Les ordres bouleversés
Le calme régnait sur la place centrale de Wolkart en l'absence des animateurs. Certains soldats ont tenté de suivre Arvor avant d'être refrénés par des officiers. Le seul perturbateur encore présent était Kenshin, mais il dormait. Quelque-uns s'en approchaient lentement terrifiés à l'idée de réveiller le diable. L'acolyte d'Arvor attendait en haut des marches du palais, en dessous du porche. Sa prestance et sa tenue en soie éveillaient l'envie chez certains. La fourrure se raréfiait parmi les vêtements de luxe, mais lui en possédait une. L'absence d'arme sur lui indiquait qu'il n'était pas un soldat. En outre, son visage ne disait quelque chose qu'à quelques wolkins. Toutefois, il prit l'initiative de saisir les rênes des soldats présents.
« Vous ! Allez capturer le misérable qui se trouve dans la maison », ordonna-t-il aux soldats proches de Kenshin.
Il se dirigea vers le brasero central. Il appela les brigadiers et les officiers présents à se présenter à lui. Comme si l'ordre venait d'un Commandant, ils s'alignèrent devant lui.
« Vous ! Allez suivre Arvor, dirigea-t-il à la moitié d'entre eux. Les autres, cherchez si nous n'avons pas d'autres perturbateurs en ville. »
Cependant, un jeune officier en vu de sa décoration se rapprocha de lui.
– Je ne t'ai jamais vu, je ne te connais même pas. Étant un officier nommé par le prestigieux Commandant Arvor. J'ai des subordonnés à ma charge, ils m'obéissent donc. Il ne suffit pas de bien s'habiller pour dicter mes hommes, alors qui es-tu toi pour nous donner de tels ordres ? dénonça-t-il agressivement.
Le noble soupira ostensiblement. Lassé d'avoir été interrompu, il se tourna vers le provocateur, puis répondit d'un air hautain :
– Vous honorez et vivez pour un roi que vous n'avez, pour la majorité, jamais vu. Cependant, vous agissez quand même. Je tiens, ici présent, à honorer en son nom vos braves actes qui font la fierté de notre royaume et sa puissance. Mes ordres n'émanent que de l'autorité incarnée. À la place de jouer les rebelles sers ton suzerain, sans sourciller.
– Nous le faisons déjà tous. Tu ressembles plutôt à un de ses effrontés qui considèrent nos honnêtes frères agriculteurs comme de vulgaires esclaves, à cause de ton avidité pour l'argent. Va apprendre à vivre comme nos nourrisseurs avant de te présenter comme un dirigeant, discrédita-t-il le comparant à un modique seigneur, soutenu par des rires de soldats appréciant l'humiliation. Laisse-moi faire mon travail.
Le noble détestait perdre son temps avec la gestion militaire qu'il qualifiait de futilité administrative. C'était le rôle des Commandants. Pourtant son devoir devait pleinement se déplier avec ces actes, vu qu'il ordonnait aux Commandants en personne. Il conservait un sang-froid pour ne pas faire tache à son titre d'éminent conseiller. L'aristocrate se différenciait des autres, car lui n'était pas subjugué par le désir d'avidité monétaire qu'aspirait chaque nouveau riche. D'ailleurs, il ne les aimait point. Craintif à l'idée d'apporter un soutien financier à la Couronne, ils désavouaient le suzerain, et par la même occasion l'intérêt général du royaume. En fouillant sa poche, il y sortit une insigne en or avec l'aigle royal agrippant un coffre. Il s'approcha du brigadier, lui montra le symbole façonné, et lui demanda en gardant sa sérénité :
– Sais-tu ce que c'est ?
– Bien évidemment, c'est l'emblème de notre suzerain. Mais c'est dommage pour toi, on m'a informé il y a peu que des forgerons mal attentionnés pouvaient aisément répliquer cette pièce grâce aux produits nains. Donc vire-moi ta babiole, insista-t-il en empoignant le pommeau de son épée. Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, maintenant casse-toi avant que je te tue.
