*FLASHBACK*

Je lui avais dit que je l'aimais. Je ne pensais même pas être capable de dire ça à une fille. Je ne suis pas ce genre de personne. Et pourtant, je l'aime. Mon grand-père me disait souvent qu'on ne choisit pas la personne qu'on aime. Et il avait raison.

Je m'étais retourné et me mis à marcher, sans ne rien ajouter de plus. Je savais qu'elle était en train de me fixer comme si elle avait vu un fantôme. Ce qui me faisait bien marrer en plus. Puis ensuite, j'entendis ses pas précipités pour venir me câliner par derrière.

"- Je t'aime aussi Ajil." M'avait-t-elle chuchoté.

Je souriai face à cette déclaration. Elle me plaisait tellement.
Je n'avais qu'une envie : L'embrasser pour de vrai, un vrai baiser pour lui prouver mes sentiments et mes regrets de l'avoir détesté ainsi. Mais en repensant à tout cela, j'avais loupé un détail important : Brendish.

J'allais me fiancer avec elle et je ne pouvais pas revenir en arrière. Putain.

Puis soudain, alors que j'allais me retourner vers elle, un coup de feu retentit. Contrairement à Danielle, je n'avais pas tout de suite réagi sur le coup, même si j'étais moi aussi en panique. En plus, il me semblait que le coup de feu n'était pas loin de nous.

Et j'avais raison. Je sentis mon torse mouillé et chaud, et une douleur atroce au niveau de la poitrine. Comme si on m'avait planté quelque chose de fort. Comme... une balle.

Je touchai mon torse et comtemplai mes mains pleines de sang. N'ayant pas le temps de réagir, muet, je me laissai tomber légèrement sur le sol. Heureusement pour moi, j'étais toujours conscient mais avait les yeux fermés.

Je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas bouger, ni réagir. Cependant, je pouvais encore entendre. J'entendis le cri strident de Danielle, elle avait hurlé tellement fort que sa voix se brisa sur le coup, laissant apparaître des sanglots par la suite.

"- A... jil... tu... peux... faire... ça...! Je... t'aime... Ouvres les... Aj...!"

C'est pratiquement tout ce que je pouvais entendre de sa voix, mis à part les cris et les sanglots qui suivirent. Je voulais savoir, je voulais voir comment elle était, juste ouvrir les yeux ou faire un geste pour lui montrer que j'étais toujours conscient, mais il m'était impossible pour moi de bouger ou de parler.

J'entendis ensuite une voiture s'approcher. Puis plus rien ensuite. Ah si, attendez... je crois qu'il y a une deuxième personne avec Danielle... mais qui est-ce ? On aurait dit une voix d'homme...

Je sentis que mon coeur n'allait pas tarder à lâcher, que j'allais rendre mon dernier souffle. Mais je ne devais pas flancher maintenant, je voulais savoir avec qui est-ce-que Danielle parlait.

"- Lux... on... tué.. Aj... il... appeler... secours...!"

"- Non... Dani..."

" On... tué... Ajil !"

"- Dan... c'est... qui... tué..."

Je n'entendais que peu, ce qui était dommage. Puis c'est à ce moment que je rendis mon dernier souffle et ce fut le trou noir.

*Fin du FLASHBACK*

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An X794, Egyptian Hospital.

PDV EXTERNE :

Suite à ce fameux flashback, il se réveilla doucement. Ses yeux mi-ouverts, il bougea avec delicatesse ses bras : jusqu'à qu'il sentit qu'il n'était pas dans son lit, et attaché à quelque chose.

- Qu'est-ce que...

Il se releva doucement mais s'arrêta lorsqu'il sentit une douleur atroce lui parcourir la tête. Il gémit de douleur puis grimaça alors qu'il avait besoin de son bras gauche pour se masser la tête. Il ne pouvait l'approcher plus que ça puisque des fils lui en empêchait. Plus il tirait dessus, et plus sa lui faisait mal.

- Bordel de merde...

