Chapitre 15, Retour en Grenade
Je me suis réveillée vers à peu près 4 heures du matin afin de me préparer silencieusement, sans que je n'ai fait la bêtise de réveiller Seilah. Par chance, j'avais réussi à filer en douce. Je rejoignis ensuite Ajil qui m'attendais devant la porte d'entrée.
- C'est bon t'es prête ? Me demanda-t-il.
- Oui, on peut y aller.
Il ferma la porte après que je sois sortie et on se dirigea vers sa voiture. Maintenant que j'y pense, je n'avais jamais vu sa voiture avant. C'était une audi A6 blanche, avec à l'intérieur son cuir noir et argenté. Je soufflai de stupéfaction.
- Je ne savais pas que tu avais une aussi belle voiture.
Il ne répondit rien et se contenta de me faire un sourire prétentieux.
Il démarra et direction l'aéroport. Son jet privé était là-bas, avec le pilote aux commandes. On monta alors et s'installa tranquillement. Le trajet se poursuivit ensuite en silence, ce qui était un peu lourd. Je décidai donc de dormir un peu.
Je me réveillais plusieurs heures après, et quand j'ouvris les yeux, je vis Ajil endormi lui aussi. Sans le vouloir, je me rapprochai de lui et l'observais attentivement. Puis, je me mis à sourire : il était tellement calme et mignon endormi...
- Ça te plaît de me regarder dormir ? Dit-il d'un coup, les yeux fermés.
Oh le con !
- Connard...! M'écriai-je en lui mettant un coup dans le torse.
Il me fit un sourire moqueur avant de s'approcher de moi et de me pincer le nez.
- Hey, qu'est-ce que je t'ai dit ? Je ne veux plus d'insultes de ta part.
Puis vu qu'il ne me lâchait pas le nez, je poussai ma tête vers l'arrière comme pour protester.
- Aïe ! C'est bon, j'ai compris. Mais c'est de ta faute aussi...
Alors qu'il me regardait tout en se moquant, je passai mon regard par la fenêtre, sans dire un mot.
- Non, me dis pas que tu boudes ? Me demanda-t-il tout en se moquant.
- Pff.
- T'inquiète, je t'en veux pas Jackson. À vrai dire, quand tu dormais, moi aussi je te regardais.
- Et pourquoi ?
- Parce que tu es belle, tout simplement.
Je me mis à rougir suite à ces mots. Il le remarqua et se contenta de rire.
Deux heures passèrent et nous étions enfin arrivés en Grenade. Je me précipitai vers la porte de sortie et descendis les escaliers de vitesse. Je fis un immense sourire, heureuse d'être retourné chez moi même si en ce moment je me trouvais sur le terrain d'avion.
- Tu pourrais m'attendre, me dit alors Ajil en me rejoignant.
- Ne t'inquiètes pas mon chou, je t'ai pas oublié. Et encore merci d'avoir accepté de m'amener.
- Mouais... dis-toi que c'est la dernière fois que je te rends service Danielle. Et j'espère qu'en rentrant on aura pas de problèmes.
- Fais-moi confiance.
- C'est ça ouais. Bon, on commence par aller où ? Parce que laisse-moi te rappeler qu'on reste ici une journée et pas plus.
- Je sais, ne t'en fait pas. Bien, pour commencer, allons chez mon frère. À moins que tu ne veuilles que je te fasse visiter la ville...?
- Non ça va aller, et puis je suis déjà allé en Grenade, donc je la connais cette ville.
- Comme tu voudras. Bon, allons-y !
Je sortis de l'aéroport en vitesse. J'entendis Ajil souffler désespérément au loin, je décidai alors de l'attendre. Nous poursuivîmes notre chemin en direction de la maison de Luxus.
- Et s'il n'ai pas chez toi, tu vas faire comment ?
- T'as ton téléphone sur toi ?
Lui demandai-je.
- Bah ouais et ?
- Tu l'appeleras. Je connais son numéro par coeur.
- Alors là rêves Jackson.
- Mais...
- Je viens de te dire que c'était le dernier service que je te rendais, alors tu peux toujours courir pour que j'appelle ton frère si il n'ai pas chez lui.
- Alors on se débrouillera par nos propres moyens. Mais il est hors de question que je m'en aille sans l'avoir vu.
- Ah ouais ? Même si la journée se termine ?
- Bah ouais.
- Mort de rire.
- Je te jure je bougerai pas.
- Dans ce cas je te bougerai.
- Et comment tu t'y prendrais hein ?
Puis d'un coup, il prit mes cheveux par derrière et me les tira.
- Je prendrais tes cheveux comme ça, et je te ramènerai jusqu'au terrain en te traînant de cette manière !
- Arrête ! Lâche-moi !
Il se mit à rire et moi aussi. Puis d'un coup, alors que je marchai devant lui, il me tira par les épaules et me porta dans ses bras. Je fus sous le choc le temps d'un instant. Puis, les yeux écarquillés, lui cria :
- Ajil !
