⛁ ~ ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟞 ~ ⛁
Les six semaines qui suivirent furent pour l'instant les six meilleures semaines de ma vie. Aventurine veillait à ce que je prenne bien mon cachet tous les matins, et me demandais régulièrement si j'allais bien, physiquement et mentalement. Notre relation avait évolué, et nous étions plus colocataires que maître et servante. De temps en temps, à ma grande surprise, Aventurine me prenait dans ses bras et restait immobile quelques minutes. Au début, je me demandais pourquoi il faisait ça. Puis, je me rappelais sa confession au moment de nos retrouvailles. Il profitait de notre proximité, et je ne pouvais pas lui en vouloir. Tant qu'il ne faisait pas de choses déplacées... Nous avons mangé quelque fois avec Ratio, et j'ai bien heureusement réussi à avoir son numéro. Finalement, je le trouvais moins séduisant au fur et à mesure du temps. C'était juste un excentrique qui traitait tout le monde d'idiot. Finalement, à côté d'Aventurine, Ratio ne valait pas grand chose.
J'avais justement peur de ce que je ressentais pour Aventurine. Plus le temps passait, et plus j'avais du mal à rester sans lui, plus j'appréciais ses câlins et les discussions lunaires qu'on avait. En toute honnêteté, j'avais peur d'être amoureuse. Je ne savais pas comment gérer tout ça. Je n'avais jamais aimé personne, donc je ne savais pas ce que ça faisait. Je m'étais donc dit que j'allais partir quelques temps sur une autre planète, pour tenter de comprendre tous ces sentiments. Ratio m'avait conseillé le Luofu, et je me demandais comment j'allais annoncer mes "vacances" à Aventurine. Il était d'humeur boudeuse aujourd'hui, et je ne voulais pas l'énerver; je ne l'avais jamais vu énervé contre moi, et je préférais ne pas engendrer ce moment. Finalement, je le vis rentrer, et le fait qu'il porte son chapeau et ses lunettes n'étais pas bon signe. Il les retira en rentrant, et s'affala sur le canapé en posant sa tête sur mon épaule.
« Tout va bien ? demandais-je.
- Je ne sais pas... »
Il se redressa alors que j'haussa un sourcil, perplexe.
« (T/P), je... Quand on s'est retrouvé, je t'avais dis que je ne voulais pas de réponse à ma déclaration. Mais maintenant... Je... J'ai besoin de savoir ce que toi tu en penses. »
Je resta silencieuse. Il voulait sortir avec moi, et ne me le demanderait que quand je lui dirait ce que je ressens. Je serra légèrement les dents. Lui dire que je l'aime était certainement un peu faux, mais lui dire que je ne l'aime pas était faux également. Et je ne savais pas comment trancher entre les deux.
« Je ne sais pas vraiment, dis-je. Te dire que je t'aime ne serait pas exact mais... dire que je ne t'aime pas serait faux. »
J'avais évité son regard, et il resta immobile.
« Alors...
- Je crain que je ne puisse pas accéder à ta demande, Aventurine. »
Je sentis mon cœur se serrer quand il baissa la tête. Le pauvre...
« Merci (T/P), d'avoir été honnête... »
Il releva la tête et me fis un sourire. Je lui souris en retour, mais je me sentais mal. Il avait certainement un grand espoir... Il se leva et me fit un petit signe avant de partir dans la chambre. Je fixa la porte, attristée. Mon téléphone vibra, et je vis que j'avais un message de Ratio :
« Alors, prête pour le Luofu demain ? »
Je fis la grimace. Ratio devait m'emmener au Luofu, mais là...
« Désolé j'ai un imprévu, j'irais au Luofu plus tard. »
Je vis Ratio longuement écrire, puis s'arrêter. Je n'eu pas de message, et soupira. La prochaine fois que je le vois, il va m'ignorer, ça c'est sur... Aventurine revint dans le salon et s'assit dans le canapé avant de lever la tête vers le plafond. Il avait l'air tellement triste... Il se mit à rigoler, puis posa sa main sur son visage en se calmant. Je ne pouvais pas le laisser dans cet état, le pauvre... Il n'avait que moi, et je venais très certainement de ruiner tous ses espoirs... Oh, Aventurine...
