Chapitre 3
Point de vue de Gajeel
Enfin...
Je regagnais, enfin, mes appartements après une longue et éreintante journée d'études. J'étais complètement épuisé ; bien plus que si j'avais passé mon temps à m'entraîner au maniement de l'épée. Au lieu de ça, j'avais enchaîné les enseignements théoriques et pratiques sur plusieurs courants littéraires, linguistiques, musicales, architecturales et visuelles.
Après ce dur labeur, je ne pensais qu'à une chose ; retrouver mon lit douillet.
Quelle perte de temps et d'énergie franchement !
Sérieusement... Pourquoi fallait-il que le roi veuille que je suive une instruction aussi poussée, sur des choses aussi futiles ? C'était franchement ridicule. L'art de la guerre était la seule chose qui valait la peine d'être sérieusement étudiée. Ça et tout les usages du combat rapproché comme à distance. Le reste n'avait pas vraiment d'importance car voyez vous ; détruire était ma seule vocation ici-bas.
Sans répit, la mort précédait mon passage. Et sa sœur, la peur, restait imprimer sur le visage de mes défunts adversaires. Quant au vivants, elle s'emparait de leurs âmes, s'accrochant farouchement à eux, leurs susurrant à l'oreille les exploits de sa sœur aînée chérie. D'ailleurs, ma réputation n'était plus à faire. J'étais connu pour aimer faire couler le sang de mes ennemis. Je prenais plaisir à les torturer et les humilier.
Oui, je faisais en sorte que tous les aspects de leur vie insignifiante et insipide y passent ; tout ce à quoi ils tenaient, tous ce qui avait un minimum de valeur à leurs yeux. Je leur dérobait tout, sans le moindre scrupule.
Tout ceux qui me faisaient obstacles étaient des insectes sur mon passage, qu'il me fallait écraser et pétiner. Crever, tel était la raison putain de vivre de ces vermines.
J'aimais d'ailleurs, faire preuve d'ingéniosité pour cela. Mettant un point d'honneur à mettre en scène "l'ironie du sort", pour les plus malchanceux d'entre eux.
Naturellement, j'inspirais la crainte dans tout le royaume, mais pas seulement. Ma renommée me précédait et s'étendait au-delà de nos frontières. Pas un seul royaume alentour ne pouvait prétendre ne pas me connaître. Et même dans ces derniers, la seule évocation de mon nom suscitait de telles réactions que le mythe du dragon Acnologia semblait doux et enfantain.
Hé oui ~
Tel était l'existence du prince Gajeel Redfox, héritier du royaume d'acier. À cet effet, je n'étais pas encore roi que l'on me traitait déjà comme tel.
Ma parole était synonyme de vérité absolue. Les sujets sous mon autorité exécutaient chacun de mes ordres, sans jamais faillir. Et s'ils venaient à me décevoir ou me contrarier la mort était la section courante pour ces impertinents. À ce tire, il pouvait m'arriver de battre un serviteur, jusqu'à ce que mort s'en suive. Les nobles et magistrats n'étaient pas exemptés par cette règle. Et même après cela, je n'avais aucun compte à rendre au roi. Je pouvais me permettre de tout, sans craindre aucune réelle répercussion de sa part.
J'avais toujours fait ce que je voulais, quand je le voulais ; et c'était normal. Rien de plus naturel lorsqu'on était né pour dominer sur les autres.
Ce n'était pas de la prétention, ou de la suffisance dû à ma "jeunesse", mais un fait bien réel et tangible. Je ne faisais que me saisir de la vérité. Rien ne m'était interdit, je jouissais de tout ce qu'un homme pouvait espérer et j'avais quasiment le droit de vie ainsi que de mort sur tout. Je n'étais pas un simple prince d'un quelconque royaume. J'étais Gajeel Redfox, fils de Metalikana, seul et unique prétendant au trône du royaume d'acier. Pour moi, devenir roi n'était pas une finalité en soit. Tôt ou tard, cela finirait par arriver ; c'était quelque chose d'inévitable. Donc... Mon ambition était toute autre. Je voulais devenir le premier empereur d'Earthland. Je voulais faire ce qu'aucun autre n'était parvenu à réaliser. Je voulais conquérir et dominer toutes les nations du continent. Et tout semblait me conduire dans cette direction ; j'étais assurément né pour atteindre cet objectif.
Après une dizaine de minutes de marche, je pénétrai enfin dans la partie du château destinée à mes appartements. Je soupirais alors bruyamment, me souvenant que mon nouveau jouet était déjà dans ma chambre.
Suite à la petite humiliation publique que je lui avait fait subir ; j'avais décidé de me détacher d'elle, pour le restant de la journée. Elle avait dû regagner de force mes quartiers, accompagnée de plusieurs serviteurs et quelques chevaliers.
La princesse Levy Mcgarden hein ?...
Je tiquais agacé, en m'efforcant pour la énième fois de la journée, à ne pas tomber dans une contemplation mentale de cette gamine ridiculement optimiste. Tss ! Mais voilà, maintenant que je m'en approchais ; il m'était difficilement impossible de ne pas, au moins, repenser au baiser que nous avions échangé, plus tôt.
Quel guêpier...
Moi:-《 *soupire* Vraiment quelle journée à chier putain... 》
???:-《 Un prince ne devrait pas s'exprimer de la sorte... 》
Quoi ?
Il me fallut moins d'une seconde pour reconnaître cette putain de voix agaçante. Irrité, tout mon être se tendit et je m'arrêtai alors, en soupirant plus bruyamment encore.
Moi:-《 T'as pas autre chose à faire ? Genre, trouver un moyen de grandir ? Au pire, je peux toujours te céder quelques centimètres, dans ma grande bonté. 》
J'esquissai un sourire suffisant ; manquer de respect à ce veinard était un pur plaisir. C'était aussi très facile. Il était... si petit. Mesurer moins d'un mètre quinze était une véritable perche tendue, pour les remarques désobligeantes. Je mettais un point d'honneur à être le plus désagréable et irrespectueux possible envers lui, et ce depuis mon enfance. Même si les occasions n'étaient pas si nombreuses ; car ce dernier n'était pas assigné à ma demeure.
Makarof:-《 Vôtre impertinence me sidère à chaque fois ; je me demande si elle a une limite. Il faut croire que non, hélas... 》
Moi:-《 Si tu as quelque chose à me dire, fais-le ou casse-toi. 》
Makarof:-《 Vous êtes si désinvolte... Quand grandirez-vous, mon prince ?... 》
Il soupira d'exaspération en remuant la tête.
