La quintessence de la nature
Le tour de garde fut long. Rythmée par les ronflements incessants de Phœnix, la journée avançait aussi vite qu'un ennui mortel. Kenshin le laissa profiter de ce moment de grâce. Après avoir hésité un moment, par peur de le réveiller, il emmena le dormeur dans le bunker. Mais même enterrées, les puissantes voix du sommeil résonnaient dans les ruines. De toute façon, il y avait les deux chevaux qui hennissaient.
Du haut du premier et seul étage de la tour, Kenshin luttait contre le sommeil. Il scrutait les horizons. Rien ne sortait de l'ordinaire, rien ne les menaçait, rien ne le maintenait durablement éveillé. Sa tête ondoyait. Il ne désirait pas lire, car il avait déjà assez lu. Consommer trop vite une merveille n'impliquait que son inéluctable oubli.
Durant ce temps, le solitaire vagabondait dans son esprit. Étrangement, il était satisfait. La traque l'effrayait bien moins, même si elle le menaçait de le tuer, son nouvel entourage le rassurait. À la limite d'être enchanté par une joie rarement atteinte, un sourire faillit s'afficher. Il ne savait pas si c'était dû au fait d'avoir aussi ouvertement parlé avec Phœnix, ou le fait qu'il pouvait enfin voyager librement. Il lorgnait avec tant d'admiration Irminsul.
Puis il fut pris d'un remords. Depuis les récents évènements, il n'avait transmis aucune nouvelle à Babdel. Jamais il n'aurait pensé cela un jour, mais il ressentait un manque, celui de sa présence rassurante et conviviale, ou celui de sa vie non lestée de problèmes. En le connaissant, Babdel devait se faire un sang d'encre. D'ailleurs, il priait pour qu'il ne soit pas une victime de la horde puisque les villes aux alentours de la capitale ont elles aussi été attaquées et Tyrma était assez mal protégée. S'il se fiait à ses impressions, sa paisible vie datait d'une éternité, alors que le cauchemar n'avait commencé que depuis quelques jours. Dire que c'était Babdel qui l'avait impliqué indirectement dans ce conflit.
Dans les environs du zénith, un énième cauchemar sortit Phœnix de son coma. Il se pointa à l'étage avec des pommes de terres cuites et épicés et un bout de pain qu'il partagea avec son acolyte. Kenshin remarqua ses tremblements et ses sanglots qu'il essayait tant bien que mal à dissimuler. Qu'est-ce qui pouvait bien rendre autant vulnérable un démon de la destruction ? L'aorass l'autorisa à aller dormir à son tour tout en s'excusant de s'être subitement endormi. Enfin ! Le mercenaire ignorant l'appel du souffrant bienveillant se réjouit et dévora ce qu'on venait de lui préparer. Il s'abandonna à la fatigue qu'il avait vaillamment combattue. Tout en admirant les braises survivantes, ses paupières s'alourdissaient rapidement et son esprit s'engouffra dans l'autre univers.
Sans avoir eu le temps de rêver, Phœnix le réveilla brusquement. Deux chevaux au galop se dirigeaient vers eux. Ça s'apparentait à un retour précoce d'Hura et Susano, mais il fallait tout de même prendre des précautions. L'aorass sortit en hâte à l'opposé de Kenshin qui se réveillait sans trop se presser. Aussitôt sorti de la tanière, le soleil arrivé au deux tiers de son chemin quotidien l'éblouit tel un banni.
Kenshin se positionna devant l'entrée élargie en un trou béant dans l'enceinte. Quant à l'aorass qui se situait à l'étage caché derrière un mur effondré de pierre, il surveillait du coin de l'œil les nouveaux arrivants. Attendant le premier signe, le mercenaire ne lâcha pas du regard son acolyte. Mais lorsque que Phœnix se releva et le regarda avec un rictus jusqu'aux oreilles, il sut que c'était Hura et Susano qui revenaient.
Un bon souffle permit à toute la pression de se dissiper. L'aorass s'assurait que personne ne les suivait. À travers les moulins, les fermes et les ruines, il ne vit rien d'autre que des calèches et des charrettes éparpillées. Néanmoins, au loin vers Oltash, des scintillements l'intriguaient. Lorsqu'il se concentra, il aperçut une troupe d'hommes, tous en armure de combat, et tous pointaient vers Irminsul.
