outre les chants amicaux de quelques oiseaux, il y avait des bruits très peu rassurants. Des hurlements glaçaient le sang des touristes, et même celui des marins qui avaient pourtant déjà navigué dans les environs.

Puis... Au loin, les tours de guets de Magelan apparaissaient. Enfin ! Plus que quelques instants avant de retrouver la terre ferme.

La pluie commençait à noyer le sol.

Ernold demanda à Jassot de rester à l'affût alors que le navire se situait au milieu de la péninsule, loin des rivages. Cependant avant même que Taryum puisse demander pourquoi une telle vigilance, une ombre recouvrit en un clin d'œil le navire. Lorsqu'il leva la tête, il comprit. Une vouivre ! Une espèce voisine des dragons. Comparé aux anciens maîtres des cieux, les vouivres ne pouvaient pas faire cracher de flammes. Il ne fallait pourtant pas les sous-estimer. Leurs ailes battaient férocement pour maintenir leur corps écailleux en apesanteur, des piquants couronnaient leur queue, des griffes acérées armaient leurs deux uniques pattes situées au postérieur, et nulle armure ne résistait à leur morsure. La force draconienne de l'animal lui permettait de se mouvoir avec une grande aisance. Il serpentait dans son royaume. Depuis le ciel, il lorgnait la terre en quête d'un repas. Son intelligence le retint de se confronter aux humains ou aux trolls en terrain découvert.

En le voyant, Taryum se souvint des quelques histoires de dragons que lui narrait son père et qui ont bercé son enfance. Ces dernières décrivaient ces reptiliens mythiques comme des terreurs vivantes, à une époque où le chaos ancrait le quotidien des Erzians. Leur taille titanesque provoquait les éclipses, leurs ailes façonnaient les ouragans, leurs brasiers flambaient le monde. Les elfes ont tout de même réussi à domestiquer ces rois. Ils étaient inexorablement devenus de redoutables adversaires pendant la Guerre de l'Origine.

C'était donc là que l'histoire de la famille Highwing débuta. Contre les cracheurs de feu et leurs maîtres qui les chevauchaient, les valeureux chevaliers-dragons aidés par les aorass du vent les défiaient. L'héroïsme fit chuter ces démons du ciel ainsi que les elfes. Battus, l'extinction de ces deux espèces fut inéluctable.

Soudain, la bête tira Taryum hors de ses pensées nostalgiques lorsqu'elle piqua vers la jungle au Nord et disparut derrière les immenses arbres. Après un puissant rugissement, une nuée d'oiseaux fuyait l'emplacement de l'atterrissage. Un premier aperçu glaçant de la terrible jungle.

Le brigadier s'attendait à une remarque en rapport avec son rôle de chevalier-dragon, mais, obnubilés par un conte devenu réalité, personne n'y pensa.

Pour relativiser, Taryum et Pierrick essayèrent de trouver des bêtes moins terrifiantes à travers les épais feuillages et les plantes démesurées de la berge Nord. Mais chaque monstre aperçu ne dégageait absolument rien d'amical. Les termes d'arènes de combat prononcés par Enorld refaisaient surface dans l'esprit du jeune brigadier. Les habitants de la jungle s'entre-tuaient avec une férocité digne des grands chefs de guerres orcs.

Ils furent à nouveau époustouflés quand ils virent un bipède mesurant au moins deux mètres et recouvert d'une carapace gris. Une panthère sauta sur son dos et tenta de déchiqueter ce dernier. À cause des grincements des griffes, les deux spectateurs eurent un frisson. Le bipède, pourtant attaqué, attrapa à deux mains son assaillant, la souleva, l'écrasa sur le sol, et lui infligea le coup final avec son bras. Le bruit mat des os brisés du félin s'entendit jusqu'au navire. Du sang gicla sur la scène de crime.

– C'est un apaniyan, dit Ernold en s'approchant des deux hommes bouche bée. Un des rois de la jungle.

– Attendez ! On peut vraiment affronter ça ? demanda Pierrick ne se remettant pas de la violence observée.

– Théoriquement, nous n'avons très peu de chance d'en croiser, répondit-il sérieusement. Cet animal vit dans les alentours des monts brumeux desquels il s'est fortement éloigné. De plus, la partie Sud de la jungle est plus tranquille, étant donné qu'elle est proche de Magelan.