Makarof:-《 Enfin bon... je serais me monter bref. 》
Il prit, tout à coup, un air solennel.
Makarof:-《 Vous voici à l'approche de vos 21 ans. Par conséquent, votre père a décidé qu'il était temps de vous choisir une compagne. Je viens vous informer que, d'ici peu, plusieurs prétendantes viendront à votre rencontre. Un bal dansant vous sera organiser à cet effet. 》
La révélation m'avait quelque peu surpris, presque choqué même.
Moi:-《 Donc finalement, il opte pour un mariage arrangé ? 》
Makarof:-《 Vôtre père veut que vous épousiez celle qui vous plaira d'épouser. 》
Celle qui me plaira d'épouser ?
Tss... Mais quelle blague !
A-t-il perdu la tête ?!
Makarof:-《 Néanmoins, il est vrai que si votre cœur se portait sur une princesse d'une autre contrée ; il n'en sera que plus comblé. Mais garde à l'esprit que vos sentiments primerons sur tout les bénéfices, que pourraient apporter un marriage. Vous avez la chance de pouvoir choisir et être pleinement heureux. 》
Notre royaume était fort et puissant mais il pouvait l'être plus encore, bien plus. Nous aurions pu tirer des avantages non négligeables d'un mariage arrangé. J'étais déçu, franchement déçu mais ce qu'il disait ne m'étonnait pas. Le roi ne se souciait plus de ce genre de détails.
De toute manière, c'était toujours pareil avec lui. Au file du temps, mon respect à son égard s'estompait. Aujourd'hui, je ne le considérais plus que comme un géniteur et parfait incapable. Enfant, je n'avais aucune réelle attache avec lui. Et depuis le décès de ma mère et ma sœur ; le lien entre nous s'était rompu. D'ailleurs, depuis cet incident, nous faisions demeure à part.
Tss...
Quoi qu'il en était, la seule chose que j'admirais chez lui ; était en voie de disparition. Il était devenu faible ; je ne percevais plus en lui cet ferme autorité qu'il avait lors de ma jeunesse. À mes yeux, seul maître José possédait encore cette valeur. Makarof lui ne l'avait jamais eu.
D'ailleurs, cette déchéance merdique, qui polluait les décisions du roi, n'avait qu'un nom ; Fairy Tail. Cette maison était à l'origine de la perte de pouvoir du roi. Et contribuer grandement à le décrédibiliser aux yeux de nos nobles et hauts dignitaires. Ce dernier préférait bêtement écouter les conseils de Makarof. Depuis que ce vieillard de nain était à la tête de cette faction ; elle avait beaucoup gagné en influence. Tout ceci au détriment de la seconde maison, Phantom Lord. Cette dernière était dirigée par mon précepteur, José Pora.
Ça me débectait de constater que sa voix était entendue et écoutée seulement que très rarement ; Makarof et ses disciples avaient le monopole des décisions. J'avais, de plus en plus de mal, à comprendre pourquoi le roi préférait fonctionner comme ces illuminés de la faction Fairy Tail. L'avenir du royaume était pourtant en jeu. Cet incompétent ne faisait que nous affaiblir et m'éloigner de mon objectif suprême.
Makarof:-《 J'aimerais aussi vous parler du traitement que vous infligeait à la princesse Lévy Mcg- 》
Moi:-《 C'est mon escalave ; j'en fais ce que je veux. T'as pas ton mot à dire, vieillard. Et dans les cas, j'en ai strictement rien à foutre. 》
Il soupira.
Makarof:-《 Si vous continuez de la traiter de cette façon ; les choses risqueraient de se corser. Vous ne metterez jamais interme au cycle de haine, qui perdure entre nos deux nations depuis des décennies, en agissant de la sorte. 》
Moi:-《 Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Si je la tue, elle et tout son peuple ; il n'y aura personne pour venir se venger. Donc je mettrais un terme "au cycle de haine", si c'est vraiment ce que tu veux *rit*. 》
Makarof:-《 Enfin prince Gajeel... On parle de vies humaines, femmes et enfants compris, des innocents. Vous propos sont aussi insensés que ceux de José ! Bon sang, ouvrez les yeux... 》
???:-《 Des propos aussi insensés que les miens ? *rit* Qu'insinues-tu Makarof ? Qu'essayes-tu de faire croire à notre prince bien-aimé durant mon absence ? 》
Discrètement tapis dans l'ombre, une présence nous épiait. C'est seulement lorsque son nom fut mentionné que cette dernière jugea bon de se manifester. Grand fût mon étonnement, lorsque je vis mon maître apparaître derrière le nain.
Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu depuis sa dernière mission.
Makarof:-《 Rien du tout, José. Toutefois, sache que le roi sera informé des inepties que tu as inculqué à ce jeune homme. 》
Le maître:-《 Oh mais fait donc~ Mais dis moi, j'ai peur de comprendre. Lorsque tu dis "inepties" ; où veux-tu en venir exactement ? 》
Makarof:-《 Tu sais très bien où je veux en venir. C'est de la folie ; le prince ne devrait pas adhérer à ce genre de discours et encore moins tenir de tels propos ! 》
Le maître:-《 Ho ho~ De mieux en mieux ! Le prince serait atteint de folie maintenant ? Déclare le inapte à gouverner, pendant que tu y es. Je suis sûr que ton pantin n'attend qu'une annonce de ce genre pour se débarrasser de nous. 》
Makarof:-《 Le roi n'est pas mon pantin mais un souverain avisé et sage. Ne sort pas mes propos de leurs contextes, veux tu ! Et cesse donc d'en rire ! 》
Le maître:-《 Oh ~ Des menaces~ *se moque* Ou sinon quoi ? Dis-moi que feras-tu ? 》
Le sourire que arborait le maître s'élargissait, au fur et à mesure que son interlocuteur perdrait son sang-froid. Il était rare de voir Makarof s'agacer de la sorte. D'ailleurs ce fut de courte durée. Réalisant qu'il avait joué le jeu de son adversaire, il retrouva son calme, prenant une grande inspiration, pour ensuite soupirer longuement d'exasperation.
Makarov:-《 Je pense qu'il vaudrait mieux que je prenne congé. 》
Le maître:-《 Oh vraiment ? Quelle surprise ! Nous étions en pleine discussion pourtant... Tout ceci est si inattendu ! 》
Le ton du maître était saturé de sarcasme. Les gourailleries de ce dernier était ce qui héritait le plus l'ancêtre. Mais comme à son habitude, il prit la décision d'ignorer le maître et de ne pas répondre. Il était toujours en train d'éviter le moindre conflit. Makarof était lâche ; c'était ce qui m'agaçait autant chez ce vieux croulant.
