« Allez viens ! »
Sans attendre sa réponse, il lui prit la main et l'entraîna à sa suite, laissant derrière eux le vieil établi.
« Carl, mon patron va me tuer ! »
Le jeune homme se tourna brusquement vers elle, et, lorsque leurs yeux se rencontrèrent, ils éclatèrent de rire en imaginant l'homme âgé, brandissant sa canne au-dessus de sa tête et jurant comme un charretier. Derrière son apparence de vieil ours mal-léché, se cachait un cœur en or et une générosité sans fin.
Lorsque leurs rires s'éteignirent, leurs pas s'accélérèrent et les firent passer plus rapidement devant les anciens immeubles souvent abandonnés. Les regards des gens qu'ils croisèrent devinrent de plus en plus hostiles à l'égard de Veronica, alors qu'ils s'enfonçaient dans le territoire du clan de Carl. Un sentiment de malaise s'empara d'elle, et elle eut soudain hâte d'arriver à leur destination, qui lui était encore inconnue. Elle eut la réponse à sa question lorsque le jeune couple s'arrêta devant une porte délabrée. Elle fut soulagée de ne bientôt plus être la cible de cette hostilité.
Carl l'attira dans une pièce vide et poussiéreuse, dans laquelle personne n'a du y entrer depuis en moment. Refermant la porte avec le pied, il plaqua la petite brune contre le mur gris et referma ses lèvres sur les siennes, dans un baiser débordant de passion. Ses mains expertes tenaient délicatement la taille ronde de Veronica, et celles tremblantes de la jeune fille se mêlaient à ses boucles blondes.
Leur échange devenait de plus en plus intense, quand un claquement retentit. S'éloignant précipitamment l'un de l'autre, ils regardèrent la porte par laquelle ils étaient entrés, un sentiment d'appréhension et de surprise les submergeant.
Une petite femme bien portante les observait ; dans ses yeux bleus se lisaient un mélange d'incrédulité et de colère. Elle ouvrit la bouche pour s'exprimer, mais Veronica la devança.
« Maman ! Que... Qu'est-ce que tu fais là ?
- Qu'est-ce que je fais là ? Qu'est-ce que moi je fais là ?! Explosa-t-elle, en s'approchant dangereusement de sa fille.
- Je crois que je vais vous laisser, intervint Carl, gêné par cette rencontre inattendue, sous le regard brillant de rage de sa petite amie. Ce fut un honneur madame. »
Un silence pesant s'installa dans la pièce, alors qu'il quittait le bâtiment, désolé pour la dispute qui allait confronter Veronica à sa mère.
« Je crois que nous devons avoir une discussion toutes les deux, dit Sarah, la voix chargée de menaces. »
« Veronica, depuis quand es-tu aussi inconsciente ? C'est ce garçon qui te rend aussi idiote ?
- Mais non, Carl n'y est pour rien ! »
Veronica se leva du fauteuil où elle était assise pour faire face à sa mère. Ses yeux noirs fusillèrent ceux bleus de Sarah. Braise contre glace. Fougue contre sagesse. Un duel de regard débuta, la défaite étant pour la première à détourner les yeux. De longues minutes passèrent, lorsque Sarah prit la parole.
« Alors pourquoi es-tu sortie du territoire en tenue de travail ?
- Tu crois vraiment que j'ai eu le temps de me changer ? Carl est arrivé pile quand j'ai fini, et il m'a directement emmené là-bas. Et toi, comment ça se fait que tu nous aies trouvés ?
- Tu te moques de moi Veronica ? s'étonna sa mère, avant de s'énerver d'avantage. Je devais venir te chercher après que tu aies fini pour que l'on aille chercher un cadeau pour l'anniversaire de ton père ! »
La jeune femme écarquilla les yeux, étonnée. Elle ouvrit la bouche et la referma, tel un poisson. Carl lui avait fait oublier l'anniversaire de son propre père. Veronica songea que sa mère avait peut-être raison, ce garçon la rendait complètement folle. Elle repoussa ses pensées dans un coin de sa tête, pour se concentrer sur la discussion.
« On pourra y aller demain, dit-elle en reprenant contenance.
- Bien sur, mais tel n'est pas le sujet ! Nous parlions de toi et de...
- Carl.
- Oui, et bien estimes-toi heureuse de ne pas t'être fait arrêter ! Quoique cela t'aurais bien fait le pied.
- Mais je ne me serais pas faite arrêter. Le père de Carl est le chef du clan des Guérisseurs. »
Sarah soupira, en songeant qu'il n'existait seulement trois clans, et que sa fille s'était évidemment éprise du fils de Kevin, le chef d'un clan différent au leur. Veronica avait toujours eu le don de s'attirer les ennuis.
« Bon, vas te changer, nous allons chercher le cadeau pour ton père. »
La brunette maudit intérieurement sa mère, mais s'exécuta, ne voulant s'attirer plus d'ennuis. En chemin, elle retira sa veste bleue tachée de peinture, et entra dans sa chambre, prête à enfiler une tenue grise, une tenue neutre.
***
Hey ! Voici le premier chapitre de cette histoire !
Ce chapitre est court, mais les autres doivent normalement être plus longs.
Comment avez vous trouvé ce chapitre et qu'est ce que je peux améliorer ?
Je tiens aussi à préciser que ça ne sera pas une histoire de Clan.
Bye
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top