- Où peut-être alors de cette manière.
- Repose-moi s'il te plaît.
- T'aimes pas ça ?
- Je suis lourde.
- À peine.
- Repose-moi !
Il émit un petit rire avant de me reposer. J'avais les joues en feu donc j'évitai de croiser son regard le plus possible.
Continuant à marcher tranquillement, une idée me vint à l'esprit, histoire de l'embêter un petit peu. J'en profitai alors pour monter sur son dos, brusquement.
- Tu fais quoi là ?
- Ça se voit pas ? Je te domine.
- Bouffone, descends de là.
- Non.
Il se pencha par l'arrière.
- Descends !
Puis d'un coup, je tombai par terre comme je n'étais pas très bien accroché à lui. Ma bouche resta grande ouverte, choqué de l'acte de cet enfoiré. Celui-ci se mit d'ailleurs à rire, fier de ce qu'il a fait.
- T'es un connard Ajil.
- Ouais je sais. Répondit-il en continuant de se moquer bêtement.
Il me tendit sa main pour m'aider à me relever, ce que j'acceptais avec plaisir. Puis sans savoir pourquoi, pendant tout le trajet sa main resta collé à la mienne. D'ailleurs, on ne le remarqua que quand nous fûmes arrivés à la maison de Luxus. Embarrassée, je n'osai même pas le regarder. Le rouge me monta aux joues.
- C'est ici ? Me demanda-t-il alors.
- Euh... ouais. Dis-je en reprenant mes esprits.
Je m'approchai et frappai à la porte. Aucune réponse. Je retoquais alors, toujours rien. J'entendis le rire moqueur d'Ajil derrière moi.
- Inutile de rire, il doit être là.
- Ouais, c'est ça.
Je soufflai et fit alors une dernière tentative, priant qu'il soit chez lui. Et mon voeu fut exaucé. Luxus ouvrit la porte et me regarda les yeux ronds. Je me jetai alors dans ses bras, trop heureuse de le voir.
- Luxus !
- Danielle ! Tu es venue !
- Oui et je suis trop contente !
- Mais comment tu as fait ?
Suite à cette question, je regardais Ajil qui souffla doucement. Luxus suivit mon regard et puis me jeta un regard interrogateur.
- C'est... c'est le prince d'Edfou non ?
- Oui. Je te présente Ajil Lamur. Ajil, voici mon frère, Luxus Dreyar Jackson.
- Enchanté. Dit alors mon frère en lui tendant sa main.
Ajil ne lui rendit pas son étreinte, et se contenta de lui jeter un rapide coup d'oeil. Luxus ne faisant pas attention à son comportement nous fit entrer. Il nous invita à nous assoir. Il nous servit un verre d'eau avec quelques gâteaux et on se mit à parler de tout et de rien. Ajil ne participa pas et se releva du canapé pour observer la décoration.
- Aufaite, de quoi voulais-tu me parler ? Lui demandai-je ensuite.
Il but une gorgée de son verre et jeta un coup d'oeil méfiant vers Ajil. Celui-ci ne fit même pas attention à lui, continuant d'observer autour de lui. Je lui lançai un regard interrogateur. Pourquoi le regardait-il comme ça ?
- Luxus ?
- Viens dans la cuisine. Me dit-il alors.
Il me prit la main ne me laissant pas le temps de répondre. Ajil nous jeta un coup d'oeil avant de se retourner. Luxus glissa légèrement le rideau qui séparait la cuisine et le salon et commença à dire à voix basse :
- Voilà, si je t'ai demandé de venir ici c'était pour que tu nous aide, Danielle.
- Nous ?
- Oui. Moi, papa et maman.
- Quoi ? Père et mère ? J'comprends pas ? Où sont-ils en ce moment ?
- Ils sont partis s'installer en Amérique. Je suis revenu ici pour mettre le plan à exécution.
- Le plan ? Mais de quoi tu...
- Chut !
Il plaqua sa main sur ma bouche et mit un doigt sur ses lèvres. Il glissa ensuite légèrement le rideau, observant Ajil. Celui-ci regardait des photos de famille.
- Mais de quoi tu parles ? Continuai-je de dire en parlant à voix basse.
- Écoute, sa fait longtemps qu'on prépare un plan pour mettre fin à l'esclavage des jeunes filles. Il n'y pas que moi et les parents, je dirais presque qu'on a mis au point une grande origanisation pour mettre fin à tout ça. Tu connais Serena ? Eh bien lui aussi en faisait parti.
- J'comprends pas...
- Ce n'est pas compliqué à comprendre. On a besoin de ton aide Danielle. Et tu es notre seule chance.
- Et en quoi vous avez besoin de moi ? Que disait ta lettre Luxus ?