Makarof:-《 Mon prince, vous êtes intelligent ; j'ai bon espoir que vous ouvrirez les yeux, sur les réelles intentions de José Pora, ici présent. Même s'il s'agit de votre précepteur ; il est bon de remettre en doute ses enseignements et vous forger votre propre avis. 》
Après avoir dit cela, il nous salua très cordialement, avant de s'en aller. Une dernière fois, le maître se moqua ouvertement, de sa petite tirade ainsi que de sa démarche, sans oublier de faire quelque remarques sur son handicap.
Haha, l'élève n'était pas moins que le maître.
Maître Josée:-《 Un jour, je trancherai la tête à ce nain ! Tss... 》
Moi:-《 N'ayez crainte, lorsque que je serais roi ; vous pourrez le faire, sans aucunes réprimandes de la part de personne. 》
Le maître:-《 Béni par les Dieux et les Dragons soit ce jour ; j'ai tellement hâte ! 》
Il fit connaître sa joie en riant à gorge déployer, de longues secondes. Puis son expression changea subitement, du tout au tout.
Le maître:-《 Bon. 》
Il avait arrêté de rire et me fixait avec sérieux. Depuis gamin, il me fichait la touille lorsqu'il tirait cette tronche. Quand il me regardait comme ça, ce n'était jamais bon signe. Systématiquement, je me retrouvais à faire quelque chose qui hanterait longtemps mes pensées. Ça ou... J'étais sur le point de me faire sermonner. Et alors... Il me hurlerait simplement dessus ou se metterait à me frapper, voir les deux en même temps. Je ne savais jamais à quoi m'attendre avec lui. Même en ayant été son élève treize ans durant ; il restait difficilement saisissable. Quel homme mystérieux et insondable.
Maître José était la seule personne que je craignais, ici bas ; bien plus que le roi même. Je n'étais plus ce gamin faible, qui chialait durant les entraînements parce qu'il était affamé, qu'il avait froid ou qu'il était blessé. J'en étais bien loin aujourd'hui et pourtant...
Pourtant, le maître m'inspirait exactement la même chose que lorsque j'étais enfant. Si ce n'est plus d'admiration et de respect. Et ce n'était pas si étonnant. Il forçait littéralement le respect, de par son caractère, son autorité et sa capacité à faire.
Face à moi, le vieux compensait, sans problème, son manque de force et de vitesse par de la technique. Malgré son âge plutôt avancé ; il gérait encore très bien au combat. Lorsqu'on s'affrontait, je devais puiser dans mes derniers retranchements, pour lui arracher la victoire. J'avais conscience de ma force et de mes capacités, alors je ne pouvais qu'être admiratif devant ce combattant hors pair, devant cette force de la nature.
Le maître:-《 Il m'a été rapporté que tu avais tabassé un noble de notre maison. 》
Un noble de notre maison ?
Il me fallut quelques instants, pour me rendre compte qu'il parlait de l'abruti, l'idiot fini, qui avait posé ses mains sur ma propriété.
Le maître:-《 À vrai dire, c'est pas ce qui m'emmerde ; tu peux te défouler sur qui tu veux. Tu es mon disciple et le prince de surcroît. Ce qui m'embête, c'est la raison pour la quelle tu l'as fait. 》
Moi:-《 La raison ? Il a touché à mon jouet, qui plus est, sans ma permission. Par ailleurs, il a dû en assumer les frais. Voilà tout, où est le problème ? 》
Un sourire vint se dessiner sur les lèvres de mon précepteur.
Le maître:-《 Si c'est là ta raison, alors nous n'avons aucun problème. Je suis même rassuré. Cette demoiselle n'est rien, juste un jouet à la rigueur. Il est bon de ne pas l'oublier. 》
Je fronçai les sourcils. Pourquoi me disait-il cela, de la sorte en plus. Avait-il appris pour le baiser ?
Moi:-《 Comment ça, où voulez-vous en venir ? 》
Il retrouva un air sérieux. Toutefois, il était moins sévère que le précédent. Il était surtout pensif ? Le maître semblait être sur le point de me faire part d'un sujet qu'il le pesait. C'était un peu troublant venant de lui. Il n'était pas du genre à se confier.
Le maître:-《 Tu es jeune Gajeel ; à ton âge, on peut facilement tomber dans des travers. Lorsque je suis rentré avec Makarof, j'ai interrogé les serviteurs. 》
Il marqua une courte pose.
Le maître:-《 J'ai appri, de leurs bouche, que tu passais tes nuits avec ton esclave. Et ce depuis qu'elle est arrivée. Puis, on m'a rapporté, dans la journée, cette histoire de bagarre ; naturellement, j'ai été interpellé. 》
Surpris par son aveu, mon cœur loupait un battement. Le maître ne me laissa pas le temps de formuler la moindre syllabe et poursuivit son discours.
Le maître:-《 Je peux comprendre ; tu as toi aussi des besoins primaires, surtout à ton âge. Mais... Pourquoi elle, me suis-je interrogé ? Car après tout, n'importante quelle femme de ce royaume accepterait de devenir ta partenaire, et ce, même sans la promesse d'une union. Tu es le prince après tout. 》
Les mains dans le dos, il m'observait de bas en haut, tout en me tournant autour.
Le maître:-《 Tu peux coucher avec qui tu veux, quand tu le souhaites ; alors pourquoi ELLE ? Enfin... pourquoi seulement elle ? Hahaha... Et pourquoi aussi souvent ? 》
Moi:-《 Il y a méprise, je n'ai jamais couché avec elle. Je- 》
Le maître:-《 QUOI ?! TU OSES ESSAYER DE ME MENTIR ?! Tu insinues que tu l'invites dans ton lit pour qu'elle te tienne chaud !? Pour seulement pouvoir la tenir dans tes bras et t'endormir paisiblement ?! Je ne suis pas né de la dernière pluie gamin ! 》
Ses mots eûrent l'effet d'une impulsion dans tout mon corps. Je fus soudain pris d'un vent de panique. Et je commis ainsi, sans même réfléchir, l'impensable.
Moi:-《 Ce que je voulais dire, c'est que je n'avais jamais couché avec elle, à proprement parler. Nous n'avons eu que des rapports non-consentis. Alors vous comprendrez que la formulion m'a un peu déranger... 》
Un sourire se dessina, à nouveau, sur ses lèvres et il retrouva un semblant de calme.