À bâbord, on apercevait enfin l'intérieur de la cité sécurisée par une épaisse clôture en bois massif haute de cinq mètres, et entourée d'une terre déforestée afin d'apercevoir le moindre envahisseur hostile. Heureusement, les tours étaient solidifiées par de la pierre. Le bois ne faisait pas toujours le poids contre certaines créatures. À aucun moment la cité n'était à l'abri d'une attaque. Il était d'ailleurs arrivé que pendant la nuit des monstres ont pénétré de-dans en escaladant la mince muraille, et provoquant quelques fois des massacres.

– N'oubliez pas de profiter de vos derniers moments de richesse, annonça Ernold avant d'être frappé par l'incompréhension de la brigade. Les trolls n'utilisent pas de monnaie comme nous, car ils n'en voient pas l'utilité. À la place, ils échangent des biens ou rendent service.

– J'ai toujours douté des histoires qui les décrits comme sonnés, mais en fait c'est réellement le cas, dit Pierrick.

Ernold rit avant d'ajouter :

– Apprends à comprendre leurs coutumes à la place de les juger si hâtivement. C'est un peuple extraordinaire.

– Je ne suis pas spécialiste, mais vous avez l'air d'être amoureux d'eux, se moqua Liana.

– Il y a de quoi, répondit-il avec son habituel sourire.

Le navire se rangea lentement sur le quai en bois. Tandis que toute la brigade s'impatientait sur le pont, Ernold acheta à un marin une bouteille de rhum initialement dans une caisse qui le juxtaposait. Ladite boisson était reconnue pour son fort taux d'alcool. Le prêtre, lui qui normalement s'est guéri de tous ces vices, subissait la médisance de tous les regards. Durant tout le trajet, il n'avait pas bu une seule goutte de ce liquide aliénant. Il se contenta d'inspecter la bouteille encore intacte, puis la rangea dans son sac à bandoulière.

– La fête sera plus folle, plaisanta-t-il.

Une fois la coupée installée, ils descendirent. Le retour à la terre qui ne tanguait jamais les ravit au plus au point, tandis que la pluie abondante les agressait.

La première chose à laquelle pensa Taryum, c'était vérifier si Magni avait accosté ici. Ils l'avaient perdu de vue à leur réveil, quand ils ont traversé le détroit des Conquérants. Ainsi, la curiosité obligea le brigadier à inspecter les quais.

Il ne lui fallait pas longtemps avant de l'apercevoir. À deux quais du sien, ledit bateau était présent, mais totalement vide.

– Avant que la nuit tombe, il faut se renseigner sur Magni, ordonna-t-il en se retournant vers sa brigade qui attendait une première directive.

– Certes, mais je voudrais que tu m'accompagnes pour des courses, exigea Ernold à son chef. Et pour ceux qui veulent nous suivre, ça ne vous sera que bénéfique pour comprendre le monde dans lequel vous avez posé vos minuscules pieds.

Ils furent interrompus par les gardes qui les fouillèrent en accord avec l'inspection. Après, ils embarquèrent sur le bateau. La mage sanguinaire était toujours un ennemi public.

– J'aime bien le comité d'accueil, ricana Ernold.

– Je vais me renseigner sur notre mystérieux mercenaire, reprit Hamol.

– Je vous suis émissaire, ajouta Liana.

– Moi aussi, annonça brutalement Gilm après s'être raclé la gorge.

Toujours pas habitué à l'entendre parler, Taryum eut l'impression d'entendre un inconnu.

– Bien, on se retrouve à l'auberge du perroquet farceur. Allez direction le marché ! dirigea Enorld toujours souriant.

– Allons d'abord parler aux gardes, proposa Liana pendant que l'autre parti du groupe partait.

– Avec de la chance, ils ont vu son visage et ses papiers, espéra l'aristocrate. Il n'a pas pu quitter le port de Wolkart sans être un minimum fouillé.

– Je ne pense pas qu'on puisse laisser la chance prendre part à notre quête, réajusta-t-elle. Sans vouloir vous offenser.

– Vous avez parfaitement raison, je me dévoie de la raison, admit-il. Si les gardes n'apprennent rien, alors nous irons demander aux veilleurs de la muraille.

