Chapitre 8
Point de vue de Lévy
Conformément à ce qui avait été dit hier soir, Dayan était venu me chercher dans la matinée. Le prince Gajeel ne s'y étant point opposé, je pus donc passer toute la journée avec le chevalier, sans m'inquiéter de rien !
Ce fut si agréable... Je n'avais eu à craindre d'aucune sanction ou réprimande de la part du prince de toute la journée. Je n'eus à exécuter aucune corvée non plus. J'étais simplement là, simplement moi, simplement Lévy, en compagnie d'un ami.
Et accessoirement le seul, mais... ce n'était qu'un détail !
Cette journée m'avait fait beaucoup de bien. Et à ma grande surprise, j'eus le droit de passer la journée qui suivie avec le châtain. Puis le jour d'après et le jour suivant et ainsi de suite jusqu'à aujourd'hui.
Depuis la soirée du bal, l'attitude du prince était étrange. Il faisait tout à coup des choses que je ne l'avais jamais vu faire. Et moi depuis, je n'avais pas osé questionner Dayan. Oui le questionner sur son armure, cette armure en acier noir qui ressemblait énormément à celle du monstre de mes cauchemars.
Ce que le prince avait dit ce soir-là m'était resté en tête... Et plus que d'y penser constamment , j'avais besoin d'être rassuré. Oui, j'avais besoin d'entendre que tout cela était bien un énorme mensonge, que ce genre d'armure n'était effectivement pas un honneur réservé au plus cruel et violent, avec une explication qui dissiperait toutes craintes.
Combien même le prince avait avoué avoir menti ; j'avais besoin de l'entendre de la bouche de Dayan... J'avais vraiment besoin de ça...
Je ne le soupçonnais pas d'être un homme cruel et violent ! J'avais... J'avais juste besoin d'être rassuré...
Mais j'étais peur d'ouvrir la bouche pour aborder le sujet. C'était si délicat... Dayan pouvait se sentir offusqué et très mal prendre la question alors... Alors je n'avais rien dit...
J'avais trop peur de le vexer et que cela l'emmène à ne plus vouloir de ma compagnie. Si cela venait à arriver, je me retrouverai à nouveau seule au monde...
Au delà de ça, j'étais grandement attachée à lui. En un mois, nous nous étions encore davantage rapprochés qu'au départ. Je passais littéralement tout mon temps avec Dayan. Mais journée s'artuculait autour du châtain. Cela faisait donc à peu près un mois que je n'avais eu presque aucune interactions avec son altesse le prince.
Nous ne dormions même plus emsemble ; c'était pour dire...
Il arrivait cependant que je sente sa présence de temps à autre durant la nuit. Il arrivait que je sente son léger parfum musqué se diffuser dans la chambre et même ses bras m'enlacer tendrement ou la douceur de ses caresses sur son visage. Mais une fois le jour levé ; j'étais toujours seule. La chambre est aussi vide de présence qu'à mon couché et la place à les côtés toujours aussi froide. C'était comme si, son phantom hantait mes nuits. Et bien que cela soit un peu effrayant dans un sens ; cela me convenait.
D'ailleurs, il m'avait ordonné et faire promettre de toujours revenir dans ses appartements pour y dormir. Plus précisément, dans son lit, du côté gauche, là où j'avais pour habitude de me coucher lorsqu'il était encore là. Sur le moment, je n'avais pas saisie. Pourquoi avait-il autant insisté et même fait promettre ? Car après tout, un ordre aurait suffit.
C'est lorsqu'il se mit à découcher que je compris.
Du jour au lendemain, il arrêta de me rejoindre dans le lit. Il quittait la pièce dès lors que je revenais de mes journée avec son cousin, pour aller je ne sais où. Puis, il finit par ne plus attendre mon retour pour s'en aller et ne plus vraiment revenir dans sa propre chambre à coucher. Je ne savais même pas où il dormait.
C'était vraiment étrange et intriguant.
Puis...
Puis il fallait avouer que dormir seule... N'avait et n'était toujours pas une partie de plaisir. Alors sa présence, même fantôme, me faisait du bien.
Après tout ce temps à partager ma couche avec lui ; j'avais fini par m'habituer à la présence du prince. Cette dernière m'apaisait, même, lorsque j'en avais besoin. Et ce, bien qu'au départ cette proximité fut extrêmement difficile pour moi.
Des mois durant, il m'avait imposé de passer toutes mes nuits avec lui et voilà qu'il disparaissait tout à coup, sans la moindre explications en plus !
Depuis la nuit du bal, le prince Gajeel m'avait comme renier. Et à vrai dire... Je ne savais pas si cette absence signifiait une bonne ou mauvaise chose... Mais en attendant que cela se précise, elle me permettait de passer du temps avec Dayan.
Depuis cette soirée, mes journées avaient grandement changé. Elles se ressemblaient toutes mais je n'allais pas à m'en plaindre !
Je me réveillais, faisais ma toilette puis j'allais rejoindre Dayan dans ses quartiers. Là où nous mangions emsemble. Puis nous discutions un long moment, avant qu'il ne s'absente pour remplir ses obligations. Cela durait en moyenne toute l'après midi. Pendant ce temps, j'avais la permission d'aller là où bon me semblait, en restant dans l'enceinte du château, bien évidemment.
J'utilisais ce temps libre pour libre pour secrètement observer son altesse le prince s'entraîner. Oui secrètement.
Cette sorte de voyeurisme commença lorsque je découvris un jardin caché, derrière une entrée dérobée, camouflée dans une impasse. Elle menait à une serre, un grand jardin intérieur. C'était un endroit verdoyant. Il y faisait bon, bien meilleure que dans le reste du château. Les variétés de fleurs et d'arbres que l'on pouvait y trouver étaient incontestablement d'ailleurs. J'avais eu l'impression d'avoir trouvé une oasis au milieu de cet endroit froid et sinistre. C'était vraiment très beau et chaleureux dans un sens. Cet endroit me faisait un bien fou ; j'aimais y penser du temps. D'autant plus que je pouvais y croiser le prince sans me faire gronder.
La première fois que ce fut le cas, je pris peur. Si bien que je m'étais cachée en priant pour ne pas être découverte. Et au lieu de fuir lorsque l'occasion se présenta, j'avoue avoir été excessivement imprudente en choisissant de l'épier à son insu.
Je ne sais pas trop pourquoi je fis cela...
Mais ne pas avoir fuit m'avait permis de voir une nouvelle facette de sa personne. Il est vrai que le prince arborait une expression si singulière lorsque était dans ce lieu...
Chaque fois que je l'appreçevais, il semblait si préoccupé... Pourtant, il s'entraînait au maniement de l'épée. Un peu comme si ça lui permettait de se sentir mieux, plus léger. Il répétait assidûment les mêmes gestes des heures durant. Suite à quoi, il prenait le temps de silencieument se recueillir au près d'un gigantesque arbre en fleur. Cet arbre était au centre de la serre et surplombait tout le reste. L'arborescence semblait posséder une valeur sentimentale bien particulière pour le brun ; il n'oublie jamais d'y déposer des fleurs. Le prince retournait ensuite à son entraînement quelque minutes, avant de repartir torse nu, la chemise dégoulinante de sueur sous le bras.
Honnêtement, c'était bien la première fois que je le voyais se recueillir. Il n'avait pas l'air du genre à le faire. Surtout aussi régulièrement. J'aurais bien voulu en savoir plus à ce sujet...
En tout cas, j'étais bien heureuse d'avoir trouvé ce jardin floral. J'avais d'ailleurs décidé d'y passer le plus de temps possible. C'était pour cela que chacun fois que Dayan s'absentait, je m'y rendait.
La serre était isolée ; elle était pile ce qu'il me fallait. On ne pouvait uniquement y accéder que par un passage dissimulé dernière une impasse. Je l'avais trouvé un peu par hasard en regagnant les appartements du prince.
Malgré les encouragements de Dayan, il m'était impossible d'attendre son retour en me promenant dans les couloirs du château. Au départ, c'était ce que je faisais le sourire aux lèvres mais... Je fus vite contrainte d'arrêter, en m'apercevant que les domestiques s'irritaient de me voir ainsi errer dans les couloirs.
Enfin bon !
Après ma lecture, ou sieste selon mes besoins, je regagnais véritablement la chambre du prince avec discrétion, pour y attendre Dayan. Je ne lui avais pas parlé du passage secret. Je ne savais pas trop pourquoi je ne l'avais pas fait. Peut-être était-ce par peur qu'il m'en interdise l'accès ? Ou qu'il prévienne le prince de ma présence là-bas ? Je ne savais pas trop...