- Ma lettre te disait seulement de venir me voir pour que je t'explique tout ça. En vérité, grâce à notre réseau que l'on a mit au point il y a quelques mois, Serena nous a dit que tu as été transférée dans la famille qui avait mit en place cette marchandises d'esclaves.
- Quoi ? Tu veux dire que la famille d'Ajil est en vérité responsable de tout ça ?
- Exact.
Je n'en arrivais à peine y croire. Et depuis tout ce temps je n'étais au courant de rien.
- Écoute-moi Danielle. Continua-t-il. Depuis tout ce temps, on s'est arrangés pour tout mettre en marche. Et grâce à toi, on a réussi à te faire venir ici. Et si tu parviens à faire ce que je te demande, tu seras un espoir aux yeux de tous. Et nous pourrions enfin nous venger.
- Je comprends toujours pas... qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
Il regarda une dernière fois Ajil à travers le rideau et me fit reculer plus loin. Puis, il sortit de son tiroir la chose que je ne pensais vraiment pas voir de lui, de ses mains.
- Je veux que tu tues Ajil.
Mes yeux s'écarquillèrent. Je reculai doucement, plongé dans le regard du revolver qu'il tenait dans ses mains. Mon frère. Mon propre frère qui me demande de tuer quelqu'un. Me connaissant j'aurais éclaté de rire pensant que ce serait une blague, mais je vis dans ses yeux qu'il était vraiment sérieux.
- Quoi ?!? M'écriai-je à voix basse. Tu me demandes de tuer Ajil ? Le prince Lamur ? Non mais t'es devenu dingue Luxus !
- Justement, pas du tout. Si on se débarrasse du prince, on ramène son corps à ses parents et on les menace de tout arrêter. Ils ne pourront plus rien faire puisque leur fils sera mort.
- Non non non...
Je secouai vivement la tête. C'était un rêve en faite. Et en plus, c'est moi qui devait faire tout ça ? Je ne pouvais pas accepter ! De un parce que je ne suis pas ce genre de personne, et de deux, parce qu'il s'agissait d'Ajil. Et je ne pouvais pas lui faire ça.
- Danielle ? Ça va aller ?
- Non, bien sûr que non ! Luxus tu sais très bien que je ne peux pas faire ça ! Je ne peux pas...! Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux...
- Danielle, regarde moi.
Il mit ses mains sur mon visage, me carressant mes cheveux. Je tentai alors de me calmer.
- Tu peux le faire. Je sais que tu peux y arriver.
- Ah ouais, et comment tu peux le savoir ?
- Parce que je sais que depuis tout ce temps, Ajil te maltraitait. Cet enfoiré t'a même poignardé. Je ne sais pas comment d'ailleurs comment tu t'es arrangé avec lui pour qu'il t'emmène, mais chapeau.
Je compris. Il était au courant de tout ça grâce à Serena, et quand celui-ci mourut, il ne reçut plus aucune nouvelle. Il ne pouvait pas donc savoir que entre-temps, moi et Ajil sommes devenus proches.
- Luxus je...
- Je sais que ça ne va pas être facile pour toi, mais tu es notre seule espoir Danielle. Des milliers de gens compte sur toi.
- Pas besoin de me mettre la pression.
Il me prit ma main et me posa le revolver dessus.
- Tiens cache-le derrière ton tee-shirt et arrange toi pour amener Ajil quelque part où vous serez seuls. Au moment où tu l'auras tué, tu m'appelles sur son téléphone pour me le confirmer. Je te rejoindrai après.
- Luxus...
- Je ne te demanderais que ça Danielle. Après, dis-toi que si tout ça est terminé, tu pourras revenir auprès de nous, en Amérique. Nous serons de nouveaux réunis, toi, moi ainsi que père et mère.
Je sentis des larmes perler aux coin de mes yeux. Je les essuyai vivement et regardai derrière moi. Je ne pouvais pas faire ça, mais je ne pouvais pas aussi trahir mon frère et mes parents qui m'attendais. Depuis tout ce temps, ils comptaient sur moi.
Puis soudain, une idée me vint en tête. Une très bonne idée.
- Ok, compte sur moi. Je le ferai.
Un immense sourire apparut sur son visage. Il m'enlaça avant que je ne range l'arme derrière mon pantalon.
- Je savais que tu accepterais, p'tite soeur.
Il partit de la cuisine et je le suivit.
- En tout cas, ça m'a fait plaisir de te revoir, Danielle. Tu me manqueras énormément. Dit-il en faisant croire qu'il ne s'était rien passé.
Ajil se retourna vers nous.
- On rentre ?
- Ouais, on a terminé, on peut maintenant rentrer. Lui répondis-je.
Il s'empressa de filer à la porte sans même dire au revoir à mon frère. Je le suivit et me retournai pour faire un clin d'oeil à Luxus. Maintenant que ce gros bêta avait une totale confiance en moi, moi aussi je pouvais commençer à mettre mon plan à exécution.
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