Liana, Hamol et Gilm qui les suivait sans rien dire, débutèrent leur enquête en demander aux gardes du port et de l'inspection.

Sur la route, Ernold expliqua patiemment à Jassot ce qu'il allait faire. En plus d'essayer de parler dans un bruit ambiant gênant, il utilisait ses mains pour effectuer des signes plus explicites. Son passé de prêtre l'avait confronté à des sourds. On lui avait ainsi enseigné ce langage.

Malgré la distance considérable qui séparait Magelan du territoire des hommes, Taryum se sentait étrangement chez lui. La cité créée après la paix était épargnée de l'envahissante présence naine, bien que quelques-uns d'entre eux marchandaient dans les rues. L'architecture était différente, la rareté du bois et de la pierre s'inversait à présent. Les bâtiments en bois apportaient un aspect artisanal et naturel au lieu. Les trolls avaient apporté leur aide dans la construction de la ville. Magelan leur fournissait un refuge proche de leur collecte de matériau et leur terrain de chasse. De grandes tentes sophistiquées apparaissaient de temps en temps. Certains ne voulaient pas abandonner leur traditionnelle habitation.

Ces êtres d'apparence extravagante peuplaient la ville autant que les humains. Leur physique était unique en Erzia. Leur peau exhibait pour chaque être des couleurs inhabituelles qui alternaient entre plusieurs nuances de couleurs tels que le bleu, le rose, le violet ou le gris. Des taches blanches ou noires, naturelles ou peintes, arboraient leur corps généralement peu vêtu. Ils entendaient avec plus de précision grâce à leurs longues oreilles pointues et difformes, comme les elfes. En dépit de leur dos souvent courbé, ces vivants nonchalants étaient tous plus grands que les humains, d'environ une tête. La grande majorité possédait une paire de défenses plus ou moins longues et épaisses qui sortait aux extrémités de leur bouche. Sur la route, Ernold avait expliqué la valeur symbolique attachée à ces dernières. Suite à une faute grave et culturelle, la justice trolle les raccourcissait pouvant aller jusqu'à l'amputation totale, symbole de sa condamnation à l'errance. Ainsi, on admirait les intègres et maudissait les hors-la-loi, tout se jouait sur le comportement et l'exclusion. Cela s'apparentait à une sorte de sélection visuelle qui hiérarchisait les trolls selon leurs actes. De nature imberbe et nu de poil, les trolls excellaient néanmoins dans l'art capillaire. Chacun avait sa coupe et sa couleur de cheveux encore plus variée que celle de leur peau. Beaucoup se les teignaient avec des ingrédients locaux.

En vu de toutes les particularités de leur corps, avoir un sosie chez les trolls relevait du miracle. Leur nom s'inspirait de leur physique unique couplé avec leurs actions, leurs valeurs et leur métier. Dent-d'acier, sorcière-foudroyante ou nain-bleu, par exemple. D'autres s'identifiaient grâce à leur propre titre, et ceux qui occupaient des postes de commandement avaient le pouvoir de choisir un prénom.

Leur expression faciale était faussement inamicale. Ils n'affichaient pas le moindre sourire dans la rue, comme si le malheur les tourmentait à chaque instant. Néanmoins, une fois interpellés, les trolls devenaient très bavards et n'hésitaient jamais à apporter leur aide. En tout cas, pour la majorité. Ce n'étaient pas toujours le cas de ceux qui avaient leurs défenses réduites, sans faire d'amalgame.

Même si la guerre a forcé tous les peuples à se faire aveuglément la guerre, les humains et les trolls ne se sont affrontés qu'occasionnellement. Aujourd'hui aucun écrit survivant témoigne d'une bataille, seuls des ouï-dires énonçaient cela. Ainsi, Taryum comme beaucoup ne ressentaient aucun ressentiment envers eux, et réciproquement.

Pénétrant dans le marché couvert de Magelan, une nouvelle ambiance les saisit. Les cris, le mélange inqualifiable d'odeurs et les commerces occupaient tout l'espace. La pluie pianotait le plafond en verre sali par les fréquentes effluences du ciel. Les marchandises étaient bien différentes de celles de Wolkart. Là, il n'y avait pas de babioles, pas d'arnaques ; à la place, il y avait des cadavres d'animaux, des venins de diverses espèces, beaucoup d'armes, des totems, et tant d'autres choses aussi mystiques que surprenants.

