Chapitre 9, Les parents

Au matin, j'ouvris les yeux et soufflai lentement. J'allais tellement bien dormi cette nuit que je ne voulais même pas me lever. En effet, j'avais dormi cette nuit dans la chambre d'Ajil, soi-disant parce que celui-ci voulait se faire "pardonner". En repensant à cela, je pouffai de rire. C'est complètement con, mais sa en valait la peine.
Je me levai, pris ma douche et partis de la chambre. Ajil s'était déjà réveillé avant moi.

《 Il a quand même été gentil avec moi... je devrais aller le remercier. 》 Pensai-je.

Après tout, pourquoi pas. J'avais bien dormi, et en plus, bizarrement Ajil était bien gentil avec moi hier soir. Alors oui, j'en ai profité.
Je descendis les escaliers et alla directement dans la cuisine, pensant qu'Ajil pouvait se trouver par ici.

- Ajil ?

Il n'était pas là. Je poussai alors la porte et entra dans le salon, sans me rendre compte qu'il y avait des personnes présentes. Je levai la tête et me stoppai net quand j'aperçus des visages inconnues devant moi, sauf le Maître Lamur. Il y avait 3 autres personnes, dont une femme et 2 hommes. L'un des hommes semblait plus jeunes et les autres étaient plus âgés.

- Oh Danielle ! S'écria maître Yajil. Je ne pensais pas te voir de si tôt !
- Moi non plus...

D'un coup je me sentis très mal à l'aise. Je me demandais qui était ces 3 personnes...
Le Maître s'approcha et mit sa main dans mon dos pour m'obliger à avancer.
- Je te présente Monsieur et Madame Lamur, les parents d'Ajil. À droite se trouve Serena, et apparemment, il aurait hébergé celui-ci pendant tout le mois où il avait disparu.

Mon coeur rata un battement quand j'appris que je me trouvais devant les parents d'Ajil.

《 Oh mon Dieu... 》

Impossible de dire quoi que ce soit. Le plus jeune, Serena, s'avança vers moi et me prit la main :

- Enchanté. Tu es Danielle c'est ça ? Je suis Serena, un des proches amis d'Ajil.

Ce dernier me fit ensuite un baisemain avant de relever son regard vers le mien. Je le trouvai très séduisant : il était grand, avec la peau bronzée et les cheveux bruns clairs, lisses. Il a les yeux verts et possède une cicatrice sur son nez. Il était vraiment mignon... Mais, attendez là... il vient de m'appeler par mon nom ? Je lui posai un regard interrogateur.

- Tu dois te demander comment je dois te connaître. Me dit-il alors qu'il riait doucement. En faite, Ajil m'a beaucoup parlé de toi tout ce temps.

Mon corps se figea sur place.
J'hochai lentement la tête, quand même intriguée. Comment se fait-il qu'Ajil parlait de moi pendant tout ce temps où j'étais à l'hôpital ? On parle bien de Ajil là...!

Maître Yajil m'avança alors vers les 2 parents qui me regardait, indifférent.
- Voici Danielle Jackson, cela fait 1 mois qu'elle travaille ici. C'est aussi une amie à Ajil.

Pardon ? Une amie à Ajil ? C'est le jour des blagues aujourd'hui ou bien ?

Le père me regarda toujours indifféremment, comme si il se foutait de ma présence, tandis que la mère changea subitement son regard vers moi. Elle paraissait plus douce, plus calme.

- Euh je... enchanté. Arrivai-je à dire malgré ma timidité.
- 'ayn hu ibni, wald?* Se mit subitement à dire le père.
(N.D.A : Où est mon fils, père ?)

Yajil haussa les épaules. Je le regardai alors pour savoir ce que le père avait demandé.
- Danielle, peux-tu aller me chercher Ajil s'il te plaît ?
- Oui, tout de suite Maître.

J'hochai la tête et partis de suite. C'est vrai que mon but au départ était de chercher Ajil, et je ne pensais pas que je croiserai un ami à lui et surtout, ses parents.

Je cherchais Ajil de fond en comble, je ne le trouvais nul part. Putain, mais où est-ce qu'il était passé ? J'espérais juste qu'il ne s'était pas re-barré.

J'allais alors dans le patio. C'était le seul endroit où je ne l'avais pas encore cherché.

- Ajil ?
Celui-ci se trouvait à cette endroit, en train de marcher de droite à gauche. Il semblait stressé.

- Qu'est-ce que tu as à marcher dans tous les sens ? Lui demandai-je.

Il s'arrêta quand il me vit arriver.

- Tu veux quoi ? Me dit-il sur un ton violent.

