Encagés tels des animaux
Grâce à sa magie, le soigneur referma la plaie de Susano. Il priait Berkholt qu'elle ne soit pas d'ores et déjà infectée, contrairement à celle du fermier qui a d'ailleurs succombé de ses blessures peu de temps avant de fuir la capitale.
Les lieux n'étaient plus sûrs. Rapidement, ils marchèrent vers Weltbaum. L'un derrière l'autre, les trois hommes suivaient aveuglement Hura. L'ombre croissante les avaient devancés. Le crépuscule allait bientôt s'abandonner au voile de la nuit. Tout comme le vent, personne n'osa parler. Cependant, leur discrétion s'évadait autant que leur vision. Les bruits de cassures de branche, les hennissements des chevaux affolés, les frottements avec les buissons s'aggravaient. De plus, quelques grognements de ventre s'y glissaient les alertant de la faim qui les grignotaient. Les stocks actuels de nourritures étaient loin d'être suffisants pour tout le groupe.
Afin d'éviter d'autres embuscades, tous étaient sur leurs gardes. Kenshin se reposait davantage sur ses compagnons que sur sa perception. Il avait conscience que sa récente paranoïa l'avait plus désavantagé qu'aidé. La route empruntée par Hura ne le rassura pas. Ils serpentaient dans les bois déjà depuis un moment. Et des fois, le mercenaire remarqua qu'ils repassaient à des endroits. Était-ce plutôt ses sens qui lui faisaient encore défaut ou sa mémoire qui mélangeaient ses souvenirs ? L'obscurité avait son rôle à jouer dans cette confusion.
À travers l'ambiance angoissante qui s'installait, Hura se répétait à voix basse :
« Le voisin feuillu indique le refuge du robuste vêtu. »
Phœnix ne réagissait pas à ce qu'il entendait vaguement. Il avait pleinement confiance en elle, malgré les doutes qu'elle portait envers Kenshin et sur l'escorte qu'elle jugeait inutile et dangereuse.
De temps en temps, la marche s'interrompait dès que la meneuse levait la main pour les avertir de la survenance d'un étrange bruit. Durant ces moments, la concentration de chacun se décuplait par l'instinct primaire de survie. Main sur l'arme, les oreilles scrutaient et analysaient pendant que les yeux sondaient les environs sous le joug de la pénombre. Heureusement, il ne se passait jamais rien, aucun ennemi n'apparaissait. C'était sûrement les échos de la vie animale ou ceux de la ville qui les effrayaient. En tout cas, ils l'espéraient.
« Ça devrait pourtant être dans les parages », susurra-t-elle avec une pointe d'énervement.
Puis soudain après une marche, la femme s'extasia :
« Enfin, nous y sommes ! »
Kenshin n'arrivait pas clairement à distinguer où ils étaient. Pour lui, l'endroit ne se différenciait pas des autres. Cependant, il remarqua deux arbres particuliers. Un des deux se montrait volumineux par ses feuilles lancéolées qui caressaient le sol, et l'autre possédait un gros tronc recouvert d'un épais lierre. Hura s'approcha de celui auréolé par son manteau vert.
« Le saule pleureur devrait être notre arbre feuillu, et donc ce tilleul est normalement notre refuge. »
Elle rejoignit le second arbre, posa sa main sur le lierre, et énonça :
« Protector vitae ! »
Contrairement aux restes de l'équipe, Kenshin fut surpris par l'utilisation de ces mots inintelligibles pour lui. Ils ne s'apparentaient aucunement à la langue habituelle, néanmoins les sonorités demeuraient similaires.
Sous le regard incompréhensif du mercenaire, l'épais lierre réagit à la phrase prononcée. Une faible fluorescence verte illumina ce dernier qui libéra le tronc de son étreinte. Derrière, une petite ouverture qui plongeait dans la terre apparût.
Kenshin s'avança tel un enfant curieux vers le trou. Il n'aurait jamais imaginé qu'une simple humaine pouvait interagir avec une quelconque forme de magie. Puis il se mit à douter. Peut-être était-elle une mage ?