Le couple pénétra en hâte dans la tour. Aux regards de leurs cernes, eux aussi n'avaient pas beaucoup dormi. Ils étaient essoufflés.
– Il faut traverser la zone neutre, décida sérieusement Hura sautant de son cheval afin d'aller chercher les affaires dans le bunker.
– Pourquoi ? demanda Kenshin impulsivement.
–Une escouade de la couronne s'y dirige actuellement, répondit Phœnix en descendant en hâte les escaliers en pierre. À ce rythme, ils arriveront au crépuscule, et ils ne vont certainement pas attendre l'aube pour agir.
– Yumis leur a autorisé... la fouille, reprit Hura avec un bref arrêt causé par la rapide respiration.
– C'est vrai qu'elle se trouve à Irminsul, la période estivale approche à grand pas ! ajouta l'aorass.
– Oui. Mais les humains n'ont pas attendu son signal pour intervenir. Des rumeurs affirment que depuis quelques jours des soldats infiltrés inspectent Weltbaum. Heureusement qu'on s'est fait ralentir par les bandits, sinon on aurait été découvert.
– Bon, n'oublions rien. Il se peut que des traqueurs nous poursuivent.
Une fois prêts, chacun monta sur sa monture et reprit la route vers Barbe-fer. L'objectif était d'arriver avant que le filet se resserre à Muspellheim, la ville naine à la sortie de la forêt. Leur fatigue était trop sévère pour forcer davantage sur leur vitalité sauf pour Phœnix. Son corps n'avait pas besoin de beaucoup dormir pour pleinement se revigorer. Cela se voyait, son visage poupin le rendait plus vivant. La raillerie de Susano sur sa vigueur le fit sourire.
Les révolutionnaires et l'escorté avançaient au galop sous les fracas des fers à cheval qui balafraient la terre. Au loin, on apercevait le bataillon d'une cinquantaine d'hommes en armure qui marchait vers Irminsul. Des étendards arboraient la couleur grise de la couronne. Malgré la distance, on imaginait l'aigle royal inscrit dessus. Ces soldats dont l'objectif était certainement d'éliminer le mage sanguinaire ne devaient absolument pas être pris à la légère. Les spadassins, l'élite de l'armée, devaient composer ce raid.
Kenshin en rêvait, maintenait il le vivait ; il approchait enfin de l'une des quintessences de la nature. Normalement, le mercenaire vagabondait dans les environs de Tyrma, ainsi il ne la lorgnait que de très loin.
Voyager de jour était fantastique, contrairement à la nuit où seule la lune autorisait à voir devant soi. Le soleil éclairait de sa lumière bienfaisante l'herbe. Digne d'un astre solaire, Irminsul rayonnait sur tous les habitants de la plaine. Beaucoup comparaient la beauté de l'arbre avec celle d'une femme. Sa robe de feuillages étaient si épais que Weltbaum vivait dans une pénombre presque perpétuelle. Une forêt d'arbres caduques créée par Yumis entourait le saint arbre. Leur cime était très loin de toucher les premières feuilles d'Irminsul.
À l'extérieur de cette dernière, les récolteurs de morts travaillaient. Ces commerçants térébrants creusaient sur les anciens champs de bataille en quête de trésors de guerre afin de les revendre. Ce métier était très mal vu surtout pour les religieux, car cela bafouait les ancêtres. Néanmoins, malgré le temps de félicité il demeurait encore bien fructueux. Grâce à eux, la théorie sur la résurrection des vivants en bannis a été sélectionnée. Durant leurs recherches, ils se pouvaient qu'ils tombent sur des faibles bannis emprisonnés dans des armures trop lourdes pour eux.
Les arbres incarnaient aussi une arme contre cette profanation de la vie. La culture, quelle que soit la race, préconisait d'enterrer les défunts sous ces entités de la nature. Leurs racines empêchaient la résurrection. De plus, les arbres-mondes symbolisaient la paix. Afin de bien marquer la transition entre l'ancien et le nouveau monde, Irminsul est né sur la forteresse de Gassfil. Durant la guerre, ce lieu était très convoité et chacun obtenait son contrôle de manière alternée et apportait ses modifications. Des opérations de grande ampleur ont vu le jour dans l'unique but de se réapproprier ledit bastion. Les autres arbres-mondes ont également été positionnés dans des lieux précis afin d'enterrer la guerre. Ainsi ils protègent la vie contre les vivants et les morts.