Le maître:-《 Ohh~ Je comprends mieux ; il fallait le dire plus tôt ! Haha ! Il est vrai que le viol est une pratique sexuelle bien à part ! 》
*soupire*
J'étais sauvé...
Moi:-《 Oui, c'est rien de le dire mais bon... Je prends vraiment plaisir à l'entendre me supplier d'arrêter. Au point que je ne peux plus m'en passer. Ça arrive quasiment tout les soirs et ça me prend beaucoup d'énergie. 》
Le maître éclata de rire, visiblement aux anges. Ma réponse semblait vraiment lui plaire.
Le maître:-《 C'est très bien ; continue comme ça ! C'est un membre de la famille royale d'Eden ; il faut au moins ça. La violer tout les jours ; c'est le strict minimum. 》
Moi:-《 Oui et pas que. Rien que tout à l'heure, j'ai demandé à tout chevaliers d'élite de lui uriner dessus, les uns à la suite des autres. Il fallait la voir ; c'était hilarant. 》
Le maître:-《 Quel dommage ! J'aurais voulu assister à ça ! 》
Le maître éclata de rire une fois de plus. C'était bien la première fois que l'entendre rire de la sorte me dérangeait. Enfin... J'étais profondément mal à l'aise. C'était à cause de mon mensonge.
Il est vrai que je n'avais pas eu le moindre rapport sexuel avec cette princesse de malheur mais cette contrevérité était naturellement sortie de ma bouche. J'imagine que l'appréhension de la réaction du maître, en apprenant que je n'avais pas abusé d'elle, me faisait bien trop peur. Surtout que je ne faisais que "l'inviter dans mon lit pour la serrer contre moi et m'endormir paisiblement".
Le maître:-《 Quel soulagement... Le sexe c'est bien ; très bien même ! Je ne peux que y adhérer mais il ne doit pas devenir une porte d'entrée pour l'amour. Les sentiments amoureux te pourrissent une personne, tu sais... Il n'y a rien de pire pour des hommes tels que nous. 》
J'acquiesçais alors que nous poursuivions la discussion.
Face à cet homme, j'étais comme un enfant. Même si aujourd'hui, j'étais bien plus grand et imposant que lui ; je restais ce gamin qui avait besoin de l'approbation de son précepteur, de son sauveur.
Lorsque j'étais gosse, bon nombre de personnes avaient tenté de me tuer ou se servir de moi, pour faire pression sur mon géniteur. J'avais été kidnappé un nombre incalculable de fois, entre mes trois ans et neuf ans. Mes ravisseurs se montraient toujours violent envers moi. Et malgré mon jeune âge ; ils prenaient plaisir à m'humilier et me battre.
Une fois, certains avaient même jugé bon de m'immoler par le feu, afin de me punir d'avoir essayé de m'enfuir.
*soupire*
Un comportement tout à fait tipique venant de mercenaires, à botte de l'ex-roi d'Eden. Heureusement, mon visage et mon corps avaient bien cicatrisé mais mes sourcils, eux, n'avaient jamais repoussé.
C'est lorsque le maître José fut assigné à ma protection et au bon déroulement de mon apprentissage ; que par la même occasion, toutes ces choses prirent fin. Bien évidemment, après sa prise en charge, d'autres essayèrent d'attenter à ma vie. Mais hélas pour eux, j'avais appris à me défendre ; j'avais appris à tuer. C'est d'ailleurs à cette période, âgé de neuf ans, que j'avais commis mon premier meurtre ; un triple homicide. J'étais parvenu à trucider trois des sous-merdes qui avait agressé les deux femmes de ma vie. L'air de rien, cette dernière tentative d'enlèvement m'avait beaucoup affecté car j'étais encore si faible et sensible en ce temps là. Surtout que ma mère et ma sœur furent assassinées ce jour-là, sans que je ne puisse rien y faire.
Suite à tout ça, je me retrouvais seul, j'avais peur et j'étais en colère. Le roi m'avait abandonné à mon sort ; décidant de carrément faire demeure à part. Il ne voulait même plus me voir ou croiser mon regard ; ma vue lui était devenu trop insupportable. Il cessa aussi de me parler. Makarof fut chargé de faire le déplacement jusqu'ici, cette fichue contrée où le roi avait choisi de m'abandonner, pour me rapporter les paroles et décisions de ce dernier me conservant. À l'instar de tout à l'heure avec l'annonce de mes futurs fiançailles.
Heureusement, maître José fut présent pour moi. De par son enseignement, il m'avait permis de rééquilibrer la balance de ma vie. Il avait significativement changé la donne. Grâce à lui, je n'étais plus seul. Je n'étais plus non plus effrayé par les autres ; c'était moi qui les terrifiais. Je n'avais plus peur de rien, ni de personne. Il m'avait donné les armes en main pour retrouver mon honneur perdu et bafoué. Il m'avait aussi donné les armes pour accomplir ma vengeance contre tout ceux qui avaient osé s'en prendre à moi. Grâce à lui, je parvenais à me tenir debout, droit et fier. Il m'enseigna à prendre conscience de mon rang, de ma stature ainsi que de mes devoirs. Je n'avais plus à pâlir ou rougir devant quiconque. Maître José m'avait même conduit à réaliser des exploits que le roi ne pouvait que saluer et considérer.
Grâce au maître,
J'étais devenu fort.
Ce n'était rien de le dire.
Par conséquent, jusqu'à ce jour, je n'avais jamais remis en question ses enseignements ou ses ordonnances. Je faisais toujours, tel quel, ce qu'il me demandait. J'avais une foi et une obéissance aveugle et parfaite en lui. Cependant... Depuis peu, il m'était arrivé de désobéir aux règles. Notamment concernant cette princesse. Pourtant, ce n'était pas volontaire de ma part.
Depuis l'instant où je l'avais empêché de se donner la mort ; quelque chose en moi avait changé. Je le savais, je le sentais, je le constatais mais il me fallait le cacher. Personne, et encore moins le maître, ne devait s'en rendre compte. Heureusement, la seule personne qui pouvait me percer à jouer ne faisait plus vraiment partie de ma vie.
Voyez vous, j'étais contre le viol. Cette pratique me dégoûtait particulièrement. La plus part du temps, c'était les femmes et jeunes filles qui subissaient cet affont. Alors que dans les faits, c'était des hommes qui menaient les guerres et les conflits. C'était eux qui les déclenchaient. Pourtant, ils n'étaient pas ceux qui étaient souillés au plus profond d'eux même. Ils n'étaient pas ceux qui subissaient cet acte, tout autant, voir pire, que la morte. D'ailleurs très souvent les femmes était tué après cela. C'était vraiment... L'une des pires choses qui existait.