En voyant son regard stupéfait, Hura répara son trouble :
– C'est Yumis qui l'a fabriqué pour nous. C'est un tréant qui garde l'entrée, dès qu'il entend la phrase, il se réveille et ouvre le passage. Avant que nos chemins se séparent, elle guidée bienveillance habituelle nous a fourni un abri au cas où nos confrontations avec la couronne ne dégénéreraient. Pendant que vous vous enterrez, nous allons à l'écurie pour qu'il nous garde nos chevaux, on va en profiter pour acheter à manger.
Un passage dans le livre de Sperat faisait référence à ces arbres vivants que l'on nommait les tréants. Chacune de ses créatures était de taille et de corpulence différentes et pouvait être intelligentes, ou de simples automates. Créés par les aorass de vie, leur rôle se réduisait normalement à éliminer les bannis aux alentours des forêts. Ici, le tilleul en était un, il n'avait qu'une seule fonction : protéger le refuge. Chaque arbre-monde possédait son armée inspirée par les sages et puissants tréants Sum'Taris.
Après l'approbation générale, Hura et Susano se dirigèrent vers Weltbaum avec les quatre chevaux tandis que Phœnix et Kenshin s'engouffraient dans le passage non éclairé.
Une fois rentrée de-dans, le lierre referma l'entrée. L'aorass créa une boule de feu pour servir d'éclairage. Le trou était fait de racines sûrement d'origine magique vu leur alignement si parfait. Les insectes pullulaient le lieu délaissé depuis plusieurs années. La descente était lente, la pente et les racines glissantes les menaçaient de les faire tomber. Tout en se tenant à ceux qu'ils pouvaient, ils avançaient doucement.
Quelques instants plus tard, ils arrivèrent dans une grande salle en pierre. Une partie souterraine de la forteresse abandonnée de Gassfil. De nombreuses salles furent construites à l'époque, mais leur utilité variait selon le propriétaire. Phœnix s'empressa d'aller raviver les flammes d'un brasero situé au milieu. Des effondrements ont bouché les deux issues, anciennement très empruntées, qui menaient vers le Sud. Avec le temps, la nature a repris ses droits. De l'herbe poussaient entre les dalles de pierres. Plusieurs racines d'Irminsul habitaient l'endroit. Quelques-unes d'entre elles s'enroulaient autour des colonnes survivantes. D'autres perforaient le plafond et pendouillaient. Les plus robustes transperçaient entièrement la salle.
N'ayant rien à faire, Phœnix s'entraîna à produire des sigils loin de la nature inflammable. Kenshin se mit à lire, cependant les tentatives de son compagnon l'intriguaient. À force de se faire lorgner, l'aorass l'invita à se joindre à lui.
Il lui expliqua pourquoi cet exercice était essentiel. Les sceaux représentaient l'origine de leur magie, les matérialistes devaient alors les comprendre. La diversité de leurs sorts, plus importante que celle des aorass d'aura, résidait dans l'infinité des formes possibles que ces dessins issus des pensées matérialisées pouvaient prendre. Chaque artiste avait le pouvoir de donner vie à sa création, mais certaines étaient dénuées d'un quelconque sens. C'est comme une clé, chacune ouvre une porte spécifique. Après avoir trouvé un sceau intelligible, il était nécessaire de le rendre stable, sinon la puissance magique se déchaînerait tels des chiens enragés.
Par exemple, il lui montra la boule de feu qui lui servait de torche. Lorsque Kenshin approcha ses yeux de sa nitescence, il vit un sceau presque invisible la recouvrir. Il s'assurait continuellement que le sigil demeurait stable face aux flammes magiques. L'aorass invoqua son épée fétiche qui était également constitué d'un sigil, mais celui-ci était volontairement instable afin de laisser la flamme s'échapper et donc la rendre plus tranchante et brûlante. La maîtrise du ledit sort mit au défi Phœnix qui y avait passé plusieurs jours d'affilée. Les sceaux étaient un art comme une science.
Quant à Hura et Susano, ils confièrent les chevaux à l'écurie comme prévu. Ensuite ils visitèrent Weltbaum en quête d'un commerce encore ouvert en dépit de l'heure tardive. Étrangement, la ville était encore bien vivante de par l'effervescence des soldats de la couronne rejoints par quelques gardes nains et de nombreux mercenaires.