Il finit par en arracher un, puis tous les autres. Il fit de même avec son autre bras et s'assit sur le bord du lit. Il avait soif. Il lui suffit un long instant pour qu'il découvre ensuite qu'il se trouvait à l'hôpital : mais ne sut pas pourquoi il était là. Quel jour on est ? Quelle année ? Quelle heure ? Toutes ses réponses à ses questions lui était inconnues.

Une infirmière ouvrit la porte, plongé dans ses notes sans apercevoir le prince tranquillement installé sur le lit. Elle leva la tête et ses yeux s'agrandirent d'un seul coup, sous le choc. Elle bégayait presque et repartit de la chambre en vitesse laissant Ajil dans l'incompréhension.

- Docteur, docteur... s'empressa-t-elle d'appeler.

Le docteur Hasnaoui, médecin travaillant en priorité pour le prince Lamur depuis sa naissance, était en train de parler avec Sabrina, la mère d'Ajil. Celui-ci regarda l'infirmière, le regard interrogateur.

- Innah ... 'annah mustayqizaan... dit alors l'infirmière.
(N.D.A : Il... il est réveillé...)

Les yeux des deux concernés s'agrandirent qu'on aurait dit qu'ils allaient sortir de leurs orbites.

- Maedhira ? Articula le docteur. 'Innah mustayqizaan 'aqul lakam?
(N.D.A : Pardon ? Il est réveillé vous dites ?)

- Nem ... 'annah yajlis ealaa saririh hunaka. wamin jayidaan wamustayqizana haqaaan.
(N.D.A : Oui il... il est assis sur son lit là. Il est bel et bien réveillé.)

Sabrina se précipita suite à ces mots dans la chambre d'Ajil et ouvrit brusquement la porte une fois arrivé, accompagné du docteur Hasnaoui et de l'infirmière. Ils étaient tous sous le choc car, dans son état Ajil n'avait aucune chance de s'en sortir. C'était miraculeux.

- Allah subhanah wataealaa !* Ajil, mon fils, mon coeur, mon enfant, tu es vivant ! Shukraan lak Allah !**
(N.D.A : Dieu tout puissant*/ Merci mon Dieu**)

- Ma... Maman ?

Le concerné ne comprenait pas vraiment la situation. C'était comme si pour lui il ne s'était pas réveillé du coma.

- Tu...te ne te souviens plus, c'est ça ?

Sa mère tenait de ses deux mains son visage, le regardant dans les yeux. Ajil la fixa, tout surpris. Elle avait pleuré ?

- Pourquoi est-ce que tu pleures ?
- Ajil, ça fait si longtemps que tu es dans le coma !
- J'étais... j'étais dans le coma ? Mais pendant combien de temps ?
- Deux ans exactement. Répondit alors le docteur.

Son coeur rata un battement en entendant cela. Deux ans dans le coma ? Et pourtant on aurait dit pour Ajil qu'il avait seulement dormi une journée !

- Attendez, attendez... on est quel jour ? Quelle année ? Et j'ai quel âge surtout ?

- Nous sommes le 31 juillet X794. Répondit par la suite l'infirmière.

- Et tu as 20 ans, rétorqua sa mère.

Tout ceci était totalement impossible à comprendre pour notre jeune prince. Il avait dormi si longtemps que ça? Il n'en revenait pas.
Le médecin s'approcha de lui et mit sa main sur sa tête.

- Il a l'air de bien aller on dirait... Mon prince, est-ce que vous vous souvenez de la dernière chose qui s'est passé, il y a deux ans ?

Le concerné ferma les yeux. Bien sûr qu'il le savait, enfin à peu près... ses souvenirs étaient encore flous.

- Non, pas vraiment.

Le médecin retira sa main.
- Nous allons le garder quelque temps encore ici, en observation.

Les Lamurs hochèrent la tête puis le médecin s'en alla par la suite.

- J'ai soif. Dit alors le prince.