J'étais un prince guerrier ; j'avais conscience plus que nul autre que la guerre était la guerre. Qu'elle était ce qu'elle était. Je la savais intensément féroce, impitoyable et implacable. Cependant... Il ne coûtait rien d'infliger une mort rapide et indolore aux femmes et aux enfants. Car après tout, le champs de bataille était un lieux d'affrontements ! Pas un prétexte pour assouvir ses pulsions sexuels.
Voilà ce que je pensais.
D'ailleurs mes idées étaient bien arrêtés à ce sujet. Toutefois... le viol de cette princesse écervelée était sensé être la forme que devait prendre ma vengeance ultime contre son enfoiré de père.
Je lui avais juré que sa fille serait souillée par mes soins, autant de jours que le gamin de 9 ans, que j'étais, avait dû attendre, avant de pouvoir venir le trouver dans son maudis palais et l'exécuter. Oui, je lui avais juré, avant de lui trancher la tête, que je ferais de sa fille chérie mon esclave sexuel. Et que toutes les atrocités qu'il pouvait imaginer à ce sujet serait loin de la réalité. Je m'étais délecté de ses supplications, de ses pleures et lamentations avant de le tuer. Après quoi, j'étais bien décidé à honorer ma parole. J'étais plus que déterminé à renoncer au peu de moral qu'il me restait, pour pleinement embrasser ma vengeance.
Voyez vous c'était, là, le plan initial mais... Lorsque le moment fut venu d'épouser ma vengeance ; je n'étais pas parvenu à aller jusqu'au bout. J'avais échoué à passer le pas. Elle avait fondu en larmes devant moi, en me suppliant de toute ses forces et cela avait suffit à me dissuader. D'abord pour la nuit et ensuite tout court. Non pas que je m'étais laissé attendrir mais... Je réalisais bien que je ne pourrais pas le faire.
Je n'étais déjà pas très fière de moi pour avoir failli mais si ce n'était que ça... Ça irait encore car je pouvais toujours la battre et l'humilier.
Mais voilà,
J'avais commencé à développer une attirance toute particulière pour cette esclave. Alors je luttais. Je luttais, de toutes mes forces, contre cela. Contre cette satanée envie qui me forçait à vouloir passer mon temps avec elle.
J'ai, naïvement, d'abord pensé que s'était dû au plaisir, que je tirais à lui rendant la vie difficile. Puis très vite, j'ai réalisé que je me fourvoyais. Ça n'avait même rien à voir. Enfaîte, j'avais comme le quasi besoin qu'elle soit là, à mes côtés. Je ne saurais l'expliquer mais je me sentais mieux lorsqu'elle était présente. Surtout la nuit. Grâce à sa présence, je parvenais enfin à m'endormir et dormir convenablement.
En pensant la mettre dans l'inconfort ; je m'étais condamné, comme un abruti. J'étais devenu accro à la sensation de la tenir dans mes bras et la serrer contre moi. Pour arranger les choses, mes pulsions s'aggravèrent. Je commençais à vouloir l'embrasser et la toucher. Je n'avais jamais éprouvé un tel désir pour quiconque. Mais bien évidemment, je sus me contenir dans l'immédiat. Cependant... cette prouesse n'était possible que jusqu'à un certain point. Je restais un homme et elle une, sublime, jeune femme qui me plaisait beaucoup. Je la convoitais avidement du regard tel un écuyer qui se serait enticher d'une noble ; et ce, bien que je sois le prince de ce pays. C'était là le sentiment que j'avais. En clair, je me sentais et me trouvais ridicule.
Trois mois durant j'avais su me retenir, sans éveiller le moindre soupçon. Mais honnêtement, je ne pouvais que perdre le contrôle lorsqu'elle se montrait aussi irrésistible. Tout à l'heure était l'exemple parfait. J'avais eu beau lutter ; mon attirance à son égard était bien trop grande. J'avais littéralement était capturer par son regard plein de détermination, lorsqu'elle me disait ce qu'elle pensait, droit dans les yeux.
Et hélas pour moi, goûter à ses lèvres était la pire chose qu'il pouvait m'arriver. J'en perdis carrément la raison. L'infime possibilité que je sois entièrement rebuté, après l'avoir fait, fût complètement balayé.
Toutes les choses que j'étais censé garder en tête m'échappèrent. La haine que j'étais censé ressentir, censé exploiter pour la faire souffrir, pour me venger ; toutes ces choses s'évaporèrent de mon esprit, à l'instant où je touchais enfin ses lèvres.
Quel piètre phantom lord je faisais. Cette simple attirance mettait en péril tout ce que j'étais.
Et alors que mon maître m'énumerait les dangers d'une trop grande attirance pour une tierce personne ; surtout pour un prince tel que moi, je ne pouvais m'empêcher de me remémorer, une fois encore, le baiser que j'avais échangé avec elle.
La chaleur et l'excitation m'enivraient à nouveau. Je devais faire un effort surhumain pour garder le fil de la conversation avec le maître, sans paraître distrait.
Au bout du compte, j'étais devant un faite accompli. Avec elle, je me laissais aller et lorsque je revenais à moi ; j'étais frustré et énervé. Il m'était très difficilement supportable de constater ma faiblesse la consternant. De constater que malgré moi, j'allais à l'encontre des règles, que je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir bien avec elle, que je n'arrivais pas à contenir mes envies.
Je me sentais vraiment mal, vis-à-vis de moi-même, mais surtout vis-à-vis de mon maître. Je n'aurais jamais pensé être capable de lui mentir, ou même envisagé de vouloir lui cacher quoi que ce soit. Je n'osais imaginer ce qu'il se passerait s'il découvrait le superflu de mon mensonge. Ce serait terrible.
Je sais...
Un vrai gamin...
Et lorsque j'essayais de compenser mes écarts de comportement, en étant plus dur avec elle ; là encore, je me heurtait à ma conscience. Sur le moment, je ne m'en souciais pas. Mais quand venait le soir, la nuit, l'obscurité, le silence ; il m'était difficile d'ignorer ce que j'avais fait dans la journée la concernant. Je n'étais pas du genre à ruminer ou culpabiliser ; loin de là, très loin même. Mais voilà, ce sentiment paradoxal me travaillait, depuis maintenant un peu plus d'une semaine.