« Aventurine... ? »
Il retira sa main et tourna la tête vers moi.
« J'ai changé d'avis. »
Il se redressa.
« Vraiment ?
- Oui, je... Je pense que c'est mieux comme ça. »
Aventurine se leva pour s'assoir à côté de moi et me prit dans ses bras.
« Je suis un peu perdue dans mes sentiments, dis-je. Mais... voilà, j'ai pris ma décision.
- Merci, (T/P)... »
Il resta un instant immobile, sans rien dire, avant de se redresser légèrement
« J'aimerais que tu m'appelles Akavasha...
- Akavasha ?
- Oui. C'est mon vrai prénom... Aventurine n'est qu'un surnom. »
J'étais un peu vexée qu'il m'aie caché son prenom, mais j'étais aussi contente qu'il m'en parle.
« Est-ce que... je peux me permettre de te demander pourquoi tu caches ton prénom ?
- Disons que... Ma vie a basculé et mon prénom est devenu inutile... Mais... J'aimerais que tu m'appelles par mon prénom... Pour que je puisse être enfin moi même. »
Je le fixa, surprise. Il enfoui sa tête dans mon cou et reprit son discours.
« Cela fait tellement d'années que je dois jouer ce rôle... Le rôle de pion mais de maitre de jeu. Le rôle de l'idiot mais d'intellectuel. Je ne savais plus qui j'étais moi même... Penacony m'a mit à l'épreuve, et j'ai su que je ne pouvais pas continuer comme ça. J'ai besoin de quelqu'un avec qui être vraiment moi... Et je ne pourrais jamais choisir quelqu'un d'autre que toi. »
Je souris et posa ma main dans ses cheveux. Je ne pouvais pas lui donner tout ce qu'il voulait, mais je devais faire un effort pour lui. Après tout, il m'avait sortit de plus de dix ans dans la même maison. Il avait toujours pris soin de moi. Je lui devais bien la pareille.
« Je serais ravie d'être la femme grâce à qui tu peux être toi même, Akavasha. »
Il se redressa et déposa un baiser sur mes lèvres, qui me donna l'impression d'avoir une explosion de chaleur et de papillon dans le ventre. Je me laissa aller et répondit, bien que maladroitement au baiser. Je ne m'étais jamais sentie aussi maladroite de toute ma vie. Il recula en rigolant légèrement.
« Tu es adorable. »
Je sentis mes joues chauffer, gênée. Il caressa ma joue avec un sourire.
« Tu verras, tu seras plus à l'aise avec le temps. »
J'hocha la tête, et Aventurine -non, Akavasha- se leva.
« On devrait aller dormir, qu'est-ce que tu en penses ?
- Oui, tu as raison. »
Je partis dans la salle de bain pour me changer, et me glissa avec plaisir dans le draps. Akavasha me rejoins rapidement, et passa sa main dans mes cheveux. Je frissonna, un peu surprise, et détourna les yeux. Ses mains dévièrent sur mes joues, et je vis qu'il avait l'air très sérieux.
« Je vais être sincère avec toi, (T/P). J'ai cruellement envie de te voir nue. Rien que pour moi. »
Je sentis mes joues chauffer. Il voulait vraiment... ?
« Mais, reprit-il, ce serait mal venu alors que tu viens de finir ton traitement et que... tu as vécu une expérience assez traumatisante. »
Mais il avait un regard de braise qui ne faisait aucun doute sur ses envies qu'il avait tue depuis longtemps pour éviter de m'embarasser. Mais maintenant que ce problème de sentiments était réglé, il pouvait enfin se laisser aller. Je soupira légèrement. Il fallait que je sois méthodique. Je n'avais pas envie de le faire, et je ne voulais rien avoir de nouveau en moi. Mais plus tôt je l'aurais fait, plus tôt j'aurais du répit jusqu'à l'éventuelle prochaine fois.
Alors, sous le regard subjugué d'Akavasha, je me levais et commença à retirer lentement ma chemise.
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