– Je suis pourtant clément avec les ignorants, mais point face aux dégénérés qui polluent orgueilleusement notre armée souveraine. Ceux qui m'insultent, insultent directement notre roi, rétorqua-t-il. Malheureusement pour toi, je suis Clovis, le commandant de ton précieux Commandant, responsable des armées et du royaume, et représentant direct de la Couronne.
La stupeur ou le respect s'exprimaient sur les visages dont les oreilles sifflaient à l'éloge de la personne, à l'opposé de l'officier rebelle qui faisait toujours preuve de scepticisme. Certains se regardaient soucieux, d'autres pliaient le genou devant Clovis. Tout le monde connaissait les Commandants, mais peu s'intéressait à la politique qui tiraient réellement les rênes du royaume. Hormis leur roi Faersyth, ses suppléants et marmousets restaient dans l'ombre. Clovis étant le plus connu avait son effet.
– C'est donc à cause de toi que nous l'avons perdu. C'est donc à cause de toi que les nains ont tué ma femme, inculpa-t-il illégitimement.
L'officier s'était embarqué sur un sujet fort glissant et qui irritait profondément Clovis qui s'était démené pour repousser l'envahisseur.
– Arvor qui a eu la négligence de te nommer à souiller la réputation de l'armée de Berkholt subira mon courroux. Maintenant, fidèles de Faersyth, tuez ce chien qui a profané le nom de notre roi, ordonna Clovis en claquant des doigts.
Deux soldats, qui se trouvaient derrière l'égaré, dégainèrent leur arme, et transpercèrent ses jambes. Au sol, l'agenouillé invoqua la pitié par de pathétiques excuses. Sauf que Clovis n'était pas dû guère à pardonner à la plèbe. Il saisit le glaive d'un pion et trancha la gorge du chien qui avait aboyé trop fort.
« Certes je ne suis peut-être pas un visage familier à votre égard, mais c'est face à moi que vos chers commandants, Arvor et Raijin, s'agenouillent. Quiconque s'oppose à moi, s'oppose à Faersyth. Au nom du roi, obéissez, capturez ce renégat et cherchez la vermine qui pollue notre noble cité ! Maintenant ! », s'exclama-t-il suivi de l'acquiescement des multiples bruits de bottes en métal.
Il regarda les deux wolkins qui l'avaient écouté et leur annonça :
– Félicitations d'avoir reconnu la valeur souveraine de votre roi. Néanmoins, c'est tragiquement décevant qu'un stupide sujet puisse obtenir un tel grade, alors que vous êtes bien plus braves et légitimes de le recevoir comparé à lui.
– Merci, maître Clovis, répondirent le duo de soldats en symbiose.
En effet, le noble était un conseiller rapproché de Faersyth, toujours au côté de ce dernier depuis sa naissance. Il avait hérité de son rang ; son père avait été tout autant influent que l'était son fils aujourd'hui. Sa finesse d'esprit avait permis de décrocher la victoire à de nombreuse batailles. Bien qu'il fût hautement gradé, il n'aimait pas donner des ordres ; faire la discipline était une perte de temps.
Tels des pions, les soldats obtempéraient sans sourciller. Ils sortirent Kenshin. Ils l'amenèrent à côté de Clovis qui leur ordonna de le mettre en prison dans le palais. Cependant, pendant qu'ils l'amenèrent dans l'antre du roi, Phœnix les interrompit par sa présence sur les marches. Quelques révolutionnaires l'accompagnaient, et Hura fut sous son aile. Obnubilés par la confrontation de Clovis, personne ne les remarqua. Néanmoins, les soldats hostiles dégainèrent leur arme. L'aorass se leva et annonça sûr de lui :
« Écoutez tous. Je ne suis pas votre ennemi, et je le ne serai jamais. J'ai combattu à vos côtés pour les plus âgés et les plus honorables d'entre vous. Posez les armes je vous prie. Mes amis. »
Mais les soldats fidèles au régime engagèrent le combat, alors que ceux qui transportaient le prisonnier reculaient. Clovis prit d'un doute, ordonna à ces subordonnés wolkins de capturer le traître à la Couronne.