La ville était différente de toute celle du continent. Weltbaum était libre en raison de l'absence d'une muraille, le manque d'espace ne représentait désormais plus un souci. Pour la première fois depuis fort longtemps, les habitations n'étaient plus construites dans la contrainte d'être résistantes face à la guerre, mais pour être esthétiques. La nature enjolivait ce lieu magique.
Dans les rues plus larges et multiples que la normale, les soldats fouillaient scrupuleusement chaque personne. Susano et Hura n'en échappèrent pas. Durant leur inspection, la femme remarqua un bout de papier où figurait un portrait de Kenshin étonnement bien représenté. Le soldat les dévisagea d'un regard rempli de colère parce qu'il connaissait leur allégeance auprès des révolutionnaires. Néanmoins, la couronne se refusait d'éradiquer ce mouvement par la force, car une idée ne s'effaçait pas en tuant les personnes corrompues par celle-ci. En effet, les exécuter ne ferait qu'éveiller les doutes contre l'intégrité du roi. Ainsi, les deux insurgés ne furent pas arrêtés. Ils le saluèrent et lui souhaitèrent bonne chance afin de lui montrer leurs valeurs derrière le combat acharné qu'ils mènent l'un contre l'autre. La sympathie avait le pouvoir d'apaiser certaines tensions, c'était ce que pensait Susano.
Le nombre impressionnant de mercenaires intrigua les deux visiteurs. Tous étaient équipés de la même manière et étrangement bien. Mais qui pouvait financer autant de personnes ? La couronne n'avait pas ce genre de pratique comme habitude.
Une agitation saisissait la ville normalement calme. Ça courrait partout. Le peu de personnes dehors se faisait reluquer. Beaucoup de sentinelles possédaient un portrait de Kenshin.
Lorsque Susano et Hura s'arrêtèrent près d'un marchand de légumes, ils furent surpris d'entendre des mots comme « recrute », « fouiller » et le nom d'« Agnaudar » près d'une étable voisine.
– Répétez s'il vous plaît, demanda Hura en s'approchant de l'homme qui parlait un peu fort, laissant Susano s'occuper d'acheter à manger.
– Hein ?! jaspina l'homme. (Elle remarqua qu'il était éméché. L'alcool avait rougi son nez.) Je disais qu'Agnaudar recrute des mercenaires pour fouiller la ville. Si t'es intéressée, va à l'antre de l'Arbre.
– Mais pourquoi ?
– Bah pour enrôler, dit l'homme sur un ton très méprisant en haussant un de ses sourcils. Pourquoi d'autre ?
– Pff... Pourquoi recrute-t-il ?! redemanda Hura en contenant sa colère afin de ne pas lui exploser sa tronche pour son insolence.
– Ah ! Il a tellement d'hommes et de marchandises à son service qu'il est bloqué avec nous ici. Et donc pour accélérer l'inspection, il engage des volontaires.
– OK, répondit-elle en se plongeant dans son esprit.
– Dis surtout pas merci. De toute façon, je vois pas pourquoi il te prendrait, médit l'homme en train de reluquer la poitrine de la jeune femme. Tu devrais plutôt m'accompagner pour cette nuit.
Après que l'ivrogne ait affiché un sourire grivois, Hura le saisit immédiatement par le col de sa chemise et le balaya. Une fois au sol, elle s'assit sur son torse et souleva sa tête par les cheveux.
– Je te conseille vivement d'arrêter de considérer les femmes comme des objets ! Un homme a osé m'appeler comme tu viens de le faire. La seconde qui a suivi, il a perdu ses couilles, au sens figuré comme au sens propre, bluffa-t-elle tout en dégainant son épée. Heureusement pour toi, je suis de bonne humeur aujourd'hui.
Soudain des bruits de bottes s'accentuaient.
– Que faites-vous !? hurla un soldat accompagné de trois autres qui se ruaient vers elle.
– Ne vous inquiétez pas, affirma Susano en s'interposant sans montrer la moindre agressivité.