Irminsul, gigantesque soit-il, dépassait largement les espérances de Kenshin. Il faillit tomber du cheval à force de lever la tête pour admirer le colossal chêne. Le manteau de feuilles surplombait une surface démentielle, bien plus grande que Wolkart occupait. Malgré l'épais dôme vert, quelques éclaircis se faufilaient. Le tronc qui devait faire la largeur d'une petite ville était camouflé par une quantité incommensurable de lierre. Des habitations ont été créés sur le fût. Weltbaum, la ville qui entourait l'arbre, appartenait à Srohâ, ainsi que toute la forêt qui l'entoure.
Kenshin, dans son existence, n'a jamais aimé une femme, sa mémoire hésitait à affirmer s'il avait déjà désiré. Et pourtant, devant la magnificence de l'arbre, il était nerveux comme pour un premier rendez-vous. Ses oreilles étaient comblées par le chant nouveau des oiseaux, un spectacle digne de Mère-Nature. C'était la première fois qu'il observait d'aussi grandes nuées d'oiseaux qui s'évadaient dans les airs. Plus on se rapprochait de la merveille, plus la végétation s'intensifiait et grandissait. Le mercenaire et Hura passaient leur main dans les hautes herbes, et l'agréable sensation d'une caresse les ravit.
Mais chacun percevait cet endroit à sa façon. Pour Phœnix, il foulait les anciens champs de batailles, là où la mort a frappé si sévèrement, là où demeuraient ses anciens camarades, soldats, amis dont l'existence ne se résumait qu'à poussière. Tous essayaient de deviner le nombre de morts. Mais qui avait le pouvoir de chiffrer l'infini ?
Ils passaient à côté des premiers buissons, puis des premiers arbustes pour au final pénétrer dans le célèbre bois de Weltbaum. Ils contournaient la ville par le Nord. Malgré le bois dense, le gigantesque tronc d'Irminsul servait d'excellent point de repaire. N'étant pas sur un sentier, les chevaux étaient forcés d'avancer au pas à cause des nombreux obstacles tels que les branches, les arbustes et les troncs. Le voyage fut lent et plus difficile. Kenshin s'environnait d'un véritable vert, si différent de celui de la plaine verdâtre qui lassaient puis dégoûtaient tant de personnes. Ils étaient entourés de la pureté de la nature.
Phœnix n'aimant pas le silence se tourna vers Hura et Susano pour leur demander :
– D'ailleurs combien vous a coûté le cheval ?
– Ne t'inquiète pas, tu ne veux pas entendre la réponse, affirma Susano en souriant soutenu par celui d'Hura.
Après comprit et soufflé son désaccord, le chef des révolutionnaires reprit :
– Je ne te le souhaite pas Hura, mais à force de continuer sur cette voie, tu vas finir en prison. Surtout que parmi toutes les personnes riches, il y en a qui ont travaillé dur pour obtenir ce que tu leur voles. Et s'il te plaît, n'utilise pas l'argument des valeurs, certains peuvent porter les mêmes que les tiennes.
– Ouais ouais, répondit insolemment Hura en masquant son envie de sourire. Je sais, mais c'est une faible partie que tu décris. Un bon nombre préfère se faire siroter dans un bordel. Leur emprunter utilement leur argent ne fait pas de mal, il n'aura jamais autant servi.
– C'est une excuse ça. Pas une raison, réajusta-t-il en lui lançant un regard noir.
Hura était une voleuse hors pair. Dès son enfance et face aux critiques de son père, elle continuait, même si ces raisons ne se résumaient qu'à combler son bonheur.
