⛁ ~ ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙 ~ ⛁

« Aïe ! »

Je recula brusquement mon bras, et Marie soupira.

« Sérieusement, (T/P)... Je ne sais pas comment tu fais pour résister aux coups de fouets mais crier au moindre petit soin.
- Mais ça pique ! »

Marie me prit le bras et appliqua de nouveau la compresse. Je grimaça. Elle secoua la tête pour rejeter ses cheveux noirs en arrière, avant d'enrouler un bandage autour de ma blessure. En effet, je venais de me faire fouetter à sang par mon Maître parce que j'avais tenté une nouvelle fois de m'échapper. C'est malheureusement la 365eme fois que je me rate. Je lâcha un soupir de frustration pendant que mon amie me tourna pour soigner mon dos.

« Tu devrais chercher un autre maître, me dit Marie.
- Et puis quoi encore ? Je veux être libre, moi ! »

Je secoua les jambes pour m'occuper pendant que mon dos me brûlait à cause des compresses d'alcool. Une autre servante entra dans la chambre et poussa un cri de surprise.

« Mon Dieu (T/P) tu es dans un de ces état ! Il faut que tu arrêtes de fuguer, je t'en supplies ! »

Je me tourna vers mon amie, faisant soupirer Marie qui voulait que je reste immobile.

« Mais je vais bien, Jeanne, vraiment...
- Tu vas finir par mourir, si tu continues !
- Tant mieux ! Je serais enfin délivrée de cette servitude ! »

Je lui souris à pleine dent, mais elle me regarda tristement.

« S'il te plait, n'essaie pas de te suicider...
- Et pourtant, je suis sûre qu'avec un drap... Aïe, Marie ! »

Celle-ci venait d'asperger mon dos d'alcool, et j'avais l'impression que mon dos allait se désintégrer. Je lâcha une plainte alors que Marie retirait sans tendresse le liquide qui coulait.

« Tu as déjà tenté quelque chose, tu vas finir par avoir le corps rempli de cicatrices, aucun homme ne voudra de toi ! dit-elle sèchement.
- Je ne vis pas pour être désirée par un homme, dis-je dans un haussement d'épaules.
- Tu pourrais faire fortune si tu épousais un homme riche ! Tu es jolie, je suis sûre que plein d'hommes voudraient de toi !
- Oh oui, acquiesca Jeanne. J'en suis presque jalouse !
- Mais si tu continues tes tentatives de suicide et de fugue à tour de bras, tu seras pleine de cicatrice, et tu deviendras laide et repoussante. »

J'éclata de rire, à la surprise de mes amies. Ma vie serait bien triste si les hommes se mettaient à me désirer ! J'avais envie de vivre une vie libre, en sachant que je peux voyager partout à mon bon plaisir ! Découvrir la vie dehors avant d'être rattrapée par la réalité et devoir trouver un boulot, un appart, un mari... Et glisser dans une routine aussi ennuyante que de servir ce vieux. Mes pensées rêveuses s'interrompirent quand une autre servante arriva.

« (T/P), dit-elle, le Maître veut te voir. »

Je lâcha un soupir et remit ma robe et mon tablier en sortant de la salle. En chemin, je refis mon chignon. Qu'est-ce qu'il me voulait, encore ? Une punition ? Avait-il découvert que c'est moi qui avait mis de la dynamite dans sa soupe la semaine dernière ? Je frissonna à l'idée de me faire battre à nouveau. J'avais beau faire croire aux filles que ça ne me faisait rien, je passais toujours du temps seule à pleurer après avoir reçu ma punition. Et une fois que j'avais estimé que j'avais assez fait la pleurnicheuse, j'allais voir mes amies et me faisait soigner, comme si ce n'était rien.
Une fois devant la porte du salon, je souffla avant d'entrer dans la pièce. Mon "maître" trônait au milieu de son canapé, un verre de vin à la main.