《 J'hallucine. Le mec lunatique quoi. 》pensai-je en soupirant.

- Tes parents te demande.
- Ouais je sais ouais. Attends, tu les as rencontrés ?
- Bah oui. Et il y a un ami à toi aussi. Serena je crois.
- Merde...

Il croisa les bras et s'accouda à une table.
- Qu'est-ce que t'as ?
- Je ne veux pas les voir.
- Tes parents ?
- Bah oui mes parents. Ils étaient pas censés arriver maintenant, en faite, ils n'étaient même pas censés arriver tout court.
- Pourquoi tu ne veux pas les voir ?
- Parce que je sais que ça va partir en couilles.
- Arrête un peu Ajil. Soufflai-je.
- Quoi ?
- Arrête un peu de te plaindre, sérieux.
- Pardon ?

Il se rapprocha de moi, menaçant.

- Je suis sérieuse. Franchement Ajil, faut-il toujours que tu te plaigne ? Tu as déjà de la chance d'avoir tout ce dont tu as envie, mais non, à chaque fois il y a quelque chose qui ne va pas. Et quand ça arrive, tu te braques en te cachant dans ton coin. Alors maintenant tu vas te bouger un peu et expliquer le pourquoi tu as disparu pendant un mois, parce que c'est pas ton pote qui le fera pour toi.

À ces mots, il resta bouche bée puis se mit à rire une seconde après.
- Tu me demandes d'assumer mes erreurs ?
- Exact.
- Quelle blague. Arrête de me faire rire Danielle, c'est pas le moment.
- Parce que tu crois que je rigole ? Je n'ai jamais été aussi sérieuse Ajil. Arrête de faire ton "gamin enfant pourri gâté" et assume ce que tu as fait.
- Tu comprends vraiment rien en même temps. Tu ne connais pas mes parents Danielle alors au lieu de me donner des ordres, ce que tu n'as pas à faire je précise, autant que tu la fermes.
- Je n'ai pas besoin de les connaître Ajil. Il est vrai que je ne les connais pas, mais ça je m'en fiche, parce que c'est de toi dont je parle là. Tes parents t'ont tout donné Ajil, tout, et aujourd'hui, ils sont venus pour toi, pour que tu leur donnes des explications. Alors fais un effort s'il te plaît.
- Ah ça, c'est clair qu'ils m'ont tout donné ! Dit-il sur un ton ironique. Et puis faut pas abuser, ça fait quand même un mois que j'avais disparu, et eux, ils ne viennent que maintenant. Ils ne m'ont même pas recherché une seule fois.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- Je le sais c'est tout...!

Il se remit à marcher dans tous les sens, ne sachant pas quoi faire. Je soupirai. Il pouvait vraiment être chiant des fois. Ok je ne connaissais pas ses parents, mais là, il les faisait attendre alors qu'ils sont venus exprès pour lui.

- En tout cas, puisque t'en fait qu'à ta tête, moi je vais leur dire que tu es ici.

Je m'apprêtai à partir quand il me prit brusquement le poignet.
- Alors là non, tu n'iras nulle part.
- Lâche mon poignet Ajil.
- Seulement si tu vas pas les voir.
- Mais pourquoi tu ne veux pas les voir ? C'est rien du tout !
- Parce que je veux pas les voir, c'est tout !
- Pff, t'as juste peur d'avoir des problèmes.
- Et alors ?
- Et bah dans la vie on a tous des problèmes ! M'énervai-je. Il te reste à assumer tes erreurs et puis c'est tout ! Maintenant lâche-moi.

Je repris mon poignet avec force puis partis en direction des escaliers. J'entendis des pas s'approcher derrière moi et sachant que c'était Ajil, je commençai à courir. Je montai rapidement les escaliers mais il fut plus rapide que moi et m'aggripa le bras, plus violemment cette fois.

- Tu restes ici merde ! Chuchota-t-il comme nous étions proches du salon.
- Lâche-moi et laisse-moi aller les prévenir...!
- Crève Jackson.
- Va te faire foutre sérieux.

Il me poussa fortement ce qui fait que je m'étais pétée le dos dans l'escalier à cause de ma chute. Je grimaçai de douleur puis le regardai froidement, mes yeux remplis de colère.
Il me regarda et fit un sourire en coin :
- Gentille Jackson. Maintenant, reste bien assise ici et fermes-là.

Je parvins à me relever juste quand il tourna les talons.

- T'es qu'un gros connard de toute façon. Lui crachai-je dans le dos.

J'avoue que là, j'y suis allée trop loin. Mais il m'énervait. Il m'énervait tellement que cela m'a fait devenir incroyablement colérique, ce qui fait que je ne me contrôlais plus.