Je me demandais sincèrement quel était mon problème ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Comment pouvais-je autant la haïr et en même temps ne pas le faire ?
Il n'y avait rien de cohérent dans ce que je ressentais ou pensais, dans ce qu'elle m'inspirait.
J'étais son geôlier. J'étais celui qui l'avait rendu orpheline. Et même si je ne l'avais pas violé, j'étais celui qui la retenait captive et l'humilliait, quand bon me semblait. Je n'étais pas censé développer une sorte d'attraction envers elle ; bien au contraire même.
Ceci étant dit... Au cours de ma vie, je n'avais rencontré nul autre personne qui lui était semblable. Il émanait d'elle une telle douceur et une bienveillance que même moi je ne pouvais qu'y être sensible. Ses valeurs, principes et même croyances étaient totalement opposés au miens. Pourtant, sans que je m'en apprecoive, j'étais déjà entrain d'essayer de les comprendre.
En claire, je ne pouvais m'empêcher de vouloir en savoir plus à son sujet et de m'intéresser à elle.
Oui,
Moi.
Tout avait commencé par une interpellation. J'avais été intrigué par une attitude, une parole, un regard, un sourire, un air attristé. Puis sans trop savoir comment, tout ce qu'elle pouvait bien dire ou faire suscitait mon intérêt. Ma curiosité à son égard était incontrôlable et de plus en plus persistante.
Évidemment, ce n'était pas de "l'amour". Mais je devais avouer que j'étais comme fasciné par elle. Le mâle que j'étais, avait beaucoup de difficultés à résister à cette jeune demoiselle, au fort tempérament et à l'allure si fragile.
L'audace dont elle pouvait faire preuve me sidérait. Même réduite à l'état d'esclave, elle gardait toute son élégance et sa prestance de princesse. Elle ne m'avait jamais tutoyé ou insulté, ou tenu de discours injurieux. Elle se tenait toujours droite et ses mouvements étaient naturellement gracieux. Elle ne mendiait pas ; elle se contentait de ce qu'on lui donnait. À tel point que je ne prenais plus aucun plaisir à lui donner les restes ou des choses infects à manger.
À sa place, reines, rois et chefs de guerre puissantes, s'étaient laissés consumer par la colère, la tristesse et le désespoir. Tous avaient fini par abandonner l'idée même de vivre ; au bout de seulement quelques semaines, pour les plus résistants. Mais elle, elle tenait bon. Malgré une tentative de suicide et son jeune âge ; elle tenait ferme, envers et contre tout. Elle avait su trouver la force de s'accrocher. Elle possédait une force intérieure colossale qu'on ne pouvait lui imputer, même avec la plus grande mauvaise foi. J'étais admiratif de cela ; combien même je ne l'avourais jamais à haute voix.
Et dans l'éventualité où je l'aurais laissé se donner la mort ; elle serait partie avec honneur. Cette inconsciente avait sauté sans broncher une seconde ! Rares sont ceux qui auraient pu faire preuve d'une telle résilience, jusqu'au bout.
Pourtant, avec sa petite taille de crevettes, ses bras fins, son teint laiteux et sa petite voix ; on la penserait plus frêle et fragile, bien moins coriace. Surtout qu'en terme de force brute, elle était ridiculement faible.
J'aimais les femmes avec un fort tempérament. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était ce qu'elle était. Mais en prime, elle faisait preuve d'une douceur inégalée. Pour ma part c'était bien la première fois que j'avais affaires à une femme de son genre. Délicate mais pleine de volonté et détermination. Cela me plaisait énormément. Elle était et avait parfaitement de quoi éveiller le mâle dominant, en instance de désir physique, qui sommeillait en moi.
Mais voilà, il avait fallu qu'elle soit la fille du mauvais type. Personne d'autre que son père n'avait autant fait souffrir ma famille et mon peuple. Pourtant sa lignée nous en avait fait subir des maux. Par conséquent, éprouver quelques formes d'attirances pour elle s'avèrait être une véritable insulte, pour tous ceux qu'il avait emporté dans la mort.
Néanmoins, je n'étais pas complètement fou ; je haïssais toujours autant son père, voir même plus encore. Le simple faite qu'elle possédait un lien direct de parenté avec cette enflure, ou qu'elle portait son nom, suffisait à éveiler cette haine latente en moi.
*soupire*
Ça me prenait la tête.
Pourquoi étais-je si contradictoire ?
Il est vrai qu'il était rare qu'une demoiselle attire mon attention. C'était même la première fois mais tout de même, il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat.
Franchement, quelle ironie du sort.
Peut-être, était-ce là mon châtiment pour avoir causé et semé autant de destruction autour de moi. C'était là la punition des dieux et des Dragons pour ma vie.
Je le savais parfaitement, la mort et le chaos avaient toujours été rattaché à mon existence. C'était uniquement pour me tuer, que l'ancien roi d'Eden nous avait attaqué. C'était pour moi qu'ils étaient venus. Hélas, ma mère et ma sœur s'étaient sacrifiées, pour me protéger. Si elles avaient perdu la vie, aux côtés de beaucoup d'autres ; c'était par ma faute, par le biais de mon incapacité à me défendre. Déjà enfant c'était ainsi. Puis, le nombre de personnes que j'avais moi-même tué ou gravement blessés en grandissant, ainsi que la quantité de sang que j'avais fait coller ; était non-négligeable. D'autant plus que je projetais de continuer sur ma lancée.
Je pouvais comprendre pourquoi les dieux partisans de la paix m'en voulaient. Néanmoins, ça ne retirait rien de mon irritation. Pourquoi n'avais-je pas le droit de tranquillement traiter les autres comme des moins que rien ? Après tout, c'était ce qu'ils étaient devant moi.
Mère disait souvent que les dieux savaient faire preuve d'ironie pour punir les Hommes. J'imagine que ma situation était un bel exemple.
*soupire*
Malgré tout ce que je pouvais lui faire subir, cette idiote de princesse gardait le même regard. Malgré ses pleurs, malgré sa tristesse ou les humiliations ; son regard ne changeait pas. Ou plutôt, je n'y percevais aucune once de haine. Et ça avait le don de m'agacer, au plus haut point. Mais ça la rendait d'autant plus attirante -Enfin intrigante. Je trouvais qu'elle se démarquait de la masse. De nos jours ce genre d'individus ce faisait rare.
Donc...
