Chapitre 9, Plus rien.
PDV DANIELLE :
On passa par la porte de derrière, étant donné que la principale était blindé de monde, de flics surtout. Ajil appela un taxi qui s'arrêta et nous montâmes ensuite à l'intérieur.
Nous étions arrivés aux urgences, sans même avoir parlé pendant tout le trajet. À vrai dire, je n'avais pas vraiment envie de parler en ce moment.
Un médecin nous emmena dans une chambre, et me soigna à l'épaule juste avant de repartir. Celui-ci avait mit un bandage autour de mon épaule. J'appuyai sur celle-ci avec une serviette pour éviter que le sang ne déteint sur tout le bandage.
Ajil était adossé contre le mur, m'observant. Je ne le remarquais qu'après qu'il me fixait, et donc tournai mon regard vers lui.
- Tu te sens mieux ? Me demanda-t-il.
- Pas vraiment non. J'suis un peu dans tout mes états là.
Il baissa la tête, comme si il avait fait quelque chose de mal puis s'approcha de moi. Je le suivais du regard, puis il souffla doucement avant de me dire :
- Écoute Danielle, je sais que tu dois m'en vouloir, mais sache que...
- Je ne t'en veux pas Ajil.
Celui-ci me regarda, étonné.
- C'était de la légitime défense, lui dis-je ensuite. Tu n'as pas à t'en vouloir. Et puis sincèrement, je préfère voir les choses comme ça. Je n'aurais pas supporter le fait de te perdre une seconde fois, et pour de bon cette fois.
Il esquissa un sourire en coin, je fis de même. On resta un moment comme ça, à ne rien dire quand Ajil reprit la parole :
- On ferait mieux d'y aller.
Je ne sais pas pourquoi, mais quand il a dit cette phrase, des larmes coulèrent sur mes joues. Ajil qui le remarqua me prit tendrement la main et passa ensuite son bras autour de mon épaule tout en me conduisant au taxi.
La voiture nous déposa chez Ajil. Quand on descendit du taxi, je remarquai avec stupéfaction que sa maison était juste immense et très belle.
Ajil prit les clés de sa voiture et m'invita à m'installer dedans. Pendant le trajet jusqu'à chez lui, il avait décidé que nous ne rentrions pas maintenant avec les autres, que pour l'instant c'était mieux que nous restions tous les deux ensembles, comme il avait remarqué que je n'étais pas bien. Et c'était le cas. J'avais une boule au ventre et je me sentais fatigué. Fatiguée de tout ça. Je ne voulais ni voir ni parler à personne, Je voulais juste être avec lui pour le moment. Seulement avec Ajil.
On a roulé toute la nuit, sans savoir où aller. Et pendant tout le trajet nous n'avions pas parlé. Ajil avait sûrement évité d'engager la conversation avec moi. En plus de ça, je m'étais endormie.
Je me réveillais tôt le matin, les rayons de soleil dans les yeux. Ajil s'était arrêté sur un parking. Quand j'ouvris les yeux, je le vis sur son téléphone.
- Tu n'as pas dormi ? Lui demandai-je.
- Si mais je me suis réveillé avant toi.
J'hochai la tête suite à sa réponse.
- Où on est ?
- Je sais pas. Je crois que c'est un hôtel-maison.
- Un hôtel-maison ?
Il haussa les épaules puis descendit de la voiture. Je fis de même et le rejoignit. En effet, il s'agissait d'une maison. En haut à l'entrée, on pouvait apercevoir une pancarte "alzzahra". Je plissai des yeux.
- Ça s'intitule "La rose", me dit alors Ajil.
- Ah.
Il toqua à la porte mais celle-ci s'ouvrit quand il avait tapé contre. On entra alors et vîmes une vieille dame à l'accueil. Elle nous fit son plus beau sourire quand elle nous vit arriver.
- Salam Aleykoum. Bienvenue au foyer alzzahra jeunes gens.
- Ah donc, vous... vous acceptez d'héberger des gens dans votre demeure ? Demandai-je un peu gênée.