Quoi qu'il en soit, suite à cela, Dayan venait me retrouver avec une pâtisserie que nous dégustons en attendant l'heure du dîner, le tout en échangeant sur sa journée. Une fois prêt, nous mangions le repas du soir ensemble dans une salle qui était dédié. Après quoi, je regagnais définitivement les appartements du prince. Je prenais ensuite un bain, puis allais me coucher pour dormir jusqu'au lendemain. Et je réitérais cela, jour après jour.
Bien que ce soit redondant, j'appréciais ce rythme de vie.
Étant donné que je passais beaucoup de mon temps avec Dayan, je pus l'observer ; un peu comme je l'avais fait avec le prince quelques mois plus tôt. Et comme je le présumais, le chatin était un homme aimable, très respectueux et plutôt soucieux des autres, dans la vie de tout les jours. Peut-être même un peu trop à mon goût.
Sans vraiment pouvoir me l'expliquer, j'avais eu, à plusieurs reprises, une sorte de malaise vis-à-vis de son attitude envers moi ou des serviteurs. Pourtant, il n'avait rien fait de mal ces fois-là. Dayan n'avait jamais rien fait d'étrange. Il ne faisait qu'être lui-même ; souriant et aimable, en toutes circonstances.
Alors... je me sentais coupable et honteuse...
Bien que je ne puisse pas vraiment le contrôler, je m'en voulais énormément de ressentir cela. C'était un peu comme si mon subconscient me hurlait qu'une personne aussi parfaite, sans le moindre défauts ne pouvait pas exister, qu'elle était forcément fictive, irréelle, inventée de toute pièce. Et que par conséquent, je devais m'en éloigner.
À bien y réfléchir, il est vrai que Dayan allait toujours dans mon sens. Je ne saurais dire s'il se rangeait volontairement de mon côté ou si nous étions juste toujours d'accord ?
Cette seconde éventualité était possible mais j'avais été interpellé de constamment être d'accord, en tout et pour tout, avec une personne qui avait vécu une vie et une éducation si différente de la mienne. De plus, j'avais pu constater, au file des jours, combien il pouvait être doué avec les mots. Or, Virte m'avait enseigné d'intensément me méfier de ce genre de profil.
Mon précepteur disait que je devais apprendre à voir au-delà des mots ; car il arrivait que certaines personnes ne soient pas sincères, dans leurs dires, ou qu'elles puissent tenir un discours duplice. Virte me répétait de me méfier de ceux qui semblaient être trop parfaits. C'était peut-être à cause de cela que j'avais ce malaise à l'égard de Dayan. En tout cas, que ce soit cela ou non ; je ne voulais pas de ce sentiment hypocrite. Bien que je ne connaissais Dayan que depuis peu ; j'étais profondément et sincèrement convaincue et persuadée qu'il n'y avait rien à craindre de sa part.
C'était un homme droit et intègre. Rien dans son attitude ne m'avait choqué, froissé ou contrarié. Il avait aussi cet aspect provocateur qui rendait authentique sa personnalité. D'ailleurs, il savait se montrer très... troublant ?
Hormis ce dernier point, son attitude était celle d'un gentil homme. Dayan était totalement le genre d'homme que j'appréciais. Et à priorie, j'étais le genre de demoiselle qu'il appréciait aussi. Il me l'avait clairement dit. Plus encore, il m'avait avoué ses sentiments. Depuis, il ne s'en cachait pas et ne manquait pas une occasion de me les rappeler.
Ça m'avait surpris ; je ne m'y attendais pas. Étant d'un naturel charmeur, je pensais qu'il agissait pareillement avec toutes les jeunes filles ; sans vraiment se rendre compte de l'effet qui pouvait nous faire. Cependant, je ne le voyais pas comme un donjuen. Il suffisait de passer un peu de temps avec lui pour comprendre qu'il n'était pas ce genre d'hommes. À mes yeux, il était juste un peu trop spontané. Il ne se souciait pas vraiment du reste. Son seul but était de troubler son interlocutrice, sans aucune autre arrière pensé. Il ne vivait que pour l'instant présent. À l'image d'un enfant, il n'avait qu'en tête de "s'amuser". Je le pensais espiègle et très peu conscient à ce niveau.
Mais j'avais tort.
Il était très conscient. D'ailleurs, la première chose qu'il fit, lorsque nous nous retrouvâmes seuls la matinée qui suivie le bal, fut de s'expliquer, concernant le baiser qu'il m'avait pris la veille. Puis il s'en excusa.
"Bien que j'en mourrais d'envie ; je n'aurai jamais dû t'embrasser sans ton accord... J'ai bien conscience que ça ne se fait pas. Je te demande pardon. Je serais plus vigilant à l'avenir et ne recommencerai plus sans ta permission ! Alors s'il te plaît..."
Je m'en souviens encore, sa voix était étouffée.
"S'il te plaît... Ne soit plus aussi tendu et mal à l'aise... Ça me fend le cœur de te voir ainsi en ma présence... Je t'en prie Lévy..."
Au départ, nous étions partis pour nous embrasser. L'un comme l'autre, nous le voulions. Puis le prince est arrivé. Sans son intervention, nous aurions échangé un baiser de toute manière. Alors... vous comprenez bien que j'avais été embarassée de l'entendre dire.
"Je le voulais tellement... J'avoue avoir agit sous l'impulsion du moment, par jalousie pour être honnête... En voyant Gajeel t'emmener avec lui, mon corps à réagit seul. Je sais qu'il aurait été plus sage de ne rien faire et vous laisser partir mais... Je n'ai pas pu m'en empêcher."
Dayan parvenait à concilier la flatterie aux excuses comme nul autre. Il était particulièrement habille et tout cela semblait être si naturel pour lui.
"Comme tu l'as déjà sûrement compris, tu me plais vraiment beaucoup. En réalité ça va plus loin que ça ; je suis littéralement tombé sous ton charme. Mais ne t'en fais pas, j'ai bien conscience que l'on vient de se rencontrer. J'ai aussi conscience de la délicatesse de ta situation ; alors je patienterai le temps qu'il faudra."
Il avait cette fâcheuse tendance à me dire de si belles choses, de façon si agréable et spontanée. Le genre de paroles irrésistibles, que n'importe quelle jeune femme de mon genre aimerait entendre, de la bouche d'un jeune homme tel que lui.
Et c'était exactement cela qui me bloquait. Puis avec du recule, je me rendais compte que tout cela allait bien trop vite pour moi. Heureusement, le châtain ne m'avait pas demandé de me prononcer à son propos ce jour-là. Il ne m'avait pas non plus questionné sur ce que je ressentais. D'ailleurs, il ne le fit jamais.
C'était un grand soulagement car je n'aurais su lui répondre. Par ailleurs, j'avais tâché d'être la plus neutre possible. Je n'acceptais rien mais ne refusais rien non plus ; c'était très vague. Ce fut ainsi jusqu'à ce qu'une phrase me revienne.
"Il n'est pas bon de réveiller l'Amour avant l'heure."
Virte avait pour coutume de dire cela. Aujourd'hui, je trouvais cela amusant de constater combien tout ce qu'il pouvait dire était sage et vrai.
Quoi qu'il en soit, il le répétait, sans arrêt, à Thomass et Rose depuis leurs enfance. À juste titre d'ailleurs ! Et je ne l'affirmais pas à cause des sentiments que j'avais longtemps éprouvé pour Thomass. Il y avait une véritable démarche derrière cela.
Réveiller l'amour impliquait obligatoirement de s'attacher à une autre personne. Par conséquent, il fallait pouvoir offrir toute notre affection à cette dernière, répondre, au mieux, à ses besoins. Autrement dit, toujours être un plus et jamais frein pour elle. Mais l'amour ne se résumait pas qu'à cela. Tout être humain aimait et désirait d'être aimé, en retour. Et ce même si cela ne pouvait se faire. L'Homme avait tendance à en attendre autant de la personne qu'elle affectionnait. Ou du moins, il le désirait ardemment.
C'est ainsi que dans la mesure d'un amour à sens unique ; certains parvenaient à le grader pour eux. Tandis que d'autres n'y arrivaient tout bonnement pas. Il y avait aussi le cas où les deux s'aimaient mais ne pouvaient et ne pourront jamais vivre leur amour. Certains l'acceptaient et renonçaient à être ensemble, sans pour autant arrêter de s'aimer. Tandis que d'autres le refusaient, quitte à périr à deux. Le conseil de mon percepteur s'appliquait à divers cas de figure, mais le principe était le même.