L'infirmière quitta la pièce pour lui rapporter de l'eau. Ajil s'assit sur le lit, sa mère à ses côtés.

- Ma hu shaeuruk ? Lui demanda Sabrina.
(N.D.A : Comment te sens-tu ?)
- J'ai mal à la tête. Répondit-il seulement.

Sa mère lui prit les mains avec tendresse.
- Ton père ne pouvait pas venir, il avait beaucoup de travail.
- Et grand-père ?
- Une conférence.
- Ouais donc en gros, il s'en fiche quoi. Souffla le prince.
- Ajil, ne dit pas ça.
- Je ne parle pas forcément de grand-père quand je dis ça, et tu le sais.

Sabrina souffla doucement mais n'en dit pas plus. C'est après un court moment de silence qu'Ajil reprit la parole :

- Et... Danielle, elle va bien ?

À ces mots, sa mère se mordit la lèvre inférieure et le regarda avec inquiétude.

- Ton amie Danielle..., cela fait longtemps qu'elle est partie.

Le sang de l'Égyptien ne fit qu'un tour.

- Quoi? Comment ça "partie" ?
- Après ce qu'il s'est passé Ajil, on ne l'a plus revue.
- Mais c'est... c'est pas possible ! Elle était avec moi !
- Comment ça "elle était avec toi ?"

Oh la boulette.

- Avant que l'on me tire dessus... on était tous les deux. Dit-il à voix basse.

Les yeux de Sabrina s'ouvrirent.

- Quoi ?! Mais Ajil...
- C'est la seule chose dont je me souviens, je te le jure. Je me souviens seulement qu'avant que tout cela n'arrive, elle était avec moi. Puis après, plus rien.

Sabrina souffla de soulagement, elle s'attendait au pire.

- J'ai essayé l'année dernière de la contacter pour lui dire ce qu'il t'était arrivé, mais je ne l'ai trouvé nulle part. Depuis deux ans, Danielle n'est plus parmis nous mon fils. Et on ignore la raison.
- C'est impossible...

Ajil laissa tomber sa tête contre le mur, désemparé. Pourquoi d'après lui Danielle serait partie sans laisser de traces ? Il ne pouvait pas croire qu'elle l'avait laisser tomber !

- Tu as vraiment cherché partout ? Même en Grenade ?

Sa mère le regarda avec regret.
- Elle n'est ni en Égypte, ni en Grenade. Je suis désolé Ibn, mais... elle est partie.
Ibn = Fils

Il refusait d'y croire. Danielle ne pouvait pas lui faire ça. Il l'aimait, et elle aussi, et elle s'en va comme ça, sans rien dire à qui que ce soit. Pour lui, cette faute lui était impardonnable.

- Il... il faut que je la retrouve.

Il s'apprêtait à se relever du lit quand sa mère lui en empêcha :

- Ajil, pas question ! Tu dois rester ici !
- Maman, c'est urgent ! Il faut que je lui parle !
- Tu ne sais même pas où elle est.
- Je vais la retrouver...!
- Ajil, je refuse que tu partes. Pas dans ton état.
- Mais laisse-moi ! J'ai plus 5 ans. Je vais bien.

Cette fois, il se releva avec force malgré les repoussements de sa mère et s'accrocha à une barre métallique accroché à un mur pour se tenir.

- Ajil recouches-toi ! S'écria sa mère en lui tenant fermement les poignets.
- Laisse-moi passer merde ! Il faut que je vois Danielle !
- Tu ne pourras jamais la retrouver ! Tu vas m'écouter à la fin...?!
- Putain ma...

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il sentit une douleur atroce dans la poitrine. Il hurla de douleur et se laissa tomber sur le sol, à genoux.

- Ajil ! S'exclama Sabrina. Ajil qu'est-ce que tu as ???

Celui-ci se mit à toussoter et cracher du sang, puis vinrent des respirations fortes.

- Mon... mon coeur...

Sa mère hurla de toutes ses forces le nom du médecin quand Ajil perdit brusquement connaissance.