Comme tout homme qui se respecte, j'avais cette envie irrépressible de la posséder, entièrement. Je la voulais pour moi seul ; esprit, âme et corps. Et il n'y avait rien de sentimental, là dedans ; c'était juste le conquérant en moi qui s'exprimait. Cela dit, j'avais conscience que c'était quelque chose que je ne devais pas désirer.
Moi:-《 Ne vous en faîtes pas, celle dont je tomberais amoureux n'est pas encore née. Je suis comme vous maître. Ce genre de sentiments ne m'atteignent pas. Je vis uniquement pour me battre, vaincre et dominer. 》
Pour le coup, je pensais sincèrement chaque mot que j'avais prononcé. Cette attirance pour cette esclave n'y changeait rien. Puis elle finirait par me passer, comme la tristesse, la peur ou la solitude. Elle finira balayée comme le reste. Seules la colère et la haine perduraient dans mon cœur. J'étais un phantom lord après tout ~
Le maître:-《 Haha, je suis si fière de toi Gajeel. Contrairement à Juvia tu me reste fidèle. Cette impertinente s'est entichée d'un incapable, un élève de Makarof qui plus est ! Comble de l'ironie, celui que je l'avais envoyé tuer ! 》
Il soupira longuement tandis que je prêtais plus attention à ce qu'il me disait.
J'avais du mal à croire que Juvia avait échoué à tuer quelqu'un ; surtout si ce quelqu'un faisait partie de Fairy Tail. Si ça n'avait pas été le maître qui me l'avait lui-même annoncé ; je ne l'aurais tout simplement pas cru et aurait fait exécuté le fou qui aurait osé tenir de tels propos.
Le maître:-《 C'est inadmissible ! Elle a même quitté notre maison pour regoindre celle de ce sal nain ! Tu vois gamin ? Elle s'est faite manipulée par lui ; comme le roi. Qu'est-ce que je te disais, ce merde qu'est "l'amour" te pourri même les meilleurs soldats. 》
Moi:-《 Juvia a vraiment... fait ça ? Mais comment- ? Pourquoi ?... Elle est devenue complètement folle... 》
J'étais sous le choc ; j'avais vraiment beaucoup de mal à y croire, à le réaliser. C'était incompréhensible. Comment Juvia avait-elle pu faire cela ? Comment avait-elle pu, non seulement, tourner le dos au maître mais en plus choisir de se rallier à son ennemi de toujours ?
Le maître:-《 Elle était faible ; voilà tout. Je ne vais pas me morfondre pour ça. Mon seul regret est de l'avoir élevé comme ma fille. J'aurais dû faire d'elle une prostitué ; elle m'aurait mieux servi cette satanée orpheline. J'aurais été bien moins déçu qu'elle troune mal. 》
Maître Josée venait de renier sa fille bien aimé sans sourciller. C'était là un trait de caractère que j'admirais beaucoup chez lui. Un trait de caractère qui me terrifiait tout autant. Il ne laissait jamais rien l'atteindre. J'en venais, parfois, à me demander s'il était vraiment capable de ressentir quelque chose.
Je... Je me demande si sa réaction aurait-elle été la même, si ça avait été moi à la place de Juvia ?
Moi:-《 Vous allez vraiment lui réserver le même traitement qu'aux autres ? 》
Le maître:-《 Bien sûr que non. Elle sera traitée bien plus durement encore. Je m'occuperai personnellement d'elle, avant de froidement l'abattre, comme une bête. 》
Il savait faire preuve d'une indifférence sans égale ; c'était impressionnant et terrifiant, même pour moi. Il parlait pourtant d'une enfant qu'il avait recueilli, élevé et chéri vingt ans de sa vie...
Cela dit, ce discours n'était pas si étonnant venant du maître ; il ne faisait pas dans la dentelle. Il ne l'avait jamais fait. Pour lui, les sentiments autre que la colère, la haine ou le mépris devait être supprimés ; pour garder l'essence même du guerrier. Le faite que je sois aussi troublé par ces révolutions démontrait un manque de discipline de ma part. Même si j'avais grandi avec Juvia, elle avait transgressé le règlement ; son châtiments était donc mérité. Ça me faisait mal de le cotionner mais elle devait périr, par l'épée d'un membre de la faction. Et dans un sens, c'était un grand honneur que le maître veuille personnellement s'en charger.
Il ne faisait aucun doute que si j'avais été à sa place, le maître aurait réagi exactement de la même façon ; et c'est tant mieux.
Moi:-《 Juvia savait ce qu'elle risquait. Elle le savait mieux que quiconque. 》
Il n'y avait rien de mieux qu'une discussion avec le maître ; pour me remettre les idées en place, sur qui j'étais et ce qu'on attendait de moi, sur ce qu'il attendait de moi.
???:-《 Par- pardonnez-moi mon prince mais c'est urgent ! La prisonnier que vous nous avez confié est dans un état critique. Son corps est gelé et nous ne parvenons pas à la réchauffer... Nous pensons qu'elle- 》
Moi:-《 Tu oses m'interrompre pour ce genre de bêtises ? Tu veux mourir ? 》
Agacé, je lui lançai un regard noir. Pourquoi avait-il fallu qu'il vienne me parler d'elle !? Tss...
Le serviteur tomba à genoux, me suppliant de l'épargner, pour changer. Je soupirai alors lasse de ce comportement.
Moi:-《 Faites le strict minimum mais gardez la en vie. 》
Serviteur:-《 Euh-... Bien... Mon prince... 》
Il se redressa décontenancé, visiblement troublé.
Moi:-《 Toutefois, si son état venait à s'aggraver ou qu'elle venait à mourir ; je te ferai exécuter, toi et ta famille. Ainsi que tout les autres domestiques à sa charge avec toi. 》
Le serviteur revint à lui et se hâta de retourner là d'où il venait. Il semblait vraiment très apeuré. Cet idot avait réussi à me perturber. Je n'avais qu'une envie, à présent, ; aller voir de quoi il en retournait.
Le maître:-《 Tu as raison de voir la garder en vie. Elle doit vivre le plus longtemps possible afin de souffrir le plus longtemps possible. On a finit notre discussion, je te laisse donc aller superviser les mesures à prendre. 》
J'aquiesçai avant de poliment saluer mon maître et me séparer de lui, pour rejoindre mes quartiers. J'eus alors envie d'arriver au plus vite. Je me fis violence pour ne pas me précipiter dans les couloirs. Il n'y avait aucune raison de le faire. Je me souvenais qu'elle n'était que mon esclave et rien de plus. Je n'avais pas à m'élancer à toute vitesse pour la rejoindre.