Je le savais déjà mais... Comme les sentiments pouvaient être complexes... Il était si... Si difficile de toujours bien composer avec eux.
Selon moi, il fallait faire preuve d'une grande sagesse, d'un courage à tout épreuve et d'une bienveillance particulièrement accrue pour choisir de ne pas réveiller l'amour, ou le faire taire.
Le conseil de Virte semblait si anodin au première abord mais était, en réalité, plein de sens et de profondeur.
Bien que nos cœurs nous exposaient à des situations délicates ou douloureuses, ce principe permettait de réduire les dégâts ou les mauvaises expériences de façon très significative.
Dans le cas de Thomass et sa fiancée, ils avaient évité énormément de complications, en appliquant ce conseil. L'un comme l'autre ne pouvait se permettre d'échouer aux épreuves de chevaleries. Surtout que suite à cela, ils auraient été séparé, l'un de l'autre, sans la possibilité de se retrouver. Ils choisirent donc de faire taire leurs sentiments, le temps d'achever leur apprentissage, obtenir la reconnaissance du roi, ainsi que le titre de chevalier puis... Puis une fois que tout fut terminé, mis en règle ; ils retournèrent l'un vers l'autre, pour enfin s'avouer mutuellement leurs sentiments.
En agissant de la sorte, ils avaient, non seulement, éloigné toutes distractions à leur objectif mais s'étaient garentis un avenir ensemble. Cela avait dû être une grande source de motivation pour réussir, si ce n'était la plus grande. Patienter leur avait aussi permis d'éprouver leur sentiment. Avec le recul, je n'y voyais que du possessif. Bien que sur le moment, cela avait dû être bien douloureux pour eux.
Parfois, ne pas réveiller l'amour consistait à renoncer à ses sentiments, pour le mieux de la personne aimée, de nous mêmes ou voir des deux parties...
Peu importe le cas de figure ; il s'agissait là d'une décision particulièrement pénible à prendre.
Oui, ça l'était. C'était certes le cas mais elle était, ô combien, nécessaire. Je dirais même impératif. Car après tout, la douleur des débuts sera toujours moins grande que celle qui découle de sentiments entretenus depuis longtemps. Il fallait le faire lorsqu'il était encore possible de le faire...
Sinon quoi, la peine était la seule chose qui nous attendait au bout du chemin.
Bien évidemment, il fallait rester sage et ne pas abuser de ce conseil, ou le sortir de son contexte. La plupart des gens vivaient leurs amours, sans avoir à s'en soucier. Mais d'autres n'ont eu, au contraire, de cesse de devoir y faire attention. Quand à certains, ils étaient emsemble mais ne s'aimaient pas vraiment. Et d'autres encore se risquaient à vivre une histoire dans des conditions déplorables. Et cela pouvait très bien fonctionner comme être un véritable désastre.
En bref, chaque cas était différent. Je ne pouvais pas établir de cases préconçues et faire d'un cas une vérité générale. Il était tout de même question de sentiments. Le simple fait que les antithèses "Les opposés s'attirent" et "Qui se ressemblent s'assembles" étaient aussi vrai l'une que l'autre imageait parfaitement la complexité des sentiments amoureux et leurs paradoxes.
Mais dans mon cas, il me semblait logique d'appliquer le conseil de mon précepteur.
J'étais devenue une esclave ; celle du prince Gajeel, et ce, même si je ne le voyais plus ces derniers temps. C'était triste à dire mais ce dernier disposait de moi comme bon lui semblait. Il pouvait en théorie faire de moi tout ce qu'il voulait. Il lui suffisait de faire usage de la force, pour me contraindre, si je m'y opposais. Il pouvait, tout aussi bien, me ôter la vie si l'envie l'en prenait. Il était donc inconcevable, dans ma situation, d'en plus m'éprendre de quelqu'un. Surtout s'il s'agissait d'un proche du prince... Je l'avais vu, ce dernier était capable de s'en prendre même à une personne qu'il appréciait énormément sous l'effet de son impulsivité. De plus... Je n'étais même pas sûre de mes sentiments pour Dayan.
J'avais conscience que le chevalier ne me laissait pas indifférente mais je ne pouvais pas dire si ce n'était que charnel ou pas. Ou plutôt... Je pouvais encore empêcher que cela aille plus loin qu'une attirance physique. Je pouvais encore empêcher le développement des micro-sentiments que j'avais déjà. Si je pouvais appeler cela ainsi. J'étais encore en pleine possession de mes émotions et de mon affection.
Je me devais de ne pas réveiller l'Amour.
Décider de ne pas le faire, s'apparenterait à jouer avec le feu. Non pas une petite flamme presque inoffensive et facilement maîtrisable mais avec un brasier immense, incontrôlable, imprévisible et particulièrement dangereux. Le genre de feu qui détruisait tout sur son passage. Puis même sans cela... Je ne voulais plus être la source d'une querelle être Dayan et le prince. Une fois m'avait amplement suffit.
C'était avec un petit pincement au cœur que j'avais finalement décliné les avances de Dayan. Mais le chatin me répondit qu'il n'abandonnerait pas aussi facilement. Oui... Il ne me rendait pas les choses faciles mais bon j'avais pris ma décision.
Suite à cela, nous fîmes comme si de rien était. Encore aujourd'hui, nous n'en parlions pas.
Et voilà, une fois de plus, je quittais la chambre du prince pour défier les regards méprisant des domestiques et rejoindre le châtain.
Je ne le savais pas mais il avait prévu un programmes tout particulier pour aujourd'hui. Après avoir déjeuner avec lui, Dayan m'annonça qu'il avait obtenu la permission de me faire sortir du château fortifié. Lorsque que je l'entendis ; je me mis à sauter de joie. Quelle bonne surprise. J'allais pouvoir sortir ! Autant dire que j'étais comme une puce.
Dayan tenu la promesse qu'il m'avait fait, il y a quelques jours. Nous sortîmes du château en ce qu'il appelait un carrosse et nous fîmes le tour du village qui bordait le château. C'était la première fois que je voyais ce dernier de l'extérieur. La structure où résidait le prince et ses sujets étaient très impressionnante. De l'extérieur, elle semblait complètement imprenables. Quant au village autour, il était immense ! Même en carrosse nous prîmes plusieurs heures avant d'en faire le tour. Il est vrai que nous nous arrêtions souvent pour discuter avec les habitants ou visiter les commerces. Mais même sans cela ; la visite aurait était longue.
J'étais particulièrement émue. C'était la première fois que je sortais de ma prison, depuis mon arrivée. Vraiment les mots me manquaient... J'étais si reconnaissante envers Dayan d'avoir permis cela. Même chez moi, je n'avais pas le droit de me promener de la sorte. Je ne pensais pas accéder à ce privilège dans ma captivité.
Tout était si... Authentique ! C'était exactement ainsi que j'imaginais la vie de mes sujets, au royaume. Il y avait tellement de stimulis en même temps, tellement de vie partout... C'était vraiment merveilleux et fascinant !
Je me rendais compte que les rues étaient bien différents de celles qui étaient décrites dans mes livres. Les gens ne semblaient pas malades ou affamés. Nous ne croisâmes pas un seul mendiant. Chacun aidait son prochain avec le sourire. Les rues étaient toutes pavés et très propres aussi. C'était bien là première fois que mes livres se trompaient. Earthland, ou du moins le royaume d'acier n'était pas une terre stérile, ravagée par la guerre comme décrit dans ces derniers. C'était tout le contraire. Et ses habitants n'étaient pas des mécréants, assoiffés de violence et de sang. Mes livres avaient tout faux. Après... c'était des ouvrages qui dataient de plusieurs dizaines d'années... Mais tout de même de là à être aussi loin du compte...
Peut-être, père avait il fait modifier les passages qu'il parlait de ces terres ? Je ne le saurais sans doute jamais.
Quoi qu'il en soit, cette journée avec Dayan était incroyable. Elle se hissait très facilement dans mon classement des meilleurs journées de ma vie. Je ne l'oublierai jamais et la chérirai pour toujours. L'un des rêves, qui me tenait le plus à cœur, s'était réalisé !
