⛁ ~ ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟝 ~ ⛁

Le fumet très agréable des viennoiseries me monta aux narines et me réveilla. Est-ce Jeanne et Marie m'ont apporté un petit déjeuner ? J'ouvris lentement les yeux, et me redressa. Je fus prise de panique en ne reconnaissant pas mon dortoir. Est-ce que j'avais été kidnappé ?! Non, c'était trop luxueux pour un kidnapping... Quelqu'un entra la pièce et je vis Aventurine. Là, l'épisode de la veille me remonta en mémoire, et je me calma. Tout était normal... Sauf cette terrible odeur qui le faisait monter l'eau à la bouche...

« Bonjour (T/P), bien dormie ? Tu es une grosse dormeuse, à ce que je vois... »

Il s'installa sur le bord du lit, à côté de moi, un tendre sourire au visage.

« Tu as de la chance, j'étais de bonne humeur ce matin, alors je suis allé chercher quelque chose pour le petit déjeuner. »

J'étais surprise, encore une fois, de son attention.

« J'ai quand même été un peu déçu de voir que tu n'avais pas commandé de petit déjeuner pour moi...
- Ce n'est pas dans le contrat, dis-je.
- Mais c'est dans ton fameux code des servantes, non ? On dirais que tu l'utilises quand ça t'arrange... »

Alors c'est bien ce que je pensais. Il attendait des choses de moi alors qu'il n'en avait pas parlé hier soir...

« Ne fais pas cette tête voyons ! Va déjeuner, sinon les viennoiseries vont refroidir... »

J'hocha la tête et Aventurine se leva pour partir dans le salon.

« Tu feras attention, dit-il avec le sourire, ton peignoir est ouvert. »

Je sentis mes joues chauffer et ferma brusquement mon peignoir qui laissait entrevoir mes formes pendant qu'Aventurine sortit de la chambre en rigolant. Je sortis du lit et ouvrit l'armoire où se trouvait mes vêtements. Je réfléchis un moment avant de prendre un pantalon blanc avec une chemise couleur lavande et un veston marron aux boutons or. Je prit également une paire de bottes avec des lacets au devant, et partit me changer dans la salle de bain. Je regarda mon reflet dans le miroir et constata avec satisfaction que j'avais meilleure mine que la veille. Je m'habilla et chercha une brosse quelque part. Je finis par trouver, et me coiffa. J'hésita un instant, avant de me les laisser détachés. Je joua un peu avec une mèche avant de sortir et d'aller dans le salon. Mon ventre gargouilla de plus belle en voyant la nourriture à portée de main. J'entendis Aventurine glousser et jeta un coup d'œil à côté de moi : il était assis sur le canapé et lisait une feuille. Il leva la tête vers moi.

« Vas-y, mange, ne te fais pas prier...  »

Sa voix mielleuse m'enerva mais je m'installa tout de même pour manger. Je n'avais pas véritablement mangé depuis une semaine, si je mettais de côté l'éclair que j'avais mangé en sortant de ma cellule. Cela me faisait un bien fou, et j'aurais bien aimé retourner dormir après ça. Une fois mon déjeuner fini, Aventurine déchira la feuille et s'approcha de moi.

« J'aime beaucoup la tenue. »

Je resta immobile sans trop savoir quoi répondre. Qu'est-ce qu'il attendait de moi ?

« Aujourd'hui, reprit-il, j'ai envie d'aller jouer. Alors tu vas m'accompagner, et si tu es sage, nous irons ce soir te chercher des affaires de beauté, d'accord ? »

J'hocha la tête.

« Aussi, je sais que tu tiens absolument à m'appeler Maître en dehors alors je te demanderais d'ajouter mon prénom à la fin. »

J'hocha de nouveau la tête, et Aventurine soupira.

« Tu n'as donc une langue que pour les remarques acerbes ?
- Je ne vois pas l'intérêt de faire la conversation.
- Eh bien moi si, tu vois ? Je n'ai pas payé une fortune pour t'avoir toi et que tu sois muette avec moi. »

Il sembla attristé, et je murmura une excuse.

« Si tu ne veux pas parler, je te ferais utiliser ta langue d'une autre manière~
- Vous êtes obligé de tout ramener au sexe ?
- Avec toi, je crois bien que oui~ »

Je lâcha un profond soupir.