« Je n'aspire pourtant qu'à une chose. La paix ! Je ne vis que pour une chose. Le peuple ! Toutefois, notre devoir est entaché sournoisement d'une exécrable réputation par vos dirigeants », déclara Phœnix face à un mur.
*
Parcourant les venelles de Wolkart éclairées par sa seule lame, la vigilance de Susano sondait chaque élément de son environnement. Quelques instants après avoir quitté la place, Arvor avait déjà disparu. En vu des regards des soldats, l'inhumain avait rejoint les toits. Il le poursuivait, le sabreur en était certain.
Par l'agitation produite, Wolkart ne s'endormait plus. Sa torche bien particulière le rendait voyant, tel une luciole dans une grotte. On lui lançait des regards inquiets ou menaçants par les fenêtres. Les royalistes le haïssaient pour son adhésion au désordre. Les quelques passants se poussaient, et Susano esquivait les individus sous l'empire de la déraison qu'y regroupaient les alcooliques et les gardes. De plus, il évitait les bunkers pour accéder aux profondeurs. Au moindre bruit, certains s'y précipitaient comme poursuivis par la faucheuse. Il y aurait certainement plus de monde autour de ces lieux. Il apercevait déjà quelques citoyens craintifs s'y diriger. Les habitudes de l'Originelle s'étaient ancrées en eux, aussi viscéralement que le doute. Plus il s'approchait des quartiers délabrés, plus le néant se posait.
Susano inspirait et expirait de manière particulière comme son père lui avait si bien appris. Prendre son temps pour ces actions l'allégeait de ses doutes naissants. Le sang-froid était son meilleur bouclier. La précision allait de biais avec la concentration. Ses sens étaient nettement plus affûtés que la moyenne. Il arrivait à distinguer précisément les bruits, un des fruits de son dur entraînement.
À l'ombre de tout mouvement suspect et des vagues échos, Susano s'arrêta un instant pour s'assurer d'être suivi. En effet, cette fuite n'en avait que l'apparence. Un calme fébrile l'entourait, lorsque soudain brisé par un craquement qui se distingua nettement. Arvor se trouvait sur les toits, pensant être discret. Un sourire exprimait sa réjouissance d'avoir appâté l'animal.
Il reprit sa course vers l'est. Lors de la traversée de Wolkart, les habitations se transformaient peu à peu en miteuses bicoques, puis se substituaient en ruines. Seuls les rejetés, les pauvres et les révolutionnaires habitaient dans ce lieu, symbole de la désolation. À sa vue, contrairement à la ville, on lui souriait. Les rebelles étaient très bien accueillis ici, car les malchanceux reconnaissaient leurs efforts. Oubliés de la civilisation, ils survivaient à travers leurs revendications. La guerre les avait détruites, tuant famille, amis, plaisirs, espérance de vie. La Couronne n'avait rien fait pour ces malheureux, alors qu'elle avait développé son commerce pour riposter à l'effroyable concurrence nain.
Susano atteignit sa destination, une place désertique un peu moins grande que celle du palais, et entourée de bâtiments en ruine. Un puits abandonné servait de centre à la désolation. Aujourd'hui, il apportait la bienveillante lumière de l'astre solaire dans les souterrains.
La guerre de l'Origine avait imprégné l'endroit. Les séquelles de la bataille de la Concorde recouvraient les restes de ruines. Un véritable cimetière aux tombes oubliées. Depuis la place, on pouvait apercevoir légèrement la muraille détruite. Des soldats y étaient positionnés pour éviter de servir de porte ouverte aux brigands, à n'importe quelle heure de la journée. Susano s'attendait à ce qu'ils viennent soutenir leur Commandant durant le combat. Des imposantes failles formaient l'enceinte. Quelques tours de guets, reliées par des ponts rudimentaires, ont été reconstruites. Son inutilité moderne avait empêché sa pleine reconstruction.