C'est les yeux pleins d'étoiles et la tête pleine de beaux souvenirs que je gagnais le château avec Dayan, en fin de journée. Ce dernier n'avait de cesse de sourire. Il semblait vraiment très heureux de me voir aussi ravie.
Et alors qu'il me raccompagneait jusqu'aux appartements du prince, il m'arrêtais en chemin.
Dayan:-《 Lévy... Lévy je me demandais... Enfin !...euh... Que-... Que dirais-tu de t'enfuir avec moi ? Si tu acceptes, tu n'aura plus à supporter cet imbécile de Gajeel ! Promis ! Et... Et je me chargerai de tout ! Nous pourrions partir et trouver un chez nous ? Et...-enfin ... 》
Je rougissais pronctement à sa proposition.
Moi:-《 Mais-mais !... *rougit* Haha mais qu'est-ce que tu racontes... 》
Dayan:-《 Je suis très sérieux. Je sais que de ton point de vue, mes mots semblent sortir un peu de nulle part mais j'y ai longuement réfléchi avant de te parler. Cette situation ne va pas durer indéfiniment. Et je connais Gajeel, il ne te rendra pas ta liberté. Je-... Je ne veux pas que ça arrive. Lévy... Je-... Lévy écoute-... Lévy... 》
Moi:-《 Calme toi Dayan... 》
Je lui avais parlé avec douceur. Je le voyais s'agitait de plus en plus. Il avait effectivement mûrement réfléchi avant de m'en parler. Son air inquiété et soucieux depuis qu'on avait pris le couloir montrais bien qu'il hésitait encore à me proposer cela. Il s'en faisait pour moi et ça me touchait beaucoup. Malgré la folie qu'il venait d'avancer je savais qu'il ne pensait pas à mal.
Il était aussi évident que n'a réponse serait négative. Et pourtant... Pourtant il avait tout de même essayé.
Dayan:-《 Mais- *soupire* Tu ne comprends pas... Si il le veux, il pourrait décider que de t'enfermer du jour au lendemain et même faire pire. Tu sais... je n'en dors pas la nuit. Je suis bien trop inquiet pour toi... 》
Je lui étais si reconnaissante...
D'autant s'inquiéter pour moi...
Dayan était vraiment un bon ami.
Moi:-《 Je comprends Dayan... et ton inquiétude me va droit au cœur. Mais tu sais, je pense qu'il est plus sage de pas m'enfuir et retourner chaque soir au près de lui... 》
J'avais du taire le faite que le prince ne couchait plus dans sa chambre. C'était là conditions pour qu'il me laisse voir Dayan. C'était ce qu'il m'avait exposé la dernière fois qu'il dormit avec moi.
Dayan:-《 Plus sage tu dis... 》
Moi:-《 Oui... Il m'autorise seulement à passer la journée avec toi. Si j'abuse de sa confidence et essayer d'aller outre son ordonnance ; il risque de très mal le prendre. Et là, effectivement ; il pourrait bien m'en faire voir des choses pires que l'enfermement haha... Puis si je m'enfuis, qui sait ce qu'il fera subir à mes sujets en représailles ?... 》
Un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Un sourire attristé.
Dayan:-《 Je vois... *soupire* Je vais devoir essayer de ne pas t'enlever alors ? 》
Le regard planté dans le mien, je le vis changer d'expression après avoir soupiré. Il s'approcha lentement de moi, un léger sourire en coin. Une sourire taquin.
Dayan:-《 Mais tu sais, lorsque je te regarde dans les yeux comme maintenant... C'est très difficile pour moi de ne pas te prendre et m'enfuir avec toi afin te cacher aux yeux de tous... 》
Voyant qu'il s'approchait dangereusement, je fis quelques pas en arrière.
Dayan:-《 Lévy... Je te veux tellement... Je te veux rien que pour moi. L'idée que cet enfoiré de Gajeel puisse te toucher me rend fou... 》
J'essayais d'arrêter de rougir. Mais... l'exercice n'était vraiment pas évident. Surtout lorsque mon interlocuteur avait une telle expression et qu'il me parlait avec une voix aussi... Aussi suave et sujette à interprétation ! Puis nous n'était clairement plus dans un cadre amical !
Je n'étais qu'une pauvre jeune femme après tout. J'étais si vulnerable à ses provocations. Et il le savait parfaitement... Je lui en avais déjà fait part, pour qu'il cesse mais ce fut tout le contraire qui se produisit.
Moi:-《 Pour... Pourquoi me regarde tu ainsi...? Tu... pourrais-tu... Pourrais-tu arrêter ? s'il te plaît... Haha tu pourrais aussi légèrement reculer ?... 》
Il continuait de sourire. Il était visiblement très amusé par mon manque apparent de calme. J'étais de plus en plus embarrassée...
Dayan:-《 Qu'arrivera-t-il si je refuse ?~ 》
J'eus immédiatement un coup de chaleur à ses mots. Mon premier réflexion fut de lui tourner le dos, pour lui cacher mes rougeurs et mon expression troublée. Mais le châtain en profita pour m'approcher. Il pénétra la distance de sécurité que j'avais instauré entre nous. Il enroula ensuite ses bras autour de ma taille, pour me ramener à lui. J'eus alors un mauvais ressentiment.
La petite voix qui me disait de m'en méfier était soudainement réapparue.
Un force sentiment d'inconfort s'empara de moi. De plus en plus paniquée, je me mis à perdre mes mots. Ce qui amusa daventage le châtain. En temps normal, ça l'aurait rendu plus attirant encore mais là... Là avec ce malaise, ça avait l'effet inverse.
Dayan:-《 Tu es si adorable... Ça devrait être interdit de l'être à ce point. 》
Sa voix me glaça le sang. J'avais de plus en plus peur. Il fallait vraiment que je m'en écarte. Sans plus tarder, je posais mes mains sur ses avant-bras en lui demandant de me libérer. Mais il ne le fit pas. Pire, il me fit comprendre qu'il n'en avait pas l'intention. La peur profonde et irrationnelle, que je ressentais, n'en fut que renforcée. Tout ce qu'il disait et faisait m'inquiétait et me mettait mal.
Moi:-《 A-arrête, relâche moi s'il te plaît. Je ne me sens pas très bien... 》
Ma voix était légèrement tremblante. À vrai dire, formuler cette phrase m'avait demandé beaucoup d'effort. Je commençais à haleter, mon souffle se faisait de plus en plus court. Dayan fit la moue en s'excusant de son entêtement car... Car il avait bien l'intention de continuer. Je me figeai à ses mots, en loupant un battement de cœur.
Dayan:-《 Mais bon... Si cela te dérange vraiment alors j'arrêterai, ou peut-être pas~ 》
Je l'entendis sourire. Puis il se pencha à mon oreille pour m'y susurrer quelques mots.
Dayan:-《 Dit moi donc ce que tu veux que je te fasse~ 》
J'eus un frisson alors que je déglutissais. Mon instinct de survie pris le dessus. Je parviens alors à m'écarter de ses bras en usant de la force. Il fût surpris et me questionna sur la raison de mon action. La boule au ventre, je ne pus que m'excuser d'avoir été aussi brusque. Le tout en arborant un sourire crispé, suivie d'une rire nerveux.
Moi:-《 Haha... Ce n'est pas tout mais je devais rejoindre le prince ; il ne faudrait pas le faire attendre haha... Mer- merci beaucoup pour cette journée, elle était... Elle était super ! haha... 》
Sur ces mots, je commençais à marcher à reculons, vers la chambre du prince. Au bout de quelques pas, je me retournais afin de marcher normalement et ne pas paraître plus suspecte que je ne l'étais déjà. Je donnais mon maximum pour ne pas aller trop vite et fuir en courant. Et alors que je me pensais être enfin assez loin de lui, hors de sa portée ; sa main se posa sur mon épaule.
Autant dire que je crus mourir sur place.
Dayan:-《 Lévy...? Ça ne va pas ? 》
Il avait perdu son sourire et arborait un air inquiet. Il cherchait à comprendre, dans mon regard, ce qui n'avait pas. Mon cœur se serra dans ma poitrine et j'eus alors une prise de conscience soudaine, un retour brutal à la réalité.
Mais qu'est-ce qui me prenait de réagir comme je le faisais ? Pourquoi j'avais écouter ce malaise qui n'avait aucun sens ?...
