Chapitre 82.

Cette fois, je suis prête. J'ai mis des vêtements qui facilitent le mouvement. J'ai appris tous les sorts qui me semblaient utiles par coeur. Mon motivomètre est au point culminant. Ce soir est le bon ! Après ça, c'est histoire sera finie. Une bonne fois pour toute !

Je ne sais pas vraiment quelle sera l'issue de ce potentiel combat. Mais bon. Je me suis fait à l'idée que la mort, ce n'est pas si terrible.

"Tu dis ça, mais tes mains tremblent comme jamais."

C'est vrai... Je ne peux pas maîtriser cette peur qui brûle en moi comme un feu ardent. Elle ne semble pas décidée à me quitter, collée à moi comme une deuxième tête. Sauf qu'une deuxième tête, c'est cool. J'ai toujours rêvé d'en avoir une. T'entends ça, Père Noël ? Une deuxième tête, pense-y quand tu fera ta tournée des cadeaux.

"Ça augmenterait peut-être tes capacités intellectuelles"

Ou ça augmenterait ta charge de travail.

"Qui sait..."

D'un coup, j'entends trois petits coups sec à ma porte. Je vais immédiatement ouvrir à Vincent.

Il me regarde, de haut en bas, prenant soin d'analyser mon équipement, avant de planter son regard dans mes yeux. Ses iris flamboyants semblent vouloir déceler chacune des émotions qui me traverse actuellement.

La peur. Le doute. La colère. Encore la peur. L'excitation. Et encore la peur.

Cette liste doit s'en rapprocher fortement.

-Êtes-vous prête ? demande-t-il sans aucun tact.

Je finis pas répondre un "oui" maussade, après avoir fortement hésité à indiquer le contraire. Qui serait prêt à mener une mission suicide, franchement ? Bien sûr, je suppose que Vincent ne se rend pas vraiment compte de ce que je ressens. Il ne doit pas comprendre pourquoi la peur est tant présente dans mon esprit. Je m'y suis fait, c'est comme ça.

J'essaye tant bien que mal de mettre mes jambes en marche pour le suivre dans le couloir. Je récite intérieurement pour la énième fois le sort de métamorphose en chaussette, quand nous arrivons dans une salle encore inconnue jusque là, où nous attends déjà Maxime.

Tremblante et sans doute livide, je n'attends pas avant de poser mes fesses sur le canapé. Je tripote mes mains et fait tourner mes doigts pour essayer de me donner une contenance .

"À quoi bon ? Ils doivent sans doute se dire en ce moment même que tu empestes la peur !"

C'est vrai... Je suis sûre que l'odeur de crainte qui émane de moi doit chatouiller les narines des vampires jusqu'en Alaska.

Le malaise est roi, dans la petite pièce que nous occupons. Personne n'ose rien dire, nous nous contentons tous les trois de scruter l'ameublement de la pièce.

C'est Maxime qui finit -sans doute pour la première fois de sa vie- par oser prononcer quelques mots.

-Le départ est prévu dans 30 minutes, approximativement. L'oncle William doit revenir avec ses renforts. D'ici là, il nous a demandé de patienter ici.

Je hoche la tête en silence. J'essaye de dissimuler aux sens des deux vampires le long frisson qui me parcoure soudainement.

Vincent a sorti un livre, Maxime semble chercher quoi me dire et moi, je regarde fixement la bague que Maxime m'avait donnée il y a longtemps de cela.

Les trente minutes passent. Lentement, mais elles passent. L'horloge affiche 18h46 quand l'once William arrive dans l'encadrement de la porte. Il adresse un bref signe de tête à Maxime avant de disparaître plus loin dans le couloir.

On m'a dit qu'il a voyagé, dans plusieurs coins du globe, afin de réunir ses "amis". Je suppose qu'il a dû revendiquer leur aide, sous la demande de Maxime.

Sans que je m'en aperçoive, j'arrive dehors. Il fait froid, le jardin s'est teinté de rouge et d'orange.

Vincent m'a répété le plan de nombreuses fois. Je le connais sur le bout des doigts.

"En même temps, il n'est pas très compliqué"

C'est vrai.

Je me rends jusqu'à la cabane aux sorcières, il y a des chances que je le trouve là-bas. Et après, je suppose que c'est de l'improvisation. Je fait tourner autour de mon index la bague sur laquelle j'ai lancé, il y a quelques jours, un enchantement de localisation. Maxime et Vincent ne perdrons pas ma trace, c'est en tout cas ce qu'ils m'ont dit.