- Je te l'avais dit, me chuchota Ajil. C'est comme un hôtel.
- C'est exact mademoiselle, me répondit la vieille dame. Mon nom est Samira. Vous pouvez m'appeler ainsi comme cela. C'est moi qui m'occuperait de vous pendant votre séjour. À moins que vous ne vouliez rester plus longtemps...?
Ajil et moi nous regardâmes, sans avoir une réponse particulière.
- Bah en faite on ne sait pas encore quand repartir d'ici. Dit-il alors.
- On a eu une nuit plutôt agitée. Ajoutai-je à mon tour.
- D'accord, je comprends. Vous pouvez rester ici aussi longtemps que vous le voudrez.
- Ça ne vous dérange pas ? Demandai-je.
À ces mots, Samira émit un petit rire agréable.
- Oh vous savez, cela est rare quand je reçois des clients. Alors cela ne me dérange absolument pas, bien au contraire, ça me fait plaisir.
- Merci. Mon nom est Danielle, et lui c'est Ajil.
- Ravie de vous connaître. Bien, suivez-moi, je vais vous montrez votre chambre.
Elle monta les escaliers en bois et nous la suivîmes alors. La chambre était plutôt moderne : Il y avait un grand lit pour deux, entourés de draps blancs, une commode en bois avec une lampe, et un placard. Une chambre moderne, mais jolie.
- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, ma chambre est en bas. J'espère sinon que la chambre ne vous déplaît pas...?
- Ça nous va. Répondit alors Ajil que nous n'avions pas encore entendu jusque là.
Elle nous sourit une dernière fois avant de fermer la porte. On regarda tout autour de nous, afin d'observer la chambre.
- C'est pas mal. Dis-je à Ajil.
- Mouais, j'ai déjà vu mieux.
Il s'allongea sur le lit.
- C'est sûr que quand on est un prince, on y voit que du luxe. Le taquinai-je.
- Commences pas Danielle. Tu me connais non.
Je souriai face à cette réponse. Je m'installai alors sur le lit, à ses côtés.
- Alors, on fait quoi ? Lui demandai-je par la suite.
Il mit les draps sur lui, s'apprêtant à se coucher.
- On peut commencer par dormir, qu'est-ce que t'en dis ?
- Je ne suis pas fatiguée. Et puis je croyais que tu avais dormi toi aussi non ?
- Si, mais juste un peu. J'ai conduis toute la nuit, et j'ai bien le droit à quelques heures de sommeil.
- Je n'ai pas dit le contraire.
- À la bonne heure.
Il ferma les yeux.
- Bonne nuit mon petit prince. Lui dis-je en esquissant un sourire moqueur.
- Ta gueule.
Je ne pus m'empêcher de rire. C'était dans ces moments-là que je reconnaissais bien mon Ajil. Il m'avait tellement manqué.
Je descendis alors les escaliers, une idée en tête. Je frappai à la porte de la chambre de Samira, qui m'ouvrit juste après.
- Oh Danielle, c'est vous ! Il y a un problème ?
- Non du tout, c'est juste que... je me demandais si vous aviez du tissu ainsi qu'une machine à coudre ?
Samira réfléchit un petit instant avant de répondre :
- Je dois avoir cela oui, venez.
J'entrai alors dans sa chambre. Elle fouilla dans ses affaires et en sortit une vieille machine à coudre qu'elle me tendit avec quelques tissus blancs, noirs et rouges.
- Voilà pour vous.
- Merci beaucoup, vous me sauvez la vie.
- Vous êtes styliste ?
- Euh oui, mais pas professionnelle. Et vu qu'on aura rien à se mettre mon ami et moi durant les jours qu'on va passer ici, je compte créer quelques vêtements, comme ça.
- Vous êtes bien courageuse Danielle.
- Disons que j'ai l'habitude seulement. Merci encore Samira.
- Mais je vous en prie. Vous pouvez vous installer dans le petit salon, sur votre droite.