J'avais eu si peur de lui, si peur qu'il est de mauvais intentions alors que lui agisait parfaitement normalement. Il me taquinait comme à son habitude et je m'étais mis à paniquer pour aucune raison. J'avais honte... Si honte d'avoir pensé que j'étais en danger avec lui... Je me sentais vraiment bête, tellement idiote...
Dayan faisait de son mieux pour me remonter le moral et moi je le remerciais en le soupçonnant... Il était si gentil et attentionné ; et moi je bafouais son intégrité, je la foulais du pied.
Quelle ingratitude...
Quelle indignité...
Je ne méritais pas son amitié...
Dayan:-《*panique* Argh!... Mais qu'est-ce qui t'arrive à la fin ?!... Tu pleures maintenant ? Mais-... Argh Lévy... Calme toi s'il te plaît et explique moi... 》
Indigne, je me sentais indigne de lui. Je n'osais pas lui répondre. Je n'osais même pas relever la tête, de peur de croiser son regard.
Voyant que mes sanglots allaient de mal en pire, Dayan m'enlaça. Et cela me brisa d'autant plus le cœur. La culpabilité m'écrasait et l'ignominie de ma pensée m'était difficilement supportable. Je ne méritais en aucun cas sa sympathie et tout le reste.
Moi:-《 je... je suis désolée... Je ne voulais pas- Je ne sais même pas pourquoi j'ai pensé ça... 》
Il me relacha et se baissa pour croiser mon regard.
Dayan:-《 Tu es désolée ? Mais-... Ne t'excuses pas voyons, tu n'as pas de raison de le faire... 》
Moi:-《 Si... J'ai tout un tas de raison de le faire. Je ne mérite pas que- 》
Dayan:-《 Chuuuu... Ne dis plus rien... Et sèche moi ces vilaines larmes. Offre moi un beau sourire à la place tu veux ? 》
Bien qu'il m'ai interrompu, je tenais à lui expliquer et m'excuser. Toutefois, il ne me laissa point le faire et me coupa à chaque fois. Au bout de la troisième tentative, il me fit comprendre que ça n'avait pas d'importance pour lui de comprendre le pourquoi du comment. Suite à quoi, il me souria et attendait que j'en fasse autant.
Dayan:-《 Tu sais... Je t'apprécie tellement que j'ai tendance à oublier que je dois faire attention... 》
Il prit un air attristé et coupable.
Dayan:-《 À vrai dire, c'est à moi de m'excuser... Je me montre si familier et tactile avec toi... *soupire* Excuse moi... Honnêtement, je pense que ce n'est pas anormal que tu te sois mise à paniquer tout à coup. Et je sais bien que ce n'était pas contre moi. 》
Il prit mes mains dans les siennes et les porta à ses lèvres, pour y déposer un baiser.
Dayan:-《 Je veux que tu saches que jamais je ne te ferai du mal volontairement. Et aussi que tu n'as pas à t'excuses de ta réaction. 》
Surprise, je relevais la tête vers lui.
Dayan:-《 Haha, ne fait pas cette tête adorable. C'est si surprenant que ça, ce que je viens de dire ? Haha, j'ai conscience d'avoir l'air simple d'esprit, par moment, mais ce n'est qu'une impression. *rit* 》
Alors, il avait compris ?
Bien qu'il ne m'ai pas laissé lui dire ; il avait compris. Mieux encore, il ne m'en voulait pas...?
Quel soulagement...
Décidément, Dayan était vraiment l'homme parfait. Il était si compréhensif. De plus, il veillait à ne jamais me mettre dans une position d'inconfort. C'était un véritable gentlemen.
Dayan:-《 Allez ! Oublie tout ça et offre moi un sourire ! Je l'attends toujours ~》
Rassurée, je lui souriai en essuyant mes larmes.
Dayan:-《 Argh-... Ah je meurs ! Tu es si mignonne... 》
Après avoir demandé mon accord, il me sauta dans les bras pour m'enlacer à nouveau. Le malaise voulu, une fois de plus, s'installer dans mon cœur mais je ne lui en laissa pas l'occasion cette fois-ci.
Je profitais pleinement de ce câlin blottit dans les bras de Dayan. Il n'y avait pas à dire ; il ne me laissait vraiment pas indifférente. Et apaisée par cette proximité, je fermais les yeux.
C'était si agréable... Ses mains me frottait doucement le dos. La tête contre son torse, je pouvais entendre les battements réguliers de son cœur. Ils me bercaient. La pression redescendait. Je retrouvais mon calme. De plus en plus détendue, je voguais lentement sur un flot de pensées apaisantes. C'est ainsi que mon esprit dériva et que je fus amenée, je ne sais trop comment, à comparer ce câlin à ceux du prince Gajeel.
Je fus moi-même la première étonnée. D'autant plus que je me surpris à penser préférer les bras du brun. Enfin... À trouver la sensation de chaleur, de douceur et de délicatesse plus agréable encore que celle que je ressentais présentement avec Dayan.
Je me sentis fortement rougir à cette pensée. À quoi pensais-je ? Embarrassée, je me blotissais davantage contre le chatin pour faire disparaître cette pensée déplacée.
C'est alors que je vis l'objet de mes pensées apparaître au loin derrière Dayan. Mais il n'avait rien de l'homme délicat que je visualisais dans mon esprit. D'ailleurs mon cœur loupa un bâtiment en le voyant. Je ne savais même pas comment j'avais fait pour le reconnaître d'aussi loin. Je ne m'étais pas basée sur ma vue mais mon ressenti. Je ne sais pas vraiment comment l'expliquer mais je savais au font de moi que c'était lui.
Je m'étais donc empressée de m'éloigner du châtain. Dayan fronça alors les sourcils, en me demandant ce qu'il n'allait pas. Il comprit à mon expression qu'il était question de son cousin.
Cela dit, l'homme qui marchait vers nous avait plus l'air d'une bête enragé que d'un être humain. Il avait attaché sa crinière en chignon mais ce dernier était presque défait et ne tenait plus en place. Ses mains étaient ensanglantées. Son visage aussi était couvert de sang. Un peu comme s'il s'était abreuvé du sang de sa victime, après lui avoir brutalement ôté la vie à mains nues. Ou devrai-je dire de sa proie.
Bien qu'il marchait sur ses deux jambes et qu'il se tenait parfaitement droit ; il avait tout d'un animal. Il avait tout d'un prédateur qui revenait de sa chasse. J'étais choquée de le voir ainsi. Si bien que je manquais de m'effondrer. Les jambes étaient devenues toutes flasques. Et je sentais comme un millier de fourmis les parcourir de long en large. Heureusement, Dayan m'avait rattrapé et me soutenait.
Pas de panique. Peut-être n'était-ce pas du sang mais quel chose qui y ressemblait très fortement ? Voilà ce dont j'essayais naïvement de me persuader. Mais voilà, le prince avait beau être à plusieurs mètres que je pouvais sentir l'odeur âcre et nauséabonde de ce rouge. Le doute n'était plus permis.
Lorsqu'il passa prêt de nous, il nous fusilla d'un regard sombre, emplit de colère. Je dirais même de haine. Il émanait de lui quelque chose de sinistre et morbide. Je pensais sérieusement qu'il sortirait une arme et nous tuerait, sans aucune forme de procès. Mais ce ne fut pas le cas, il ne fit rien. Il ne nous fit aucun commentaire non plus. Il regagna ses quartiers dans un funeste silence.
Ces quelques pas m'avaient semblé duré une éternité.
Sa présence était si forte et pesante que je ne remaquai que maintenant la flopée de serviteurs qui lui courait après. Au moment où ils voulurent entrer dans sa chambre avec lui, le prince les congédia tous. Soucieux de ne pas éveiller et enflammer sa colère contre eux ; ils ne se firent pas prier pour fuir les lieux. Toutefois, la servante en chef ne les suivit point. Elle resta devant la porte et insista lourdement pour poncer les blessures du prince, craignant une infection. Hélas, elle ne recolta que la fureur de ce dernier. Malgré son désir de bien faire, le prince Gajeel lui hurlait dessus, la menaçant de mort et de tout autre châtiments terribles.
La femme, profondément attristée, accepta finalement de se plier à la volonté de son jeune maître. Cependant, elle laissa tout le matériel de soin devant la porte ; bien qu'il soutenait ne pas en avoir besoin. Elle se retira ensuite, avec les autres serviteurs qui n'avaient finalement pas fuit. Ils l'attendaient dans un coin, non loin de là. Ils semblaient tous très inquiétés et touchés, par le rejet du prince.