Pendant que le second des révolutionnaires attendait à proximité du puits, une sombre lueur qui cachait sa chère lune plongea du ciel, et à sa retombée pulvérisa le sol déjà en miettes.
– Le lâche a enfin cessé de fuir ? provoqua sereinement Arvor. Ça serait dommage que ceux qui te servent de camarades ne puissent pas te voir mourir de mes mains.
– Ils viendront et admireront lorsque tu seras au sol, amputé de son second bras.
– Ah ah... rit-il faussement. J'aurai le temps de mettre terme à ta misérable vie avant que tu puisses tenter quoique ce soit !
Les deux se regardaient dans le blanc des yeux. Un dernier silence sur les pierres froides avant la valse de la faucheuse. La Lune sera spectateur des âmes qui s'envoleront dans les cieux, amenés par le fer miroitant de sa faux. Le Soleil ne contemplera que les dégâts des cauchemars de la nuit, comme chaque matin. Une tragédie perpétuelle. Sa lumière n'en sera qu'obscurité, ce que le Destin appréciait continuellement.
*
Taryum épiait de sa vue draconique le moindre mouvement. Rien n'effrayait sa perception. Cependant, son regard se délectait du paysage si splendide. La lune pleinement blanche qui renvoyait la lumière de l'astre endormi ensoleillait la pénombre de la plaine. Les moulins et les maisons s'éparpillaient sur le vide vert, bien calme en cette nuit vernale. La majorité des structures était maigrement illuminée par des feux de camps qui maintenaient les mercenaires éveillés. Au nord-est, on apercevait Hilmat éclairée par des braseros, et au loin Asleach réduite à la taille d'une étoile.
Le silence mortuaire combiné avec le glacial vent marin lestaient le temps d'une lenteur extensive. La crainte de la présence d'une horde de bannis n'aidait en rien à l'accélérer. Taryum le savait. Les immondices se terraient sous le sol, à quelques pieds de lui, en hibernation diurne. La terre était retournée, et le vert avait laissé place au marron. D'ailleurs, aucune revendication d'attaque n'a été faite, alors qu'ils avaient pourtant traversé la plaine. Avaient-ils esquivé les fermes ? Avaient-ils maîtrisé leur faim ? Quelque chose clochait, son esprit en était inquiet. Un sentiment désagréable le saisissait, comme si le monde allait s'effondrer sur ses épaules de soldat. Les brigades déployées en prévention étaient à son avis, peu suffisantes. Une centaine de personnes étaient partis dans le centre-ville.
Que se passait-il réellement dans la cité ? Ce désir de savoir le démangeait comme de l'eczéma. Certainement les révolutionnaires qui en étaient l'origine. Ils n'y avaient que eux pour opérer à des troubles. Phœnix... Il se souvenait quand il était sous ces ordres. Ces discours l'ont tous ému. Néanmoins, aujourd'hui l'homme se réduisait à sa propre ombre. Que lui était-il arrivé pour passer d'un vénérable Commandant respecté de tous à un pathétique brigand. La Couronne affirmait que la malédiction qui sévissait dans leur famille l'a atteint. Il était devenu un démon de la destruction, un surnom donné aux aorass du feu rongé par un mal ancien. Un énorme contraste avec l'homme que Taryum admirait autrefois. Même dans cette histoire, un truc clochait.
Durant ses nuitées, Taryul avait l'habitude de se plonger dans ces pensées, qu'ils considéraient comme obscures de temps à autre. Cette fois, malgré les menaces, il n'en échappait pas. Une phrase lui revenait à l'esprit face aux troubles, une que le clergé aimait réciter durant les prières collectives :
« Seul Berkholt nous garde à l'abri de l'avenir enténébré. »
Il en sourit rien qu'en la récitant mentalement. Son éducation était très axée sur la religion, pourtant le wolkin restait loin des idéaux partagés. Son pragmatisme détachait Berkholt du chemin des hommes, car il avait davantage confiance en l'Humain et ses valeurs qu'en l'Unique. Il ne dénigrait pas pour autant la religion, car elle était ancrée dans la culture et avait bercé son enfance, mais Taryum conservait une vision de la religion plus sceptique. Lorsque le désespoir l'alambiquait, le wolkin allait chercher du réconfort auprès de sa Sainteté à l'église, comme tout le monde.