– Oui, je ne lui veux aucun mal, affirma-t-elle angoissée. Je ne faisais comprendre à ce monsieur que son insolence n'est guère appréciée.
Apeuré, l'homme se releva. Il acquiesça et congédia les soldats. Ce genre d'actes misogynes était courant. La culture réifiait la femme à une prostituée bonne à être consommée. Les quelques femmes fortes dont Liana et Hura luttaient pour exister en tant qu'humaine, et non pas comme objet sexuel.
Après avoir obtenu les informations, Hura voulait savoir leur véracité. Si c'était bel et bien Agnaudar Forger qui était à l'origine de tout cela, alors ils étaient en danger. Ce nain était un marchand très réputé, bien plus puissant qu'un comte humain et l'un des plus riches du continent. Il a été un acteur commercial et politique majeur durant la guerre, il a investi massivement dans les fonderies, il conseillait également le pontife sur de nombreux points. Mais depuis quelque temps, il s'est retranché derrière ses montagnes de japs d'or, loin des valeurs et de la foi inébranlable qu'ils communiquaient avec ces confrères. L'Agnaudar d'aujourd'hui ne demeurait plus que l'ombre de son passé.
Le stress s'intensifiant, Hura commença sérieusement à regretter d'avoir suivi Phœnix dans cette histoire. Il était certes une source d'inspiration et avait souvent raison sur de nombreuses choses, mais sauver un potentiel mage traqué par tout le monde n'était pas forcément une bonne idée. Lazare avait transmis à Hura son scepticisme pour Kenshin. Pendant qu'ils se dirigeaient vers la place, Susano subissait de mauvais commentaires à l'égard de son chef. Contrairement à elle, il avait confiance en son vieil ami Phœnix. De nature passive, il essayait de la calmer et de lui faire entendre raison. Mais face à une têtue, c'était mission impossible.
Hura et Susano arrivèrent à l'antre de l'Arbre. C'était une grande place qui juxtaposait Irminsul ainsi que les vestiges de la forteresse de Gasfill qui d'ailleurs s'éparpillaient un peu partout dans la forêt. C'était sur celle-ci qu'on pouvait prendre les escaliers qui permettaient d'accéder aux petites cabanes construites sur le tronc.
Sur la place, de nombreux humains et nains étaient rassemblés. Tous écoutaient attentivement un homme habillé comme un noble et surélevé par une estrade. Entouré de ses gardes, le recruteur d'Agnaudar hurlait les ordres clairs : aider les soldats à inspecter les bois et la ville.
Soudain, pendant qu'il déblatérait ces injonctions, une petite partie du tronc d'Irminsul proche du sol se mit à onduler étrangement, puis une ouverture apparut et grandit jusqu'à atteindre la taille d'une porte. Aux premiers abords, un sceau se tenait derrière. Dès lors qu'il disparut, une magnifique humaine aux longs cheveux bruns en sortit. C'était Yumis, l'aorass de la vie, vêtue d'une sublime robe avec des épaulières recouvertes de branches et de feuilles qui pendouillaient légèrement.
Avec sa main droite, elle produit un sceau au-dessus de son avant-bras gauche couronné d'un mélange de pousses et de brindilles qui prenaient racine dans sa peau autour de son coude et s'étendaient jusqu'à ses doigts. Au fur et à mesure que le sigil grandissait, les bourgeons s'ouvraient et des feuilles qui ornaient les tiges apparaissaient. Plus un sceau était élaboré et finement produit, plus il était puissant. Ainsi par nature, ses sorts de vie étaient efficaces et moins énergivores que ceux de Phœnix. Chose normale vu qu'elle était de lignée pure comparé à lui qui était issu d'un croisement de famille. La magie transforma les branchettes, en branches, puis en bois. Les coiffes pénétrèrent dans l'embrasure précédemment créée et la refermèrent.
Yumis ayant récolté toute l'attention de la place s'avança de quelques pas vers l'envoyé d'Agnaudar et lui demanda avec un air autoritaire :
– A-t-il été trouvé ?
– Non toujours pas. Cependant, une escouade manque à l'appel depuis le crépuscule.