Je ne comprenais pas trop. Ce dernier ne semblait pas être blessé alors pourquoi étaient-ils tous aussi... Inquiet ?
Dayan:-《 Waouh... Je me demande bien ce qui lui est arrivé ?... Ça doit être assez grave pour qu'il parle ainsi à Ylda. 》
Ylda devait être le nom de la servante en chef. Je n'eus pas le temps de le confirmer et de demander plus d'exploitations à Dayan car il disparu en un clin d'œil. Un homme, tapis dans l'ombre, l'avait interpellé. Et comme un assassin entraîné le châtain s'était volatilisé sans laisser de traces. "Navré, je dois partir" m'avait-il brièvement dit avant cela.
Un peu confuse, je me retrouvais donc seule, dans le couloir, face à la porte de la chambre du prince. Et ce dernier ne voulait à priori pas être dérangé. Mais ne pas le rejoindre pouvait m'attirer de sérieux problèmes. J'étais face à un dilemme.
Je pris le temps de peser le pour et le contre avant de prendre ma décision.
Et après avoir pris une grande inspiration, je pénétrai dans ses appartements. J'étais prête à toutes éventualités. Notamment à celle de me faire agresser et butaliser dès mon entrée.
Lorsque je mis un pied dans la pièce, mon regard croisa immédiatement celui du prince. Ce dernier avait été pris de court et cherchait à cacher l'évidence. Contrairement à ce qu'il avait hurlait à la servante en chef ; il était bel et bien blessé. Et ce, plutôt sérieusement.
Le prince:-《 Sort d'ici immédiatement si tu ne veux pas crever. 》
Il avait une voix agressive mais mal en point. Je fis l'inverse de ce qu'il me demandait et m'approchais de lui.
Le prince:-《 Mais qu'est-ce que-Argh! BORDEL TU FOUS QUOI DÉGAGE ! 》
Il grimaçait de douleur mais serrait les dents pour ne laisser échapper aucun son qui pouvait le trhair. Mais voilà, il allait bien trop mal pour duper qui que ce soit. Lui qui se pensait seul et que j'avais surpris.
Moi:-《 Non, je n'irai nul part. 》
Ébahi, il me regardait avec des yeux rond ; visiblement surpris de m'entendre lui parler de la sorte.
Le prince:-《 Pardon ? Tu- 》
Moi:-《 Vous êtes blessé, alors je n'irais nul part. Permettez-moi de vous aidez à- 》
Le prince:-《 Tu n'aidera personne ici. Dégage ! Je n'ai-Argh... Je n'ai besoin de personne ; encore moins d'une princesse inutile comme toi... 》
Il tendit le bras pour m'attraper et m'attirer à lui.
Le prince:-《 Je ne suis pas d'humeur à rire alors fait ce que je te dis et- *grogne de douleurs en jurant* 》
Je venais d'appuier sur l'une de ses plaies. Sans surprise, il n'apprecia pas. Furieux, il attrapa mon colle.
Le prince:-《 Bon sang t'es devenue folle ?! 》
J'étais sérieusement contrariée qu'il m'ai qualité de princesse inutile. Combien de temps encore allait il continuiez à me percevoir comme une moins que rien ? J'allais lui prouver qu'il avait tort de penser ainsi. J'allais l'aider de gré ou de force et il serait obligé de reconnaître ma valeur.
Moi:-《 Non, je ne suis pas devenue folle mais revanche... Regardez vous. Même moi, aussi "faible et inutiles" que je suis, j'ai pu si aisément vous atteindre. Vous perdez beaucoup de sang ; accepter mon aide au plus vite car autrement vous- Oh ?... 》
Je n'avais même pas finit de l'avertir qu'il perdit connaissance.
Ce n'était pas étonnant. À vrai dire, c'était un miracle qu'il ai tenu aussi longtemps. Il avait même marché jusqu'à ses appartements. Et avant de le rejoindre, je pensais que ce sang sur ses vêtements n'était pas le sien ; tant il semblait bien se porter. Même sa voix, lorsqu'il s'adressait à ses serviteurs, ne l'avait pas trahi.
Mais enfin bon, ce n'était pas le moment de tomber en admiration. Allons, du nerfs ! Je ne devrais pas perdre de temps. Je devais agir au plus vite. J'entrepris de le soigner seule, en profitant de sa perte de confiance.
Une fois encore, je pris une grande inspiration pour me donner du courage. Puis, je me mis au travail, sans tarder.
J'avais commencé par lui retirer son haut. Je vis alors pleinement l'horreur qui s'y cachait. Mon cœur se serra à cette vue. Ses plaies ouvertes étaient vraiment moches à voir. Il avait de pronfonde entailles, au niveau des bras, et trois autres immenses sur le torse. Elles démarraient de son côté droit, et redescendaient jusqu'en bas de sa cavité abdominale. Elles étaient plus impressionnantes visuellement, car on voyait clairement qu'il s'agissait de marques de griffes d'un très gros animal. Toutefois, en y regardant de plus près, on pouvait constater qu'elles étaient moins profondes que les autres.
Quoi qu'il en soit, le prince perdait bien trop de sang. Il fallait avoir l'estomac bien accroché, pour ne pas détourner le regard. Mais en l'occurrence... ce n'était rien par rapport au bain de sang qui avait eu lieu chez moi. C'était du pipi de lézard à côté.
Cela dit, moi qui ne supportait que trop mal la vue du sang, les plaies à vifs ou autre ; il semblerait que cette expérience traumatisante m'aurait permis de m'en débarrasser. J'étais surprenamment devenue plus tolérante, à la vue du sang et autre. Un peu comme si, malgré la couleur et l'odeur si caractéristiques, le sang n'en était plus vraiment. Il s'agissait sûrement d'un énième automatisme, de la part de mon cerveau, pour me préserver.
Enfin bon...
J'étais partie trouver de l'eau chaude, une bassine ainsi que d'autres serviettes pour éponger tout ce sang. Je m'étais aussi munie de tout ce qui avait été posé devant la porte par les serviteurs. Et enfin, à l'aide de mes connaissances, je fis le nécessaire. J'avais du recoudre sa chair dans la foulée, en plus de lui faire ses bandages. Bien évidemment, j'avais nettoyé et désinfecté ses blessures avant cela. J'avais tâché être la plus appliquée possible. Une chance que j'avais lu comment m'y prendre dans un livre, il y a longtemps. Car par grâce, tout ce que je laissais s'imprimais, à jamais, dans mon esprit. Cette faculté n'avait sauvé la mise plus d'une fois. Et c'était grâce à elle que j'avais appris le dialecte de ce royaume aussi rapidement.
Mais voilà, les connaissances étaient inutiles sans la pratique.
En effet, savoir comment recoudre un homme était une chose. Le faire véritablement en était une autre. Forte heureusement, le manuel que j'avais lu était très précis et détaillé. Ce ne fut pas trop difficile de le mettre en pratique. Tout c'était très bien passée. Surtout parce que le prince était déjà inconscient. Il était donc totalement inerte. Il ne bougeait pas et ne s'exprimait pas non plus. Je ne fus donc pas confronté à des cries, grognements et hurlements de douleur, des spasmes ou autres. Je pense que sans ça, je n'aurais pas été aussi efficace.
L'opération m'avait pris plusieurs heures. Mais j'en étais venue à bout ! C'était une tâche éreintante. Le manuel disait qu'il s'agissait d'un travail fastidieux mais je ne m'attendais pas ce que ce soit aussi long et éprouvant. Chacun de mes gestes étaient importants ; ils devaient tous être d'une précision chirurgicale. Je ne devrais pas trembler ; c'était impératif pour une bonne cicatrisation.
Et je devrais avouer que j'étais fière de moi. L'adrénaline m'avait empêcher de douter ou perdre du temps. Grâce à cela le prince était tiré d'affaire.
Maintenant que j'étais au calme, je me demandais ce qui avait bien pu blesser le prince de la sorte. Cet bête devait être monstrueuse, au dimension exorbitante, et à l'allure horrifique. J'avais la chaire de poule rien qu'en l'imaginant. Je ne pus m'empêche de déglutir. C'est alors que le prince m'agrippa fermement le bras. Effrayée, j'avais poussait une crie de terreur, du plus profond de mon être.
Le prince:-《 N-non... mère... je vous en prie... n'y... n'y allez pas... 》
Il marmonnait dans son sommeil. Puis de petites perles salés se formèrent au coin de ses yeux, alors qu'il me serrait un peu plus. Sa poigne n'avait rien à voir avec celle qu'il avait lorsqu'il était éveillé. Elle était faible, semblable à celle d'un enfant. Je n'eus aucun mal à m'en défaire.