« Tu es debout, (T/P), je suis ravi. Je reçois des invités pendant toute une semaine, et les servantes auront leur tenue allégée. Je ne veux pas te voir cette semaine, tu vas faire peur aux invités avec tes blessures. Compris ?
- Oui, Mo...Maître. »

Il hocha la tête, satifait, et prit une gorgée de vin avant de me faire signe de sortir. A peine j'avais mis un pied hors de la pièce que Marie et Jeanne me prirent les mains.

« Tout va bien ? demanda Marie.
- Est-ce qu'il t'a fait une demande déplacée ?
- Pas du tout, dis-je. Il m'a juste dit de rester dans l'ombre pendant une semaine, parce qu'il recevait des invités et qu'il ne voulait pas qu'ils voient des servantes aux corps mutilés. »

Les deux jeunes femmes baissèrent la tête.

« C'est pas grave ! clamais-je. J'aurais une semaine pour tenter de m'échapper ! »

Elles me regardèrent l'air de dire "n'essaie même pas", et je poussa un soupir amusé. J'entraîna ensuite les filles dans notre dortoir pour aller dormir. Je n'étais pas fatiguée, mais dormir après avoir reçu des coups de fouets et pleuré me fera du bien. De plus, je pourrais dormir à souhait demain, car il ne surveille jamais le travail qui se fait dans l'ombre. Il faut que ce soit présenté comme il le veut, quand il veut, mais tant qu'il y aura des femmes qui travaillent, je pourrais dormir. Car, à mon plus grand désespoir, il y avait des filles qui aimaient ce travail, qui se lève à cinq heures du matin et se couche à deux voir trois heures pour que tout soit parfait. Je ne comprenais pas ces femmes qui travaillent d'arrache pied alors qu'elles ne seront pas payées en conséquence. M'enfin ! Ce n'était pas mon problème, et elles me permettaient de ne pas trop travailler pendant ces périodes là, car les servantes créaient des petits groupes qui ne parlaient pas entre eux. Donc c'était chaque groupe pour sa pomme, et je préférais largement ça aux femmes lèches bottes qui se plaignaient au Maître dès que quelqu'un ne faisait pas son boulot. De toute façon, on était tellement que ma journée tranquille ne se ressentirait même pas. Je me glissa sous les draps avec plaisir et fit signe à mes amies pour leur dire bonne nuit, avant de me laisser emporter par le sommeil.

Le lendemain, ce fut avec plaisir que je me réveilla après l'heure du repas de midi. Plus personne n'était dans le dortoir, et je me doutais bien que je ne pourrais pas manger avant ce soir; à moins de chaparder un peu de nourriture. Je pris mes affaires pour prendre une douche bien chaude. J'irais manger après. Je parcourais les couloirs jusqu'aux salles de douche, ou j'alluma l'eau chaude avec plaisir. Il n'y a rien de mieux qu'une bonne douche bien chaud après un sommeil réparateur ! L'idée d'une sucrerie après tout ça me mit de bonne humeur. Finalement, le Maître pouvait avoir autant d'invités qu'il le voulait, j'en serait ravie ! Je me savonna avec plaisir, retirant mes bandages en admirant mes blessures de guerre. Je rigola sous la douche alors que l'eau me piquait. Je lavais alors mes cheveux (c/c) en me massant le crâne. Qu'est-ce que je voulais passer ma vie comme ça ! Me balader à Penacony et trouver un rêve, et faire ma vie... Je secoua la tête. Si je n'arrivais pas à m'échapper, mes envies de balade ne servaient à rien. Je m'essuya et enfila ma robe et mon tablier, avant de sécher mes cheveux et de faire un chignon. Je partis en cuisine et fu ravie de voir qu'il restait des gâteaux du petit déjeuner. J'en pique quelques uns et part dans le jardin intérieur. Je savais que personne ne viendrait me déranger. Je m'assis alors sur les marches en savourant mon repas. Que demander de mieux ? Mon "Maître" venait de me donner une semaine de vacances sans le savoir, en me donnant des milliers de chances de m'échapper. Et je comptais bien saisir cette opportunité.

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