⛁ ~ ℙ𝕣𝕠𝕝𝕠𝕘𝕦𝕖 ~ ⛁


« Papa... J'ai faim...
- Ne t'en fais pas, (T/P). Papa va avoir de l'argent pour te donner à manger. »

Mon ventre gargouilla, comme pour approuver l'idée. Papa me prend par les épaules et me sourit, avant de marcher plus loin dans le casino. Je détestais cet endroit...Papa utilisait tous ses crédits pour jouer à des jeux, et on ne pouvait plus manger. On n'avait même plus de maison... Je posa ma main sur mon ventre, qui était vide depuis des jours. Papa me laissa devant une porte, en m'ordonnant de l'attendre ici. Alors comme la sage petit fille que j'étais, je l'attendis. Il fini par resortir en passant par la porte, suivit d'un monsieur avec une fine barbe grise. Mon papa avait une très grosse malette dans ses mains et souriait à pleines dents. Il s'agenouilla devant moi et posa ses mains sur mes épaules.

« (T/P), tu vois, ce monsieur ? Tu vas vivre avec lui pendant un petit moment, d'accord ? Avec lui, tu pourras manger. Il faut juste obéir au monsieur, comme tu le fais avec papa. »

J'hocha la tête, un peu intimidée face au monsieur en costume. Celui-ci me tendit la main, et mon papa se redressa en prenant sa malette. Il s'éloigna avec un signe de main, et je me fis embarquer par le monsieur, sans même un bisous, un câlin, ou même un "je t'aime". Dans la pièce, il y avait beaucoup de filles avec des monsieurs agés, et les meubles étaient luxieux. Le monsieur m'emmena vers une femme avec une longue robe noire et un tablier blanc.

« Bien, alors... (T/P), si j'ai bien compris ? Tu iras avec Lina. Tu peux l'appeler Tantine, elle va t'emmener vers là où tu dormiras avec toutes tes nouvelles amies, d'accord ? »

J'hocha la tête alors que la fille me prit la main avec un sourire; le même sourire que me faisait papa quand il venait de perdre un jeu, et qu'on passait des jours sans manger. Je me laissa emmener en silence à travers les rues de Penacony. Nous nous arrêtons devant un grand manoir. J'étais émerveillée devant ce manoir digne d'une princesse. Lina me fit entrer dans le manoir, sans me faire visiter, et en entrant par une petite porte sur la côté. Là, d'autres femmes parcouraient les couloirs, des bacs et du linge dans les bras. Elles portaient toutes la même robe et le même tablier de Lina, et la même coiffure en chignon. Lina s'arrêta à l'étage, devant une double porte de bois vert. Elle ouvrit la porte, et mon souffle se coupa : il y avait trois grandes lignes de lits superposés.

« Bonne chance. »

Ce fut les premiers et derniers mots que j'entendis de Lina, avant que l'avalanche de travail ne me lie la langue.
Et je compris alors : je n'avais pas été envoyée chez un homme qui allait me garder : mon père venait de me vendre pour pouvoir reprendre ses jeux... Combien de temps allais-je devoir récurer les assiettes, le parquet, servir le petit déjeuner à ce porc ? Je ne le savais pas, mais la porte qui menait à la mort semblait être la seule qui allait véritablement me délivrer de cet enfer.

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