Taryum doutait que Berkholt puisse exister physiquement. Cependant, l'Éternel vivait à l'intérieur de chacun des habitants du Royaume de Kolvary. Dieu était la personnification de la force aux valeureux, de l'espoir aux troublés, et de vie aux morts. Il avait réuni les humains sous un même étendard. Jamais il ne dénigrera cette philosophie de nature bénéfique. Mais allait-il réellement ou directement nous aider en cette nuit d'obscurité ? Ça Taryum le réfutait.
Outre les profondes réflexions qui l'habitaient, Taryum se réveilla en remarquant, à travers les ténèbres de la plaine, une chose. La lune l'éclairait très mal. Était-ce-ce un bandit ? Un banni ? Par conséquent, il inspecta les faits et gestes de cette ombre qui se mouvait lentement. Par la suite, il vit des spectres similaires apparaître et se multiplier sur l'horizon. Les autres gardiens étaient tout autant inquiets que le lancier. Des points rouge sang se proliféraient. Aucun doute. Les bannis étaient réveillés ! La faucheuse fixait Wolkart.
Des bruits étouffés se distinguaient à travers les crépitements des flammes. Soudain, un bras sortit du sol à proximité des éclairages de la muraille. Une main aux longs ongles acérés dont la terre avait recouverts.
– Banni ! hurla un archer qui décocha une flèche enflammée sur le bout de cadavre.
Un cri de douleur sortit du trou. La main gigotait dans tous les sens jusqu'à ce que le feu la consume.
Comment une de ces erreurs de la nature avait pu réussir à s'enterrer aussi près de Wolkart ? Taryum se trouvait à la même place que la veille. Il avait pourtant épié le moindre mouvement. Il l'aurait vu s'enterrer. Jamais un banni ne s'était rapproché aussi près de l'enceinte. Les bannis s'enfonçaient dans la terre uniquement pour hiberner durant la journée ; ils ne creusaient donc jamais de tunnel. Cette situation affolait terriblement le lancier.
Puis, un hurlement glaçant se dissémina dans la plaine. Au loin, Taryum vit un mercenaire décrire des arcs de cercle avec une torche afin de tuer des monstres. Dans une autre ferme, un feu de camp éclairait des bannis qui pénétraient dans une habitation. Des familles d'agriculteurs qui fuyaient avec une torche se dirigeaient vers Wolkart, leur espoir de survie. Le cauchemar qui hantait les esprits, devenait réalité.
Les ombres vivantes jonchaient la plaine le temps d'un éclair, soudées comme elles ne l'ont jamais été. Certains se dirigeaient vers les agriculteurs fuyards, d'autres couraient vers les autres moulins, mais la plupart fixaient la corne d'abondance que représentait Wolkart. Tous ces yeux rouges déstabilisaient les wolkins, comme si la mort les regardait en se pourléchant. Ils rayonnaient à travers la nuit.
Tout à coup, un moulin prit feu. Les cris qui s'amplifiaient frappaient les wolkins plongés dans leur sommeil. Ceux réveillés par le hurlement d'Arvor furent interpellés à nouveau par ceux de l'extérieur. La plaine attaquée les appelait, elle invoquait l'aide de la capitale. Le garde-muraille courut vers le suppléant du brigadier décoré d'officier effrayé en charge temporairement de la muraille. Ce dernier anxieux regardait passivement la horde qui se réveillait. Ce chef était jeune, mais assez vieux pour avoir connu la fin de la guerre.
– Sonnez le glas ! déclara-t-il. Hérault va prévenir notre majesté de l'attaque imminente !
Ce dernier se dirigea hâtivement vers le centre-ville, là où existait déjà une agitation.
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