– Hmm, rien ne dit que ça soit à cause du mage sanguinaire. Nous n'avons absolument aucun indice de où il peut se trouver. Toutes les villes sont en confinement, mais nous n'avons toujours rien. Cette escouade, où surveillait-elle ?
– Au nord.
Hura eu un gloussement. Elle savait de quel groupe il s'agissait. C'était celui qu'ils avaient tué.
– Bien. En tout cas, je vous déconseille de vous balader dans la forêt cette nuit, j'ai activé davantage de tréants, annonça Yumis en balayant du regard les nouvelles recrues. Ils n'hésiteront pas à attaquer quiconque qui s'y trouvera.
– Une battue sera faite à l'aube, reprit l'homme sur l'estrade. Les recherches dans la ville n'ont pour l'instant rien donné.
Sans répondre, Yumis se dirigea vers le nord de la ville. Son objectif était de retrouver cette escouade perdue à l'aide de ses serviteurs arbres.
Étant d'anciennes amies, Hura souhaita parler avec elle. Tous leurs espoirs de fuir ce filet qui se resserrait drastiquement reposaient sur elle. Tout en la suivant discrètement, elle réfléchissait sur une façon amicale de parler du mage, celui qu'ils escortaient et qu'Yumis traquait.
Plus profond dans les bois, la jeune femme saisit l'opportunité d'être éloigné des regards et oreilles fouineurs pour l'aborder.
– Yumis ! appela-t-elle.
L'aorass se retourna sur la défensive en levant son bras gauche. Dès qu'elle vit son ancienne amie et partenaire, elle transforma sa méfiance en une jovialité nostalgique. Elle abaissa son arme.
– Hura ! Ça fait longtemps que je t'avais vu.
L'accolade entre les deux femmes témoignait l'affection qu'elles éprouvaient l'une envers l'autre. Ensuite, Yumis serra la main de Susano.
– Est-ce le fameux homme dont tu me narrais les exploits à l'époque ? demanda l'aorass contente.
– Oui. Excuse-moi, mais nous n'avons pas le temps pour se remémorer le passé. Nous avons besoin de ton aide, nous devons aller à Barbe-fer.
– Pourquoi avez-vous besoin de moi ? Il suffit de sortir des bois et si vous avez des marchandises on vous fouillera. Les soldats humains n'ont pas l'ordre d'arrêter les révolutionnaires.
– Nous le savons, mais nous avons une marchandise ... comment dire... très convoitée, hésita Hura en train de chercher ses mots.
– Encore vos affaires. Mais qu'est-ce que vous pouvez bien transporter d'aussi spécial ? demanda Yumis sans s'imaginer de la suite.
Après un instant, Susano prit le relais :
– Celui que vous traquait, le mage sanguinaire. Il...
– Quoi ! interrompit l'aorass sur le point de remettre en question son amitié. C'est vous qui avez attaqué Wolkart ?!
– Non ! Non ! reprit Hura impulsivement. Jamais ça nous viendrait à l'idée de tuer nos confrères. Le mage prétend avoir oublié tout ce qu'il a fait. Phœnix lui fait confiance et veut l'escorter jusqu'à la capitale naine, mais je ne suis pas de son avis. C'est pour cela que je te demande de nous accompagner pour le surveiller.
– Seul contre deux aorass, il ne pourra rien faire. Je t'avoue que je suis surprise de Phœnix. Nous le connaissons tous par sa clarté d'esprit et sa bienveillance, mais là il s'est sûrement fait avoir.
– Oui. Le mage utilise le fait qu'il a des trous de mémoires pour nous faire gober ses mensonges. Il n'a apparemment aucun souvenir de sa confrontation avec Arvor. Susano qui était sur place affirme qu'il se battait bien, alors qu'en notre compagnie, il est plus inutile au combat qu'un gosse. Il cache son jeu, c'est certain.
– Bien, je devine que vous séjournez à l'abri que je vous ai fourni.
– Oui, il nous a enfin été utile.
Ensemble, ils partirent vers le tilleul. Déterminé comme jamais à faire leur justice.
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