Peu à peu, la forêt se densifiait à un tel point que les chevaux devenaient perclus. Ainsi, chacun descendit de sa monture et continuait à pied. Grâce à son agilité, Hura décida de devancer le groupe afin de prévenir un quelconque danger. Phœnix tenait la lanière de son cheval en attendant qu'elle revienne. Ces talents lui permettaient de rester discrète comme une ombre. À travers la brise qui chantait, elle pouvait discerner les bruits suspects. Par le passé, elle a participé à des opérations dans divers lieux dont les forêts afin de démanteler des organisations terroristes qui tentaient de faire revivre les flammes de la guerre.
À force d'avancer, les fleurs se multipliaient et formaient naturellement des arcs-en-ciels. Quelques noms appris dans des livres refaisaient surface dans l'esprit de Kenshin : les renoncules jaunes et roses, les violettes, les roses sauvages, les hortensias, etc. Si chaque nuance de couleur avait un nom alors chacune de ses fleurs en avait un. De surcroît, les déferlements d'odeurs de douceur emplissaient son nez habitué à la puanteur de la ville et entrebâillaient son cœur de pierre. Kenshin venait de comprendre pourquoi les naturalistes s'extasiaient autant devant ses herbes colorées. Ce lieu était bel et bien la quintessence de la beauté, le mercenaire n'était qu'une victime de plus parmi l'humanité.
Des baies rouges attirèrent l'œil de Phœnix qui était affamé. Lorsqu'il approcha sa main pour les cueillir, Susano qui se situait derrière lui l'avertit :
– Ne sais-tu pas que certaines peuvent être empoisonnées ?
– Pourquoi tant de pessimisme dans tes paroles ?
– En regardant cet arbre, je me dis que la nature n'est peut-être pas si parfaite que ça.
Il pointa du doigt une sorte d'arbuste rachitique dont les branches nues se recroquevillaient. Yumis a forcé la naissance, elle a laissé la vie faire son chemin aussi robuste que mortuaire.
– Lui est mort, mais pas mon buisson, rétorqua l'aorass têtu.
– Depuis quand juges-tu sur l'aspect des choses ? Tu sais bien que la plus belle des plantes peut cacher le plus virulent des poisons, tout comme les humains...
– Pff, se lamenta Phœnix sur le fait de se faire reprendre.
Néanmoins, il ignora les remarques de son ami, mangea une baie puis se retourna vers son ami.
– On saura pour la prochaine fois si elles sont toxiques, affirma-t-il en souriant à Susano qui se contenta de soupirer à son tour.
Kenshin crut avoir affaire à des gosses qui se chamaillent, en contraste avec leur influence dans la société et leur puissance aux combats. Pourtant, il esquissa un léger sourire.
La marche ouverte par Kenshin et fermée par Susano continuait. Elle était segmentée par de longs silences. Susano analysait minutieusement le moindre bruit. Hura lui avait appris quelques tours et à déjouer les erreurs des ennemis de l'ombre. De temps en temps, il se retournait pour inspecter leur arrière. Phœnix, qui tenait d'une main les lanières des deux chevaux, était également sur ses gardes. Il se préparait mentalement à créer son épée de flamme issu d'un sceau. Kenshin était le moins en alerte des trois, voire pas du tout. Sa jovialité l'avait rassuré jusqu'à perdre sa raison. Il ne pouvait pas deviner qui était réellement son ennemi, l'hécatonchire de la couronne. Surpris de sa béatitude extravagante, Susano entreprit de le faire sortir de son songe :
– Tu es bien calme, Kenshin.
– Hura est devant nous, pourquoi faut-il s'inquiéter ? demanda innocemment Kenshin.
Il se retournait vers son locuteur. Lorsqu'il aperçut le caractère sérieux qui maculait leur visage, il comprit qu'il se trouvait dans l'erreur. Retourné à la réalité, il cessa d'exprimer une joie intérieure.
– Elle est certes douée, mais elle n'est pas omnipotente. Elle facilite notre avancée, pas nos arrières. N'oublie pas que notre adversaire est Faersyth. La chance est loin d'être la cause de notre survie pendant la guerre. À ces ordres, il y a des assassins forgés depuis l'enfance à la discrétion, ils ne vivent que pour faire déferler la mort parmi les ennemis du roi, comme tu es devenu. Comparés aux bandits d'hier, ce sont des véritables démons. Ils agressent dans l'ombre. Et une fois que tu vois leur visage, ça signifie que tu es déjà mort.