Notre seul but est d'essayer de lui reprendre le collier. Le collier. Je dois uniquement penser à ce collier.

"Et à ta survie, accessoirement ?"

Bien sûr. C'était sous-entendu dans "collier".

"Ah bon..."

Un raclement de gorge me rappelle à l'ordre. Je regarde les deux frères d'un air entendu avant de m'enfoncer prudemment dans l'obscurité de la forêt.

Je me répète intérieurement les paroles de Vincent.

"Vous avez un avantage sur lui, avait-il affirmé. En ceci même qu'il ne peut lancer que des sorts élémentaires avec le peu de réserve magiques qu'il doit lui rester. Votre magie est bien plus puissante. Soyez-en certaine."

-Il ne peut lancer que des sorts élémentaires, me répétai-je à haute vois en guise d'encouragements. Moi, des enchantements bien plus puissants. Enfin... Si je m'en souviens...

Je me répète encore et encore les sorts, en progressant dans les bois. Sans vraiment réfléchir, et me fiant uniquement à mon instinct et ma mémoire, je marche en direction de la Cabane aux Sorcières.

Je ne tarde pas à arriver à destination. Trop tôt. Bien trop tôt à mon goût. Je ne me sens pas encore prête.

Je passe quelques minutes dehors, à inspirer et expirer profondément, non pas pour retarder l'heure, mais pour augmenter au maximum mon taux de concentration. Celle-ci ayant atteint son apogée, je me décide enfin à pénétrer dans l'habitacle, miteux à l'extérieur, mais tout bonnement splendide à l'intérieur.

Instinctivement, je grimpe les marches de marbre me dirige vers la chambre de la sorcière ancestrale, Malvina. Je ne vois pas où pourrait être Tristan, si ce n'est là. D'ailleurs, les chances que je le trouve ici sont si basses, que j'hésite à faire demi-tour.

La porte est entrouverte, je me glisse dans la pièce, sur mes gardes, le coeur battant.

Vide.

Je ne sais vraiment si je dois me sentir soulagée ou déçue. Une chose est sûre, je ne relâche pas ma garde pour autant. Je dirais même au contraire que mon alarme "Gare-aux-méchants-pas-beaux" sonne de plus en plus fort.

C'est louche, une pièce vide.

J'ai l'impression de ne pas être seule.

Est-ce là de la paranoïa ?

Par prudence, je décide de regarder la pièce avec attention, dans les moindres recoins.

Rien.

Je ne tarde pas plus dans cette pièce, je sors.

Désespérée, j'entreprends une expédition dans le reste de la masure.

Au bout de plusieurs minutes, une heure, tout au plus, je me résigne à accepter l'évidence qui s'offre à moi : c'était une perte de temps.

Je retourne dans le hall pour sortir et retourner rapidement au manoir.

La porte d'entrée se bloque à mon arrivée. Je tente de l'ouvrir, mais elle refuse obstinément.

-Saleté de meuble vivant ! Ouvre toi !!

Rien.

On dirait presque... Un enchantement !

Je comprends, mais trop tard. Alors que je m'apprête à faire volte-face et sortir de la zone où opère la magie, une sensation horriblement dérangeante monte en moi. L'instant d'après, aucun de n'est membres n'est en mesure de faire le moindre geste.

-Un charme de paralysie, maugréai-je.

-Souvent utilisé par le passé contre les voleurs, ajoute une voix froide qui me semble hélas bien familière.

Le vampire, objet de mes recherches, surgir du néant et me contemple avec fierté.

-C'est un charme très avancé ! Je croyais que vos réservés de magies n'étaient pas suffisantes pour ce genre de pièges, m'exclamai-je.

Ignorant ma remarque, Tristan s'approche de moi et détaille mon visage avec amusement, comme s'il était face à un animal rare au zoo.

-La rumeur était donc fondée, murmure-t-il d'un ton victorieux, votre inconsciente stupidité vous a bel et bien conduite ici.

***********

Hey ! Je reviens après de trèèèèèès trèèèèèès longues semaines d'absence, mais ce n'était pas pour rien !

Déjà, il y avait toutes les fêtes de fin d'année. Bonne année, soit-dit en passant, merci à ceux qui me suivent depuis si longtemps et qui commentent <3

Alors, la semaine dernière, je l'ai passée à préparer  tous les chapitres suivants. J'en posterai un par jour, pour que vous puissiez mieux suivre la fin. Voilà, donc le prochain chapitre, demain !

Bisous,

Muffin.



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