Je l'observais silencieusement. Il semblait si... Vulnerable...
Je me questionnais toujours un peu plus à son sujet. Je me questionnais sur les tragédies qui avaient rythmé sa vie et sur qui il était vraiment. Enfin... Sur l'homme qu'il pouvait être au fond, lorsque personne ne regardait.
Pour je ne sais qu'elle raison, je ne pouvais m'empêcher d'entrevoir du bon en lui. À bien y réfléchir... J'étais persuadée qu'il y avait du bon en lui. Si mon propre père était capable de commettre des atrocités et d'à côté se montrer en père aimant et bon souverain ; pourquoi lui serait différent ?
Je n'étais pas complètement insensée et folle de penser ça. J'avais pu rencontré une version plus douce et sensible de lui. C'était concrètement arrivé. L'homme qui me serrait tendrement dans ses bras, avant de paisiblement s'endormir, existait.
Je refusais catégoriquement de croire que le prince faisait semblant et jouait la comédie dans ces moments là. C'était bien trop pure ; ses gestes et son regard ne trompait pas. Puis...
Puis quelque chose me travaillait depuis peu. Lorsque j'étais malade, je crois que c'est lui qui s'était personnellement occupé de moi. Au départ, je refusais de le croire mais des flashs me revenaient régulièrement. Et je pouvais distinctement y voir le prince prendre soin de moi. Derrière ces grands mains et cette voix douces, que je pensais avoir inventé, se cachait le prince Gajeel. J'en étais plus que certaine. Mes souvenirs ne me trompaient pas.
Et si j'y ajoute les paroles qu'il m'avait dit le soir où je l'avais serré contre moi, de mon plein gré... Si j'y ajoutais tout simplement ce qui s'était passé ce soir là ; il était clair que le prince savait se montrer plus accessible et différent.
Maintenant que j'y pensais, il ne me battait plus et veillait à ce que je mange à ma faim chaque jour. En revanche, il était de plus en plus "distant" ; si je pouvais dire cela ainsi. D'ailleurs, il l'était depuis l'arrivée de Dayan. À bien y réfléchir, c'était sans doute grâce à lui que le prince me traitait mieux. Bien que le chatin ne me l'avait pas exprimé, il suffisait d'un minimum de jugeote pour comprendre qu'il veillait sur moi même lorsqu'il n'était pas là physiquement.
Dayan était mon ange gardien. Et à vrai dire, j'en étais vraiment soulagée mais... Mais d'un autre côté, avoir réalisé cela me mettait mal à l'aise.
Peu importe mes efforts, ce sentiment de malaise revenait toujours à la charge. Mais cette fois-ci, j'avais plus ou moins décelé le problème. Ça me dérangeait que le changement d'attitude du prince ne soit pas dû à mes efforts. J'avais le sentiment d'être assisté, de ne rien pouvoir faire par moi même. C'était vraiment dérangeant...
D'un autre côté, je devais m'estimer heureuse de ce que Dayan soit là pour moi.
Mais encore une fois... J'avais l'impression qu'il avait pris une place trop importante, un peu trop rapidement dans ma vie.
Alors que je me perdais dans mes réflexions, le prince continuait de marmonner dans son sommeil.
Le prince:-《 Ne... Ne me laisse pas...-besoin de toi... 》
Moi:-《 Puis-je réellement t'être d'une quelconque utilité ?... À cause de Dayan, je me demande si tout mes efforts pour ne pas céder à la colère et la haine étaient-ils vraiment utiles ? Je me demande si, au fond, je ne me mentirais pas à moi-même, en m'autopersuadant de ne pas vouloir vous détester ? 》
Je soupirai longuement en posant la tête prêt de lui.
Moi:-《 J'ai volontairement éviter d'y penser jusqu'ici, par peur de la réponse... Pour être tout à fait honnête, j'ai peur d'être devenue quelqu'un d'autre. Je ne sais même pas à quelle mesure avoir tout perdu m'a affecté... J'ai peur d'être incapable de vous pardonner au fond... J'ai tellement peur d'échouer à vous faire changer d'avis... Peur de m'être complètement fourvoyée... 》
Je lui avais répondu tout en sachant pertinemment que les mots qu'il marmonnait ne m'étaient pas adressés.
Moi:-《 Et si je me trompais à ton sujet ? Et s'il n'y avait rien de bon en toi ? 》
C'était la première fois que je le tutoyais. C'était aussi la première fois que je lui parlais sans rien craindre, en étant parfaitement maître de moi.
Honnêtement... Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui disais toutes ces choses. D'autant plus que j'étais complètement hors sujet.
Peut-être était-ce dû au faite qu'il ne pouvait ni m'entendre, ni me répondre ? Et que j'avais besoin d'en parler à quelqu'un qui n'était pas Dayan ?... Ou tout simplement parce qu'il était là ?
Je n'en savais rien... En plus je me sentais étrange. J'étais entre un état mi-maussade et mi-émue. Et comme souvent depuis que je ne possédais plus rien, il m'était difficile de m'exprimer là-dessus avec des mots.
Je continuais d'observer le prince mais silencieusement. Je le dévisageais en m'attardant sur chaque détail de son visage. Un peu comme si je cherchais quelque chose et que la réponse s'y trouvait.
Durant ma contemplation, je fus frappée par l'évidence même. Le prince était vraiment très bel homme.
Je m'en étais déjà rendu compte mais... Son visage était très harmonieux. Et endormie de la sorte, il paraissait bien moins effrayant. Son charme ressortait d'autant plus.
De nouvelles larmes se formèrent au coin de ses yeux. Du revers de mon index, je vins les sécher. Il se détendit à mon contact. C'était presque immédiat. Je ne pus m'empêcher de sourire légèrement. Ce n'était sûrement qu'un réflexion mais je trouvais ça... Mignon.
Mais bien évidemment, je n'oubliais pas de qui l'on parlait. Et comme à chaque fois qu'il m'arrivait d'avoir ce genre de pensée inappropriées à son sujet, je m'en voulue. Pour me justifier, je mis cela sur le compte de la fatigue.
Il était minuit passé ; c'était sans doute à cause de la fatigue. J'irai mieux après un peu de repos. Donc, bien que je faille garder un œil sur le brun ; j'entrepris de fermer les yeux quelques minutes pour me reposer un peu. Hélas, lorsque je réouvris les yeux, plusieurs heures s'étaient écoulées. Le jour était levé depuis un moment. Pire ! Le prince était éveillé et m'observait patiemment.
Mon premier réflexe fut de littéralement bondir en arrière. Ce qui le fit rire, au point d'attiser une forte et vive douleur au niveau de son abdomen. Et c'était bien fait pour lui. À présent, il y réfléchirait à deux fois avant de se moquer de moi.
Suite à cela quelque chose d'inatendu arriva.
Le prince:-《 Merci. Merci beaucoup pour... Pour ça. C'est ce que je t'aurais dit si tu n'étais pas qu'une esclave. 》
Il désignait ses blessures.
Moi:-《 Pardon qu'avez vous dit ?... 》
Je fis la personne encore à moitié endormie.
Le prince:-《 J'ai dit que je-*sourit* Hé... Tu as bien failli m'avoir. 》
Moi:-《 C'était à petit de choses, dommage. Vous étiez sur le point de vous répéter. 》
Le prince:-《 Effectivement, c'était à très peu de choses. 》
Il plissa légèrement le regard tandis que son sourire s'élargissait.
Le prince:-《 Eh bien... Qu'est-ce qui me vaut cet excès de confiance ? Ne crains-tu pas de me provoquer et d'attiser ma colère ? 》
Je hausai les épaules.
Moi:-《 Allez savoir, je ne saurais dire... Est-ce parce que je vous ai sauvé la vie ? Ou peut-être parce que la princesse inutile que je suis à conscience de ne plus avoir rien à perdre, face à vous ? Mmh... C'est dure à dire. Navrée, je n'ai pas la réponse à votre question. 》
Il éclata de rire.