« En vérité, dit Aventurine, je n'ai pas la moindre attention perverse envers toi. Tu sais pourquoi ? ( Je secoua la tête ) Parce que je veux que ta première fois se fasse avec désir, et pas à cause d'un or...
- Ça suffit, dis-je. Je ne veux pas entendre parler de ça. »

Je me figea, me rendant compte que je lui avais non seulement coupé la parole, mais que je lui avais donné un ordre. Qu'est-ce qui allait bien m'arriver...? Aventurine poussa un soupir.

« Désolé, dit-il à ma plus grande surprise. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Je n'en reparlerais plus, excuse moi de t'avoir mis mal à l'aise. »

Ma machoire manqua de se décrocher. Il venait de s'excuser ? Je me passa une main sur le visage, désespérée. Décidément, Aventurine était plus qu'étrange. Il se leva, les yeux sombre, et sortit de la pièce. Je me dépêcha d'essuyer ma bouche et courru à sa suite. Où allait-il ? Arrivés dans le hall d'entrée, il se dirigea vers un bar et commanda une boisson. Je m'installa à côté de lui, perplexe.

« Est-ce que... vous allez bien ? »

Aventurine me regarda, surpris.

« Moi ? demanda-t-il.
- Oui. »

Il poussa un soupir.

« Pas vraiment. Je suis désolé de t'avoir embêté comme ça, ce n'est pas convenable.
- Vous désirez vraiment... ce genre de relation avec moi ? »

Il ne répondit pas et fixa son verre qui venait d'être servit. À ce moment là, j'avais l'impression qu'il venait d'abaisser son masque. Je pouvait voir toute la tristesse et la solitude dans ses yeux. Puis, la phrase qu'il avait prononcé hier me revint en mémoire : « Me donner de la compagnie tous les jours est déjà quelque chose d'important pour moi ». Il était seul, et désirais plus que tout au monde d'avoir quelqu'un avec lui. Mon cœur se serra. Je me devais de faire un effort pour lui, même si je devais lui servir de jouet ou quelconque autre chose. Ça ne pouvait pas être pire que mes années de service auprès de ce porc. Voir Aventurine aussi triste... Je me devais de faire quelque chose, surtout avec tout ce qu'il m'avait donné. Je pris le risque de poser ma main sur la sienne. Il leva lentement la tête vers moi.

« Enfait, je m'en fiche, dis-je. Faites ce qu'il vous plaît. Je ne suis juste pas habituée à ce genre de... paroles. »

Aventurine secoua la tête.

« C'est contre mes principes... »

Je rigola.

« Vous avez vraiment des principes ? »

Il retrouva le sourire et me leva le menton avec sa main de libre.

« Je serais toi, je ferais attention à ce que je dis, parce que je risque de vraiment faire tout ce qu'il me plaît~  »

Ça y est, le masque était revenu. Je ne savais pas si je devais être rassurée ou triste. Aventurine retira sa main de mon menton et bu son verre cul sec.

« M'enfin, je n'userais de ce moyen que quand tu auras assez confiance en moi. »

Je grimaça. Mince, ça ce voit tant que ça ?

« Oui, ça se voit. »

Je fit une nouvelle grimace, et Aventurine rigola.

« Que dirais-tu de remonter et d'aller dans un casino ? À moins que tu ne veuilles prendre un verre ?
- Non merci. »

Aventurine sembla satisfait que je réponde par une phrase et non par un hochement de tête. Il paya son verre et se leva. Je le suivis et remarqua que plusieurs personnes me devisagaient. J'accélèra le pas pour être au même niveau qu'Aventurine. Ces regards me mettaient tellement mal à l'aise... Aventurine me jeta un regard, avant de regarder le hall. Il passa son bras autour de mes épaules et se dirigea vers l'ascenseur, le pas toujours confiant. Je le laissa faire, surprise. Une fois dans l'ascenseur, Aventurine retira son bras. Il avait l'air furieux.

« Je ne supporte pas que les gens te regardent de la sorte. »

Je resta silencieuse. Pourquoi avait-il enroulé son bras autour de mes épaules ? Était-ce pour pour montrer que je lui appartenait ? Était-ce pour me rassurer, pour me dire que ces gens ne me toucheraient pas ? Je n'en était que moyennement convaincue, mais je savais désormais que je pouvais m'attendre de tout venant d'Aventurine.

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