Il s'approcha vivement de moi et me prit par le col.

- T'as dit quoi ?
- Tu veux vraiment que je le répète ? Ça risque de faire mal. Dis-je d'un ton provocateur.

Il me plaqua violemment contre le mur tandis que j'esseyai de me débattre, en vain.

- Je te conseille d'arrêter ce petit jeu avec moi Danielle. Parce que tu vas perdre.
- T'avais bien dit que c'était la guerre, non ?

Et là, il me mit une énorme gifle dans la figure que j'en tombai des escaliers. Du sang coulait au niveau de mon nez. Je ne me relevai pas tout de suite, le temps que la douleur passe.

Il marcha devant moi, s'apprêtant à partir quand il me souffla :
- T'es rien qu'une petite merde, Jackson.

Je rêve, maintenant c'est moi la petite merde ? Mort de rire. Cette fois, c'en était trop. Je me relevai subitement, malgré la douleur où d'ailleurs, je ne sentais pratiquement plus rien, m'avança derrière lui et l'interpella. Il se retourna et sans qu'il s'y attende, je lui collai ma main dans sa mâchoire. La gifle fut tellement violente que  du sang coula au niveau de sa lèvre. Il était tellement choqué qu'il resta bloqué dans la même position.

- Tu viens de me frapper ou je rêve là ? Ricana-t-il nerveusement.
- Oui, et maintenant quoi ? Le défiai-je.

Je sais très bien que je n'aurais pas dû le défier, parce que je savais très bien à quoi m'attendre si on le poussait à bout. Mais là, stop. J'en avait assez de son comportement de gamin à longueur de journée. Sans doute pensait-il qu'il m'exaspérait de jours en jours, mais ça bien sûr, il en avait rien à foutre.
Il s'approcha de moi et brusquement, colla son poing dans ma mâchoire. Je saignai à présent de la lèvre, sans compter aussi de la bouche, où je crachai une petite dose de sang.

- Mais t'es malade ! M'écriai-je. Tu te rend compte que tu viens de frapper une fille ?
- Non, pas une fille, mais une esclave.
Son sourire moqueur me fit rugir de l'intérieur. Là, c'est lui qui venait de me pousser à bout.
Je lui empoignai de mes deux mains et le plaqua contre le mur d'une telle violence que je fus moi-même surprise.

- Oh, on dirait qu'elle s'énerve la petite. Dit-il d'un ton sarcasme.
Je le cognai plusieurs fois contre le mur, enragée.
- La ferme ! La ferme ! La ferme !
Toujours avec son sourire mesquin, il soupira puis, me poussa violemment par l'arrière. Je faillis faire chute mais avait réussi à tenir en équilibre.
N'ayant pas dit mon dernier mot, je me ravançai vers lui, et lui mit quelques coups de poings sur son torse. Voilà que maintenant je me défoulai sur lui. Bizarrement, Ajil n'essayait pas de se défendre contre moi. Il avait toujours un sourire sur ses lèvres.
- Tu perds ton temps, me dit-il.
- Ta gueule !
- BON.
Il prit alors mes cheveux et cogna ma tête contre le mur. Le choc fut douloureux et le bruit était inévitable. Je n'avais pas crié même si ma seule envie était de hurler de rage. Je me relevai avec difficulté, un mal de tête horrible. L'homme que j'avais devant moi n'était pas un prince, mais une ordure.
Je le foudroyai du regard.
- T'es vraiment qu'un...
- Ajil ? Appela quelqu'un.

Cela nous stoppa net. On se regarda les yeux ronds, sans dire un mot.

- Merde, Serena ! Dit-il quelques secondes après.
- Oh non...

Puis d'un coup, il me porta et m'enmena je ne sais où.

- Mais tu fais quoi ? Repose-moi Ajil !
- Non, hors de question qu'on te vois dans cet état. Ils vont tout de suite savoir que toi et moi on s'est battus, et donc, on aura des problèmes.
- Putain mais j'hallucine, t'es vraiment prêt à tout pour sauver ta petite peau, dis-je en rigolant hypocritement.

Il me reposa dans un espèce de placard à balais.

- Tu me poses où là ?
- Chut. Tu restes ici et tu fermes ta gueule.
- Non attends !
Je me dirigeai vers la porte mais il eut le temps de la claquer bien fort pour que je pète bien les tympans.

- Ajil, ouvres maintenant ! Criai-je en tapant comme une folle contre la porte.
Je n'entendis plus aucune réponse. Ce connard était déjà parti.

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Je sais, dsl chapitre un peu long.

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