J'avais beau penser ainsi, je ne pus m'empêcher d'inconsciemment presser le pas ; dès que je ne fus plus dans le champ de vision du maître.
Une fois enfin arrivé, j'ouvris de suite la double porte pour pénétrer à l'intérieur. À l'instant même, je vis plusieurs serviteurs qui se hâtaient dans tout les sens. Mais surtout, je vis celui que j'avais menacé enlacer mon esclave pour essayer de la réchauffer. Tss... Il avait posé ses sales pattes sur elle.
En me voyant, ses imbéciles prirent naturellement le temps de me saluer solennellement alors que je pouvais apercevoir ma princesse gisant au sol, visiblement très mal en point. Il n'en fallu pas davantage pour enflammer ma colère, même si j'avais prescrit le strict minimum. Je revoquai alors tous ceux qui se trouvaient là, d'un ton sévère, en haussant la voix. Et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la pièce se vida.
Seul avec ma prisonnière, je soupirai d'abord longuement. Puis je m'approchai d'elle lentement afin de l'observer. Elle était d'une pâleur extrême. C'était là ce qui m'avait instantanément sauté aux yeux. Malgré plusieurs couches de couvertures, elle grelottait et avait les lèvres pratiquement bleu. Ses extrémités étaient froides. Pourtant, elle avait de la fièvre. Elle respirait plutôt difficilement aussi. Le doute sur le mal qui l'accablait n'était pas permis ; elle souffrait visiblement d'hypothermie.
Sans tarder, je la pris dans mes bras pour l'amener jusqu'à la salle d'eau, reliée à mes appartements. Je fis couler un bain. Une fois prêt, je la déshabillais pour ensuite la plonger délicatement dans l'eau chaude. Je devais lui maintenir la tête hors de l'eau en faisant sa toilette, car elle ne le pouvait seule. Elle était si petit qu'il m'était difficile de bien exécuter les manœuvres, sans finir complètement trempé. De plus, être plié en deux de la sorte me procurait une forte douleur au niveau du dos. Agacé, j'entrepris alors de la rejoindre dans le bain. C'est ainsi que nous prîmes, tous deux, notre bain emsemble, pour la première fois.
Après réflexion, c'était même ce qu'il y avait de mieux à faire. Ça me permettait de faire d'une pierre deux coups. Je pouvais, non seulement, lui maintenir la tête hors l'eau, sans avoir mal ; mais aussi gagner un temps précieux. Je n'avais plus à la laisser sans surveillance, le temps de faire ma toilette. Ainsi, je pouvais veiller sur elle, sans avoir à la quitter des yeux, une seconde.
Heureusement, j'étais un prince débrouillard. Depuis toujours, je ne supportais pas d'être lavé par autrui. Par conséquent, je savais comment le faire seul. Et alors même que nos corps se touchaient et que je devais passer la main sur elle ; pas une seule pensée déplacée me vint à l'esprit. Je mettais toutefois faire une marque sur sa beauté hors normes. Même mal en point, elle restait magnifiquement belle.
Une fois le nécessaire de la toilette accompli, j'attendis quelques instants dans l'eau. Je pouvais sentir son corps se réchauffer contre le mien. Elle était si petit, si légère, si mince... Sa maigreur n'était pas extrême, toutefois, je pouvais noter une différence avec le jour de son arrivée. En ce temps-là elle était plus en chair.
Au bout d'une bonne demi-heure, nous quittions enfin la salle d'eau. J'avais entrepris de l'habiller avec un vêtement m'appartenant. Une fois de plus, je ne pus que constater la différence de nos gabarits. Ce qui était pour moi une chemise de nuit, de la bonne taille ; était une robe pour elle. Elle nageait littéralement dans mon vêtement. Cette fois-ci, une pensée déplacée me traversa l'esprit mais je n'en tenu pas compte et l'ignora.
Je la fis ensuite s'allonger dans mon lit. Comme toujours, les draps avaient été changé durant mon absence. Je la rejoignis pour la prendre dans mes bras, avant de nous couvrir. La couverture était ce que l'on pouvait trouver de plus chaud et agréable dans tout le royaume. D'ailleurs, elle avait cessé de grelotter. Sa température corporelle revenait enfin à la normale ; à mon plus grand soulagement.
J'eus alors un léger sourire. C'est ainsi que je pris conscience de quelque de terrible.
J'avais pris soin d'elle.
Je me figeais en le réalisant. Je l'avais fait sans réfléchir. À aucun moment, je n'avais pensé au faite qu'elle n'en valait pas la peine. Et comme pour me narguer, c'est à cet instant précis qu'elle me fit face, en tournant sur elle-même. Elle avait posait sa petite paume contre mon torse avec délicatesse. Et d'une voix faible, elle me remercia humblement.
Pour le coup, je ne m'y attendais vraiment pas. Ça m'avait tellement surpris que je tirais une tête d'idiot finit, complètement incrédule, ne sachant que faire face à ce rapprochement soudain. Mon cœur se mit à battre avec force comme jamais auparavant. C'était différent de lorsque je prenais plaisir au combat. C'était différent de lorsque j'étais en danger, ou que j'appréhendais les dires du maître. C'était différent de lorsque je voulais lui sauter dessus pour l'embrasser. C'était différent de tout ce que j'avais connu jusqu'ici.
Sur l'instant, je n'avais su déterminer ce que c'était mais ça ne m'avait pas empêché de la serrer plus fortement contre moi. Non, bien au contraire.
Levy:-《 Je...je le savais... vous êtes capable de... 》
De ?
De quoi ?
De quoi bordel ?!
Cette princesse de malheur s'endormit, de nouveau. Sans finir sa phrase bien évidemment !
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Voilà pour ce chapitre~ XD J'ai beaucoup hésité mais j'ai finalement opté pour le point de vue de Gajeel. Désolée la rédaction à été super longue (comme d'habitude hein) J'avoue j'ai changé 20 milles fois de scénario. J'espère, toutefois, que tu as apprécié cette lecture.
J'espère aussi que j'ai réussi à bien te faire comprendre le point de vue de "monsieur le prince conquérant" XD
Je te dis à dans une semaine si mon état se détériore pas. D'ici là prendre soin de toi et schuss ^^
PS: Je fais vraiment des efforts au niveau des fautes d'orthographe mais c'est tellement long que je décroche toujours... J'avoue je m'excuse d'avance XD Et... Pardon aussi pour certaines phrases qui font un paragraphe 🤣 Bahaha c'est trop grave de faire de phrase aussi longue XD
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