Ici selon le commerce, on pouvait acheter via des japs comme à la normale, ou échanger à la manière des trolls. Et pour ceux qui désiraient quand même avoir de la monnaie, un acheteur leur rachetait les objets ou services échangés. Les plus malins utilisaient ce système pour s'enrichir, sauf que les gardes tenaient des listes d'usagers et de vendeurs pour contrer ces néfastes agissements. Comme pour les cités trolles, tout le monde avait un rôle à jouer pour entretenir Magelan.

Ernold leur expliquait la culture trolle et s'arrêta devant les cadavres de créatures dangereuses pour les décrire. Progressivement, les craintes de la jungle disparurent au profit d'un début d'assurance. Leur guide avait passé beaucoup de temps à leur expliquer les dangers, et les astuces de survie. Quelques bêtes demeuraient aussi intelligentes qu'un nain, d'autres survivaient grâce à leur puissance semblable à un orc, certaines jouaient sur leur important nombre comme les humains. Cependant, on ne faisait qu'effleurer une partie du bestiaire infinie. Chaque année, des nouvelles créatures apparaissaient. D'ailleurs, Ernold les rassura en précisant que la jungle n'habitait pas que des animaux hostiles, la grande majorité était herbivore et fuyarde.

Pendant leur visite, Taryum fut atterré par un guerrier troll. Ce dernier était imposant par sa musculature sculptée et les nombreuses cicatrices qui l'arboraient. Il avait sur l'épaule un alligator mort qui faisait la taille du brigadier, et sur son dos une panoplie de lances en bois avec une pointe en pierre enlacée d'une corde, et à sa taille une machette. Toujours sous le regard ébahi de Taryum, le guerrier posa avec fracas l'animal chassé sur une étable, ce qui la détruisit. Avec le commerçant, ils rirent à la manière trolle, c'est-à-dire nasalement. C'était un accent racial.

Brusquement, Ernold s'arrêta devant une étable d'arme naine. Puis, il inspecta Pierrick et lui demanda :

– Tiens-tu à ton bouclier ?

– Non, pourquoi ? répondit-il.

– Bien, il est en piteux état. Le bois est fortement abîmé à certains endroits. Celui que tu possèdes ne te sera d'aucune utilité face à certains cracheurs de venins. Il t'en faut donc un nouveau avec des armatures en métal. Même si certains bêtes, plus rares, peuvent le perforer...

Le nain qui entendit la discussion se rua sur son nouveau client pour lui présenter ces chefs d'œuvres, mais il fut aimablement interrompu par Ernold qui savait déjà quoi acheter. Il en choisit un rectangulaire de la taille du bras de Pierrick. Une machette lui fit également de l'œil et il décida de l'acheter. Immédiatement, le jeune soldat content abandonna son petit bouclier rond pour s'entraîner à manier son nouveau mur transportable, mais moins maniable.

Ils achetèrent des habits pour se protéger des moustiques environnants. Pierrick et Taryum n'avait pas arrêté de se déchirer la peau à force de se gratter. Les trolls habitués ne ressentaient plus la douleur, ni la piqûre. Certains s'amusaient à les attraper pour attester leur vivacité.

Après avoir fini le tour du marché, ils se dirigèrent vers l'auberge sous la pluie diluvienne.

Arrivés, ils prirent plusieurs chambres, une réservée pour la seule femme du groupe, et deux autres pour les hommes. Ils avaient de la chance, il n'en restait que quatre. Ils s'installèrent à une table pour se rassasier. Une autre particularité de cet univers, c'était l'abondance de la viande. Taryum s'arrêta un instant avant de déguster. Demain, il sera peut-être mangé par ceux qu'il s'apprêtait à déguster. Pierrick affamé vida les assiettes et les japs de la brigade. Il profita des derniers moments où l'argent avait une utilité.

Après avoir ramé pour trouver l'auberge, Liana, Hamol et Gilm se pointèrent, bredouilles de n'avoir rien trouvé sur Magni. Personne ne l'avait vu. La brigade essaya d'en discuter, mais seul le flou s'installa. Heureusement, un festin encore chaud les réconforta, ainsi qu'une soirée conviviale que partageait toute la cité, encore un héritage troll, avant de débuter la tendre nuit de sommeil.

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