Ds sueurs froides saisirent Kenshin du fait de l'excellente élocution de Susano. Il appuyait sur les mots importants, sa lente tonalité alourdissait l'ambiance. Il savait si bien raconter une histoire que Kenshin posa instantanément sa main sur la garde de sa claymore. Ne sachant pas étudier un bruit, le mercenaire rentra abusivement dans une paranoïa dans laquelle il se mit à douter de tout.
Peu à peu, le soleil s'affaissait derrière l'horizon verdâtre. Le tronc directement exposé reflétait la sainte lumière. Le bois se désépaississait lentement, la sortie était proche. Heureusement, ils n'avaient pas de retard. Phœnix espérait sincèrement arriver à Muspellheim le plus tôt possible. Dans le territoire nain, ils seront davantage en sécurité.
Soudain, Kenshin remarqua un buisson se mouvoir anormalement. Lorsqu'il s'apprêta à dégainer son arme, il vit Hura rapidement en sortir, armée d'un arc bandé d'une flèche. Instantanément et sans bruit, elle la décocha vers l'arbre pile au-dessus du mercenaire. Un bruit sec signala qu'elle s'était logée, mais pas dans une chose dure. Un second manifesta un crachat. Kenshin sentit une chose liquide coulée sur son épaule. Il releva la tête et vit un corps ensanglanté et transpercé d'une flèche dans le buste en train de tomber sur lui. Dague à la main, il vomissait du sang. Une fois tombé à un pas du mercenaire, Il s'écrasa à un pas du mercenaire, dos à lui. L'absence de bruit faisait penser qu'il était mort. Mais brusquement l'homme se retourna avec la dague levée pour lui asséner le dernier coup. Électrisé par un réflexe de survie, Kenshin l'abattit d'un coup sec. Les yeux de l'assassin mort continuaient à le fixer obsessionnellement. Une image bien terrifiante.
– Faites attention, ils sont plusieurs autour de nous ! hurla Hura.
Instantanément, Susano dégaina son sabre et se retourna tel un fauve prêt à bondir. Phœnix créa son sigil et en sortit son épée magique. Cinq hommes avec une médiocre armure sortirent de l'ombre. Un assaillant conquis par trop d'espoir se rua sur l'aorass. L'arme enflammée passa à travers son épée. Éventré et embrasé, l'homme mourut vite.
Kenshin, toujours perturbé d'être passé aussi proche de la mort, ne réagit que tardivement à l'assaut de deux autres ennemis. Heureusement, Hura lui sauva encore la vie en transperçant celui qui était le plus proche de lui. Le temps accordé lui permit de se mettre correctement en garde. Le mercenaire para l'épée adversaire, saisit l'arme avec son gant, le tira vers lui, et le fit tomber au sol par un coup d'épaule abrupt. Il abattit sa claymore sur le vulnérable.
Face à deux adversaires, Susano para un premier coup puis s'approcha de lui pour faucher ses pieds afin qu'il tombe. Le danseur moulina son arme, esquiva l'attaque du second, et le tua en transperçant son corps. Il retira rapidement son sabre afin d'en terminer avec celui au sol. Sauf que son adversaire saisit une dague et la planta dans la cuisse de Susano. Tout en évitant de crier sa douleur, le danseur trancha la jugulaire ennemie.
Apeurée, Hura se précipita vers son amour.
– Hura ! Que se passe-t-il ? interrogea promptement Phœnix sous tension.
– Ces mercenaires dirigés par un assassin de la couronne voulaient vous tendre une embuscade. Mais dorénavant, on ne peut plus sortir de la forêt ! s'écria-t-elle en train d'inspecter la plaie de Susano. Beaucoup trop de soldats fouillent tout ce qui sort du côté nain ! Ils encerclent en ce moment la forêt !
– Alors il faut cacher les corps, d'autres viendront d'un instant à l'autre ! ordonna Phœnix qui se dirigea vers Susano pour le soigner.
– Comment allons-nous nous en sortir ? demanda le danseur en train de faire un effort surhumain pour ne pas hurler.
– Heureusement, je connais une cachette, affirma Hura en déplaçant les corps.
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