J'hochai la tête puis m'en alla au lieu donné. Je passais donc quelques heures à créer des vêtements avec les tissus que Samira m'a donné. J'avais plutôt fait du bon travail. Je décidai ensuite d'en enfiler une, et comme il faisait chaud, j'enfilai une nuisette noire avec un foulard gris que je mis autour de mes bras.
Je remontai ensuite dans la chambre et vis Ajil réveillé, assis sur le lit. Il me regarda le temps d'un instant, le regard étonné.
- D'où tu sors cette tenue ?
- Je l'ai fabriqué.
- Toi t'as créé cette tenue ?
- Oui.
- Tu sais créer des tenues ?
- Oui...
- Donc en gros t'es devenue styliste quoi.
- Oui... pourquoi ? c'est si choquant que ça ?
- Bah ouais un peu, ça m'étonne que tu sais faire quelque chose quand même.
Suite à ces mots, je lui jetai un coussin en pleine tête. Il se mit alors à rire bêtement.
- Ça va, j'plaisante.
- Ça vaut mieux pour toi.
- Ouh, Danielle et ses menaces le retour !
- Aha très drôle.
Je pris place à côté de lui. Je sentais qu'il me regardait, alors je tournai aussi mon regard vers lui.
- Alors explique.
J'haussai les épaules.
- Expliquer quoi ?
- Pourquoi tu es partie.
À ce moment, mes lèvres s'aplatirent. Nous étions finalement arrivés à l'heure des explications.
- Je pensais que tu étais mort.
Il ne dit rien et continua de me fixer.
- Donc du coup, j'étais tellement désemparée que je ne pus faire quoi que ce soit, et Luxus en a profité pour m'entraîner avec lui dans sa voiture.
Il ne dit toujours rien. Je soupirai fortement alors avant de lui dire :
- C'est Luxus qui t'as tiré dessus.
Cette fois, je pus entendre un "l'enculé" de sa bouche.
- Je m'en doutais en plus. J'avais entendu quelqu'un d'autre parler avec toi ce jour-là.
- De toute façon tout ceci est terminé maintenant, et...
Nos regards se croisèrent, avec encore un moment de silence.
- Et je suis navrée. Navrée d'être partie comme ça, sans donner de nouvelles à personne. Tu as sûrement dû penser que je t'avais laissé tomber, mais ce n'est pas le cas. Ajil je...
Ma voix se brisa, hésitant à dire la suite de ma phrase. Ajil continua de me regarder attentivement.
- Je n'ai jamais cessé de penser à toi. Chaque jour. Chaque heure. Chaque seconde. Et te revoir là maintenant c'est... c'est juste le pur bonheur pour moi... tu m'avais terriblement manqué...
Je ne pouvais me retenir plus longtemps. Des larmes perlèrent au coin de mes yeux, se décidant ensuite à se verser sur mes joues. Ajil qui était à présent collé à moi, essuya tendrement mes larmes. Son doux toucher me détendit peu à peu.
- Tu m'as manqué aussi bébé.
Je lui souriai à mon tour, puis il s'approcha de moi et m'embrassa avec tendresse. Ce baiser que j'attendais tant depuis ces années. En effet, même si je pensais qu'il était mort, je n'ai jamais cessé d'aimer Ajil, et je suppose que lui non plus, vu sa démarche.
Je passai mes bras autour de son cou et m'assit sur lui. Il interrompit notre baiser en allant m'embrasser dans le cou. Il descendit de plus en plus bas et s'arrêta à mon thorax. Il releva ensuite sa tête pour venir sceller mes lèvres aux siennes, plus sensuellement cette fois. Je descendis mes mains pour venir caresser son torse, ce qui ne le déplaisa pas. C'est alors qu'il me renversa sur le lit pour qu'il se retrouve à présent sur moi et moi en dessous de lui. Tandis qu'il me souriait, je lui caressai sa joue.
- Je t'aime trop Jackson. Me dit-il alors.
- Et moi alors...!
Il émit un petit rire avant de m'embrasser par la suite. J'étais tout simplement heureuse. Plus rien ne m'empêcherai d'être avec Ajil maintenant. Plus rien.
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