Le prince:-《 Ma vie n'était pas en danger ; je perdais juste un peu de sang. Mais je vois que depuis que je ne dors plus avec toi, tu prends tes aises et te sens pousser des ailes. 》
Moi:-《 Moi ? Prendre mes aises ? Jamais, ô grand jamais ! Vous êtes tout près ; je sais bien que vous avez besoin d'assouvir vos désirs sadiques. Car sans cela, vous devez idiot et n'êtes plus capable de vous exprimer autrement que par des jurons. Alors je n'oserais jamais prendre mes aisés de peur d'exciter votre sadisme. 》
Le prince:-《 Oh ~ Voyez vous ça ? 》
Pour le coup, il allait, sans aucun doute, me faire amèrement regretter mon attitude. Mais qu'importe. Je voulais vérifier ma théorie. Bien que cela impliquait, plus de punitions et d'humiliations voir... Une mort prématurée. Il était grand temps que le prince Gajeel sache à quelle genre de femme il avait à faire. Et que moi, je sois fixée.
D'ailleurs, Dayan aussi ne se laissait jamais malmener par le prince. Il riposait toujours. C'était peut-être là le secret de leur amitié ? Qui sait ? J'attirerai peut-être la sympathie du prince en agissant de la sorte ?
Bon...
Je n'y croyais pas trop mais qu'importe ! De toute manière, les choses ne bougeraient si je restais passive.
Le prince:-《 On dirait bien que je vais devoir te rappeler où se prouve ta place. 》
Moi:-《 Je vous en prie, faîtes donc. Mais cela ne changera pas la réalité. 》
Le prince:-《 Quelle réalité ? 》
Moi:-《 Celle où lorsque que tu es contrarié ; tu ne peux agir autrement que comme un enfant mal éduqué. C'est affligeant à ton âge, d'autant plus que tu es prince... Je peux toujours te donner des enseignements sur la royauté si tu veux ? 》
Tout ce qui m'attendait à être aussi effrontée était une mort lente et douloureuse. Je regrettais déjà...
Après avoir prononcé ces mots, je vis le visage du prince se déformer de colère. J'eus alors des flashs des atrocités qui m'attendaient. Je me voyais subir toutes sortes de châtiments et supplices corporels plus horribles les uns que les autres.
Argh père... Voici votre fille vient vous rejoindre...
Le prince:-《 Toi... Tu me tutoyes en plus de cela ?! 》
Malgré ses blessures, il n'eut aucun mal à me saisir pour m'attirer à lui. J'essayais de faire bonne figure et ne pas montrer que j'avais peur.
Le prince:-《 Tu pousses mes nerfs à leurs limites. 》
De sa main droite, il prit brusquement mon visage en coupe et l'approcha du sien.
Le prince:-《 Tu ne me laisse pas d'autres choix, tu es la seule responsable de ce qui va se passer. 》
En sentant le coup tombé, j'avais par réflexe fortement fermé les yeux. Mais... Il ne survenu aucune douleur vive comme je m'y attendais. Ni au visage, ni à l'estomac ou nul part ailleurs. Sadique comme il était, le prince attendait que je réouvre les yeux pour abattre son poing. Chose que je fis.
Moi:-《 Vas-y ! Que l'on en finisse ! 》
Ma voix me trahissait, elle était tremblante. Et contre tout attente, le prince eut un sourire et scella nos lèvres. Il profita de l'instant pour faire glisser ses doigts dans mon dos et m'arracher un long frisson. Mon bassin se cambra à son passage. Confuse, je sentis mes joues chauffer et devenir brûlantes.
Il faufila ensuite sa langue entre mes lèvres. Un couinement m'échappa, pour ajouter à mon embarras... Lui, eût un sourire contre les lèvres en m'entendant. Et alors que je tentais de m'écarter de lui en le repoussant, mes forces m'abandonnèrent peu à peu. Mes bras devinrent faibles. Plus je cherchais à fuir et plus il approfondissait le baiser. Et sa satategie eut raison de moi.
Il quitta mes lèvres pour mon cou.
Le prince:-《 Maintenant que j'y pense... Je ne t'ai jamais imposé mon sceau royal *sourit* Remédions donc à cela, princesse~ 》
Niché dans mon cou, il y déposa un léger baiser. Ce dernier fut suivi d'un autre plus... Sensuel et un troisième qui me déroba un long soupir d'aise. À ce stade, j'avais oublié comment je me nommais. Mon esprit s'était entièrement vidé et ne réagissait qu'à lui. Et sans crier garde, il me mordu. J'eus mal mais c'était étrange. C'était chaud. C'était douloureux mais... agréable ? Puis le prince lécha la morsure, il la suça et réitéra l'opération encore et encore. Puis il regagna mes lèvres.
Cet échange n'avait rien à voir avec celui que nous avions déjà eu. Enfin... Il ne me fallu pas longtemps avant d'en sentir les effets. J'étais enivrée. Mes pensées étaient déjà brumeuses et volatiles. Je ne résistais pas. Tout mon corps répondais favorablement.
Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je me détestais d'être aussi restive. Si honteuse d'apprécier ça.
C'était comme si mon corps n'avait attendu que cela. Comme si son souffle chaude m'avait manqué, que ses lèvres, sa langue et ses caresses aussi. C'était plus fort que moi. Je ne pouvais m'empêcher de répondre à chaque coup de langue et chaque effleurement de ses mains sur ma peau.
C'était mal... Je le savais mais je ne parvenais pas à enrayer l'échange.
Ses lèvres étaient si bonnes, si savoureuses...
Le prince:-《 Tu... Tu me fais perdre tout bon sens... Je n'arrive pas à me retenir... 》
Au moins, je n'étais pas la seule à prendre la raison.
À bout de souffle, nous nous écartâmes légèrement l'un de l'autre pour reprendre notre souffle.
Le prince:-《 Tu ne me mords pas aujourd'hui ? Ça me surprenant~ 》
Son sourire en coin si emblématique était de retour. Il était fier de sa réplique. Et moi je me sentais comme une idiote. En ayant aussi peu résister, j'avais le sentiment de m'être offerte à lui. Je me sentais comme une femme de petite vertu. Le pire dans tout ça était que ça ne m'avait pas suffit. Ses lèvres me manquaient.
Sans vraiment réfléchir aux conséquences, j'agrippai son cole pour l'attiter à moi. Puis sans aucune gêne, je vins lèche sa lèvre inférieure, avant de la capturer entre mes dents. Et alors que je tirais légèrement dessus, je pris son visage en coupe entre mes deux mains. Ce après quoi, je l'embrassai à pleine bouche.
Il fut si surpris qu'il manqua de finir le dos plaqué contre le matelas. Tout comme il m'avait fait perdre mes moyens, j'en faisais autant avec lui. Et lorsqu'il voulu participer au baiser, je pris sa la langue entre mes dents et le mordis assez fort pour lui faire mal, mais pas le faire saigner. Je m'écartai ensuite de lui.
Moi:-《 Vous disiez ? 》
Il me devisaga plusieurs seconde sans savoir quoi faire. Je vis ensuite ses joues légèrement se teindre de rose. Mais son embarras lui passa rapidement. Et moi je perdais mon excès de zèle.
Le prince:-《 Tu me vouvoie à nouveau ? Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça... Comme quoi même une femme comme toi peut être surprenante. Mais ~ *sourit* À en juger à la tête que tu tire maintenant, tu te demande ce qui se passera à présent ? 》
Subitement, il me fit tomber sur le dos et se positionna au-dessus de moi. Je pouvais sentir son membre se dresser.
Le prince:-《 C'est simple, tu vas assumer la responsabilité de tes actes. D'ailleurs, dis-moi donc ce que tu propose pour faire redescendu cette érection qui devient si douloureuse ?~ 》
Moi:-《 *panique* Euh- j-je-... 》
???:-《 Eh bien eh bien... On dirait bien que je dérange ; devrais-je repasser ? 》
Cette voix...
Dayan ?
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Que dire ? Voilà pour ce chapitre ?
Bien que ce soit un chapitre entre deux, j'espère tout de même que t'as aimé le lire. Il est vrai que j'aurais pu d'écrire davantage certains scène mais vu que le chapitre était déjà super long, j'ai préféré éviter. De tout façon tu connais mon style maintenant ! Tu sais bien que les descriptions c'est pas mon fort et que j'ai tendance à me répéter haha ^^'
Bref ! On est approche de la fin de l'histoire et c'est un vrai soulagement.
Désolée pour l'attente de tout façon ne t'attends plus à une certaine régularité, je suis out XD
Mais en tout cas, merci de me lire et de m'encourager ça m'aide vachement !
Bisous~
PS: La danse du carbe c'est vraiment un kiffe 💃🦀💃
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